mardi 30 juin 2009

Couic....

Je me suis fait castrer. Eunuque, on dit. De préférence avec un sourire en coin. Ça fait sourire. J’ai fait ça pour des raisons de contraception. C’est mon tour d’assurer. La pilule, à longue échéance, vous savez bien. Pareil avec les stérilets, pas toujours confortables. Je me suis fait couper les canaux. Clac. En plus, je n’ai même pas pris la précaution de conserver des spermatozoïdes. C’est décidé, je ne me reproduirai plus. Sage décision, disent les amis. Tout seul, je suis déjà pas drôle. Autant limiter le nombre d’exemplaires. C’est un geste de compassion envers les autres. Pour moi, aucun problème. Mais, si l’on y pense, je viens de passer du côté des humains inutiles pour un tas de monde, tous ceux qui jugent que notre vie n’est utile qu’à la reproduction, les fervents croyants, par exemple. Pour tous ceux-là, je le crains, fort nombreux, je ne suis plus vraiment un semblable. Ne riez pas. Ce n’est pas si bien vu de se les faire couper. Je vous jure que ça fait encore bien rire dans les chaumières. A cause de l’inutilité subite, à cause aussi de la virilité, du sens que beaucoup de mes couillus congénères et, hélas, certaines femmes, attribuent encore à ce mot. Un sens absolument affligeant.

PS: gag: la première personne qui m'a reçu au début de ma démarche était une femme et portait le nom de Coïc. Personne avant moi ne lui avait fait remarquer que Coïc (prononcer couïc!), pour une urologue, c'était, d'abord, l'indice d'une personnalité probablement castratrice et que, justement, c'était le cas....

lundi 29 juin 2009

Jerusalem

Lors de mes deux voyages en Palestine, je n’ai pu éviter le détour par Jérusalem. Très belle ville, très symptomatique du conflit entre Palestiniens et Israéliens. Vous vous en doutez, si j’ai eu droit à cette visite, ce n’est pas pour son intérêt politique. Les petits camarades de jeu avec qui je voyageais voulaient absolument, eux, voir la ville sainte. Non seulement je me fous comme de ma première chemise de cet aspect de cette ville mais, en plus, j’ai une dent contre les religions, toutes les religions. Inutile de dire, donc, que je traînais les pieds. Les autres, eux, étaient aux anges et me brocardaient sec chaque fois que je marquais mon refus d’une quelconque conciliation possible avec les culs-bénis de tous poils. Au mont des oliviers, j’ai découvert à quel point la religion a été, est, et, à mon avis, sera, toujours reliée au pouvoir. “Le” livre indique que les premiers servis pour entrer au paradis le jour du jugement dernier, vous savez, l’apocalypse, dont les humains ont toujours rêvé, ce jour-là, les premiers servis, donc, seraient ceux qui se trouveront “au plus près” du seigneur. Formule risible mais traduite, dans les faits, par la présence, au long de la colline, d’un cimetière. Ceux qui ont tenu à reposer là ne l’ont fait que pour avoir une bonne place au concert. Les plus hautes sont évidemment celles des plus riches.. Tout se vend... Même une place au paradis.... Et très cher.. Vous n’avez pas idée.... Les autorités ont dû arrêter les frais, sous peine de voir la colline totalement colonisée par les rupins envieux d’une place digne de leur rang. J’ai beaucoup ri. Intérieurement, évidemment. Les croyants n’ont pas le sens de l’humour ni de la dérision... Religion?... Dieu?... Mon oeil... Foutaises.... Risible.

dimanche 28 juin 2009

Eternel....

L’éternité... Il “semblerait” que ce soit une préoccupation assez prégnante pour un nombre assez grand d’entre nous. Que la technique, l’acier inoxydable, le clonage, ne seraient que des petits cailloux blancs semés le long du chemin qui finira par nous y conduire.... Pas à pas, nous serions en train de préparer l’homme de demain, à moitié humain, à moitié technique, mais immortel, enfin. On aura gagné le gros lot, vraiment!... Vous vous imaginez l’éternité?... Une horreur pareille, je ne parviens pas même à l’envisager. Toujours là, à jamais là.... Immortel.... Qu’est-ce qu’on doit se faire chier quand on est là depuis des temps immémoriaux, toujours le même, avec un autre matin à suivre, encore.... Ce ne serait carrément plus la vie. En gagnant l’éternité, ce qu’on va perdre, c’est la vie.... Moi, désolé, je n’en croque pas.. Je suis heureux de la perspective de laisser un jour tout ça aux suivants... Heureux..., vraiment!...

samedi 27 juin 2009

Comme tout le monde

Michael!.... Le “monde” entier s’arrête.... Le “monde” entier pleure... Le roi est mort... “On se souviendra de ce qu’on faisait au moment où M Jackson est mort” (Allusion à des mots prononcés à la mort de Kennedy...)... Désolé... Je vais laisser la parole à Alain Finkielkraut, qui ne dit pas que des conneries: “j’ai déjà fait l’expérience de l’inappartenance... Mais ne pas appartenir au “monde”, c’est assez bizarre...”. Je confirme.. Sauf que la mort de Jackson n’est pas ma première expérience de non-appartenance au “monde”...

vendredi 26 juin 2009

Bioéthique

Bioéthique: les forums citoyens prudents sur la révision des lois... Trois jurys de 16 personnes, choisies sur un panel représentatif proposé par l'Ifop, s'étaient réunis au cours du mois de ... Rennes et Strasbourg, pour discuter des grands thèmes de la bioéthique : procréation médicale, ...”(extraits d’un article du site www.france24.com/fr/)

