samedi 26 décembre 2009

A l'année prochaine....

Un petit brin de vacances loin de la toile.... Bonne fin d’année et à bientôt...

vendredi 25 décembre 2009

Noël..... 2

C’est l’histoire d’un jeune homme un peu bizarre qui n’est pas né le 25 décembre, pas en l’an zéro, d’une mère probablement très ordinaire et d’un père comme les autres, qui n'a pas vécu dans la ville de Nazareth qui, à l’époque, n’existait pas, dont l’histoire ne fut véritablement narrée que deux siècles après sa mort, définitive, la mort, comme pour chacun de nous, et dont, pourtant, tous ces siècles après, on continue, contre toute logique, de nous faire croire qu’il serait digne d’être fêté chaque année.....

jeudi 24 décembre 2009

Noël!!!...

C’est Noël!!!... Si je m’écoutais, si j’avais vraiment du courage, il y a longtemps qu’on ne fêterait plus noël chez nous... Cette fête catho et cocacolesque, ce jour de gloire du commerce, ce grand soir de l’empiffrage cafardeux, ce dévoiement indigne du solstice depuis la nuit des temps célébré... Mais allez résister aux yeux de vos enfants....

mercredi 23 décembre 2009

Fourmi....

Je chantais, ne vous déplaise.... Vous chantiez?.., j’en suis fort aise.. et bien dansez, maintenant!... Le secours populaire, les restos du coeur, emmaüs,..... toutes ces asso n’en peuvent mais... Si les gens sont à la rue, si des “SDF” meurent en hiver, c’est à jamais de leur faute... Ils chantaient, ces cons, au temps chaud, nous en sommes fort aise.. Qu’ils dansent, maintenant.... La Fontaine, c’est bien une partie de “l’identité française”, non?....

mardi 22 décembre 2009

L’actualité 2

Arbeit macht frei.... Cette devise présidait à l’entrée du camp d’Auschwitz.... Elle a été volée dans la nuit du 17 au 18/12/2009... Les autorités polonaises privilégient la piste néo-nazie... C’est bizarre comme idée... Arbeit macht frei (le travail rend libre), ça pourrait être la devise de beaucoup de dirigeants européens et de beaucoup de partis libéraux, aujourd’hui.... Mais ce n’est en rien drôle et les Polonais ont sûrement raison, hélas... Comme ont certainement raison les anciens déportés qui soupçonnent une tentative d’éliminer jusqu’à la dernière trace des camps, au nom du négationisme....

lundi 21 décembre 2009

L’actualité 1

Un homme de 54 ans vient d’être libéré aux États-Unis après 35 ans de prison..... pour rien.... Il a été reconnu innocent. Grâce à des tests ADN.. Les États-Unis sont un pays formidable.... On se réjouit pour le brave homme dont la vie est..... Est quoi? Foutue?... Gâchée?... Saccagée?... Anéantie?... Vous avez quoi? Ce type est noir.... Personne n’en parle comme ça... Pourtant, je suis certain que c’est un facteur important dans l’affaire.... Si ce type n’avait pas été noir? Les États-Unis ne sont pas un pays formidable... Il n’y est pas équivalent d’être noir ou non....

Si, dans dix ans, les femmes noires états-uniennes décident de porter une burqa, je suppose qu’il y aura, là-bas, ici, tout plein de démocrates irréprochables pour protester contre le côté absolument intolérable de cette tenue, ce qu’elle signifie de sacrifice volontaire intolérable, de négation de l’égalité entre hommes et femmes.... On protestera.. Qu’avons-nous fait pendant les 35 ans qui viennent de s’écouler contre la ségrégation évidente des noirs aux États-Unis?..... Et, en France, contre la ségrégation insupportable des “beurs”?...

dimanche 20 décembre 2009

tabac

Ah bah, ça y est... on l’avait dit.. c’est fait... Les terrasses des cafés sont infréquentables.. Y’a que des fumeurs... Vous rendez compte? Foutez-moi ça dehors!... Fumer, quelle horreur!.. Vade retro... On le savait qu’on en arriverait à une interdiction définitive... C’est vrai, fumer, c’est absolument intolérable... Moi, je crois qu’on devrait carrément les tuer.... De toute façon, ils sont morts. Demain, hein!... Si on les arrête pas, ils meurent cette nuit.. Alors les tuer tout de suite... Quelle différence? Je suis certain qu’un jour, lointain, de petits plaisantins dans mon genre, un peu iconoclastes, un peu réactifs, un peu “sale caractère”, rigoleront bien de ces débats absolument hors de pertinence.... Je pourrais faire l’erreur de vous entraîner sur des comparaisons... Vous savez quoi? Allez, immolez-moi.... Je suis d’accord.... I’m a bad boy!....

samedi 19 décembre 2009

Pâle copie....

Longtemps, je me suis dit que je devrais me coucher de bonne heure. Que je devrais avoir une vie rangée, raisonnable, un tantinet plus ascétique, que je ne devrais pas abuser des bonnes choses, sauf des madeleines, au nom d’une sorte d’envie de durer, d’un principe appris plus que compris, mais non, rien à faire, la sagesse ne m’est pas venue. Ma vie se brûle par tous les bouts, jusque très tard et souvent très tôt..... L’un de mes meilleurs souvenirs de bateau est un tour en baie de Paimpol sur une coque du nom de : S’en fout la mort.....

vendredi 18 décembre 2009

Les nerfs....

Depuis plusieurs jours, j’avais l’oreille agacée par les fables autour de l’avenir de la planète, les prévisions apocalyptiques, les injonctions, les exhortations, mais le commerce, la croissance verte, la bien-pensance, les dégoulinures de bons sentiments. Il y avait aussi les frasques des puissants, les insanités des écrivains en vogue, les platitudes des intellectuels vendus. Je répétais à qui voulait l’entendre: on est en train de se faire baiser par le réchauffement climatique. Trop consensuel..... Et comme le compte n’y était pas encore tout à fait, il a fallu que je tombe sur l’ancien nouveau philosophe sarkozyste vieillissant. J’ai émis un long soupir. Elle m’a dit que j’avais qu’à éteindre la radio, plus écouter ces conneries qui m’entraînent au fond, que j’avais qu’à plus rien écouter et partir sur mon île. Elle voulait sûrement que je sois heureux. Et, moi, je l’ai regardée, sans rien dire, parce que, à ce moment-là, tout ce qui serait sorti, c’est que d’accord pour l’île, mais que j’étais pas sûr de vouloir y partir avec elle.

jeudi 17 décembre 2009

Folie..

Comment peut-on investir encore autant d’énergie dans la littérature? Se lever à cinq heures du mat pour finir un texte, corriger celui d’un autre, si l’on a choisi d’être éditeur, peaufiner, reprendre, annoter, relire, revoir... Je crains qu’il ne faille être gravement atteint, autant que ceux à qui l’on reproche de ne pas l’être assez... Au nom de quoi?....

mercredi 16 décembre 2009

Salon

Ils passent, elles fuient votre regard, quelques uns vous bousculent, parce que vous les gênez, la plupart vous ignorent. Ils n’achèteront pas de livres parce qu’ils en ont déjà un. La majorité d’entre eux ne sait sûrement pas lire. De temps à autre, une éclaircie, il s’arrête, elle ouvre un livre, parfois, l’un d’entre eux vous adresse un mot, une fois par jour on parle littérature. C’est la joie des petits salons de province.... , quelque chose comme le plaisir sardonique de Sartre et Beauvoir au café de Flore.... Un mythe de la littérature.... Je plains les écrivains qui ne connaissent pas cette joie....

mardi 15 décembre 2009

Ouf!!!....

Ouf, on a sauvé la grande fiesta de Noël... Un peu plus, il n’y avait plus rien dans les magasins, dites donc... Bon, d’accord, c’est au détriment des promesses, la main sur le coeur, hein, les promesses, à Copenhague, parce que, bien sûr, ce qu’on a sauvé c’est les camions sur le routes, les particules dans l’atmosphère, l’effet de serre. Mais, comme ils disent, c’était pas le moment... On court après la croissance, la pollution, on verra plus tard.. Trop tard...

lundi 14 décembre 2009

Souvenir en blanc

Mariage en blanc,
c’était un idée saugrenue,
dans cette famille sans foi.
Tu étais virginale,
tu en avais l’air,
faux semblant.
Le ciel nous surprit,
en lâchant,
sur le troupeau
endimanché,
les plus beaux flocons
qu’on ne vit jamais,
au joli mai.
Ce fut une victoire éclatante
du blanc, que tu avais choisi,
une confirmation,
éblouissante,
de ton choix obstiné.
Mariage pluvieux
mariage heureux.
Mais mariage neigeux?

dimanche 13 décembre 2009

Mort aux vaches!...

Sans être un extrémiste forcené, je dois reconnaître une certaine allergie aux curés, à la calotte, aux militaires et aux flics. Malgré tout ce qu’on a pu nous en dire, malgré toute la propagande, rien à faire!.., je reste réfractaire.... Les CRS viennent de s’envoyer une petite “ratonnade” sur des lycéens hyper dangereux à qui ils ont administré les bonnes baffes dont ils doivent penser qu’elles leur avaient, jusque là, manqué.... D’après l’un des lycéens violentés, une avalanche de coups injustifiés... D’après sa maman, un acte odieux... Le problème, avec les citoyens ordinaires, c’est qu’ils se croient à l’abri du déchaînement de violence des forces de l’ordre jusqu’au jour où c’est leur tour. Tous les jours, en France, les flics tabassent arbitrairement.. Mais des bronzés, des pas nets, des rastaquouères... Notre tour viendra... Je persiste: MORT AUX VACHES!....

samedi 12 décembre 2009

Sauver quoi?....

Je voudrais pas jouer les cyniques mais je me tiens assez régulièrement les côtes, en ce moment. On va «sauver la planète», dites donc.... Alors, si vous ne le savez pas encore, je vous rappelle que la planète, la nôtre, la Terre, en a encore pour environ cinq milliards d’années avant de disparaître, cette fois réellement, et je ne pense pas que grand chose puisse l’en sauver, cette fois, de disparaître, donc, avec l’implosion de notre soleil.... Avant ça, elle risque une grosse météotrite et pas grand chose d’autre... Ce qui est en jeu, c’est simplement la répartition des atomes à sa surface.... Du vivant, pas du vivant, du minéral, de l’inerte, ou bien nous, je crois qu’elle s’en tape complètement, la planète... Elle, il lui reste cinq milliards d’années.. C’est pas comme nous... Ce qu’on va «sauver», c’est nous.. Du moins tenter... Sauver la planète.. C’est à pisser de rire.... Bon courage!...

vendredi 11 décembre 2009

Parler des autres.. mais parler de soi....

“Picasso fait partie de ces génies qui, après le meurtre du père, n’ont pas su s’arrêter avant le meurtre du fils”.... Une citation, mais je ne sais plus de qui.. Je n’aime pas le genre citation, l’auteur, la page du livre, tout. Culture livresque, on dit.... Je n’ai pas la mémoire livresque. Je retiens l’idée. Et, celle-là, je vois très bien. Picasso, c’est certain, le genre à vouloir la victoire jusqu’au bout du bout... Totale, impériale. Le caractère attilesque, la rase campagne, le désert après la bataille, le champs de ruines. Il aimait pas les corridas pour rien. Mais je crois, hélas, qu’on est beaucoup, comme ça, à pas savoir retenir le glaive à temps, à tout raser, dans l’énergie rageuse de la création, dans l’emportement, à ne rien laisser debout derrière soi, comme si on risquait quelque chose à laisser la moindre trace de vie, la moindre chance de renouveau, après notre passage.

jeudi 10 décembre 2009

France Inter

Bon, d’accord, ma radio préférée me tape parfois sur les nerfs. Particulièrement quand elle se lance dans le commentaire sportif. Le sport... Ou bien lorsqu’elle m’impose de rire de tout avec tout le monde... Mais, des fois, quand même, elle me ravit. C’est le cas tous les mardis, vers 12h, quand apparaît un certain “David Lowe”. Ce type est Anglais, ce qui n’est pas rédhibitoire, j’aime tout le monde, mais un de ces “british” qui ont choisi de vivre en France, genre Théodore Zeldin, dont le livre “Les Français” pourrait être très utile en ces temps “d’identité française”, ces “british”, donc, qui préfèrent la France à l’Albion.... Un vieux compte... Ce type, Lowe, est absolument extraordinaire de finesse, de délicatesse, d’intelligence.. Si vous n’avez rien à faire les mardis, vers midi, je vous invite à vous brancher sur France Inter.... Je suis sûr qu’il n’y a pas dix pour cent des “Français” qui sont capables d’une telle intelligence... Et, en plus, pour ce qui le concerne, le Lowe, c’est un choix.. Pas comme nous, qu’on est né là, sans avoir rien fait d’autre que naître là....

mercredi 9 décembre 2009

SMS....

Méplaisuturé
Maviacefil
Tavipafacil
Énolienkisétire
Életenkisenfui
Lavikinoukit


Mes plaies suturées
Ma vie à ce fil
Ta vie pas facile
Et nos liens qui s’étirent
Et le temps qui s’enfuit
La vie qui nous quitte

mardi 8 décembre 2009

Justice? ... Nulle part....

