mercredi 30 septembre 2009

Un truc à lire

Avant Adam... Je ne suis pas certain que beaucoup de gens aient eu vent de ce livre de J. London -1907- (même les inconditionnels de London sont assez secs sur ce texte), considéré, avec la Guerre du Feu (J.-H. Rosny -1911-), comme l’un des deux textes essentiels sur l’histoire d’avant l’Histoire. Si vous ne l’avez pas encore lu (veinards!....), cette fois, précipitez-vous!... Un bouquin fabuleux. Il nous parle principalement des frayeurs de l’humanité naissante, du stress, ainsi qu’il est de mise de dire, de l’angoisse existentielle, tout, mais de la vraie... Celle qui consiste à bouffer ou être bouffé.... La grippe A, le sida, la crise économique, le chômage, rigolade, roupie de sansonnet, pet de lapin... Vivre ou pas.... Un fondamental. Qui est encore notre quotidien, malgré ce qu’on pourrait en penser, mais à distance... Oublié, refoulé... On se précipite... Glaçon dans l’échine à l’idée que, sans l’incroyable fureur de vivre de nos ancêtres primaires, nous ne serions tout simplement pas là...

mardi 29 septembre 2009

Crime

Tu es là, à terre, désarticulée, presque ridicule, dans la marre de ton sang, sans plus aucun charme. Au bout de mon bras pend le vieux fusil de chasse acheté par préméditation au vide-grenier annuel. C’est fini. Ta vie s’est arrêtée, la mienne a basculé. Je suis bien plus bas que toi, au fond, qui en as terminé avec toute cette merde. Moi, je comprends seulement maintenant, à l’instant, l’étendue du désastre. Demain, je serai en prison, demain, je m’apercevrai que c’est moi également que je viens de tuer. Je me souviens du point de départ de ce chemin de ruine. Ce jour où l’idée m’a traversé l’esprit, ce jour où je me suis dit, c’était il y a au moins cinq ans: le mieux, ce serait qu’elle meure.

lundi 28 septembre 2009

Le pari de Pascal version 2009

Si dieu n’existe pas, toute ma vie, je risque de suivre ou de subir des préceptes moraux ineptes, excluant l’homosexualité, m’imposant une sexualité minimaliste, n’accordant aux femmes qu’une place de rang inférieur, excluant toute conduite excessive, envers l’alcool, les drogues, l’argent, de devoir gagner mon pain à la sueur de mon front, de fonder mon rapport aux autres sur la charité, qui n’est pas une solidarité (elle suppose que l’ordre établi selon lequel j’ai plus que l’autre soit immuable pour que je puisse lui donner), d’avoir à pratiquer l’exclusion de tous ceux qui ne croiraient pas, comme moi, en dieu, manier l’anathème, de trembler devant les blasphèmes, d’exclure voire d’éliminer les apostats, de juger au nom de valeurs absolument sans fondement, que, pourtant, j’aurais plus ou moins imposées au monde toute ma vie durant, et, tout ça, absolument pour rien....

Si dieu existe et que je continue néanmoins de le nier, j’aurai une vie fondée sur le respect dû à autrui, sur des valeurs de solidarité, j’aurai eu une sexualité épanouie, j’aurai goûté à tous les fruits défendus, j’aurai moi-même cherché le chemin de la sagesse, tenté de comprendre toujours l’autre, énoncé quelques vérités que je crois intangibles, participant en cela à l’accroissement de la culture humaine, je me serai trompé, j’aurai vécu en véritable honnête homme et, ainsi, arrivant devant lui, j’aurai une occasion de meubler par l’échange la trop longue éternité (surtout vers la fin, disait Kafka)

En conséquence, je ne vois pas pourquoi je pourrais croire qu’un dieu quelconque existe et je préfère me comporter en honnête homme libre qu’en mouton frustré et sectaire. Je fais donc le pari que dieu n’existe pas, ce qui m’accordera une vie bien plus agréable que l’inverse, ainsi qu’à vous, et m’inclinera à faire aussi parfaitement que possible mon métier d’Homme.