Bon, vous êtes au courant: on ne change rien. Le bricolage sur le fœtus, pouah!.., les mères porteuses, berk, et le tout à l’avenant. Mais un débat “citoyen”, quand même, des jurys représentant la population, le grand bazar. Le résultat est censé refléter l’état de l’opinion. Bon, la mienne, hein, si ça vous intéresse, c’est que le fœtus, pour moi, n’a rien de sacré, pas plus que le désir d’enfant, d’ailleurs, d’où une absolue opposition aux mères porteuses. Mon avis n’intéresse que moi? Parfait. Par contre, le refus de la grossesse pour autrui (je ne peux utiliser ce mot sans penser à “truie”, bonne porteuse, la truie...) est motivé par le fait que cela pourrait aboutir à une marchandisation du corps humain.. Là, sincèrement, je me marre. La marchandisation du corps humain, ça fait des siècles qu’elle existe. Avant, ça s’appelait l’esclavage, aujourd’hui, on la nomme travail salarié.... Mais la véritable entourloupe n’est pas là. Elle est très loin du sujet de société, de l’importance de nos avis sur le futur de la recherche, l’entourloupe, c’est d’avoir l’air d’avoir demandé son avis au peuple. Relisez l’annonce liminaire à cette note.. Il y a un mot absolument risible: IFOP. Vous savez qui dirige l’IFOP? Laurence Parisot, gagné, ci-devant patron du Medef.... A quoi voulez-vous que ressemble un échantillon “proposé” par l’IFOP? Et à quelles conclusions pouvait-on s’attendre de sa part? Ben ouais!.. encore un exemple de manipulation médiatique... Je vois le mal partout!..

jeudi 25 juin 2009

Pousssez-vous de là qu'ils s'y mettent...

La vengeance des vieux... Je viens de piger une motivation profonde de notre époque... 68, 1968, c’était “les vieux au placard”.... Ça y est, la vengeance arrive. 68, c’était la revendication de la première génération sans guerre. Les jeunes n’allaient pas périr dans un conflit... Pour se faire de la place, il fallait les expulser, les grabataires... Et pan!... Evidemment, rebelote... La nouvelle génération, non plus, ne sera pas éliminée prématurément... Il faut laisser la place... Génial... L’ironie de l’Histoire, hein!.. Pas que des mots!... Vous savez quoi? Je vous l’ai dit, j’ai vraiment pigé... Les vieux d’aujourd’hui, qui ont vieilli, bien sûr, qui sont devenus conservateurs comme des phoques, conservateurs de leur ordre, même si c’est celui de 68, ben, ils sont tellement en forme, camping cars, pognon, vacances, bling bling, tout, qu’ils finissent par voter pour celui qui leur chante qu’à 80 ans on est en pleine forme!.. Pour eux, c’est frappé au coin du bon sens.. Ils pètent la santé.. Et ils sont pleins de thunes... Imparable... Du coup, ils se sentent légitimes.. Vous, douze ans, vous pouvez travailler jusqu’à cent, si vous leur ressemblez.... Ce qu’ils n’ont pas saisi, c’est que c’est justement parce qu’ils ont travaillé seulement jusqu’à soixante qu’ils ont une telle forme.... Je crois que, hélas pour vous, belle jeunesse qui rit quand on l’enc... (Kent, grand intellectuel!...), ce que je vois advenir, c’est que vous allez bosser jusqu’à cent ans, âge que vous n’atteindrez jamais, parce que vos aînés, qui ont eux-mêmes poussé leurs ancêtres vers la sortie, ne sont absolument pas prêts à vous laisser la place. Malgré le fait que cet état d’esprit n’a jamais, au grand jamais, été le mien, je vous en conjure, chers enfants, foutez-nous dehors, pour cause d’obsolescence, moi compris!....

mercredi 24 juin 2009

Coeur à gauche, portefeuille à droite....

Les “mondains” sont des gens formidables. Des gens tellement préoccupés uniquement par eux-mêmes qu’ils ne cessent de donner matière à la critique de leur attitude. Par naïveté, ignorance, bêtise, benoîtesse, allant, hystérie, inculture, enthousiasme, joie, niaiserie, auto-satisfaction, .... (rayer la mention inutile). Ils sont épatants. La phrase, c’est: il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait!... Beaucoup des très bonnes choses apportées au monde par cette attitude sont hélas compensées par d’autres, ressortissant du pire. Des exemples? Pierre Arditi... Ce type, bien que de gauche, soi-disant, prend position, tout à fait à contre-pied, pour la disposition gouvernementale pour la restriction du droit à télécharger “ses” oeuvres, sous le prétexte absolument indéfendable qu’on lui “vole” des picaillons, et, dans le même temps, prête sa voix, très “masculine”, à toutes les “pubs” radiophoniques qui lui rapportent, je le suppose, un maximum de royalties, accréditant l’idée que son seul but, dans l’existence, est de gagner toujours plus, de maintenir son compte bancaire à un certain étiage, au mépris, par exemple, des intermittents, pour qui les “pubs” sont vitales, alimentaires, et qu’il prétend défendre, prouvant, lui-même, que son intérêt financier est son seul moteur. D’autres exemples? Richard Berry, Johnny Halliday, Laurent Joffrin, Franz-Olivier Giesbert, Serge July, BHL, Arielle Dombasle, son épouse (y’en a, vraiment, le cumul!!!...), Philippe Meyer, Jean-François Kahn, et, le plus beau d'entre tous, Frédéric Mitterrand, liste absolument sans exhaustivité, le nombre en étant infini.... Leur justification? Si vous les critiquez, comme moi, c’est que vous n’êtes qu’un “homme du ressentiment”, comme dirait Nietzsche, un jaloux, un envieux... Vous savez quoi? Le succès, à ce prix-là, ils peuvent se le garder et se le carrer où je pense.... Je suis un jaloux... Vous l’aviez compris...

mardi 23 juin 2009

Rabique....