Entendu à la radio, un fonctionnaire de justice, je cite à peu près: «lorsqu’on a un doute sur la culpabilité d’un prévenu, on le condamne avec moins de sévérité. Si, normalement, la peine est de six mois fermes, on lui mettra du sursis. La justice est humaine, tout simplement». D’un point de vue logique, peut-on envisager plus stupide? Soit le prévenu est coupable et on lui colle sa peine, sans hésitation, au risque de l’erreur judiciaire, en son âme et conscience, comme il est de mise de dire, soit il est innocent et on le relâche. Quel autre choix? On me dira que, de cette manière, on accorde à un prévenu coupable une sorte de «chance», que l’on ne risque pas de relâcher un coupable et qu’on prend le risque de condamner un innocent, certes, mais à une peine minorée.... On est tout simplement sur la tête... La dernière chose à quoi la justice des Hommes doit s’exposer, c’est de condamner un innocent. Pas de relâcher un coupable. Le doute doit toujours profiter à l’accusé. C’est pas moi qui le dis, c’est le code pénal....

lundi 7 décembre 2009

Automne....

Au dehors, la neige n’est encore que la pluie, une pluie qui glace, une pluie qui prend jusqu’aux os, c’est novembre, c’est le temps des mauvais jours, de rester chez soi, un temps à pas mettre le chien dehors, le temps des feuilles par terre, le temps de nous pas bien haut. Tu passeras pas l’hiver, ils disent. L’hiver, l’hiver... Comme si c’était l’hiver le plus dur à passer...

dimanche 6 décembre 2009

Un petit coup de féminisme, allez!...

Françoise Giroud a dit un jour un truc super intelligent. Je cite: les féministes auront terminé leur lutte le jour où les femmes seront devenues aussi cons que les hommes et qu’on ne le remarquera plus.... Ben, contre toute attente, il semble bien qu’on s’en approche... Après l’armée, les meurtres, le comportement machiste au volant, le commentaire sportif, hippique, voilà “une” commentatrice des cours de la bourse sur France Inter.... Je vous l’avoue, les filles, je suis déçu... Je comptais sur vous... Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, évidemment... Pourquoi vous seriez mieux que nous? Françoise avait raison, c’est encore macho...

samedi 5 décembre 2009

Gras, le foie...

Revoilà Noël et son cortège de débats. La faim dans le monde, au moment où l’on va s’en fourrer plein la lampe, par exemple. Rien d’autre que de la culpabilisation. Un autre est assez coquet, c’est celui autour du foie gras et du traitement réservé aux animaux. Je ne peux pas dire que je sois très au clair. Certes, il est inadmissible de maltraiter les animaux. Mais le foie gras, quel régal!.. La solution à mon tout petit problème s’annonce toute seule. Les éleveurs ont trouvé comment créer une hypertrophie du foie des canards et des oies sans les gaver. Nous allons pouvoir continuer de consommer notre dose de foie malade de nos chers anatidae en toute bonne conscience.

vendredi 4 décembre 2009

Doute....

C’est indéniable, il y a des jours avec et des jours sans. Des périodes où la plume vole, d’autres où la main est retenue par on ne sait quelle inhibition, comme si l’on avait besoin de temps pour affiner, reprendre, remettre sur le métier l’ouvrage. Des périodes de déstabilisation, de doute, plus impérieux qu’à la coutumée. La plume grince, l’à-quoi-bonnisme vous prend, le fantôme de la fausse piste, de l’erreur, de la faute, s’en viennent vous titiller. La paralysie vous prend. La page blanche? Certes non!.. Il reste à parler de soi.

jeudi 3 décembre 2009

Du coeur?.. Mon oeil!...

Les restos du coeur ont rouvert. Dans le contexte actuel, la fréquentation est attendue à la hausse. En France, en 2009, on peut de moins en moins se nourrir... un pays formidable. Je sais très bien que, lorsqu’on est dans la panade, toutes ces initiatives ne se discutent pas. On fait la queue sans état d’âme. Et, si j’étais dans le besoin, je suis certain que j’irais moi aussi. Pourtant, je voudrais dire que les restos du coeur, c’est le type même de la fausse bonne idée. D’abord, parce qu’il s’agit de charité. La charité est un mode d’action conservateur, dans le sens où elle ne remet pas en cause l’ordre établi. Ce qui m’amène, deuxièmement, au fait que les “restos” fonctionnent comme un tampon social. L’association prend en charge le problème des plus démunis, ce qui évite tous remous et, en un sens, toute velléité de changer notre société pour remédier à la cause du désastre. Troisièmement, c’est une mysthification. Dans ce pays où l’on prône sans cesse la réduction de l’impôt, la charité n’est rien d’autre qu’un impôt volontaire. Les “restos” remplissent un rôle qui devrait être celui de l’état. Mais le problème se complique lorsque l’on songe qu’une partie des dons est remboursée, sous forme de réduction d’impôts, aux contribuables. C’est donc bien l’état qui paye une partie de ce service aux plus démunis, sous la forme d’un manque à gagner. C’est à dire: nous!... De fait, c’est nous, en dernier ressort, qui assurons, en grande partie, la survie des crève-la-faim. Ce que, bien entendu, je trouve tout à fait justifié. Quelqu’un a-t-il une explication logique au fait que ce n’est pas l’état qui assure ce service?

mercredi 2 décembre 2009

L'addition.

On va se retrouver en slip... La crise n’est pas derrière nous, malgré ce qu’on peut en dire, et, peu à peu, le château de billets s’écroule, entraînant avec lui , l’un après l’autre, des banques, des entreprises, des pays entiers, même, puisque le dernier indice du craquement nous vient de Dubaï... Normalement, tous ceux qui, comme moi, n’ont pas grand chose d’autre qu’un slip, justement, devraient voir l’avenir avec sérénité.. Ils n’ont rien à perdre... Evidemment, on se trompe... L’addition est pour nous... Parce que les banques, les états, les gouvernements, ne vont effectivement nous laisser que notre slip...

mardi 1 décembre 2009

Spermato..catastrophe

Une info circule de nouveau: la production de spermatozoïdes des mâles humains continue de baisser... Problème qui semble atteindre le niveau du crucial au Danemark, par exemple... On ne cesse de nous rebattre les oreilles avec le fait que notre comportement envers la planète nous emmène “droit dans le mur”.... Et, pendant ce temps, tranquillement, silencieusement, nous perdons inéxorablement notre capacité à nous reproduire... La fin viendra toute seule.. Mesdames, dont Ferrat chanta que vous seriez notre avenir, je serais vous, je commencerais à stocker du sperme.. Parce qu’effectivement, vous risquez fort de vous retrouver, un jour ou l’autre, et peut-être bien plus vite qu’escompté, sans nous... Du moins sans notre capacité de reproduction... Ce qui veut dire, j’en suis certain, que les femmes enceintes, exactement à l’inverse de ce qui se pratique aujourd’hui, feront, échographie aidant, sauter les foetus de sexe masculin... Personne ne peut envisager sereinement de nourrir des bouches inutiles.... J’espère que nous ne vous manquerons pas trop... Personnellement, je n’en vois pas la raison...

lundi 30 novembre 2009

Mister Barack, please...

Je suppose que vous connaissez mes “sympathies” pour la cause des Palestiniens... Les guillemets, c’est pour notifier que mon engagement a des limites. Par exemple, l’antisémitisme de certains pro-Palestiniens. Je me suis exprimé sur ce sujet dans un livre (C’est ici: http://www.petitpave.fr/editeur-petit-pave-ouvrage-detail.php?livre=229). A mon sens, l’agression israélienne contre les Palestiniens, souvent nommée à tort “conflit”, puisque conflit suppose similarité de moyens, ce qui n’est absolument pas le cas, cette agression, donc, est, en grande partie, responsable du bordel mondial actuel. Plus exactement, c’est notre absence de volonté de régler le problème qui en est la cause. Al Quaïda, Afghanistan, Irak, Inde-Pakistan, Indonésie, tous ces “événements” prennent leur source dans l’indifférence que nous montrons, nous autres, occidentaux, envers le sort des Palestiniens... Barack, cher président des Etats-Unis, si vous avez été mis là où vous êtes, si vous suscitez tant d’espoir, c’est parce que le monde vous a jugé apte à régler ce problème... Je vous en conjure... Même s’il peut sembler qu’il est presque trop tard, un brin de courage...

dimanche 29 novembre 2009

Et moi?!!...

Pendant la crise, la guerre continue.. à Tarnac... Les réfractaires ont intérêt à bien se tenir.... La flicaille peut débarquer à tout moment, tout casser, menacer des enfants d’une arme, pour “cueillir” de mauvais citoyens responsables de massacres abominables, comme, par exemple, empêcher la circulation d’un TGV.... Je suis triste.. Je fais tout ce que je peux, insultes gratuites, mises en cause illégales, tout, et ils viennent même pas me chercher... Je suis dans la peau d’Agécanonichou... Je veux me battre, je veux me battre!!!...

samedi 28 novembre 2009

Souvenir en absinthe

Il y avait la cuiller,
sortie du grenier,
il y avait le sucre,
notre envie frivole
de retrouver le goût
du breuvage venimeux,
d’y revoir
et Verlaine et Rimbaud
et Van Gogh et Lautrec
de sombrer dans l’éther
artificiel,
de cotoyer leur génie,
de voir leurs démons,
mais nous n’avons trouvé
la salutaire bouteille
et de vert il n’y eut
que celui de tes yeux.

vendredi 27 novembre 2009

Identité nationale....

Lors d’un voyage au Portugal, en 1999, je fus surpris de trouver, aux rayons fruits et légumes des supermarchés, des gants individuels jetables que les gens utilisaient de manière tout à fait naturelle, pour se servir, évitant ainsi toute éventuelle contamination par échange de contact. Au Portugal!.. en 1999... J’adore les Portugais, je n’ai jamais rien eu contre eux, mais je pense qu’on peut affirmer que, pour des bons Français, bien blancs, bien gras, bien de chez nous, le Portugal, il y a dix ans, c’était encore un pays du tiers monde, non?.... Et bien ils avaient résolu, eux, un problème qui, chez nous, en 2009, ne l’est toujours pas. Surtout en ces temps de virus A.... Et les hypermarchés, là-bas, c’est Carrefour, Lidl, Leclerc, hein.. Les mêmes.. Pourquoi on est encore si sales? Et pourquoi on se croit aussi forts?... Vive la France et les pommes de terre frites!!!...

jeudi 26 novembre 2009

Volutes

Je fume,
tu en grilles une,
il ou elle clope,
nous nous droguons,
vous consommez de l’herbe à Nicot,
elles ou ils pétunent...

Et alors?.....

mercredi 25 novembre 2009

Croyons...

La nouvelle pub radio de CNP-assurances est ainsi libellée: “pour vous permettre de croire, CNP-assurances met tout en oeuvre..” .. Normalement, si vos oreilles sont ouvertes, vous entendez ce qu’on attend de vous.. Croire... Croire en quoi? Croire... Ce que vous voudrez... Pourtant, croire est contraire à la raison. Raison qui, pourtant, est sollicitée par l’assureur, puisqu’il vous propose de vous garantir contre les risques de l’existence. A moins que ces risques soient totalement fictifs et phantasmés, que, justement, l’usage de la raison aboutisse à ne pas s’assurer. Il est important, pour lui, finalement, que vous croyiez. C’est vendeur. Alors, pour la croissance, s’il vous plaît, continuez de croire...

mardi 24 novembre 2009

BEAU

Il n’y a pas de distinction en art, dites donc... De nombreux philosophes nous ont expliqué que la logique ne peut s’appliquer en matière esthétique, certes, mais ce n’est pas pour autant qu’on échappe à la classification beau/laid. Un classement non logique, donc, qu’on pourrait croire personnel, individuel, puisque ne dépendant que de critères subjectifs. Pourtant, un certain trouble naît dès que l’on s’adresse à un groupe humain pour lui demander de classer en beau/laid. Trouble qui vient du fait que, peu ou prou, à quelques exceptions près, nous avons globalement les mêmes goûts. Le beau existe. Les philosophes, encore eux, se sont tous plus ou moins cassés les dents sur la définition de ce que serait ce “beau”. Il existe, c’est un fait, mais qu’est-ce que c’est? Et ne pouvoir le définir ne l’abolit pas. Qu’il varie, c’est certain, au travers des âges, en fonction de la localisation, certes, mais, néanmoins, il existe un “beau” que nous partageons tous, qui fait que certains “objets” nous apparaissent comme universellement beaux. Devant une oeuvre, quelle qu’elle soit, nous nous retrouvons donc démunis. Est-ce beau? La dernière chose à faire est de demander leur avis aux autres. Car, dans ce cas, on prend le risque de définr un “beau” officiel, parfois très éloigné du “beau”. On peut aussi tenter le j’aime/j’aime pas. Ce qui peut passer pour une tentative de ne pas répondre, de s’abstraire du débat. Car j’aime/j’aime pas n’empêche en rien l’objet contemplé d’être soit beau soit laid. On peut aimer le laid. Il n’empêche que c’en est. La seule solution qui nous est offerte, c’est évidemment de nous prononcer. Au risque de l’erreur. Mais également au risque de trouver beau un objet qui sera effectivement reconnu comme beau. C’est le cumul des ressentis qui en décide. Mais la décision ne se peut que si chacun d’entre nous se prononce. Le beau se dégage de l’ensemble mais ne prééxiste pas au choix. Il est donc absolument faux qu’il n’y ait pas de classification en matière d’art. Elle nous est propre mais une catégorisation se dégage de l’ensemble de ces avis individuels, qui nous échappe totalement, et qui définit bel et bien un “beau”.