Pascal......Pratz

dimanche 27 septembre 2009

Mythologie

Il y a un type, un certain John Gierach, écrivain états-unien, qui a intitulé l’un de ses livres: “Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche”. C’est gonflé!... Traité du zen est emprunté à Robert M. Pirsig et son “Traité du zen et de la réparation des motocyclettes” (indispensable, lisez ça si ce n’est déjà fait (veinards!..)) et la pêche à la mouche, dans le cercle fermé des amateurs, c’est évidemment une référence à R. Brautigan. Plus précisément à la bande du Montana dont Brautigan est les plus grand représentant, à mon sens. Ce type ne se mouche pas du pied. D’un coup, il tente de récupérer deux mythes. Faut pas s’gêner!... Si ça se trouve, il le sait même pas... Ces Amerloques, quand même, ils ne respectent pas grand chose. Quoi..., c’est nous qui avons des fantômes?

PS: ne vous déchaînez pas, je sais qui est Gierach et sa relation à la bande du Montana....

samedi 26 septembre 2009

Poste restante

Le facteur est amoureux
Et le courrier, lui
n’arrivera plus
A quoi bon tous ces mots
de ruine, de chagrin
de soucis, de misère,
à quoi bon?
le facteur est amoureux
et ne veut plus distribuer
que les lettres
qui nous parlent
d’aimer.

vendredi 25 septembre 2009

Nez de clown...

On dit souvent d’une chose décalée qu’elle est poétique. Pour le poète, c’est le monde tel qu’il va qui l’est. Les crises financières, les bombes atomiques, les massacres, les yachts, les Rolex, les quatre quatre, les i quelque chose, les ordinateurs, tout un tas de choses qui n’ont que peu à voir avec la réalité qui est sienne. Le genre de sentiment qu’inspire, en face d’une massue, l’idée que des Hommes, il y a cent mille ans, devaient se débrouiller avec ça pour assommer des mammouths. Tous nos joujoux ne sont rien d’autre que des massues modernes. A l’obsolescence condamnées. Mais que serait-ce, alors, cet univers qu’habite le poète? Celui où nous serions dépouillés de tout et où ne resterait que ce qui nous unit au passé, à l’avenir, l’éternel humain. Poétiques, c’est effectivement nous qui le sommes. Au bord du dérisoire, pas loin du ridicule.

jeudi 24 septembre 2009

Ailleurs

Je suis un incroyable ursidé. Pas polaire. Ma banquise personnelle ne fond pas au soleil. Des bois, l’ours, brun sombre, du genre irracible. Imaginez que je ne dis même pas bonjour aux gens que je croise. Ceux que je connais, hein!.. Je vous parle pas des autres!... Les gens disent de moi, par derrière, des insanités. En général à mes proches. A moi, ils n’oseraient pas. Que je suis hautain, pas poli, mal léché, mufle, très mal élévé, pignouf, imbu de moi-même. Je plaide non coupable. Absorbé, je suis. Simplement absorbé. Ailleurs. Un endroit où les gens ne se froissent pas quand on ne leur dit pas bonjour, après avoir mouché son nez seulement, le bonjour, où l’on n’est pas tenu de parler de la pluie et du beau temps si l’on n’a rien d’intéressant à dire. Un endroit que je crois un peu plus vrai que la réalité. Un rêve!..

mercredi 23 septembre 2009

Plume au vent

Le Mont Blanc et la plume,
L’Everest et le vent,
Le ramage, le plumage,
Le mondain et le gueux,
Le tintamarre et le silence,
Le disert et le taiseux,
Le mot et la chose,
La raison, la folie,
Le léger et le pesant,
Où conciliables?
Si ce n’est en nous...