La rage, c’est un sentiment assez surprenant. Elle vous attrape un matin, un soir, souvent pour un rien, en apparence, vous fout le coeur à deux cents et pendant plusieurs jours vous laisse absolument démuni. La redescente est extrêmement longue. Et tant qu’elle est là, tapie, vous devenez comme étranger à vous-même. Capable du pire, de la bêtise la plus crasse. Je ne hais pas la violence. Je trouve mon monde un peu trop aseptisé, un peu trop lisse, un peu trop civilisé, dans la plus affreuse acception de ce terme, celle de la norme. La violence est un moteur puissant de l’évolution. Je ne déteste rien plus que les phrases du genre: les tigres sont méchants. Mais la rage, vraiment, je m’en passerais bien. Pourtant, je ne peux nier qu’elle me porte chaque fois un pas plus loin dans ma réflexion. Un cycle d’hystérésis dont il reste, rémanence, toujours un petit quelque chose. Un degré de plus dans la compréhension. Ce qui m’interdit de la condamner tout à fait définitivement. Un très important problème de perception. De la manière que nous avons de percevoir. Les sens. Là, ils y sont encore tous, les glorieux ancêtres. Quelle image ai-je du monde? En quoi ma perception, mes sensations, sont-elles ou non crédibles? Furieux débat. Si j’espère quelque jour pouvoir entériner ma perception, je n’ai d’autre choix que de croire, au moins partiellement, ce que j’en reçois et la manière dont je traduis cette sensation. Pour comprendre le monde, je n’ai que mes sens. Les croire d’emblée est inepte. La culture, c’est parvenir au point où, de nouveau, je suis en capacité de les entendre. Ce que la vulgate traduit par: il faut savoir rester enfant. Sous-entendu après avoir fait le chemin vers l’âge adulte. Cette première étape est souvent oubliée par les benêts. La rage est partie du processus. Comme un mal nécessaire, un affolement de l’agitation, une tempête avant le calme. Quand elle me prend, je vous promets, je fais tout pour qu’elle n’éclabousse pas trop. Je tente le repli. C’est parfois impossible. Souvent, j’ai beaucoup moins d’amis après qu’avant. Mais la rage, j’en suis fort mari, m’apparaît en fait, au final, comme une étape absolument incontournable de mes progrès vers la conscience. Et si elle m’isole chaque fois un peu plus, je veux croire que cela n’est dû qu’à la nécessité d’une espèce d’ascèse indispensable à qui a choisi l’univers des idées.

lundi 22 juin 2009

A chaud...

N Sarkozy, le lundi 22 juin 2009, discours devant le congrès: (SGDA) “.... cette règle (le fait que le président ne pouvait s’exprimer devant le parlement), fut “posée dans un climat de méfiance". "Cette époque est révolue depuis longtemps. Le temps est venu"....

Là, un ange passe.. Un temps , je divague et je me dis que la suite, ça ne peut être que de revenir sur cette tradition. Que nous allons devoir nous faire à l’idée. Finis les rapports “apaisés”.. C’est la guerre. Le véritable chef, c’est moi, point barre... Il est temps de tout changer, de remettre le parlement à sa place, un hochet offert au peuple face au tyran, d’ailleurs, tiens!, un de ces quatre, je vais me faire couronner empereur des Français. La démocratie, tout ça, rien que des conneries, c’est fini, un truc du passé....


Mais non, j’ai rêvé... il dit: “d'établir entre les pouvoirs législatif et exécutif des rapports plus conformes à l'esprit d'une démocratie apaisée". Ce type est un foie jaune, une petite bite. Même pas chiche de dire vraiment ce qu’il pense......

Eté

C’est l’été!.. Youpi!.. C’est chouette, l’été.... Mais si, vous savez, c’est la saison des amours, des corps nus, des parades d’accouplement... Et dire que certains se demandent encore si l’Homme est un animal... Non.. Vraiment? Ben non, désolé. J’aime pas. Les corps nus, tu parles. La plupart du temps, de la viande avachie. Les gros nichons flasques, les bides indécents, La graisse, le tout huilé, genre étalage de charcuterie. Non merci. Un beau cul, c’est extrêmement rare. Une paire de seins admirables peut-être plus rare encore. J’aime regarder les filles, les beaux mecs aussi. Mais, sincèrement, j’en vois assez peu de regardables. Et puis le bruit. Vous avez remarqué le bruit, l’été? Tard le soir, niveau top. Et puis le soleil. Gentil, le soleil. Mais à l’ombre. Je vous parle pas des mélanomes. C’est pas mon genre d’inquiétude. Non, mais de la chaleur. On est dans un climat tempéré. Pas trop chaud, pas trop froid. Je suis un garçon de la fraîcheur, de l’ombre. Dans tous les sens. C’est l’été.... Youpi.... Pour vous...

dimanche 21 juin 2009

12 ans, des seins...

La famille est arrivée groupée. La sortie du dimanche. Si on doit absolument sortir le dimanche, remarquez, aller dans un salon du livre n’est pas ce qu’on peut faire de pire. D’abord, je ne l’avais pas remarquée. Ce n’est qu’une fois parvenue à ma hauteur que je l’ai aperçue. Quoi? Douze ans? L’ado, appareil dentaire, les yeux par terre, le genre très à l’aise dans sa peau. Mais, détail affreux, une poitrine absolument démesurée et, qui plus est, exposée par la faute d’un débardeur très très minimal. Je m’y connais assez peu en poitrine. Dans les 100. Des seins magnifiques, évidemment, douze ans. Pas une ride, gonflés, superbes. Mais douze ans. Si j’avais été le père de cette enfant, je ne l’aurais pas autorisée à porter ce truc. Ne me prenez surtout pas pour un cul serré. Cohn Bendit est mon copain et la seule limite que j’entrevois aux relations sexuelles est basée sur la volonté des deux partenaires. Non, là, j’aurais interdit pour lui éviter ça. Les yeux par terre, c’était évidemment le désespoir de n’être que ça. De susciter la concupiscence, les regards salaces et tous orientés de tous les mâles présents, absolument tous, la réduction de sa personne à deux melons. J’aurais interdit pour lui éviter de ne devenir à jamais que ça: deux seins. Très beaux, c’est certain. Mais une enfant de douze ans ne peut être réduite à ses deux appendices. J’ai vu son avenir. J’ai vu toute la tristesse de son sort, tout le ratage que signifie cette apparence et le fait de n’être que cette apparence. J’aurais aimé lui parler de livres, en la regardant dans les yeux et rien que dans les yeux. Papa semblait très fier. Maman, qui n’avait que deux oeufs au plat, devait aussi ressentir cette fierté perverse. Et toi, les yeux par terre. Mademoiselle, je n’ai rien pu pour toi et j’en ai beaucoup de regrets.

samedi 20 juin 2009

Tellement vrai...