PS:
Je ne suis pas atteint de sénilité précoce.. si je republie ce texte c'est que l'un de mes contradicteurs ne parvient pas, probablement à cause d'un "bug", à poster son commentaire.. et que, par un masochisme maladif, donc, je me charge de le poster moi-même...

le voici:

Ce texte de Pascal fait suite, d’une certaine manière, à un entretien paru dernièrement sur le blog du Magazine des livres (http://www.magazinedeslivres.com/page7/page35/page35.html) entre Marc Villemain et Bartleby, entretien qui avait généré un long débat sur le blog du Grognard (http://legrognard.hautetfort.com/archive/2009/11/13/litterature-et-internet.html). Il importait que je reprécise ce contexte qui va aussi éclairer le commentaire que je vais développer ci-dessous.

Lorsque j’avais essayé d’expliquer, sur le blog du Grognard que l’essentiel, pour moi, n’était pas de savoir si les livres que je lisais étaient meilleurs ou moins bons que ceux de mon voisin, j’ai vu s’élever des réactions outrées et virulentes aussi surprenantes que troublantes. Sur quel bouton avais-je appuyé pour déclencher chez mes interlocuteurs ce refus absolu de discuter leur point de vue ?

Le texte que Pascal propose ici m’apporte finalement l’éclairage qui me manquait : je croyais être dans un débat d’idées et je me trouvais en réalité sur un terrain d’opposition entre « croyants » et « athées ». Terrain sur lequel j’avais d’autant moins imaginé me retrouver que mes interlocuteurs affichaient généralement par ailleurs clairement leur athéisme… en matière de religion !

Mais le texte de Pascal est clair finalement. Qu’est-ce que le « Beau » : c’est quelque chose que l’on « sait », que l'on « sent », mais que l’on ne peut pas expliquer. C’est universel et les hommes le portent dans leurs cœurs. Le « Beau », c’est ce « trouble » qui fait que les hommes se retrouvent autour d’un goût commun… Bon… Vous remplacez « Beau » par « Dieu » et ça marche aussi bien. Sauf que ce type d’explication qui fait pouffer (ou fulminer) Pascal l’athée lorsqu’on lui parle de Dieu, lui convient très bien en matière d’art... Bon, ainsi soit-il... Il n’y a que la foi qui sauve dit-on, et s’il est d’accord pour se contenter de cela, grand bien lui fasse. Il trouvera de toute façon sur son chemin nombre d’autres fidèles avec lesquels il pourra communier en paix... Moi, je reste athée... et pas seulement en matière de religions.

Je ne m’étendrai donc pas sur les autres contradictions du texte de Pascal puisque nous ne sommes de toute manière pas dans le domaine de la logique mais dans celui de la foi qui, tout le monde le sait, peut déplacer des montagnes en cas de besoin. Notons juste le jeu amusant avec le principe démocratique : d’un côté on défend que nous avons tous fondamentalement les mêmes goûts et que le « Beau », d’une certaine manière, se dégage forcément de l’ensemble des avis individuels, mais quand la majorité de ces avis individuels choisit de trouver « Beau » Gavalda ou Delerm et de laisser croupir dans l’ombre tel ou tel livre de qualité « supérieure », d’un seul coup la belle harmonie mystique ne fonctionne plus... Curieux.

Même contradiction en ce qui concerne la notion de valeur. Les croyants de l’art « savent » qu’il y a de bons livres et de mauvais livres. Ils donnent même quelques noms pour étayer leurs propos, mais quand on leur demande d’être logiques et de proposer un classement exhaustif, ils se récrient : c’est impossible : un tel classement n’est pas faisable (sous-entendu : seul le Dieu « Beauté » pourrait le faire ?) Car soit chaque livre a une valeur propre et universellement admise et, comme tout ce qui a une valeur ils doivent pouvoir être classés de la valeur la plus haute à la plus basse (ou inversement), soit ils n'ont pas de « valeur » absolue et supérieure et on cesse de laisser planer cette idée qu'il y a « en soi » des livres supérieurs aux autres.

Tous ce débat (du Magazine des livres à ce blog ce passant par celui du Grognard) n’aura néanmoins pas été inutile pour moi et j’en sors conforté dans l’idée que l’athéisme que beaucoup revendiquent aujourd’hui n’est trop souvent qu’un moyen de masquer ses propres croyances.

Allez en paix, mes frères !

Stéphane (le vrai Stéphane...)


Et ma réponse, qui, elle, ne peut être publiée en commentaire parce qu’elle excède 4096 caractères.. Pourquoi 4096?...

Voilà un texte qui demande, pour le moins, de l'ordre et du temps... tant le galimatias est épais... De la longueur, aussi, probablement, et je m'en excuse...

On retrouve ici une figure rhétorique chère à Stéphane.. Je dis bien rhétorique et non dialectique... La différence? Et bien elle est extrêmement simple. En dialectique, tous les arguments sont audibles.. en rhétorique, un point de vue prévaut, que l'on pourrait nommer "vérité" et qui, bien entendu, n'est jamais défendu par l'auteur mais sous-jacent à ses propos, à sa réflexion... JE connais la "vérité" et, les autres, non... Cette figure, ici utilisée, est de porter à son extrême le moindre argument et d'aller chercher entre les lignes ce qui ne s'y trouve pas. Toujours pousser à l'absolu ( quelle image peut bien ressembler à celle de l'absolu?..) ... les arguments adverses. Par exemple, vous assener que, choisir entre bon livre et mauvais livre est la racine de tous les fascismes... Mais si, réfléchissez.. Choisir, c'est ségréguer.. Si un livre vous paraît bon, c'est qu'en vous existe le germe qui vous conduira à distinguer, tout à fait pareillement, entre les Hommes "bons " et les Hommes "mauvais".. m'enfin!... (interjection lagaffienne qui me paraît tout à fait à niveau..)...

De même, sommer ses interlocuteurs de définir clairement les bases de leur jugement.... Si le "bon" ou le "beau" existent, alors, j'en veux la définition exacte.... Ce qui pour,le coup, tu as raison, pourrait aboutir à une discrimination crimilnelle.. Mais justement, nous nous refusons à répondre à cette quête qui t'est propre... On ne peut définir le "beau"... En quoi la définition du "beau" t'est-elle nécessaire? T'es-tu seulement demandé au nom de quoi tu tenais à en connaître une? Quelle est la nature exacte de ce saut qualitatif que tu opères entre tout et le supposé "beau"? Que mets-tu exactement, toi-même, derrière cette distinction que tu poses toi-même.. Et personne d'autre que toi... En quoi le "beau" te dérange-t-il? N'y a-t-il pas de miroirs dans ton univers?

Mon niveau n'est pas celui-là... J'en suis fort mari si cela déplaît.. J'en ferais appel à Aragon et une toute petite phrase du poème "les poètes", qui, je le sais, isolée de son contexte, ne signifie pas du tout ce que Aragon avait manifestement voulu en faire... "L'Homme crie où son fer le ronge..."... Depuis un long moment, maintenant, j'ai compris que les gens, moi, sûrement, puisque j'en suis un, de gen, vous envoient toujours à la figure les problèmes qu'ils se posent à eux-mêmes.... De quoi je conclus, bien sûr à l'emporte-pièce, que Stéphane, qui m'envoie à la face mon athéisme sélectif, me semble lui-même assez tripoté par la question divine... Une question dérivée, à la "Camus"...Il n'est pas séant, pour un "intellectuel", d'en référer à dieu. Il faut absolument une figure alternative. Que l'on pourrait chercher, par exemple, dans les textes anciens.... Pas la bible, évidemment, ce serait trop visible... Il faut du "révolté", du "tragique", du "révolutionnaire"... On pourrait mettre tout ça dans un coffret, par exemple....
Evidemment, titrer un texte "BEAU", après un débat qui se situait primairement ailleurs sur la toile, et attirer Stéphane dans mes filets, c'était facile.... On pourrait peut-être ajouter Machiavel au "coffret"...


Là où tu l'as positivement dans l'oignon, mon garçon, c'est que, quoi que tu en penses, d'un bout à l'autre de la terre, Stéphane, pas Stéphane, Pascal, pas Pascal, rhétorique ou dialectique, Nietzsche ou pas, un coucher de soleil sur la mer, c'est beau, un filet de sueur entre les seins d'une femme, c'est beau, une peinture japonnaise, Malraux, pas Malraux, dieu, pas dieu, c'est beau....

"Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit, si vous aviez eu un peu de lettres et d'esprit, mais , d'esprit , oh!.., le plus lamentable des êtres, vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres, vous n'avez que les quatre qui forment le mot "beau"..." C'est d'Edmond Rostand in " Cyrano de Bergerac", qui, je te le signale, était un athée historique....

PP

Isidore

Le 24/11/1870, mourait Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, à l’âge de 24 ans. C’est court. C’est également très surprenant de la part d’un si jeune homme d’avoir écrit les chants de Maldoror. Je ne m’aventurerai pas à qualifier ce livre autrement que par le mot “génial”. Son influence fut, en tous cas, immense. André Breton, par exemple, en disait: «C'est au comte de Lautréamont qu'incombe peut-être la plus grande part de l'état de choses poétique actuel : entendez la révolution surréaliste!…». Lautréamont, quant à lui, tout à fait conscient de son talent, en disait: «Moi, je fais servir mon génie à peindre les délices de la cruauté». Si vous n’avez pas lu ça, vous êtes de fichus veinards... Vous allez pouvoir le découvrir.

lundi 23 novembre 2009

.. et dangereuse.. bis

La violence faite aux femmes est un sujet essentiel. Toutes sortes de violence. Au hasard du web, je suis tombé sur ça:

http://femmebaillonnee.blogspot.com/

Je vous conseille un coup d’oeil...

Profonde et dangereuse.

L’écologie profonde, vous connaissez? C’est un mot euphémique pour désigner un totalitarisme. Celui de la nature, que nous autres, les humains, serions censés détruire méchamment. Le contraire d’un humanisme, si vous voyez. Pour ceux qui en sont atteints, l’écologie profonde mène toujours à la même conclusion: c’est l’Homme qui est de trop sur Terre. Ou bien, plus modérément, c’est le cas de certains, c’est l’Homme qu’on doit contraindre autoritairement à une conduite compatible avec une nature considérée comme immuable et comme devant perdurer dans son état d’origine à jamais. Le genre d’écologie que pratiquait Hitler, si vous voulez. La pureté. Les écologues profonds sont des gens extrêmement dangereux. Et, en ces temps où ça chauffe, je vous assure qu’on en entend beaucoup bêler. Pourtant, personne ne semble le remarquer.

dimanche 22 novembre 2009

Beau

Il n’y a pas de distinction en art, dites donc... De nombreux philosophes nous ont expliqué que la logique ne peut s’appliquer en matière esthétique, certes, mais ce n’est pas pour autant qu’on échappe à la classification beau/laid. Un classement non logique, donc, qu’on pourrait croire personnel, individuel, puisque ne dépendant que de critères subjectifs. Pourtant, un certain trouble naît dès que l’on s’adresse à un groupe humain pour lui demander de classer en beau/laid. Trouble qui vient du fait que, peu ou prou, à quelques exceptions près, nous avons globalement les mêmes goûts. Le beau existe. Les philosophes, encore eux, se sont tous plus ou moins cassés les dents sur la définition de ce que serait ce “beau”. Il existe, c’est un fait, mais qu’est-ce que c’est? Et ne pouvoir le définir ne l’abolit pas. Qu’il varie, c’est certain, au travers des âges, en fonction de la localisation, certes, mais, néanmoins, il existe un “beau” que nous partageons tous, qui fait que certains “objets” nous apparaissent comme universellement beaux. Devant une oeuvre, quelle qu’elle soit, nous nous retrouvons donc démunis. Est-ce beau? La dernière chose à faire est de demander leur avis aux autres. Car, dans ce cas, on prend le risque de définir un “beau” officiel, parfois très éloigné du “beau”. On peut aussi tenter le j’aime/j’aime pas. Ce qui peut passer pour une tentative de ne pas répondre, de s’abstraire du débat. Car j’aime/j’aime pas n’empêche en rien l’objet contemplé d’être soit beau soit laid. On peut aimer le laid. Il n’empêche que c’en est. La seule solution qui nous est offerte, c’est évidemment de nous prononcer. Au risque de l’erreur. Mais également au risque de trouver beau un objet qui sera effectivement reconnu comme beau. C’est le cumul des ressentis qui en décide. Mais la décision ne se peut que si chacun d’entre nous se prononce. Le beau se dégage de l’ensemble mais ne prééxiste pas au choix. Il est donc absolument faux qu’il n’y ait pas de classification en matière d’art. Elle nous est propre mais une catégorisation se dégage de l’ensemble de ces avis individuels, qui nous échappe totalement, et qui définit bel et bien un “beau”.

samedi 21 novembre 2009

Cancre mais célèbre

Napoléon, maintenant... Charles Napoléon, son descendant direct, fait la tournée des popotes pour nous présenter son livre "Napoléon mon aïeul, cet inconnu" (XO éditions)... En fait, le nabot, on ne le connait pas.. c’est la thèse.. Un mec vachement sympa, en vrai, très “humain”, à qui l’on doit tant de choses... Très moderne, aussi. Bon, un peu illetré, un brin autoritaire sur les bords, caractériel, revanchard, teigneux.... Mais on va pas s‘arrêter à des détails... Une phrase de l’animateur m’a laissé sur le cul, je cite: il faisait des fautes d’orthographe, ça rassure. Le sous entendu, je suppose, c’est que tous les cancres peuvent dormir tranquille: leur nullité crasse ne les empêchera pas de devenir l’un des pires dictateurs que le monde ait connu.

vendredi 20 novembre 2009

Chagrin

Kriss est morte. Kriss Graffiti, elle se faisait appeler. C’était une grande voix de la radio. Kriss était ma copine. On avait partagé beaucoup de choses durant les quarante dernières années. Ne serait-ce, d’abord, que ses origines boulonnaises et les miennes. Corinne Gorse, elle s’appelait. Elle était la fille de Georges Gorse, résistant et gaulliste historique, maire de Boulogne Billancourt jusqu’en 1991. Un personnage très ambigu. Elle, qui était également d’une ambiguïté indéniable, on la connaissait pour son ton très décalé à la radio, notamment sur FIP, dont elle fut l’une des initiatrices, dans les années 70. On pouvait aussi l’entendre, au passage, dans une chanson de Maxime Le Forestier, Coïncidences, en 1983. Depuis, elle animait régulièrement des émissions sur France Inter, une fois sur FR3. On s’est croisé, recroisé, vu, de loin en loin, mais, toujours, on était resté en contact. Je savais son mal. Je savais qu’elle ne s’en sortait pas. La nouvelle de sa mort vient de tomber. C’était une fille extraordinaire. Je l’aimais. Je suis triste.

jeudi 19 novembre 2009

M.A.P.