mardi 22 septembre 2009

Amicalement

Tiens, aujourd’hui, je vais me faire des amis. Mais d’une drôle de manière, vous allez voir. Pendant la campagne électorale qui a conduit à l’élection de notre Naboléon, on a vu se rallier à lui un tas de gens très en vue, parmi lesquels, entre autres, Macias, Hanin et Glucksmann. Tout le monde a pu admirer la très charmante valse-hésitation du sieur Finkielkraut. Après l’élection s’est ajouté à cette liste le nom de Kouchner. Secret de polichinelle, nous savons tous que la raison de leur ralliement a quelque chose à voir avec la sécurité d’Israël et le changement prévisible de la politique française au Moyen Orient. Naboléon est l’ami d’Israël. Rupture, donc, avec la politique précédente, symbolisée par un Chirac héros national en Palestine. Je l’ai moi-même constaté. Vous aurez compris que je suis un dangereux antisémite. On ne parle pas de ces choses. Pas, en tous cas, sans risquer de se faire catégoriser brutalement dans le clan des sales racistes anti juifs. Ceux qui me lisent régulièrement pourront mesurer l’absurdité de cette allégation. Et que tous les adeptes du complot “judéo-maçonnique” aillent dans le même temps se faire voir!... Je ne suis l’ami ni des pro ni des anti-sémites (voir lien ici). Il n’est même pas ici question de racisme. Simplement, seulement, de manière affligeante, d’un réflexe de clan, comparable à ceux des petits chefs de bande qui préfèrent les habitants de tel quartier que ceux de tel autre, sous le prétexte qu’ils ne sont pas comme eux. On est au degré zéro de la pensée humaine. Au passage, remarque, c’est toujours aux “Beurs” des “banlieues” qu’on reproche d’importer en France le conflit (pour faire vite, conflit, puisque c’est objectivement une agression unilatérale) israélo-palestinien. Je viens de me faire un sacré paquet d’amis. Je vous l’avais dit. Mais.. je n’ai pas fini... Il n’y en a qu’un qui n’a pas viré sa cuti, dites donc. Je veux dire l’un des “en vue”. Le grand garçon à la chemise blanche. BHL. D’accord, Bernard Henri, n’est pas blanc bleu, grand bourgeois, népotique, société du spectacle, médiocre philosophe, tout un tas de défauts. Il a bien mérité toutes les tartes qu’il a reçues. N’empêche, moi, on m’a toujours dit de dire quand c’est bien. Et là, le BHL, faut reconnaître, la classe. Un certain sens de l’honneur... Je vais pas me rallier à un nabot autoritaire, même si... Je trouve que c’est pas mal... Assez chevaleresque.... Je salue... Je reconnais une certaine prestance... Là, normalement, j’ai fini de me faire des amis pour aujourd’hui.

lundi 21 septembre 2009

Tartuffe

Dans un lycée de France, un proviseur est parti en guerre contre.... la mini-jupe!.... Une époque formidable!... Rien de bien neuf. Les vieux grattons comme moi ont déjà connu ça, les pères “la pudeur”, la soi-disante dissolution des moeurs... Un peu étonnant, tout de même, le retour si rapide aux valeurs morales cul serré... Vive la France!... Un détail, dans la formulation du journaliste, tout de même, une formule absolument révoltante, je cite: “les habitudes vestimentaires des ados, qui concernent tous les parents qui craignent que leurs filles ne se fassent agresser”.... Là, on est dans du révoltant. Ainsi donc, ainsi donc, le vilain débat sur le voile et la burka aurait semé ses vilaines graines dans les esprits. Si les femmes musulmanes se doivent d’être voilées (entre voilées et violées, il n’y a qu’une lettre, au passage!...) , je vous le rappelle, c’est pour les protéger de la concupiscence des mâles. En se voilant, elles sont censées se préserver des agressions des hommes, considérés comme incapables de retenir leurs élans pulsifs. Ainsi donc, ainsi donc, voilà la société française entrée, elle aussi, dans ce sale débat. Les machos sont considérés comme légitimes lorsqu’ils agressent une jeune fille un peu trop court vêtu? Qui a dit que les droits de la femme étaient remis en question depuis un certain temps? Ce genre d’insinuation est proprement scandaleux. Cette préoccupation pour la longueur des jupes mais, surtout, le commentaire sur les conséquences, le genre “elles l’ont bien cherché”, ça, vraiment, c’est indigne et positivement consternant. Mes soeurs, à moi, au secours!...