Assez fréquemment, les critiques littéraires ou bien de cinéma se répandent en dithyrambe pour un livre ou un film sur le thème: ce film, ce livre, est tellement réaliste.. On a tous connu ça, on a tous vécu ça un jour ou l’autre, c’est tellement vrai. Quelqu’un peut-il me dire à quoi peuvent bien servir le cinéma ou la littérature s’ils se contentent de nous renvoyer notre propre image sans tenter de nous entraîner, justement, où nous ne sommes jamais allés, vers des circonstances que nous n’avons jamais vécues? Quoi?... J’ai encore rien compris? C’est ça, le secret, que ça nous parle exclusivement de nous pour faire des entrées ou des ventes?... Des fois, vous voyez bien, je suis totalement hors du coup....

vendredi 19 juin 2009

Tout se vend....

L’avantage d’une montre arrêtée, c’est qu’elle est à l’heure une fois par jour, ce qui n’est pas forcément le cas d’une montre qui fonctionne, serait-elle hors de prix. La valeur des choses, hein!... La valeur fiduciaire, je veux dire. On serait capable de payer des millions une montre chic qui sera jamais à l’heure et d’en jeter une autre qui la donne une fois par jour, ce qui n’est pas si mal. Ces temps-ci, un type, une femme, si ça se trouve, a dérobé un carnet de dessins de Picasso. Le seul critère dont nous parlent les médias, c’est que ça vaudrait entre trois et huit millions d’Euros. Le problème, c’est que ce truc, soit, il ne vaut rien, parce que ce n’est que de la couleur sur du papier, soit il a un prix inestimable, parce qu’il fait partie du patrimoine humain. Et sa valeur en Euros n’a aucun sens, ni dans un cas ni dans l’autre. Le fait que des gens soient capables d’imaginer s’accaparer ce genre de bidule en alignant des zéros sur une autre bout de papier du nom de chèque, rien que ça, ça devrait nous renvoyer immédiatement au dérisoire absolu de notre condition.

jeudi 18 juin 2009

Verba volant, scripta manent.

Les paroles s’envolent, les écrits restent. Verba volant, scripta manent. L’origine de cette phrase est tellement ancienne qu’on en a oublié l’auteur. Y a-t-il un auteur, seulement? Sa pertinence, en tous cas, ne se dément pas. Les experts, nos chers experts, je les adore. Particulièrement ceux de la radio et de la télé. Vous leur tendez un micro et ils vous lâchent des phrases définitives, très péremptoires, sur tout, absolument tout ce que vous voudrez. La crise économique, les crash d’avions, la violence à l’école, les élections, tout.. Rien n’échappe à leur sagacité. Des paroles qui s’envolent. Je trouve qu’on devrait les obliger à les écrire, ces paroles. Qu’on puisse leur remettre sous le nez leur incroyable médiocrité. Leurs mots définitifs, leurs belles paroles, il ne faut souvent que quelques jours pour qu’elles deviennent absolument risibles. Hélas pour nous, elles se sont évaporées. S’il les écrivaient, on pourrait se tenir les côtes bien plus souvent, leur mettre le nez dedans, leur démontrer leur incroyable bêtise. Mais là, comme c’est parti dans l’air, eux, ils reviennent, des fois le lendemain, avec un autre discours, totalement contradictoire avec le précédent, et vous l’assènent avec autant d’aisance. Le type même de la bêtise crasse. Les experts, on devrait les laisser expertiser, s’ils le veulent, mais entre eux..... et ne jamais les écouter... Sauf s’ils se prononcent par écrit.

mercredi 17 juin 2009

Histoire....

Pauvre Marie Antoinette.... Vous vous rendez compte, l’épreuve incroyable que fut la vie de cette femme? Au cas où vous ne l’auriez pas su, je vous ferais remarquer que beaucoup de gens font tout pour vous le rappeler en ce moment. La pauvre Reine de France a beaucoup souffert. Dans sa chair, durement atteinte, aussi bien que dans son esprit, que des bouchers sanguinaires se sont acharnés à torturer. Bon, c’était dans les années 80. 1780, hein... Pas les nôtres, bien sûr. En ce temps-là, la vie ne valait pas grand chose. Celle des gueux particulièrement. Les aristocrates et autres nobles avaient sur leurs terres droit de basse et haute justice que la Révolution Française, justement, abolira. Droit de justice, haute et basse, cela signifie le règne absolu de l’arbitraire. Si votre portrait déplaît, si votre femme tente le seigneur, si l’on vous surprend sur une terre privée, si vous ne vous écartez pas au passage du hobereau, si vous militez, publiez des pamphlets, à tous les coups, c’est, au minimum, le cachot, parfois la punition corporelle, souvent la mort. La vie ne vaut rien. Avec nos yeux d’aujourd’hui, évidemment, ces comportements sont jugés absolument indignes. Et c’est juste. Mais nous ne sommes plus au XVIII° siècle. Revoir l’histoire avec les yeux d’aujourd’hui est presque un anthropomorphisme, je n’exagère qu’à peine, c’est à dire attribuer à des êtres qui ne peuvent les avoir des idées qui sont les nôtres. C’est ridicule. Le sort peu enviable de Marie Antoinette ne faisait, en fait, que la ramener au rang d’être humain ordinaire, lui infliger ce que beaucoup de femmes de son temps subissaient quotidiennement et sans espoir d’amélioration à courte échéance. Le climat actuel autour de cette pauvre femme (n’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit: ce qu’elle a subi aurait dû être évité... Que de bons sentiments, non?), le climat, donc, me paraît significatif. Un mélange de réhabilitation, de bons sentiments, de bling-bling, de respect pour le pouvoir,... En plus, dites-moi, franchement, que pourrait-on y changer?

Pendant ce temps-là, à notre époque, là, aujourd’hui, un enfant de moins de dix ans meurt toutes les trois secondes de la faim. Quinze depuis que vous avez commencé cette lecture. Les générations futures penseront certainement à en réhabiliter la mémoire. Et, bien entendu, nous n’y pouvons rien...

mardi 16 juin 2009

No future...