Sans vouloir absolument réveiller la hargne de certains, et sans, non plus, vouloir absolument m’exposer au risque de me faire qualifier de radoteur, je trouve qu’il est temps de rappeler un vieux truc de l’âge de pierre, un vieux slogan soixante-huitard, peu amène pour la démocratie, mais qui, décidément, s’avère être d’une actualité cuisante: la dictature, c’est: ferme ta gueule! La démocratie c’est: cause toujours!...

mercredi 18 novembre 2009

Animus, anima.

Je n’ai pas tout suivi mais il semble que la considération que nous avons pour les animaux subisse en ce moment une évolution assez remarquable. Pour aller vite, disons que la frontière que nous avons longtemps établie entre l’Homme et le reste du genre animal serait en train de se déliter doucement mais sûrement. Il ne s’agit plus d’anthropomorphisme, d’attribuer aux animaux des pensées qui seraient nôtres, mais bel et bien de démontrer, manifestement assez incontestablement, que nos amis à pattes sont tout autant capables que nous de souffrance, de stress, de sentiments, d’imagination, et même de compassion. Il se pourrait même que certains d’entre eux ressentent la terreur de la mort, voire qu’ils pratiquent des rites mortuaires, pour les plus “évolués”... Bref, la frontière très nette jusqu’ici admise entre eux et nous s’abolit. Son utilité principale était de nous permettre de les considérer comme de la chair à steack.... Il faut bien bouffer. La perspective envisageable à ces théories récentes serait donc que nous cessions un jour ou l’autre de les consommer mais, surtout, de les élever dans cet unique but et dans des conditions de vie déplorables. Nous ne pouvons que nous en réjouir... Mais je ne désespère jamais du genre humain, comme vous savez. Et ce que j’entrevois comme conséquence ultime, ce pourrait bien être, si les animaux finissent par être reconnus comme nos égaux devant la vie, non pas que nous cessions de les consommer mais que nous nous mettions, puisqu’alors toute vie aurait même valeur, à consommer des humains.

mardi 17 novembre 2009

Souvenir en pourpre

Votre visage apoplectique
éclaboussait l’écran.
Le voyant, on imaginait
la robe grenat
de quelque vin de Bordeaux,
le violet subtil d’une sauce
accompagnant une viande
saignante et écarlate.
Votre face cramoisie
donnait surtout à penser
que vous ne verriez plus longtemps
la magie amarante
de la vie.

lundi 16 novembre 2009

Incompétence

Le principe de Peter, vous avez entendu parler? «Tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence». Par exemple, un excellent comptable sera toujours amené, un jour ou l’autre, à se voir proposer le poste de responsable de la compta, pour lequel il n’aura pas forcément de talent et, si cela ne suffit pas, celui de DRH, par exemple, dans lequel il se révélera enfin dans sa nullité la plus complète. Ce qui aura deux types de conséquences: ou bien il fera un carnage dans le recrutement de l’entreprise ou bien il se fera évincer. Et, bien entendu, remplacer par un ancien de la boîte, tout aussi incompétent que lui à ce poste. C’est imparable! La construction hiérarchique de nos sociétés conduit toujours au seuil d’incompétence. Et, donc, on peut en conclure, même si c’est assez schématique, que les responsables de tout poil sont toujours soit dans l’incompétence soit à quelques marches de l’atteindre. Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça...

dimanche 15 novembre 2009

la vie comme elle va..

Catastrophe à Pékin, vingt morts. Carnage aux États-Unis, quinze morts, accident, trois morts, grippe A, trente morts, chiffres annuels des tués sur la route, houlà!..., le sida en Afrique, je vous dis pas, des clandestins naufragés, cinquante disparus, suicide en entreprise, encore un.. Meurtre à Trifoullis.. Atroce... Execution capitale au Texas... et maintenant?.... LE SPORT!.. Marseille, Paris, Bordeaux, vélo, tennis, basket, courses automobiles, youpi... Les chevaux, allez!... La bourse, faut bien, hein!... Et, pour finir, la météo... Ça va mieux après ça, non?.... C’était le bulletin d’info....

samedi 14 novembre 2009

Logique comptable

Tout mettre en chiffres est la préoccupation constante de nos économistes. Par exemple, la pauvreté aurait augmenté de 2,3% en un an en France. Evidemment, parler pour cent est bien plus facile que parler humains. Ce qu’ils n’intègrent pas, les besogneux du chiffre, c’est que, pour les gens, on est pauvre ou pas, chômeur ou pas. C’est du cent pour cent. Pareillement, on a un cancer ou non, cent pour cent, même si, en France, il n’y a que quinze pour cent de la population qui en est atteint. Cette manière de congeler le sous-entendu humain ressenti pour ne parler que nombre, c’est une chose que nos sociétés occidentales partagent avec le stalinisme ou le maoïsme, ces horreurs absolues en politique. Ce que nous leur reprochons, principalement, c’est l’écrasement sans scrupules des humains et leur traitement ravalé à l’état de pions dans la résolution d’un problème ou l’application d’une solution globale. Pas de place pour l’individualité. La logique mathématique actuelle est en tous points semblable aux carnages totalitaires dénoncés par tous les bien pensants de ce côté-ci du monde.

vendredi 13 novembre 2009

Ire

Bon, d’accord, j’ai sale caractère. Je m’enrage facilement et je suis très souvent à prendre avec des pincettes, voire à pas prendre du tout. Ceci dit, on n’a qu’à me laisser. Des gens disent que cette colère latente est la preuve de mon désamour de la vie. Que je ferais pas mal de me calmer et de prendre les choses telles qu’elles viennent. C’est un contresens. C’est justement parce que j’aime la vie que je m’encolère. La colère ne me paraît pas très éloignée d’une certaine conception de la joie de vivre. La colère, c’est en demander plus. Par conséquent, savoir ce qu’on a. Pas demander toujours plus. Plus, simplement. Savoir que, étant donné ce qu’elle est, la vie pourrait être, justement, encore plus belle.... J’entends dire que nous aurions besoin de tas de subterfuges pour recouvrer le sens de la joie d’exister. Qui la marche, qui le yoga, qui la sagesse, qui Nietzche, qui l’écriture. ... Le paradoxe de ces démarches, c’est que, puisqu’elles proposent de retrouver le sens “véritable” de l’existence, c’est bien qu’elles présupposent que nous l’aurions perdu. Et l’indice de cette distance, ne serait-ce pas, justement, l’absence de colère? Ma colère, c’est, pour moi, précisément, l’indice que ma joie de vivre est intacte et vivace.

Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon courroux... coucou (P. Desproges)

jeudi 12 novembre 2009

PS

J'en avais ras le bol de voir ma tronche à chaque fois que je me rendais sur mon site... Je change...

PP

Souvenir en vert

La grève était déserte
Partout y régnait le vert
de l’algue maléfique,
comme venue d’ailleurs,
chevelure martienne
et pourtant si terrestre.
Le journal avait parlé
de la mort du cheval,
intoxiqué,
et je pensais à la jument verte,
à Marcel Aymé,
à sa lucidité froide.
Algue verte,
poison maintenant habituel,
conséquence de nos actes.
Dans le cochon tout est bon.

mercredi 11 novembre 2009

Mauer 3

Le faux mur de légos est tombé le 09/11/2009.... Tous les puissants de la planète ont applaudi. Forcément, ils célébraient la victoire de leur monde sur l’autre... Un autre pas acceptable, il faut reconnaître... Ce qui ne dit rien sur le nôtre... Dans ce mur, deux briques avaient été signées par Nelson Mandela.... Là, l’amalgame me paraît être à son paroxysme.... La participation active de Nelson Mandela ne peut se justifier qu’au nom d’un principe universellement reconnu: la liberté. Sous toutes ses formes, donc. Or, Nelson Mandela ne fut libéré qu’en 1990... Et l'on ne peut oublier le fait que, jusqu’en 91, une immense part des opposants au régime soviétique, aux régimes de l’Est, sont partis s’installer en.. Afrique du Sud... Pourquoi? Parce que, là-bas, leur qualité de “blanc” leur donnait droit à des privilèges, en particulier celui d’opprimer les “noirs”, au nom de l’apartheid.... Nelson Mandela est aujourd’hui un vieil homme dont la mémoire, manifestement, montre quelques lacunes.... Mais je ne suis qu’un vieux réac rouge...

mardi 10 novembre 2009

Mauer 2

Le mur est tombé, donc. Je m’en réjouis, salue la liberté que suppose cet événement pour ceux qu’il a libérés, et ne le regrette pas, contrairement à ce qu’on a pu m’en dire. Mais le pataquès médiatique autour de la victoire du bon côté, le nôtre, aura eu au moins un mérite: les langues se sont déliées. Beaucoup de témoignages ont tourné autour de la religion, du fait qu’avant la chute du mur, elle était très mal vue, voire interdite, de l’autre côté. Et que maintenant qu’il est tombé, on a enfin le droit d’aller jouer la grenouille de bénitier à sa guise à l’Est. Il n’est pas dans mes intentions d’interdire à qui que ce soit de croire. Mais si l’on ajoute à tous ces témoignages le fait que, pour beaucoup, l’artisan principal de la chute fut un certain pape, que beaucoup des nouveaux gouvernements est-européens sont cul et chemise avec l’église, je trouve que l’on peut se poser une question: la liberté, serait-ce, pour une part, le droit de croire en dieu? Belle liberté, en vérité.... Mais je ne suis qu’un vieux réac rouge...

lundi 9 novembre 2009

La fin de l'ethnologue

Claude Levi-Strauss est mort.... Au cas où vous ne l’auriez pas su, la France vient de perdre son plus grand penseur de tous les temps. C’est, du moins, ce qu’en disent tous les commentateurs unanimes. De lui, je retiendrais, sans aucune objectivité, la polémique avec Sartre.. dont l’ensemble des commentateurs, les mêmes, estiment qu’elle lui fut favorable. Deux citations, pourtant, qui, à mon sens, démontrent que l’histoire de la pensée n’a pas encore forcément jugé:

- "Le problème de Dieu ne s’est jamais posé pour moi, même depuis l’enfance. Ce n’est pas le mot qui me fait peur. J’ai le sentiment très profond qu’il ne peut exister un hiatus complet entre la pensée et la vie. Je ne verrais aucun inconvénient à appeler Dieu une sorte de pensée diffuse dont on concevrait qu'elle soit répandue dans tout l’univers et qui se manifesterait à des degrés différents chez les animaux supérieurs et inférieurs, dans les plantes même, jusqu’aux plus modestes. Mais la notion et la représentation d’un Dieu personnel me manquent et me manqueront toujours, sans doute, jusqu’à la mort".

- "Non vraiment la religion ne m’intéresse pas. Et si je devais avoir des préoccupations de ce côté-là, mes sympathies iraient plutôt vers certaines religions extrême-orientales".

Anthropologie ne rime pas obligatoirement avec absence de croyances.... Vous me direz, pour penser en termes de “paradis perdu”, il faut d’abord croire au paradis....

dimanche 8 novembre 2009

Hausse..

A ma droite, l’alerte unanime pour la planète en danger, les films, les mesurettes gouvernementales, le discours politicien de plus en plus verdoyant, les injonctions à changer nos comportement, les exhortations à enfin penser à l’avenir, les menaces et amendes diverses pour les vilains garnements qui n’auraient toujours pas compris qu’on va “dans le mur” (j’adore dans le mur.. quel mur?) et à ma gauche, la hausse de 20% des ventes des automobiles en octobre 2009 par rapport à 2008. Une très bonne nouvelle qui colle un sourire béat à tout le monde, économistes, politiques, et nous, évidemment, hé!.., on s’est payé une auto neuve !!!!... ( Vous, hein!..moi, pas!.. pas les moyens!!!)... La foire aux tartuffes continue!... Comme je l’ai déjà prédit, eh oui, je me lance parfois, moi-même, dans la prédiction, et tant mieux si je me trompe, le réchauffement climatique, on l’aura.... en plein.

samedi 7 novembre 2009

Le mur...