dimanche 20 septembre 2009

Rouge affiche

Guédiguian nous fait son affiche rouge. Rien d’étonnant. Au passage, si vous ne connaissez pas les vers d’Aragon, courez-y tout de suite, c’est bien plus captivant que ma prose. Manouchian, Guédiguian, je vais pas vous faire un dessin. Je ne veux pas croire que l’intérêt de Guédiguian pour Manouchian soit fortuit. C’était un étranger. Stigmatisé pour son appartenance à un autre pays. Ce n’était pas l’époque des charters mais celle du crime et des camps. Manouchian en est mort. Aujourd’hui, on le renverrait. On perdrait un homme exceptionnel. C’est Mozart qu’on assassine, disait Cesbron.... Ce qui me fait sourire, c’est que je soupçonne que ce message pourrait bien être adressé à un autre personnage d’origine arménienne, mais en moins rouge. Je veux parler de Devedjian, ci-devant membre du gouvernement, ex d’occident, un groupe un tantinet fascisant.. Un rien, hein!... Ne sombrons pas dans la caricature (rire!..)... Devedjian, qui soutient la chasse aux étrangers. Si j’avais eu le choix, moi, j’aurais plutôt gardé Manouchian... Je n’ai pas eu le choix... Mais, surtout, je n’aurais pas considéré ce choix. L’envisager, c’est bon pour Besson, Hortefeux, Sarkozy et... Devedjian. Nous, on n’est pas de ce monde-là. On les aurait gardés tous les deux. C’est la différence entre eux et nous. Nous, on est du côté de l’altruisme, eux de l’exclusion. Ils n’hésitent jamais à faire ce qui, nous, nous répugne.

samedi 19 septembre 2009

Sonné....

Ah bah là.. Je m’attendais pas mais ça tombe tout rôti du ciel, dites donc!... Alexandre Lacroix, il s’appelle... “Quand j’étais nietzschéen” est le titre de son livre. La thèse: Nietzsche est dangereux pour les ados. Un alcool violent, une chose à ne pas mettre entre toutes les mains, une "drogue dure" (sic). Son intervention sur France-Cul doit être téléchargeable sur le site (les nouveaux chemins de la connaissance - les dix dernières minutes). C’était le 18/09... Je vous invite à écouter ça... C’est absolument édifiant. Edifiant au sens primaire... Celui d’enseignant. Sur le cul, j’en suis. D’un coup, je comprends tous les grincements qu’engendrent les références constantes, chez moi, à ce philosophe que je considère comme ultime.... Mon désarroi est tel que j’en arriverais presque à bredouiller des excuses... Désolé, je n’avais pas compris à quel point le grand moustachu pouvait être dangereux. C’est dedans, pourtant... Ce que je ne parvenais pas à saisir, c’est l’impact sur les esprits de mes contemporains. Cette fois, c’est fait.... J’en suis tout chanstiqué... Qu’un écrivain, estampillé, hein!..., huit livres, rédacteur en chef de philosophie magazine, puisse propager ce genre de jugement sur Nietzsche, là, honte!.., je n’avais jamais envisagé que ça puisse être possible....

vendredi 18 septembre 2009

Calypso

Il y a des gens, comme Harry Belafonte, qu’on ne connaît que peu, mais qui sont pourtant des incontournables de leur art. Lui, c’est la chanson. Même si vous croyez ne pas le connaître, je vous fous mon billet que vous l’avez dans l’oreille. Ce type a une voix absolument magique. Le roi du calypso, on dit. Un rythme qui vous attrape là. Rien à faire, irrésistible. En plus, un visage étonnamment rayonnant. Si vous n’avez jamais entendu ça, ce qui m’épaterait, si vous l’avez oublié, ce qui est plus probable, je vous invite vraiment à retourner y voir.

jeudi 17 septembre 2009

Du débat ne naît aucune lumière

C’est ahurissant à quel point on en arrive toujours à se faire embarquer dans la logique des autres. C’est particulièrement vrai à la radio et à la télé. Je regarde pas la télé. Du moins, pas ce genre de truc à la télé. La radio, c’est d’accord, je l’écoute trop. Pas un débat qui ne se termine dans la potage, l’incompréhension, la vindicte, uniquement parce les animateurs ont le don d’opposer, très souvent, une mauvaise foi à une autre. Plus exactement, en général, une mauvaise foi à un discours argumenté, ce qui fait immanquablement passer ce dernier pour de la mauvaise foi. C’est Ferrat qui disait, dans une chanson, que , comme en apothéose, on en finirait bien par réunir sur un plateau un ancien déporté et un ancien nazi. C’est imparable. Le but des médias semble bien être de discréditer absolument systématiquement toute parole non conforme. Tout se vaut est leur devise. Depuis mon siège, je me demande parfois pourquoi, malgré mon immense talent, je ne suis jamais l’invité des médias. La réponse: dans ce genre de situation, j’enverrais allègrement tout le monde se faire foutre. On ne fait plus des choses comme ça!....