Imaginez qu’on retrouve un homme préhistorique congelé et qu’on parvienne à le ranimer. Avec des si... Bref, ce brave homme, on lui fait un portrait rapide de ce qu’est devenu le monde, son monde. Le chaos, vous voyez, les gens partout, la folie de la vitesse, le virtuel, le bruit, tout. Sans rien oublier des pires mais également des meilleures choses. Maintenant, que le voilà instruit de ce que sera son futur, on lui pose la question idiote: seriez-vous d’accord pour que le futur soit ça, ce que vous voyez?... Je vous fiche mon billet que sa réponse serait non. Evidemment, un tel bazar, une telle agitation, tant de confusion, de désordre, de danger, il y a de quoi le paniquer. Je suis certain qu’il dirait que, s’il vous plaît, non, pas ce futur-là. Son avis ne changerait rien. Son futur, c’est ça. De toutes parts, j’entends dire que notre futur serait absolument haïssable. Le genre de futur qu’on ne voudrait voir à aucun prix. Ça ne l’empêchera pas d’arriver.

lundi 15 juin 2009

On dit ça....

Et on leur dit que ça viendra, et, bien sûr, ils ne le croient pas, les coeurs purs.... Jean-Roger Caussimon chantait ça, juste après 68. “Ils ne sont pas encore amis des notaires et des notables..., ils ne sont pas encore conscrits bien qu'ils soient souvent "engagés"..., ils ne sont pas encore perdants, ils ne sont pas encore perdus... Et on leur dit que ça viendra et, bien sûr, ils ne le croient pas, les coeurs purs...” Je me trompe peut-être mais je ne vois pas de coeurs purs actuels... La vague impression qu’on ne rêve plus de tout foutre en l’air, qu’on sait dès le départ que c’est foutu, immuable, perdu... C’est mieux? C’est moins bien? Qui ne tente rien n’a rien disait l’autre. On ne se bat pas dans l’espoir du succès, disait un autre encore... Evidemment, les coeurs purs, on ne peut pas dire qu’ils aient été efficaces. Quand même, ils ont peut-être contribué à quelque chose. Une chose de l’ordre du progrès de la pensée.

dimanche 14 juin 2009

Para....

Parachute, paratonnerre, parapente, paravent, parapet, parapluie, parasismique, parasol, parade, parapoux.... Para: exprime l’idée de se protéger contre (Petit Robert). A quoi il faudrait ajouter tous les anti: antibruit, antidote, antigrève, etc.... On en fait, des choses, pour se protéger, hein?... On a peur de quoi? Il paraît que la peur est le danger qui, en ces temps troublés, menace le plus la démocratie. C’est quoi le mot commençant par para ou anti qui nous garantirait contre la peur?

samedi 13 juin 2009

Si...

Parfois, il m’arrive de me demander à quoi ressemblerait le monde si... Par exemple, si Johannes Gutenberg n’avait pas inventé l’imprimerie. Vous me direz, si ça n’avait pas été lui, un autre l’aurait fait. Peut-être. Sauf si, dans l’entretemps, une autre invention avait pris la place. Ne me demandez pas quoi, par exemple... Je n’ai évidemment pas de réponse. Disons un procédé qui aurait permis de populariser l’écrit et qui aurait rendu l’imprimerie inutile. Qu’est-ce que ça change, alors? Allez savoir. Si ça se trouve, ce procédé n’utiliserait pas de papier. Les forêts seraient tranquilles. Pas d’encre, donc pas de pollution par l’encre ni par le processus de fabrication du papier. Les rivières seraient claires et poissonneuses. Et puis, si ça se trouve, le premier “livre” n’aurait pas été la bible. Une autre “bible”, sûrement, mais pas celle-là. Quelle tête aurait la pensée actuelle si la bible n’avait pas été le premier livre “imprimé”?....

vendredi 12 juin 2009

Phasme

Phasme. Ce mot m’en évoque immanquablement un autre: phantasme. Je suis de la vieille école. Je l’écris encore ph. D’ailleurs, je trouve qu’il est beaucoup plus évocateur avec cette orthographe. C’est compliqué, plus proche de ce que ça décrit. Un phasme aussi, ça ressemble à phantasme, en un sens. Cette bestiole qui est là et qu’on ne voit pas. C’est bien vu. Un hasard? Ben non, évidemment. Même racine greco-latine. Pour passer de phasme à phantasme, il faut rajouter ant. En Anglais, ant, c’est fourmi. Un phantasme c’est un phasme et une fourmi. Une chose difficile à voir mais besogneuse, travailleuse, courageuse. Ou bien phasme, c’est phantasme sans fourmi. Un animal onirique, invisible, camouflé à la perfection, sans le côté on ne peut plus matériel de la fourmi. J’ai des phasmes dans mon jardin. Chaque année, ils reviennent dans un arbuste et un seul, un genet. Ici, on dit l’arbre à phasmes. On a un mal de chien à les repérer. Un phantasme?

jeudi 11 juin 2009

100 ème message.. Champagne... Aujourd'hui, cest: tabou

A propos de nombreux débats, celui sur la laïcité en particulier, on entend souvent dire que les convictions religieuses seraient respectables, que ce serait blasphème, c’est ce qu’ils disent, aux mieux interdit, que de critiquer la religion. Je vous l’avoue, là, je me gratte la barbe. Pourquoi? Si vous avez en face de vous un communiste, un maoïste, un fasciste, selon que vous soyez de gauche ou de droite, vous ne vous gênez pas pour lui dire que ce qu’il pense est critiquable. Que ses convictions sont, en elles-mêmes, discutables. Pourquoi pas la religion? Qu’est-ce que la croyance en un dieu si ce n’est une conviction? Et pourquoi n’aurions-nous pas le droit de la remettre en cause au même titre que d’autres convictions? Personne ne prend de gants, d’ailleurs, pour critiquer les convictions des musulmans intégristes, les Talibans, par exemple. De ce côté-ci du monde, ce que l’on considère comme un espace inviolable, c’est la croyance en le dieu des chrétiens. Rien que ça, ça devrait mettre la puce à l’oreille. La confusion, c’est de ça qu’il s’agit, tient au droit de croire ce que l’on veut. Et je ne songe pas un instant à interdire à quiconque de croire. Même à des âneries surannées. Pour autant, on ne peut exiger de moi de respecter ces âneries. Les convictions sont des convictions, les miennes sont les miennes. Je revendique le droit de dire que celles des autres sont des âneries. Personne ne se gêne, d’ailleurs, pour qualifier les miennes. Je suis navré. La religion, ce n’est pas en soi respectable. Tout peut en être dit. Nous devrions pouvoir, tout au moins, en dire ce que nous voulons, y compris des âneries. Et ce n’est pas parce que le sujet touche un point essentiel de l’équilibre mental d’une majorité de gens qu’on doit pour autant le considérer comme intouchable. Cela porte un nom: tabou.

mercredi 10 juin 2009

Molécule...