Le mur va tomber le 9... Vous êtes prêts? Il serait temps. C’était il y a vingt ans.... Un bien, un mal? Vingt ans après, je trouve que ça n’est même plus la question. L’intérêt, c’est ce qui s’en dit aujourd’hui. Les réacs se réjouissent outrancièrement de la fin d’un monde, sur le ton: on vous l’avait bien dit!.. Les nostals, réacs d’en face, font valoir que la vie à l’Est n’est pas bien plus marrante aujourd’hui qu’hier, parlent d’autres murs qui sont encore bien debout, les médias se font une fête inouïe de cet événement HISTO(Té?)rique, on reparle de Staline, du vilain pas beau communisme, quelques rares rendent hommage à Gorby, celui par qui c’est arrivé, celui qui devrait être porté au nues, si l’on y pense, qui a voulu ça, n’a pas envoyé les troupes, s’est comporté en Grand de ce monde, et qu’on oublie... Et puis il y a la réclame, le commerce autour de l’événement, les films, les souvenirs... La croissance par l’événement historique... La planète tourne, quoi... Bref, vingt ans après, je ne sais pas si le mur est tombé, ce que ça a vraiment changé. Ce que je sais, c’est que, dans les têtes, il n’a pas l’air vraiment par terre.

vendredi 6 novembre 2009

A jamais en dehors...

Je n’aurai jamais le Concourt. Les cimetières sont pleins de gens qui n’ont pas eu le Goncourt. Un peu moins pleins de ceux qui écrivaient et ne l’ont cependant pas eu. La liste même des lauréats de ce prix attribué tous les ans depuis 1903 (sauf en 1914) est pleine d’illustres inconnus. Si je suis triste à l’idée de ne jamais l’avoir? Les prix littéraires, vous remarquerez, c’est comme beaucoup de choses. Il n’y a que quand on ne les a pas qu’on les dénigre. Sauf quelques rares irréductibles. Pour l’avoir, de toute façon, faudrait déjà être édité chez Galligrasseuil.. Rien que ça, déjà, pas un pélot de chance... J’sais pas quoi dire. Faudrait être né? Avoir du talent? Un joli minois? J’sais pas. De la chance, peut-être. Restons vague. Enfin, je l’aurai pas, quoi. Si je suis triste? Pour une seule chose. Ça doit pas être si mal de vivre bien de son art. Rien qu’une fois...

jeudi 5 novembre 2009

G.P.L.

Je circule chaque jour dans une auto alimentée au G.P.L.. Pour ma planète et les poumons de mes contemporains, c’est mieux. Les miens également. Certains disent que le seul avantage du G.P.L., c’est qu’il permet de circuler moins cher, ce qui n’est pas faux. Le moins cher des carburants. Dans ces conditions, difficile de vous faire croire que je le fais pour l’intérêt général. Je dois bien être aussi radin que d’autres. Pourtant, vous n’avez pas idée de la dose d’emmerdements que suppose ce choix. Pas de G.P.L. partout, temps de remplissage astronomique, ennuis mécaniques fréquents, pas de roue de secours (il ne fait pas bon crever!..), bref, un tas de désavantages qui ne m’ôtent pas pour autant le sourire. Finalement, le meilleur argument en faveur de ma générosité, ce qui fait que je ne peux pas entièrement faire cela pour moi seul, c’est bien que c’est tellement emmerdant qu’aucun faux-semblant ne résisterait aux inconvénients de ce choix.....

mercredi 4 novembre 2009

Si j'aurais cru...

J’entends souvent dire une phrase pour moi absconse et paradoxale: je ne crois pas en dieu mais j’aurais aimé croire, avoir ce recours. C’est croire, ça, non? Je me trompe? Croire que si on croyait.... Accorder à la croyance une vertu. C’est pour le moins montrer quelque complaisance envers la croyance. La poser comme une chose, au fond, inaccessible. C’est s’inscrire dans le domaine de la raison et néanmoins prendre le parti de dire que la raison a ses limites. Que ces limites, c’est l’impossibilité de croire. Pourtant, croire n’est pas être libre. Pas plus que cela n’est raisonnable. Paradoxale et absconse.

mardi 3 novembre 2009

Souvenir en jaune

Dans les champs,
c’étaient les tournesols,
jaune orangé,
et, dans mon esprit,
l’oreille coupée,
omniprésente,
Auvers, hara kiri,
le mal de vivre,
l’homme maudit,
l’alcool, vin jaune,
et, bien au dessus de ma tête,
le disque mordoré,
le témoin éternel
de nos fragilités,
pauvres poussières,
grains de safran.

lundi 2 novembre 2009

Fais pas ci, fais pas ça....

Tu devrais pas fumer. Attache ta ceinture. Mange pas si gras. Tu roules trop vite. Tu bois trop. Rase-toi!... Tu ingurgites trop de viande. Tu fais tout trop vite. Ton compte en banque!.. T’as pas appelé tes parents. Tes cheveux sont trop longs. Tu te couches trop tard. Tu t’es lavé les mains?... Tu gueules trop. Mange des légumes. Cinq par jour. Tu travailles trop. T’as fait quoi aujourd’hui, encore? T’en as pas marre de rester là à rien foutre? Attache ta ceinture. Ça pue dans ton bureau. C’est pas ça qui va nous rapporter de quoi manger. Vous z’en faites pas les gars, vous z’en faites pas les gars, moi aussi on m’a dit ça....

dimanche 1 novembre 2009

Chirac en prison!....

Chirac, en prison, Chirac, en prison!.... Je ne sais pas s’il faut se réjouir ou pleurer. On l’a eu, d’accord. Avec tant de retard que, encore une fois, nous allons devoir affronter l’image forcément émouvante d’un vieillard impotent à qui l’on demande des comptes. La même image que celle de son cher ami Papon. La France va immanquablement se mobiliser derrière son ancien président chéri. Si on demande des comptes aux vieux, évidemment, on se voit tous immédiatement derrière la barre. Ce n’est pas qu’il soit innocent. C’est qu’on a tous la conscience jaune au coin de l’oeil. Mais ce qui ne porte pas à rire, c’est que l’opinion dit déjà qu’il n’était pas si mal, que, comparé à l’actuel, quand même, il était moins pire. On fera quoi avec notre prince des nabots après ses mandats si on fout celui-là derrière des barreaux? Le croc de boucher? Je vous rassure, Chirac va s’en tirer sans bobo.

samedi 31 octobre 2009

Croissance

Bon, on a tous nos côtés noirs. J’ai un enfant en bas âge et figurez-vous que je le laisse regarder la télé. Pas n’importe quoi à la télé mais, quand même, la télé. En général, les critères, c’est d’éviter la violence et la pub. Hier, j’ai jeté un oeil, en passant. Ecran de pub. J’ai ronchonné. Le petit blond m’a répondu que c’était captivant. De la pub pour les jouets de Noël. J’ai jeté un oeil vague. Il avait raison. Le 30 Octobre, la télé commence le bourrage de crâne pour Noël... Je suppose que, dans un mois, on aura droit à la pub pour les grandes vacances. Et puis, en janvier, pour les fournitures de rentrée.. D’accord, c’est bon pour la croissance d’acheter dès maintenant des merdes en plastiques made in China pour nos bambins. Et puis des maillots de bain made in Turquie... Ça crée des empwas... Mais, quand même, le 30 Octobre... On n’est pas un peu sur la tête, là?

vendredi 30 octobre 2009

Permanence

Il faut que tout change pour que rien ne change, écrivit, à peu près, Lampedusa. Il était question de la perte de pouvoir de l’aristocratie sicilienne. Aujourd’hui, même rengaine. La rupture annoncée par le prince, version moderne du changement, ne fait que voiler le fait que l’argent et le pouvoir restent bien dans les mêmes mains. Tout change, tout change, et rien ne change. Infiniment se voir roulé dans la farine, à l’envers, à l’endroit, chante Noir Désir.

jeudi 29 octobre 2009

Préhistorique

En lisant Avant Adam, de J. London, j’y ai trouvé une drôle de sensation. Cette impression que, finalement, se mettre à la place de nos ancêtres préhistorique n’était pas hors de portée. Peut-être partagé-je avec London une faculté mentale spéciale, ou bien, peut-être, est-ce ici une faculté ordinaire. A vous de voir. J’ai ressenti très clairement cela un soir ordinaire où, m’endormant, je sentis le vertige qui prend lorsqu’on s’approche du bord du lit, quand, cherchant le sommeil, on gesticule à la recherche de la meilleure position. Ce soir-là, je me suis dit qu’il se pourrait qu’on soit tous restés sensibles à la menace vitale qu’ont pu connaître nos lointains aïeux, qui, dormant dans les arbres, devaient veiller à ne jamais choir, sous peine de se blesser ou bien de tomber dans les griffes de leurs prédateurs. Un résidu de cerveau primaire.

mercredi 28 octobre 2009

Prétexte

Les séances de dédicace, c’est toujours pareil. Ça commence par une période Beauvoiro-Sartrio-Florienne d’observation de mes contemporains. Ensuite, je me mets au boulot. Je relis, je corrige. Ensuite, j’ai un peu la bougeotte. Je vais prendre un café, fumer une clope, je reviens et puis, entre les quelques ceux qui s’arrêtent, je me remets au boulot. Et puis, de nouveau, le gratouillis dans les guibolles. Bouger. Ça se termine toujours de la même manière. Vers la fin, il n’y a plus qu’un seul centre d’intérêt: le cul des filles qui passent. Et c’est très rare quand un beau cul passe. La littérature, mes fesses!....

mardi 27 octobre 2009

D'Ormesson

Jean d’Ormesson est encore parmi nous. C’est une circonstance qui ne crée, chez moi, aucun chagrin, et dont je le congratule. Je viens de capter l’une de ses phrases. Jean a le sens de la formule. Je cite: “j’espère que mon oeuvre me dépassera”... Sur le thème de l’oeuvre plus grande que l’auteur, en général assez médiocre, disons humain. Jean a mis la barre très haut. Je comprends qu’il soit inquiet sur l’oeuvre. L’homme est tellement brillant que, bien entendu, c’est assez difficile de le dépasser par l’écrit. Un tel réel, ça ne s’invente pas. De lui, je retiens l’incroyable outrecuidance du jeune homme qui, interrogé par son père, éminent personnage de l’intelligentsia française, sur son avenir, une question assez ordinaire, que vas-tu faire de toi?, du genre, lui avait répondu: rien!.... La fin pointe le bout de son nez. Jean, restez ce que vous fûtes avec talent. Ne reniez pas aujourd’hui votre éclat, que vous avez voulu, en nous racontant l’histoire de la pérennité. Ce que vous vouliez faire, vous l’avez fait avec talent, un talent immense. Vous n’êtes rien. Mais vous l’êtes magnifiquement. Ne le regrettez pas au seuil de la mort. Ce serait indécent.

lundi 26 octobre 2009

Complot

Ce matin, pas moyen d’accéder à mon blog. Panne. Très vite, comme la panne durait, je me suis mis à divaguer sur le registre parano. Et si on m’avait censuré? j’avais pu déplaire à quelque grand, quelque prince, qui m’aurait ... dans le nez.. Une dent.. Qui m’aurait une dent!... Non, en fait, je n’ai pas déliré. J’ai simplement divagué et imaginé que je pourrais prendre la mouche, protester, parce que ce que j’écris ici est tellement important, violent, réfractaire, virulent, indispensable, en un mot, que j’aurais pu être l’objet d’une censure du prince. J’ai pensé ça parce que, au bout de quelques heures, je me suis décidé à chercher une explication à la panne. Et j’ai trouvé. Un serveur où les blogueurs interviennent en direct, dans l’instant, avec leus tripes, sans recul... Et tous, ou presque, hurlaient à la censure de leur blog à eux. Internet, c’est la possibilité de l’instantanéité. La panne, c’est le robinet qui se ferme, la baignoire bouchée qui déborde instantanément. J’ai bien ri. Je ne sais pas si ce blog a une tenue quelconque et si ce que j’y mets est essentiel. Ce que j’ai constaté, c’est que, en tous cas, la plupart de ceux qui mettent en ligne le pensent de leur production.

dimanche 25 octobre 2009

Dedans

J’ai marché dans la merde. Des deux pieds. Ça tombait bien, je me souvenais plus lequel porte malheur. Maman me l’a pourtant seriné toute mon enfance. Mais, dans ma mémoire, pas trace. Vous savez? Chacun sa merde!... Marcher dans la merde, depuis que je suis là, sur terre, j’ai pas arrêté. Des fois, la merde avait forme humaine. Il paraît que j’ai pas mon pareil pour écraser les gens. Des gens bien merdeux, fragiles, comme dirait Rimbaud, des qui croient en la fragilité, des qui savent sûrement de quel pied.... Ce matin, j’ai marché dans la merde. J’arrive même pas à intégrer le fait que ça sent mauvais... Ça sent mauvais, c’est une parole de merde. Il n’y a que les merdes qui arrivent à penser qu’elles sentent mauvais.