mercredi 16 septembre 2009

Insultes gratuites

Richard Berry, vous aimez? Je ne saurais expliciter exactement pourquoi mais ce type me glace. J’ai entendu dire que, dans le métier, on le considère comme un sale con. Je suis désolé pour cette grossièreté. Mais je crains qu’elle ne soit obligatoire. Je ne connais pas d’équivalent à sale con. Sale type est incomplet, con insuffisant, connard aussi grossier et tout aussi insatisfaisant. Je le crains, il n’y a vraiment que sale con qui convienne. C’est une formule d’une clarté inégalable. Moi, je n’ai pas la carte et je ne connais pas Berry. Pourtant, je souscris, comme ça, de prime abord: ce type est sûrement un sale con, ça se voit..... Vous croyez qu’on peut se fier aveuglément à ses premières impressions?

mardi 15 septembre 2009

Myself...

Qui aimeriez-vous être? Pascal Pratz!..., mais c’est impossible!... Cette phrase de Romain Gary, qui vient de me sauter à l’oreille, me va comme un gant. Je veux être moi. Là, je suis conforme à mes convictions nietzschéennes, je veux être, mais moi, là, c’est foutu. Qui est moi? Objection aussi conforme aux écrits de Nietzsche qu’à ceux de Freud, en plus!... Moi, je ne sais pas qui c’est. On n’arrête pas de se mordre la queue ici. Outre que, d’un point de vue érotique, se mordre la queue peut avoir des avantages, je dois reconnaître que ce n’est en rien glorieux. Ça tourne en rond. La question du jour est donc: l’affirmation nietzschéenne selon laquelle je dois être qui je veux être est-elle toujours valable si ce que je veux être c’est moi, ce moi à quoi je n’aurai jamais accès?

lundi 14 septembre 2009

Singe, rat, buffle, chèvre,...

Vous connaissez l’astrologie chinoise? C’est assez rigolo. Ces grands caractères, année par année.... A priori, on ne voit pas pourquoi le caractère des personnes dépendrait de leur année de naissance, ni, non plus, pourquoi cette catégorisation s’opérerait sur un cycle de douze ans. Pourquoi douze, pas seize, vingt, mille? ... Bon, c’est une astrologie, quoi. A priori, rien de raisonnable. Je vous invite pourtant à risquer votre raison et à parcourir les descriptions (trouvables un peu partout) de chaque signe. Vous y verrez l’habileté des rédacteurs à saupoudrer chaque caractère de bien et de mal, ce qui rend chacun assez équivalent à tous les autres... Du Yin, du Yang, du pour, du contre, le jeu de “pierre, feuille, ciseaux”. Tous équivalents sauf un. Le dragon. Le signe roi!.... Vous savez quoi? Je suis dragon, dites donc. Le piège de l’astrologie chinoise, pour moi, c’est que j’y suis le roi. Et vous, votre piège?



PS: oubli.. J'avais une photo sympa pour illustrer le Yin et le Yang.. Je vous la livre, même avec retard

dimanche 13 septembre 2009

Shakespeare

Lûtes-vous Shakespeare? Evidemment. Si vous aviez parcouru mon dernier livre, vous auriez pu répondre non, à quoi j’aurais pu rétorquer: veinards!.... Mais vous ne me lûtes pas et, par contre, Shakespeare, oui. Et vous avez pu constater ou bien avez-vous entendu parler, évidemment, de l’ampleur du génie de cet auteur, de l’improbable étendue de son vocabulaire, de son talent pour l’intrigue, de son sens aigu des ressorts humains, de sa poésie, de sa truculence, de sa folie, en un mot de l’énigme que recouvre son nom tant son talent est grand. Ce matin, France Cul m’a donné l’occasion d’ouïr des extraits de l’une de ses pièces. Je crois que c’est encore “pire“ à l’audition. Un tel plaisir jubilatoire, c’est presque inconcevable.

samedi 12 septembre 2009

Les 3 rois

Je ne vous ai pas souvent fait le coup de la citation depuis le début de ce blog.... Je vais réparer. C’est une chanson de Gérard Delahaye, un vieux truc, qui, ces temps-ci me trotte dans la tête....