De plus en plus de scientifiques envisagent comme possible, voire probable, l’hypothèse selon laquelle la première molécule évoluée qui serait arrivée sur Terre aurait pu y parvenir par l’intermédiaire d’une météorite, petit caillou qui aurait apporté de l’espace la vie, ensemençant ainsi la Terre. Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette hypothèse du fait que, aussi loin qu’on se souvienne, nous autres, humains, aussi loin qu’on ait des souvenirs, transmis, évidemment, on place le siège de l’appartition de la vie dans l’azur, l’espace, loin, au-dessus. Pourriez-vous croire que nous nous souviendrions, au tréfonds de notre cerveau primitif, d’avoir été un jour cette molécule arrivée du ciel? C’est rigolo, non, ces idées impensables?

mardi 9 juin 2009

Tibet

Nous, je veux dire nous au sens de Français, d’Européens, d’Occidentaux, nous avons choisi, une fois pour toutes entre le Dalaï, censé représenter la liberté du peuple tibétain et les Chinois, qui les ont envahis. Si vous voulez me faire dire que c’est pas bien d’envahir son voisin, je vous le dis, d’accord: c’est pas bien d’envahir son voisin. On a tout de suite progressé, non? C’est pas bien. On est content. Les Chinois, qui sont, comme vous savez, des gens malins, c’est leur réputation, eux, ils font valoir le fait que, quand ils sont entrés au Tibet, dans les années cinquante, ils ont mis fin à une société féodale arriérée et “libéré” le peuple d’un quasi esclavage, d’une théocratie moyenâgeuse. Ça, c’est beaucoup plus malin qu’il n’y paraît. Pour la raison que nous sommes, de ce côté-ci du monde, les inventeurs du concept de droit d’ingérence. Une idée qu’on doit à notre cher french doctor. Les Chinois, cyniques, nous mettent en face des limites de notre conception. De quel droit intervenez-vous, si ce n’est pour évincer des régimes jugés autoritaires? De quel droit les remplacer par ce que vous nommez “démocratie”? Normalement, là, si on comprenait bien ce qu’ils sous-entendent, je crois qu’on resterait assez secs. Droit d’ingérence ou pas? De plus, ce que nous avons choisi pour remplacer la “dictature” chinoise, c’est le Dalaï Lama, représentant de dieu sur terre, carrément, féodal, théocrate, intégriste, et ses amis... Pas de quoi être fier. Avec rien qu’un peu de sérieux, ce que nous devrions admettre, c’est que, pour le peuple tibétain, l’un ne vaut pas beaucoup mieux que l’autre. Pourtant, je vous le rappelle, nous avons choisi.... En attendant, les Chinois se tiennent les côtes. Comment leur faire croire que nous n’agissons pas sur une ligne de deux poids deux mesures?

lundi 8 juin 2009

Médor

Je suis empli de circonspection devant ce que peut bien être la vision du vivant qu’ont les personnes qui vous affirment sans sourciller: parfois, on se demande si les bêtes ne sont pas plus humaines que les Hommes eux-mêmes. Plus faux, au sens strict, difficile à faire. Donc, c’est au sens figuré qu’il faut chercher. Les animaux seraient plus moraux, plus aptes à la compassion, plus tendres, plus communicants, plus quoi? Moins, alors, moins cruels, moins sauvages, moins violents, moins quoi? Moins cons? Même au figuré, ça n’a aucun sens. Pourtant, je vous jure, écoutez bien les conversations. Je sais, c’est pas beau d’écouter les conversations des autres... Jetez une oreille quand même. Plus humain? Là, j’avoue, j’atteins une limite de compréhension.

dimanche 7 juin 2009

BIS...

Allez, je vous la refais.... D’abord parce que le message ci-dessous a été posté le 31/05/2009 vers minuit, avant la crash du vol AF 447, et avait été rédigé au moins deux jours avant. On confine, quand même, à la prémonition... Vous savez quoi faire de ce genre de coïncidence, à part sourire, vous? Ensuite parce que j’y prétends que la survie des passagers ne dépendrait que de la qualité de l’acier dont les nerfs du pilote sont faits. Dans un premier temps, il a bien semblé que, cette fois, fatalité, celui-ci devait tomber, nerfs d’acier ou pas.. Et puis, peu à peu, on en arrive à l’hypothèse d’une perturbation dans les instruments de mesure et d’une “mauvaise” interprétation de la part du pilote... Tiens!... Mais je ne me réjouis pas trop vite (se réjouir de ça, vraiment!...) . Il est évident qu’accuser le pilote, qui est mort, est bien plus aisé et, avant tout, bien plus rentable pour le constructeur et la compagnie d’aviation que de reconnaître que l’avion aurait pu avoir un défaut, de conception ou d’entretien... Je vous invite à relire néanmoins ce qui suit, écrit, donc, trois jours avant le drame....