PS: HUMOUR!....

samedi 24 octobre 2009

Souvenir en mauve

Il y avait les violettes,
s’épanouissant,
dans le jardin de février,
bouquet odorant
saint valentiné
mais le plus étonnant des mauves
fleurissait sous ton oeil,
souvenir d’un soir de tempête
où j’avais moi-même pris
quelques coups sévères
éparpillant sur tout mon corps
des taches violacées
moins visibles,
bien moins seyantes,
que celle qui marquait
ton visage adoré,
trace violine d’une rixe
partie, un soir de bar,
du regard d’un autre,
insupportable,
sur ton minois,
sous ta robe parme.

vendredi 23 octobre 2009

Charité

Le diocèse de Lyon demande, par esprit de charité, à tous ses employés, c’est à dire les prêtres, qui sont des salariés, ne l’oublions pas, de reverser un mois de salaire au profit des plus pauvres. J’ai idée, comme ça, que les curés ne sont pas parmi les plus riches. C’est quand même à eux de s’y coller. Pour l’exemple, évidemment, puisque, quand on a, aussi peu que cela soit, on a toujours plus que ceux qui n’ont rien. On amorce la pompe à charité. Politiquement, très discutable. L’idée, c’est bien entendu de nous imprégner de l’idée que nous serions des privilégiés. Le sabre et le goupillon, on disait, avant. C’était dans l’antiquité. Dans le même temps, la Parisot pleurniche. Songez!.. La réforme de la taxe professionnelle risque de se traduire par une augmentation des charges pour les entreprises. C’est très mauvais... pour vous, bien sûr. Si on surtaxe les entreprises, elles vont délocaliser. Et c’est vous qui l’aurez dans le baba. C’est pas une histoire d’argent, hein, c’est pour vous.... Ben moi, j’ai une idée. La dame Parisot et ses acolytes, j’en suis certain, sont tous de très bons chrétiens. Comme on ne va pas augmenter les charge, bien évidemment, et qu’on le fera au nom de la solidarité avec les plus faibles, je propose que les patrons, que l’argent n’intéresse pas du tout, s’engagent à verser un mois de salaire en faveur des plus pauvres. Ça c’est une idée, non? La com, tout.... L’image!.. Je vous raconte pas l’image qu’auraient les chefs d’entreprise. En plus, un mois de salaire, ça va même pas leur manquer. Pas comme les curés.

jeudi 22 octobre 2009

Apocalyptique....

Tremblez, Terriens!..., l’apocalypse est proche!.. Vos comportements obscènes ont mené notre royaume au bord du précipice!.... Nous n’avons plus le choix!.. Nous devons maintenant et dans l’instant changer et faire voeu de frugalité. Seul un comportement emprunt de sobriété et d’ascétisme peut nous sauver. Sinon, le ciel nous tombera sur la tête. La rédemption est à ce prix: nous devons cesser de salir notre mère nature (Si vous pouviez, au passage, arrêter de baiser et de vous reproduire, hein..). Prêche moyen-âgeux? Inquisition? Secte? Discours chamanique? Animiste?... Non, non.. Nicolas Hulot!... D’accord, je suis pénible avec dieu. Mais là, si vous ne voyez pas, vraiment, c’est que vous êtes aveugles et contents de l’être.

mercredi 21 octobre 2009

Lame

Dans un film qui, en dehors de ça, ne me semble guère compter, et dont, je le reconnais, j’ai oublié le titre, un pauvre type passe et repasse, un couteau en main, qu’il tient par la lame, en proposant à ses interlocuteurs, qu’il fatigue, évidemment, de tirer sur le manche et de lui ôter le couteau des mains, ce qui aurait pour effet, bien sûr, de lui déchiqueter la main. Il parie sur le cynisme de ses contemporains, dont il sait que, plutôt que le blesser, ils vont succomber à leur empathie et lui donner le billet qu’il a, seul, parié, plutôt que de verser son sang. Jusqu’au jour où l’un d’eux, plus mal luné, plus préoccupé, tire sur le dit manche et fait perdre au parieur impénitent, tout à la fois, sa main, son moyen d’existence et sa dignité. L’instant d’après, il va le regretter. Trop tard. Ainsi vont les rapports humains, dans la violence, l’inadvertance (un très bon livre), le hasard. Pour celui qui est humilié, la bascule. Pour celui qui humilie, l’usuel. Sauf que, si nous nous retournons une seconde seulement sur notre propre personne, nous savons très bien que nous pouvons être les deux. Nous le savons, ce qui nous incite plutôt, parce que cette idée est insupportable, à tirer sur les manches qu’à tenir des couteaux par la lame.

mardi 20 octobre 2009

Diogène

“Si tout le monde vivait comme ça, la vie serait impossible”... Je ne citerai pas l’auteur, c’est affligeant. La personne dont il est question se nomme Diogène. L’un des rares “philosophes” qui ait tenté de mettre en accord ses pensées et ses actes, ce qui lui a valu une constante disgrâce et une vie, disons, ”décalée”, qui l’a souventes fois exposé à la vindicte. Son propos et son attitude ont été reçus comme choquants. Le fond même de sa pensée était pourtant de remettre en cause la bien-pensance. En valorisant la sexualité par rapport à la guerre, par exemple. Mais nous avons toujours préféré la guerre. Et les choses ne sont pas bien différentes aujourd’hui. Pourtant, je suis persuadé que si tout le monde vivait “comme ça”, la vie pourrait être, justement, plus vivable.

lundi 19 octobre 2009

Danse

Il paraît qu’il y a des rythmes irrésistibles, des trucs qui vous font irrépressiblement bouger vos fesses, vous dandiner, qui provoquent en vous des réflexes ancestraux, vous amenant immanquablement à la danse. C’est le cas, par exemple, des musiques cubaines. C’est ce qu’on dit. Quand je vous dis que Cuba, hein!.. J’adore. J’adore écouter ces trucs le cul sur ma chaise, tout prendre au dedans, ne plus me mouvoir d’une once le temps que dure le morceau. Tout dans la tête. Il semble admis que danser est un ancestral rituel de lutte contre la mort. J’adore!... Si j’avais du génie, à ce genre de phrase, je réagirais à la manière du Mozart de Forman, par un rire grossier et indécent, du moins en société. Je n’ai pas le génie de Mozart. Ce qui ne m’interdit guère de rire sous cape. Lutter contre la mort!.... Danse, mon canari....

dimanche 18 octobre 2009

Une petite tour d'ivoire ou bien s'en va....

La tour d’ivoire n’est pas un choix. Elle n’est que l’aboutissement final d’une démarche. La seule issue, à la manière du taureau qui n’entre dans l’arène que pour échapper au toril. Au contraire d’une idée trop répandue, ce n’est pas l’artiste qui prend la décision de s’isoler mais bien son entourage qui le contraint à ne plus être au monde. Un entêtement qui est la fois sa force et sa souffrance. Continuer et envisager alors la perspective de l’isolement ou bien renoncer et perdre à ses propres yeux toute valeur. On s’étonne après cela que nombre de parcours artistiques se terminent dans l’alcool ou la mort.

samedi 17 octobre 2009

Gavroche

Etre un vilain petit galapiat, nez morveux, insulte à la bouche, rage au ventre, respect modeste des règles, n’est pas la plus aisée des choses. Si, en bon garnement, on ignore tout de la volonté de puissance, on y est néanmoins soumis, avec, hélas, assez peu d’arguments que son caractère qui, d’évidence, passe forcément pour mauvais, et ses muscles. Le rejet est le quotidien, alors que le désir fondamental est l’inclusion. Ainsi sont faits les rapports humains, d’une violence inouïe, jamais consciemment perpétrée par ses auteurs, toujours ressentie durement par ses victimes. Le galopin est probablement l’un des noeuds du problème actuel de nos sociétés. Je pense à Prévert, à Hugo. Sans notre incroyable morgue guerrière, de galapiat, il n’y aurait point. Qu’avons-nous à défendre qui serait plus légitime que lui?

vendredi 16 octobre 2009

Bleu Brel

“Et tous ces hommes qui sont nos frères, tellement qu’on n’est pas étonné, que, par amour, ils nous lacèrent...” J. Brel. Le bleu, le dernier, l’album testament. Jaurès, Jojo.. Pour les adeptes du sentiment, du ressenti, une bombe!... Restent quelques phrases, dont celle-ci. Quelle lucidité, non? Celle d’un homme qui va mourir. La question qui nous taraude. Enfin, moi. Vous, je ne sais pas. Du moins, je ne sais pas si vous savez. Vous y aurez droit néanmoins, sur le tard, la plupart du temps. Et moi, je serai comment, au moment où elle s’approche? Je vais craquer? Pas? Je vais me lever et l’attendre debout? Je vais être lamentable? Comme tous les autres? Cette question est sûrement la seule. Celle qui fait qu’on est tellement tolérant avec nos frères, qui, par amour, nous lacèrent....

jeudi 15 octobre 2009

Souvenir en bleu

Bien sûr l’azur,
Presque noir,
dans cet été,
écrasé de soleil,
Mais, avant tout,
Les myosotis,
que nos corps enlacés
bousculaient, renversaient,
et, dans ce concert de bleu,
votre sous-vêtement
si léger, minimal,
d’un joli ton pervenche,
dernier rempart,
jeté au vent,
devenu invisible,
bleu entre les bleus,
citadelle abandonnée,
et le plaisir,
aveuglant,
d’un lumineux
rayon céruléen.

mercredi 14 octobre 2009

Sagacité

La répartition aléatoire de l’intelligence sur Terre est l’une des injustices les plus insupportables de l’existence. Comment j’en suis arrivé là? Ben, évidemment, on est en plein dedans.... J’ai l’air de me poser en “plus intelligent”... Pourtant, je crois que nous sommes tous aptes à reconnaître que, par exemple, nous sommes les plus mal placés pour savoir que l’auto dans laquelle nous circulons n’a qu’un phare ou bien que l’un de ses pneus est dégonflé. Mieux: ce n’est pas parce que le propriétaire de l’autre auto ne s’est pas aperçu, lui-même, qu’aucun de ses feux ne s’allume, que cela le rend inapte à remarquer que les vôtres dysfonctionnent. Le problème posé par l’intelligence est fractal. Par là, je veux dire qu’il n’est pas très différent suivant qu’on le pose au niveau global ou au niveau individuel. Il n’y a que très peu d’intelligence dans l’humain. Très peu dans chacun comme très peu dans l’ensemble.. Autant, en fait, statistiquement... N’allez pas croire que cette règle souffre d’exceptions.. Il n’y a que très peu d’intelligence dans mon voisin et guère plus dans Voltaire, Hugo, Einstein... Simplement, ceux-là ont une part d’intelligence visible, évidente, une part que nos sociétés valorisent et admirent mais guère plus que dans l’oreille d’un mécanicien qui sait de quoi le moteur d’une auto souffre à la première audition. L’Homme n’est pas fait pour reconnaître l’intelligence. L’odeur de l’urine, des phéromones, le goût, le son, la terreur, l’agressivité, etc... nous sont des sensations familières. L’intelligence nous est étrangère... Tant, que ses manifestations sont souvent perçues comme ineptes. Je pense, par exemple, à Nietzsche, dont je crois qu’il fait exception, avec quelques autres, peu d’autres, au sens où il était pure intelligence. Ce qui lui vaut un discrédit incommensurable.... et un mépris inextinguible... On ne retient que la folie et la dangerosité... Comme si l’intelligence était perçue comme fondamentalement dangereuse. En fait, elle n’est vue, ressentie, que comme un danger. Uniquement à cause du fait que nous n’en sommes, généralement, que peu dotés, que nous le savons, et que nous craignons son pouvoir sur nos esprits, que nous savons faibles.

mardi 13 octobre 2009

Vert espérance

Les prévisions pessimistes de tous ceux qui nous avertissent sur l’avenir de la planète ont quelque chose de l’esprit chrétien. Ne serait-ce que la référence à l’apocalypse. Ce qui est le plus patent, c’est le terme même d’avenir pour la planète. Pour cette planète, la Terre, cinq milliards d’années, l’existence de l’espèce humaine, deux cents mille, ne représente que 0,004% de sa vie. L’existence de la vie à sa surface, assez mal connue, ne navigue guère au delà du ridicule. Ainsi, il est évident que ce n’est pas la planète qu’il est proposé de sauver mais bel et bien la vie et, particulièrement, sa forme humaine, ce dont l’univers n’a absolument rien à faire, pas plus que de l’existence ou non de notre étoile.... Pour le temps universel, la vie terrestre n’est qu’un avatar, une péripétie, rien.... , le soleil, une poussière. Ce débat est évidemment humano-centré, ce qui est l’indice de la persistance d’une foi absolument hors de propos: notre centralité dans l’existence de l’univers. Au fond, nous ne sommes pas vraiment sortis du débat proposé par Copernic et Galilée, d’un univers centré ou non sur la Terre. Nous sommes les versions modernes de l’obscurantisme de demain.. D’après demain, peut-être. Les soubresauts actuels me donnent à penser que nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

lundi 12 octobre 2009

200 ème jour: je râle toujours

Scrupules, dignité, mots désuets. Vous savez, ramener le portefeuille trouvé, ne pas prendre ce qui traîne, ne pas voler parce que ce n’est pas correct. Ce genre de niaiseries. Maintenant, on considère ça comme des niaiseries. Longtemps, j’ai été élu municipal et j’ai donné mon temps pour la gestion de la ville, sans en tirer jamais aucun avantage. On ne pique pas dans la caisse. N’importe quelle caisse. Nous étions quelques uns dans le même cas. Vous voyez, d’honnêtes Hommes, dignes, comme on dit. Dans le même temps, j’étais écrivain. Jamais je n’aurais utilisé mes accointances, les lieux culturels de ma cité, pour la promotion de mes livres. Pas de mélange des genres. Ne pas profiter de ma situation d’élu pour vendre du papier. C’était pour moi naturel. Répandu, certes non. Mais naturel. Je suis bien bête. Des événements récents m’ont démontré que je ne suis qu’un idiot de village. Les scrupules que j’ai montrés, d’autres ne s’en encombrent guère et ma désillusion tient avant tout à la qualité des personnes aujourd’hui prises la main dans le sac, à la qualité humaine que j’avais crue leur, à leur absolu manque de dignité réelle. Les promesses n’engagent décidément que ceux qui les écoutent.