La ballade des trois Rois

Trois rois sont passés sur la route
Trois lunes les accompagnaient
Trois rois sont passés sur la route
Le bleu du ciel était violet

Ils ont disparu dans les arbres
Trois feuilles les accompagnaient
Ils ont disparu dans les arbres
Au son des cors et des cornets

Ils se sont perdus dans la mer
Trois rois très beaux sont annoncés
Ils se sont perdus dans la mer
Annoncez à sa majesté

Que cherchez-vous ici Messires
Dans cette cité de soleil
Que cherchez-vous ici Messires
Qu’océan ni vagues n’effrayent

Cherchons Seigneur la vérité
De l’Homme et de sa destiné
Cherchons Seigneur la vérité
Nous l’avons cherchée chez les fées

Nous l’avons cherchée chez les Elfes
Au corps si beaux au coeurs si purs
Nous l’avons cherchée chez les Elfes
Elles nous ont ri à la figure

Chez les nains nous mena la quête
Qui dansent en rond sous les sapins
Chez les nains nous mena la quête
Ils n’ont montré que du dédain

Après de terribles épreuves
Au pays des serpents qui muent
Après de terribles épreuves
Des géants nous avons vaincus

Nous avons mangé leurs viscères
Comme il est dit dans le bréviaire
Nous avons mangé leurs viscères
Aucun de nous n’a vu plus clair

Au seuil de la désespérance
Nous avons songé Majesté
Au seuil de la désespérance
Que vous pourriez nous diriger

Le Roi fit venir une forge
Enclume avec le forgeron
Le Roi fit venir une forge
Et lui parla front contre front

L’homme a forgé une journée
Etincelles et éclairs volaient
L’homme a forgé une journée
Au matin l’oeuvre est achevé

Trois Rois sont passés sur la route
Triste et grise était leur allure
Trois Rois sont passés sur la route
Chacun une clé sans serrure...

Ce texte vient d’un disque intitulé “Le Printemps” qui date de 1978... On savait faire des chansons dans ce temps-là!... Vous ne connaissez pas Gérard Delahaye? Je vous conseille... Sur un autre disque, Le Grand Cerf Volant (1976), (on trouve tout ça en téléchargement, si, si!...) une chanson, en particulier: Le Soleil et la Mort.... Un texte absolument prodigieux....

vendredi 11 septembre 2009

Perdu? Retrouvé?

Qu’est-ce qui se passe au juste avec Proust? J’ai chez moi le Librio intégral de la Recherche... Chaque fois que je l’ouvre, à n’importe quelle page, j’ai un mal de chien à le quitter. Je trouve ça positivement génial. Pourtant, je connais des foules de gens qui affirment que c’est à chier. Ceux qui ne l’ont pas lu, peut-être, pas “relu” comme on doit dire. Qu’est-ce qu’on a contre Marcel? Le fait qu’il était socialiste? Homosexuel? Snob? Ses rapports avec sa maman? Que c’était le meilleur? Qu’il n’a pas été très heureux? C’est un mystère pour moi ce dédain dont on se drape sitôt qu’il est question de lui. Quelqu’un saurait-il me dire ce qu’on a contre Proust?

jeudi 10 septembre 2009

Debout les morts!....

Bon!.. Ben!... je voudrais pas dire mais.. Qu’est-ce que vous foutez? Vous attendez quoi? Vous voyez pas, là, les immigrés, la répression, les taxes, les mensonges, les replâtrages, la mauvaise foi, les “people”, le foot, enfin, tout, quoi.. Vous voyez pas? Je vous crois pas... Vous attendez qu’on s’y colle, c’est ça?.... Il vous faut un “leader”.. Vous en êtes là? ... Allez, je vais rester là-dessus.. Vous ne savez faire que là où on vous dit de faire, d’accord!.... Parce que si, d’aventure, je me mettais à penser que votre absence de réaction n’a d’autre sens que votre acceptation béate, j’y trouverais sûrement les raisons de vous détester... Je ne vais pas en arriver à vous avouer que je vous déteste, quand même,... Vous n’allez pas m’y obliger?.... Ce serait faire de moi une personne comme vous, qui ne vous aime pas tellement..... Parce que, pour encaisser ça, vous ne devez pas tellement vous aimer, si l’on y pense.... Allez, un bon geste!....