Les avions modernes, particulièrement les Airbus, jouissent d’une qualité absolument exceptionnelle, rarement connue avant eux: ils sont autre chose qu’un fer à repasser volant. En clair, sans moteur, ils vous laissent l’opportunité de limiter les dégâts en cas d’atterrissage en catastrophe. Ce fait a été récemment démontré par un pilote, jugé héroïque, qui nous en a jeté un dans l’Hudson River, moteurs en croix, et a pu, ainsi, sauver la vie de tous ses passagers. Qu’est-ce qui fait, alors, que certains s’écrasent? Le mental du pilote, évidemment. Ce garçon est tout soudain dans une situation sidérante: il va mourir. Avec lui, plein de gens. Je vous parie que cette objection ne fait pas partie de ses préoccupations. IL va mourir. Par ce qu’on croit être un hasard, une coïncidence, certains vont, à ce moment, ignorer cette contingence et, par là, se mettre en capacité de la surmonter. D’autres vont être effectivement sidérés, annihilant, ainsi, toute chance de survie basée sur la raison. En poussant encore d’un cran le questionnement (que seraient-ce que les faits divers si ce n’est une opportunité de questionnement?) nous en arrivons à la question délicate: quelle différence peut-il bien y avoir entre un type qui, dans ces conditions, parvient à dépasser la contingence et un autre, pas moins instruit, pas moins malin, pas moins humain, qui, lui, va se planter parce que sidéré? Vous vous attendez à quoi? Que je réponde: parce qu’il est suprêmement intelligent? Vous avez raison, cette réponse est suffisante. Si le pilote a tout lu, tout compris, à ce moment-là, il va surmonter sa sidération. Un surhomme, au sens de qui vous devez savoir. Mais il y a une autre réponse. Si c’est un crétin, ça marche aussi. Par le simple fait qu’il ne voit pas le problème. Vous avez remarqué qu’en langue française, la locution “imbécile heureux” a toujours eu beaucoup d’importance? Votre choix est donc simple: soit vous choisissez d’ignorer, définitivement, votre sort final, soit, si vous commencez de l’envisager, vous n’avez d’autre possibilité que d’y réfléchir à fond. Jusqu’à la folie, qui vous sauvera, peut-être, quelque jour.

samedi 6 juin 2009

Mon oeil...

D’accord, j’ai mauvais esprit, je ne peux pas m’en empêcher. Une nature. Quand j’entends dire que le gouvernement a préempté cinquante millions de doses de vaccin contre la grippe A pour l’automne, c’est plus fort que moi, je me demande immédiatement quel est le nom de l’industriel qui va être en charge de leur fabrication, s’en mettre plein les poches, et quels sont ses liens avec le pouvoir. Parce que la santé publique, je ne peux pas croire qu’elle intéresse qui que ce soit au gouvernement.

vendredi 5 juin 2009

Acquis.. A qui?

L’une des questions que je me pose assez régulièrement peut être ainsi formulée: l’école apprend-elle ou bien désapprend-elle? L’acquis, l’inné, le mythe du bon sauvage, Socrate, Montaigne, Rousseau, Nietzsche, tous, jusqu’à Deleuze, Foucault. Dans cette phrase assez courte, les voici tous convoqués. Nous voilà dans de beaux draps. Sauf que pollop, pollop!... La question me semble claire: l’école, sens large, ce qui est enseigné, apprend-elle ou désapprend-elle? Sous entendu, qu’ai-je à gagner, à perdre, de mon intuition initiale, à étudier tous mes prédécesseurs, et à m’enseigner sur leurs conclusions face à un problème complexe? Là, normalement, la question est devenue vertigineuse. Pour prendre un exemple concret, je crois qu’il n’y a pas moins concret, en fait, dois-je, si j’ai l’intuition de la non-existence d’un dieu, lire Saint Augustin (très à la mode, Saint Augustin), Descartes, Kant, Spinoza, Nietzsche, évidemment, pour conforter ma conviction et, une fois cette lecture accomplie, que restera-t-il de cette intuition à la base de toute ma démarche: dieu n’a jamais existé?... Pour autant, j’en conviens, cette question ne m’est pas venue de nulle part et c’est bien parce que ce débat eût avant moi lieu que je peux me permettre de le continuer. En gros, si les anciens n’en avaient pas discouru, j’aurais l’air malin, avec ma question absolument inepte, et je n’aurais rien pour la justifier en tant que question essentielle. D’un autre point de vue, il est absolument indéniable que, si j’accepte de me perdre dans les dédales de la pensée de mes grands ancêtres, je risque, c’est inévitable, de perdre de vue, au moins partiellement, ma conviction intime. La plupart du temps, d’ailleurs, si vous acceptez le débat avec les tenants des idées anciennes, vous remarquerez que vous finissez immanquablement par être à court d’arguments pour faire valoir votre point de vue. La culture, la connaissance du passé de la réflexion sont écrasantes. En général, à ce point, on s’énerve beaucoup, ajoutant à la faiblesse d’une conviction intime, la faiblesse d’un comportement assez peu social. Ils vous ont entraîné dans un problème de primauté de la forme sur le fond. Les mêmes vous rétorqueront que vous êtes libre d’acquérir ces arguments, en lisant, en vous documentant. Mais, justement, votre propos à vous, c’est de tenter de sortir des sentiers battus. Et, justement, de tenter d’ignorer au maximum l’orientation du débat que comporte l’apprentissage. Vous savez ce qu’on nomme indécidable en mathématiques? Je vous donne un exemple: l’école apprend-elle ou désapprend-elle?

jeudi 4 juin 2009

Hasard

Impondérable. Je ne suis pas persuadé qu’on connaisse encore ce mot. Et, dans tous les cas, qu’on comprenne parfaitement son sens. Vous allez chercher le pain, votre enfant au bout du bras, c’est l’heure qu’a choisie un conducteur ivre mort pour faire un tour sur le trottoir, vous prenez un avion, qui va tomber dans l’océan.. Impondérable. Vous n’aviez qu’une seule chance d’y échapper: ne pas y être. Impondérable. Si nous ne connaissons plus le sens de ce mot, si nous sommes incapables d’en accepter le concept, ne vous bernez pas, ce n’est pas un hasard. Nos sociétés sont construites sur l’idée que nous maîtrisons absolument tout. Y compris les catastrophes. Tendez l’oreille, en ces temps troublés, le nombre de prophètes de l’apocalypse est absolument ahurissant. Manque de chance, il y a encore des événements qui ressortent de l’impondérable. La porte de sortie, je vous l’indique, mais vous l’aviez déjà trouvée: dieu. Puisqu’on ne décide pas de tout, c’est qu’il existe quelqu’un qui, lui, a toutes les clés en main. Nous ne sommes pas conçus pour ouvrir la porte à l’éventualité d’un hypothétique hasard. Tout nous incite, l’éducation, le passé, les statistiques, la science, le progrès, à croire que, si nous étions véritablement intelligents, évolués, plus rien ne pourrait nous échapper. L’impondérable? Connais pas. Tout mais pas ça!....