dimanche 11 octobre 2009

Souvenir en pastel

Miranda, mon étrangère,
Je me souvenais de vous,
Que j’avais déjà rêvée,
Qui venez à nouveau
De m’apparaître,
En songe me surprenant,
Toujours dans votre robe légère,
Qui s’évapore au vent
Toujours sublime,
Toujours m’aguichant,
Toujours si désirable
Toujours juvénile,
Bien plus que moi, hélas,
Qui, depuis votre dernier voyage
Ai perdu tant de vigueur,
Ajoutant aux tourments passés
Celui de l’impossibilité.

samedi 10 octobre 2009

Absence

Faut que je vous dise: j’ai connu Bashung. Moi, je l’ai connu, croisé. Lui ne m’a pas vu. Il habitait tout près de chez mes parents. Je voyais ce type, très spécial, hurluberlu, décalé, extravagant, baroque, déjà très Bashung. Il n’avait que cinq ans de plus que moi mais, vraiment, une autre planète. Quand, plus tard, j’en ai entendu parler en tant que Bashung, j’étais heureux pour lui. J’aimais sa capacité à rester lui-même et aussi son talent admirable. J’ai connu d’autres gens aujourd'hui célèbres. Un assez grand nombre. Certains me paraissent ne même pas mériter considération. Ils ont mal tourné. Bashung, pas. Je me sentais très lié à ce type, comme ça, un lien qui venait du passé, qui ne s’était pas brisé. Là, clac. Définitif. Il me manque. Propos assez peu rationnel. Comment peut-il me manquer? J’ai encore de lui ce que j’en ai jamais eu: ses chansons. C’est égal. Je me remets mal de son absence. C’est comme une part de moi qui aurait rompu les amarres. Quelque chose comme un deuil de soi-même.

vendredi 9 octobre 2009

Felicitations

Il semblait impossible de salir encore le nom de Mitterrand. François s’était attelé avec zèle à cette tâche difficile. Vichy, francisque, adultère, mensonge sur la maladie, renoncements, manipulations, écoutes, basse police, élimination des adversaires..... Il faut dire, il avait mis le paquet. Et bien à coeur vaillant rien d’impossible. Le petit Frédéric voit son oeuvre couronnée de succès. Ralliement, pas mal, déjà, et là, coup sur coup, l’affaire Polanski et le tourisme sexuel. Chapeau!....

jeudi 8 octobre 2009

Souvenir en rouge

Je me souviens de cette robe rouge. Rouge chaperon, rouge baiser, de vos lèvres, du sang. Je ne me souviens plus quel rouge. Eclatant. Profond et brillant. Je me souviens du bruit que faisait le tissu lorsque vous bougiez. Je me souviens qu’elle laissait voir vos seins. Pas une robe d’enfant. Une femme l’habitait. Une femme très désirable. A moins que ce ne fût le lieu, l’atmosphère, l’heure, le vent, qui vous ait rendue si attirante. Je me souviens que je voulais voir cette robe tomber sur vos pieds. Je voulais cet instant d’impudeur, d’intimité, de promesse. Je me souviens de vous avoir vues passer, vous et votre robe. Je me souviens de la tristesse qui fut la mienne lorsque je compris que vous n’alliez pas vous arrêter pour moi, qu’elle n’allait pas tomber, que je n’en saurais jamais plus, que je n’en verrais pas plus. Je me souviens de cette robe mais mes yeux n’ont rien gardé, rien du tout, de vous, qui la promeniez avec grâce.

mercredi 7 octobre 2009

Cuba

Je fais souvent un rêve absolument hors de raison mais dont je ne peux, pourtant, me départir.... Je me verrais bien vivre à La Havane, Cuba... Je crois que c’est Hemingway, la source... Pourquoi Hemingway? Parce qu’il était de gauche.. C’est rare un écrivain états-unien de gauche. La gauche, ça ne fait pas partie du mythe américain. On s’imagine qu’il n’y a pas de gauche, là-bas. Ce n’était pas l’avis de Mac Carthy... Hemingway, le côté corrida et safari, je déteste, mais Cuba, l’écrivain, le suicide, la guerre d’Espagne.. Grand mythe.. Je me verrais bien vivre à Cuba... Malgré ce qu’on raconte de Cuba, je suis sûr que c’est un pays séduisant au-delà du raisonnable.

mardi 6 octobre 2009

Respect ?....

J’aimerais comprendre au nom de quoi nous semblons absolument tous, à l’exception de quelques rares, convaincus, résolument certains, naturellement persuadés, que les rapports humains seraient impossibles sans une certaine dose de mensonge, une part irréductible de tartufferie?... En quoi la vérité serait-elle impossible à assumer? Et de quelle vérité est-il question? Si l’on considère que dire le vrai n’est jamais autre chose que dire sa part de vérité, au nom de quoi cette affirmation peut-elle prendre un caractère impérieux, devenir LA vérité, sous le prétexte qu’elle serait dévoilée. Il est toujours possible à l’interlocuteur de se préserver de la part de violence qu’elle comporterait par le fait qu’elle n’est que la vérité d’un individu. Tout le monde vous dira, en manière de récitation apprise par coeur, que chacun voit midi à sa fenêtre.... Pourquoi, donc, ne pas la dire? Qu’est-ce que cette idée commune de notre temps selon laquelle chacun d’entre nous se doit de s’auto-censurer et de ne communiquer que sur des bases fausses, forcément fausses, modérées par des considérations de respect pour le mensonge d’autrui?

lundi 5 octobre 2009

Selon Garp, selon elle, selon moi....

Le monde selon elle:
- Salut, il fait beau , hein?
- T’as vu ça, la chance... L’été indien..
- Du coup, je me suis acheté une tenue légère.. C’est bon pour le moral..
- T’as raison... Si on se fait pas plaisir, qui d’autre le fera? Et le boulot, alors?
- La merde... Ça sent la restructuration... Du coup, plus le droit à l’erreur. Par dessus la tête, le boulot, mais pas le choix... Je bosse comme un dingue..
- On s’emmerderait, si on n’avait rien à faire...
- T’as raison, en un sens.. l’inaction, mortel!..
- On se plaint mais je suis pas sûr que ce soit bien raisonnable... On ferait comment, autrement?
- C’est vrai qu’on n’est jamais content..

Le monde selon moi:
- Salut, il fait beau , hein?
- ........
- Du coup, je me suis acheté une tenue légère.. C’est bon pour le moral..
- ..........
- T’es pas bavard, aujourd’hui. Des problèmes?
- ..........
- Bien!... T’es mal luné, quoi.....
- ..............
- Ah!.. Salut, Martin.. Fais beau, hein? ......(retour ligne 1 du texte précédent..)

Avec ça, il faut avoir un talent de chien pour faire un couple qui dure........

dimanche 4 octobre 2009

G 20? Combien?

Ça coûte combien un G 20? Tout compris, hein? Des millions? Des milliards? Et en bilan carbone, ça donne quoi, tous ces déplacements? Il paraît qu’on y cause avenir de la planète. Comme démonstration, c’est assez lamentable, non? A quoi ça sert? Nos géants planétaires s’y affrontent, à coups de surenchères, à coups de rodomontades (A l’ONU, le nôtre est monté sur une estrade pour ne pas apparaître trop petit... Minable...), à coups de poings sur la table... Pour quel résultat? Une déclaration dégoulinante de bonnes intentions et à part ça? Je ne parviens pas à croire que tout ce cirque n’a aucune utilité.... Alors? Communication?, manipulation? L’occasion pour eux d’un bon gueuleton? Il y a là-dessous quelque chose.. Mais quoi?

samedi 3 octobre 2009

B B

Aujourd’hui, une bonne blague.... Brigitte Bardot, dans les années soixante, c’était l’image de la France. T’as vu la gueule qu’elle a, la France, aujourd’hui? Une blague à rire jaune. Je ne reconnais pas mon pays, qui a été celui de la tolérance, de l’ouverture, de l’intelligence, de la douceur de vivre. Aujourd’hui, il a bien la sale gueule de cette vieille peau, ses idées, son inculture, sa vulgarité. Qu’est-ce qui nous est arrivé?

vendredi 2 octobre 2009

Insupportable avenir

Tout ce qui repose sur l’Homme comporte une part d’aléatoire. Nous savons être aussi sublimes que nous pouvons être méprisables. Le problème n’est pas essentiellement pour nous l’appréhension de cette problématique. Je pense que nous savons tous que, par nature, nous sommes effectivement le con de tous les cons qui nous entourent. Le problème que tentent de résoudre, avec la dernière énergie, nos sociétés modernes, c’est celui de l’aléatoire. Dans nos esprits cadrés, formatés, rationnels, l’aléatoire n’a aucune place. Tout doit pouvoir se mettre sous forme de tableau, de statistique, de chiffres et de pour cent. Notre peur viscérale de l’inconnu, du supputable, est universellement admise. L’avenir doit nous appartenir. Dans ce contexte, l’Homme devient évidemment l’ennemi. Il n’y a donc aucune surprise dans le fait que nous évoluions, inexorablement, vers la suppression de l’humain dans notre vie quotidienne. Nous avons beau crier sur tous les toits que l’homme doit présider, que c’est son intérêt propre de faire une place primordiale à l’individu, tout, dans les faits, reste, restera, à jamais, tant que nous conserverons cette logique, propice à l’exclusion de l’individu en tant qu’il représente l’imprévisible. Tout est là, de la religion à la politique, aux prévisions, aux accords sur notre futur. Parce que nous sommes absolument incapables d’envisager un avenir ouvert, précarisé, nous n’avons d’autre solution que de réprimer quiconque aurait d’autres idées que celles qui sont couramment admises par la majorité, pétrifiée de peur, qui ne sait résoudre ses propres problèmes d’angoisse devant le futur.

jeudi 1 octobre 2009

Dernier soleil

Il est un matin
Dont je n’aurais pas aimé
Dont je n’aimerais pas
Que la vie me le donne à vivre
Celui où, s’il s’était trouvé,
Si cela se trouve,
On devrait me fusiller
Pour quelque acte de bravoure,
Pour avoir résisté.
Je suis certain que,
le jour apparaissant,
J’oublierais pourquoi
Je dois mourir,
Je ne trouverais aucune raison
A cet acte odieux,
A cette fin programmée,
Mon corps refuserait
Ce que ma raison, peut-être,
Pourrait connaître
Affronter ce désert,
Ce moment hors du temps,
Je ne suis pas assuré
Que j’en aurais été capable
Que je saurais le vivre
Comme le dernier moment de vie.
Et ce matin-là,
Le soleil,
A jamais sans pitié,
Se lèverait quand même.

mercredi 30 septembre 2009

Un truc à lire

Avant Adam... Je ne suis pas certain que beaucoup de gens aient eu vent de ce livre de J. London -1907- (même les inconditionnels de London sont assez secs sur ce texte), considéré, avec la Guerre du Feu (J.-H. Rosny -1911-), comme l’un des deux textes essentiels sur l’histoire d’avant l’Histoire. Si vous ne l’avez pas encore lu (veinards!....), cette fois, précipitez-vous!... Un bouquin fabuleux. Il nous parle principalement des frayeurs de l’humanité naissante, du stress, ainsi qu’il est de mise de dire, de l’angoisse existentielle, tout, mais de la vraie... Celle qui consiste à bouffer ou être bouffé.... La grippe A, le sida, la crise économique, le chômage, rigolade, roupie de sansonnet, pet de lapin... Vivre ou pas.... Un fondamental. Qui est encore notre quotidien, malgré ce qu’on pourrait en penser, mais à distance... Oublié, refoulé... On se précipite... Glaçon dans l’échine à l’idée que, sans l’incroyable fureur de vivre de nos ancêtres primaires, nous ne serions tout simplement pas là...

mardi 29 septembre 2009

Crime

Tu es là, à terre, désarticulée, presque ridicule, dans la marre de ton sang, sans plus aucun charme. Au bout de mon bras pend le vieux fusil de chasse acheté par préméditation au vide-grenier annuel. C’est fini. Ta vie s’est arrêtée, la mienne a basculé. Je suis bien plus bas que toi, au fond, qui en as terminé avec toute cette merde. Moi, je comprends seulement maintenant, à l’instant, l’étendue du désastre. Demain, je serai en prison, demain, je m’apercevrai que c’est moi également que je viens de tuer. Je me souviens du point de départ de ce chemin de ruine. Ce jour où l’idée m’a traversé l’esprit, ce jour où je me suis dit, c’était il y a au moins cinq ans: le mieux, ce serait qu’elle meure.

lundi 28 septembre 2009

Le pari de Pascal version 2009

Si dieu n’existe pas, toute ma vie, je risque de suivre ou de subir des préceptes moraux ineptes, excluant l’homosexualité, m’imposant une sexualité minimaliste, n’accordant aux femmes qu’une place de rang inférieur, excluant toute conduite excessive, envers l’alcool, les drogues, l’argent, de devoir gagner mon pain à la sueur de mon front, de fonder mon rapport aux autres sur la charité, qui n’est pas une solidarité (elle suppose que l’ordre établi selon lequel j’ai plus que l’autre soit immuable pour que je puisse lui donner), d’avoir à pratiquer l’exclusion de tous ceux qui ne croiraient pas, comme moi, en dieu, manier l’anathème, de trembler devant les blasphèmes, d’exclure voire d’éliminer les apostats, de juger au nom de valeurs absolument sans fondement, que, pourtant, j’aurais plus ou moins imposées au monde toute ma vie durant, et, tout ça, absolument pour rien....