Un avion vient de tomber. Des fois, on ne peut rien contre un avion qui a décidé de choir bêtement, obéissant stupidement à la loi de la gravité. Notre refus de l’impondérable nous entraîne à vouloir savoir, nommer, comprendre pourquoi ce bidule a chu. Pour nous, collectivement, il ne se peut pas qu’il n’y ait pas de raison. Pour nous, le hasard n’existe pas. Il y a forcément une raison. Cette recherche de la cause, c’est ça, cette tare, qu’on appelle la foi. Qui croit que tout événement est motivé par UNE cause identifiée croit. Parce que dieu, c’est LA cause de tout sur Terre. D’ailleurs, regardez ce que nous avons fait, ce à quoi nous ont conviés les médias unanimes: une communion. Nous sommes tous concernés, nous sommes tous tristes, tous en deuil, tous affligés, nous n’avons, ne pouvons avoir d’autre centre d’intérêt que ces 228 victimes du sort. Une messe. Si nous n’étions pas croyants, nous prendrions cet événement pour ce qu’il est: un accident impondérable. Ensuite, nous passerions immédiatement à autre chose, des choses sur lesquelles nous pourrions, peut-être, agir. Comme le sida en Afrique, la faim, l’éducation de nos enfants, l’aide aux sans-papiers, etc.... Mais nous sommes ainsi faits: notre seul réel problème sur terre, c’est l’impondérable.

mercredi 3 juin 2009

Manif...

Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,
Police partout, justice nulle part,...........

Et maintenant, à l’école aussi....

mardi 2 juin 2009

Francis!!!!.....

Cabrel, Cabrel!.... “Vous, vous êtes et, nous, nous sommes.... des Hommes....Pareils” Toutes ces années après... Un grand garçon comme toi!... C’est fatiguant, ce dégoulinage de bons sentiments.. On est pareil? Francis!... Chiche!... A partir de demain, d’accord, on est pareil.... Tu rends l’argent, tu redeviens le manant que tu n’as jamais voulu être, tu crèves de faim, tu es au chômage ou bien tu vas trimer huit heures chaque jour, tu es Noir, Arabe, disciminé, expulsé, tu n’as plus rien. Tous pareils!... C’est incroyable, à la fin, de faire son beurre sur des conneries pareilles!... Des trucs de boy-scout, tout juste bons pour des feux de camp... A ton âge!... Du bon sentiment en veux-tu en voilà, encore et encore (c’est de toi ça, non?). Le pire, c’est que tu y crois. Tu crois, en fait, en dieu, tout ça, la foi... Tu rêves encore que demain sera mieux et après demain encore mieux... C’est affligeant. On te demande rien, en plus. Les gens ne t’en veulent pas d’avoir réussi, de gagner du pogon gros comme toi. Mais toi, évidemment, avec tes bons sentiments dégoulinants, tu ne te le pardonnes pas. Tu n’as pas compris une chose, camarade Cabrel: ce qui fait qu’on se ressemble, c’est qu’on est tous différents. Pas un comme le voisin. Chacun son machin. Tu rêves d’un monde où les Israéliens se ressentiraient comme semblables aux Palestiniens, les Blancs aux Noirs, les riches aux pauvres... Ce serait si bien, pas vrai?.. Si... Demain, au paradis.... Tu rêves. Et ton rêve ne se réalisera pas, parce qu’il ne prend tout simplement pas en compte la réalité de l’esprit humain. Pire, il participe à l’invariabilité des choses. Parce qu’il fait miroiter à ceux qui souffrent des espoirs sans lendemains. Si tu nous chantais plutôt les petits yeux de la petite Marie?... Ça, c’est à peu près inoffensif, simplement guimauve, bécasson, abêtissant.... Et ça rapporte autant.

lundi 1 juin 2009

Nerfs d'acier

Les avions modernes, particulièrement les Airbus, jouissent d’une qualité absolument exceptionnelle, rarement connue avant eux: ils sont autre chose qu’un fer à repasser volant. En clair, sans moteur, ils vous laissent l’opportunité de limiter les dégâts en cas d’atterrissage en catastrophe. Ce fait a été récemment démontré par un pilote, jugé héroïque, qui nous en a jeté un dans l’Hudson River, moteurs en croix, et a pu, ainsi, sauver la vie de tous ses passagers. Qu’est-ce qui fait, alors, que certains s’écrasent? Le mental du pilote, évidemment. Ce garçon est tout soudain dans une situation sidérante: il va mourir. Avec lui, plein de gens. Je vous parie que cette objection ne fait pas partie de ses préoccupations. IL va mourir. Par ce qu’on croit être un hasard, une coïncidence, certains vont, à ce moment, ignorer cette contingence et, par là, se mettre en capacité de la surmonter. D’autres vont être effectivement sidérés, annihilant, ainsi, toute chance de survie basée sur la raison. En poussant encore d’un cran le questionnement (que seraient-ce que les faits divers si ce n’est une opportunité de questionnement?) nous en arrivons à la question délicate: quelle différence peut-il bien y avoir entre un type qui, dans ces conditions, parvient à dépasser la contingence et un autre, pas moins instruit, pas moins malin, pas moins humain, qui, lui, va se planter parce que sidéré? Vous vous attendez à quoi? Que je réponde: parce qu’il est suprêmement intelligent? Vous avez raison, cette réponse est suffisante. Si le pilote a tout lu, tout compris, à ce moment-là, il va surmonter sa sidération. Un surhomme, au sens de qui vous devez savoir. Mais il y a une autre réponse. Si c’est un crétin, ça marche aussi. Par le simple fait qu’il ne voit pas le problème. Vous avez remarqué qu’en langue française, la locution “imbécile heureux” a toujours eu beaucoup d’importance? Votre choix est donc simple: soit vous choisissez d’ignorer, définitivement, votre sort final, soit, si vous commencez de l’envisager, vous n’avez d’autre possibilité que d’y réfléchir à fond. Jusqu’à la folie, qui vous sauvera, peut-être, quelque jour.