Si dieu existe et que je continue néanmoins de le nier, j’aurai une vie fondée sur le respect dû à autrui, sur des valeurs de solidarité, j’aurai eu une sexualité épanouie, j’aurai goûté à tous les fruits défendus, j’aurai moi-même cherché le chemin de la sagesse, tenté de comprendre toujours l’autre, énoncé quelques vérités que je crois intangibles, participant en cela à l’accroissement de la culture humaine, je me serai trompé, j’aurai vécu en véritable honnête homme et, ainsi, arrivant devant lui, j’aurai une occasion de meubler par l’échange la trop longue éternité (surtout vers la fin, disait Kafka)

En conséquence, je ne vois pas pourquoi je pourrais croire qu’un dieu quelconque existe et je préfère me comporter en honnête homme libre qu’en mouton frustré et sectaire. Je fais donc le pari que dieu n’existe pas, ce qui m’accordera une vie bien plus agréable que l’inverse, ainsi qu’à vous, et m’inclinera à faire aussi parfaitement que possible mon métier d’Homme.



Pascal......Pratz

dimanche 27 septembre 2009

Mythologie

Il y a un type, un certain John Gierach, écrivain états-unien, qui a intitulé l’un de ses livres: “Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche”. C’est gonflé!... Traité du zen est emprunté à Robert M. Pirsig et son “Traité du zen et de la réparation des motocyclettes” (indispensable, lisez ça si ce n’est déjà fait (veinards!..)) et la pêche à la mouche, dans le cercle fermé des amateurs, c’est évidemment une référence à R. Brautigan. Plus précisément à la bande du Montana dont Brautigan est les plus grand représentant, à mon sens. Ce type ne se mouche pas du pied. D’un coup, il tente de récupérer deux mythes. Faut pas s’gêner!... Si ça se trouve, il le sait même pas... Ces Amerloques, quand même, ils ne respectent pas grand chose. Quoi..., c’est nous qui avons des fantômes?

PS: ne vous déchaînez pas, je sais qui est Gierach et sa relation à la bande du Montana....

samedi 26 septembre 2009

Poste restante

Le facteur est amoureux
Et le courrier, lui
n’arrivera plus
A quoi bon tous ces mots
de ruine, de chagrin
de soucis, de misère,
à quoi bon?
le facteur est amoureux
et ne veut plus distribuer
que les lettres
qui nous parlent
d’aimer.

vendredi 25 septembre 2009

Nez de clown...

On dit souvent d’une chose décalée qu’elle est poétique. Pour le poète, c’est le monde tel qu’il va qui l’est. Les crises financières, les bombes atomiques, les massacres, les yachts, les Rolex, les quatre quatre, les i quelque chose, les ordinateurs, tout un tas de choses qui n’ont que peu à voir avec la réalité qui est sienne. Le genre de sentiment qu’inspire, en face d’une massue, l’idée que des Hommes, il y a cent mille ans, devaient se débrouiller avec ça pour assommer des mammouths. Tous nos joujoux ne sont rien d’autre que des massues modernes. A l’obsolescence condamnées. Mais que serait-ce, alors, cet univers qu’habite le poète? Celui où nous serions dépouillés de tout et où ne resterait que ce qui nous unit au passé, à l’avenir, l’éternel humain. Poétiques, c’est effectivement nous qui le sommes. Au bord du dérisoire, pas loin du ridicule.

jeudi 24 septembre 2009

Ailleurs

Je suis un incroyable ursidé. Pas polaire. Ma banquise personnelle ne fond pas au soleil. Des bois, l’ours, brun sombre, du genre irracible. Imaginez que je ne dis même pas bonjour aux gens que je croise. Ceux que je connais, hein!.. Je vous parle pas des autres!... Les gens disent de moi, par derrière, des insanités. En général à mes proches. A moi, ils n’oseraient pas. Que je suis hautain, pas poli, mal léché, mufle, très mal élévé, pignouf, imbu de moi-même. Je plaide non coupable. Absorbé, je suis. Simplement absorbé. Ailleurs. Un endroit où les gens ne se froissent pas quand on ne leur dit pas bonjour, après avoir mouché son nez seulement, le bonjour, où l’on n’est pas tenu de parler de la pluie et du beau temps si l’on n’a rien d’intéressant à dire. Un endroit que je crois un peu plus vrai que la réalité. Un rêve!..

mercredi 23 septembre 2009

Plume au vent

Le Mont Blanc et la plume,
L’Everest et le vent,
Le ramage, le plumage,
Le mondain et le gueux,
Le tintamarre et le silence,
Le disert et le taiseux,
Le mot et la chose,
La raison, la folie,
Le léger et le pesant,
Où conciliables?
Si ce n’est en nous...

mardi 22 septembre 2009

Amicalement

Tiens, aujourd’hui, je vais me faire des amis. Mais d’une drôle de manière, vous allez voir. Pendant la campagne électorale qui a conduit à l’élection de notre Naboléon, on a vu se rallier à lui un tas de gens très en vue, parmi lesquels, entre autres, Macias, Hanin et Glucksmann. Tout le monde a pu admirer la très charmante valse-hésitation du sieur Finkielkraut. Après l’élection s’est ajouté à cette liste le nom de Kouchner. Secret de polichinelle, nous savons tous que la raison de leur ralliement a quelque chose à voir avec la sécurité d’Israël et le changement prévisible de la politique française au Moyen Orient. Naboléon est l’ami d’Israël. Rupture, donc, avec la politique précédente, symbolisée par un Chirac héros national en Palestine. Je l’ai moi-même constaté. Vous aurez compris que je suis un dangereux antisémite. On ne parle pas de ces choses. Pas, en tous cas, sans risquer de se faire catégoriser brutalement dans le clan des sales racistes anti juifs. Ceux qui me lisent régulièrement pourront mesurer l’absurdité de cette allégation. Et que tous les adeptes du complot “judéo-maçonnique” aillent dans le même temps se faire voir!... Je ne suis l’ami ni des pro ni des anti-sémites (voir lien ici). Il n’est même pas ici question de racisme. Simplement, seulement, de manière affligeante, d’un réflexe de clan, comparable à ceux des petits chefs de bande qui préfèrent les habitants de tel quartier que ceux de tel autre, sous le prétexte qu’ils ne sont pas comme eux. On est au degré zéro de la pensée humaine. Au passage, remarque, c’est toujours aux “Beurs” des “banlieues” qu’on reproche d’importer en France le conflit (pour faire vite, conflit, puisque c’est objectivement une agression unilatérale) israélo-palestinien. Je viens de me faire un sacré paquet d’amis. Je vous l’avais dit. Mais.. je n’ai pas fini... Il n’y en a qu’un qui n’a pas viré sa cuti, dites donc. Je veux dire l’un des “en vue”. Le grand garçon à la chemise blanche. BHL. D’accord, Bernard Henri, n’est pas blanc bleu, grand bourgeois, népotique, société du spectacle, médiocre philosophe, tout un tas de défauts. Il a bien mérité toutes les tartes qu’il a reçues. N’empêche, moi, on m’a toujours dit de dire quand c’est bien. Et là, le BHL, faut reconnaître, la classe. Un certain sens de l’honneur... Je vais pas me rallier à un nabot autoritaire, même si... Je trouve que c’est pas mal... Assez chevaleresque.... Je salue... Je reconnais une certaine prestance... Là, normalement, j’ai fini de me faire des amis pour aujourd’hui.

lundi 21 septembre 2009

Tartuffe

Dans un lycée de France, un proviseur est parti en guerre contre.... la mini-jupe!.... Une époque formidable!... Rien de bien neuf. Les vieux grattons comme moi ont déjà connu ça, les pères “la pudeur”, la soi-disante dissolution des moeurs... Un peu étonnant, tout de même, le retour si rapide aux valeurs morales cul serré... Vive la France!... Un détail, dans la formulation du journaliste, tout de même, une formule absolument révoltante, je cite: “les habitudes vestimentaires des ados, qui concernent tous les parents qui craignent que leurs filles ne se fassent agresser”.... Là, on est dans du révoltant. Ainsi donc, ainsi donc, le vilain débat sur le voile et la burka aurait semé ses vilaines graines dans les esprits. Si les femmes musulmanes se doivent d’être voilées (entre voilées et violées, il n’y a qu’une lettre, au passage!...) , je vous le rappelle, c’est pour les protéger de la concupiscence des mâles. En se voilant, elles sont censées se préserver des agressions des hommes, considérés comme incapables de retenir leurs élans pulsifs. Ainsi donc, ainsi donc, voilà la société française entrée, elle aussi, dans ce sale débat. Les machos sont considérés comme légitimes lorsqu’ils agressent une jeune fille un peu trop court vêtu? Qui a dit que les droits de la femme étaient remis en question depuis un certain temps? Ce genre d’insinuation est proprement scandaleux. Cette préoccupation pour la longueur des jupes mais, surtout, le commentaire sur les conséquences, le genre “elles l’ont bien cherché”, ça, vraiment, c’est indigne et positivement consternant. Mes soeurs, à moi, au secours!...

dimanche 20 septembre 2009

Rouge affiche

Guédiguian nous fait son affiche rouge. Rien d’étonnant. Au passage, si vous ne connaissez pas les vers d’Aragon, courez-y tout de suite, c’est bien plus captivant que ma prose. Manouchian, Guédiguian, je vais pas vous faire un dessin. Je ne veux pas croire que l’intérêt de Guédiguian pour Manouchian soit fortuit. C’était un étranger. Stigmatisé pour son appartenance à un autre pays. Ce n’était pas l’époque des charters mais celle du crime et des camps. Manouchian en est mort. Aujourd’hui, on le renverrait. On perdrait un homme exceptionnel. C’est Mozart qu’on assassine, disait Cesbron.... Ce qui me fait sourire, c’est que je soupçonne que ce message pourrait bien être adressé à un autre personnage d’origine arménienne, mais en moins rouge. Je veux parler de Devedjian, ci-devant membre du gouvernement, ex d’occident, un groupe un tantinet fascisant.. Un rien, hein!... Ne sombrons pas dans la caricature (rire!..)... Devedjian, qui soutient la chasse aux étrangers. Si j’avais eu le choix, moi, j’aurais plutôt gardé Manouchian... Je n’ai pas eu le choix... Mais, surtout, je n’aurais pas considéré ce choix. L’envisager, c’est bon pour Besson, Hortefeux, Sarkozy et... Devedjian. Nous, on n’est pas de ce monde-là. On les aurait gardés tous les deux. C’est la différence entre eux et nous. Nous, on est du côté de l’altruisme, eux de l’exclusion. Ils n’hésitent jamais à faire ce qui, nous, nous répugne.

samedi 19 septembre 2009

Sonné....

Ah bah là.. Je m’attendais pas mais ça tombe tout rôti du ciel, dites donc!... Alexandre Lacroix, il s’appelle... “Quand j’étais nietzschéen” est le titre de son livre. La thèse: Nietzsche est dangereux pour les ados. Un alcool violent, une chose à ne pas mettre entre toutes les mains, une "drogue dure" (sic). Son intervention sur France-Cul doit être téléchargeable sur le site (les nouveaux chemins de la connaissance - les dix dernières minutes). C’était le 18/09... Je vous invite à écouter ça... C’est absolument édifiant. Edifiant au sens primaire... Celui d’enseignant. Sur le cul, j’en suis. D’un coup, je comprends tous les grincements qu’engendrent les références constantes, chez moi, à ce philosophe que je considère comme ultime.... Mon désarroi est tel que j’en arriverais presque à bredouiller des excuses... Désolé, je n’avais pas compris à quel point le grand moustachu pouvait être dangereux. C’est dedans, pourtant... Ce que je ne parvenais pas à saisir, c’est l’impact sur les esprits de mes contemporains. Cette fois, c’est fait.... J’en suis tout chanstiqué... Qu’un écrivain, estampillé, hein!..., huit livres, rédacteur en chef de philosophie magazine, puisse propager ce genre de jugement sur Nietzsche, là, honte!.., je n’avais jamais envisagé que ça puisse être possible....

vendredi 18 septembre 2009

Calypso

Il y a des gens, comme Harry Belafonte, qu’on ne connaît que peu, mais qui sont pourtant des incontournables de leur art. Lui, c’est la chanson. Même si vous croyez ne pas le connaître, je vous fous mon billet que vous l’avez dans l’oreille. Ce type a une voix absolument magique. Le roi du calypso, on dit. Un rythme qui vous attrape là. Rien à faire, irrésistible. En plus, un visage étonnamment rayonnant. Si vous n’avez jamais entendu ça, ce qui m’épaterait, si vous l’avez oublié, ce qui est plus probable, je vous invite vraiment à retourner y voir.

jeudi 17 septembre 2009

Du débat ne naît aucune lumière

C’est ahurissant à quel point on en arrive toujours à se faire embarquer dans la logique des autres. C’est particulièrement vrai à la radio et à la télé. Je regarde pas la télé. Du moins, pas ce genre de truc à la télé. La radio, c’est d’accord, je l’écoute trop. Pas un débat qui ne se termine dans la potage, l’incompréhension, la vindicte, uniquement parce les animateurs ont le don d’opposer, très souvent, une mauvaise foi à une autre. Plus exactement, en général, une mauvaise foi à un discours argumenté, ce qui fait immanquablement passer ce dernier pour de la mauvaise foi. C’est Ferrat qui disait, dans une chanson, que , comme en apothéose, on en finirait bien par réunir sur un plateau un ancien déporté et un ancien nazi. C’est imparable. Le but des médias semble bien être de discréditer absolument systématiquement toute parole non conforme. Tout se vaut est leur devise. Depuis mon siège, je me demande parfois pourquoi, malgré mon immense talent, je ne suis jamais l’invité des médias. La réponse: dans ce genre de situation, j’enverrais allègrement tout le monde se faire foutre. On ne fait plus des choses comme ça!....