mercredi 9 septembre 2009

09/09/09..... 09 heures 09

Zéro neuf zéro neuf zéro neuf. Ça me tire toujours un sourire quand le calendrier s’amuse. Et puis, très vite, je ne peux pas m’empêcher de penser au sens que recouvre la date à laquelle nous nous situons. La naissance de l’autre, celui qui ne nous concerne que nous, le temps qui passe malgré ça, sans ça, sans cette référence, tout ça, quoi, l’occidentalisme qu’il y a là-dedans, notre incroyable morgue, la primauté de notre “tradition” sur les autres, qui nous autorise à penser qu’on est “vraiment” le zéro neuf zéro neuf zéro neuf alors qu’on est, en fait, perdus dans un temps infini et sans référence..... Je suis désolé...

mardi 8 septembre 2009

Abdication

Le concert avait été l’un des meilleurs que tu n’aies jamais fait. Tout allait pour le mieux et il ne te restait qu’à finir la dernière chanson. C’est là que tu m’as jeté un regard. J’ai vu dans tes yeux une chose que je n’y avais jamais vue. Un vide abyssal. Tu as tout arrêté. Tu as posé ta guitare et puis tu as quitté la scène, laissant une salle médusée. S’il s’était agi de surprendre, le coup aurait été parfait. Tu es passée à côté de moi, sans un mot. Toute la nuit, je t’ai attendue et quand tu es revenue chez nous au matin, c’était toujours sans un mot. Tu as fait ta valise, rapidement, et tu es partie. Je ne saurai jamais ce qui t’est arrivé, ce qui a passé dans ta tête, par quelle vacuité tu as été touchée ce soir-là. Nous ne nous sommes jamais revus et, à ce que j’en sais, tu n’es jamais remontée sur une scène.

lundi 7 septembre 2009

La vie d'à côté....

Passer à côté de sa vie... C’est une phrase terrible si l’on y songe. Les gens qui me confient tout à trac qu’ils ont le sentiment de passer à côté de leur vie provoquent toujours chez moi une affreuse culpabilité, une compassion ultra empathique, une panique, du genre: et si moi aussi... C’est un mode de raisonnement imparable. On ne peut pas nier qu’on aurait pu en avoir une autre.... Rien ne dit qu’elle aurait été meilleure et rien non plus qu’elle eût pu être pire. Passer à côté de sa vie, c’est supposer qu’une vie préexiste, pour quoi on est fait, et qu’il nous reste la lourde tâche de la trouver. C’est la porte ouverte au déterminé. C’est la tentation d’un destin. Et qui dit destin ouvre la voie au grand ordinateur. Penser qu’on passe à côté de sa vie, c’est, en un sens, croire. D’ailleurs, assez souvent, les gens qui vous disent que vous passez à côté de votre vie, qu’ils passent à côté de la leur, vous parleront de foi. De foi en vous, la plupart du temps, mais aussi de foi en votre étoile, votre bonne fée, de foi, quoi. Penser qu’on peut passer à côté de sa vie, c’est, en un sens, mystique. Il faut être ce qu’on veut être, disait Nietzsche. Pas ce qu’on est, à quoi l’on n’a pas accès, ce qu’on veut être. Cette formule s’applique-t-elle lorsque ce qu’on veut c’est être un autre?

dimanche 6 septembre 2009

Pablo

J’avoue que j’ai vécu... C’est Neruda qui a écrit ça. Enfin, écrit, on le suppose, puisque la parution du livre est posthume. Peut-être y a-t-il aussi peu de rapport entre les écrits de Neruda dans son oeuvre posthume et l’auteur qu’entre ce qu’a publié de Nietzsche, soi-disant, sa chère soeur Elisabeth, et la réalité de l’oeuvre. Mais bon. Là n’est pas le propos. Ce blog s’intitule “mon canto general” et c’est évidemment en hommage à Neruda. Bien piètre hommage, j’en conviens. En ces temps de rentrée, je suis pris d’une crise d’examen personnel et j’emploie le terme “j’avoue” à toutes les sauces. J’avoue ce que vous voulez. Le mieux, pour rester dans la ligne fixée, c’est quand même d’avouer, une bonne fois pour toutes, que, oui, j’ai vécu. Et merci à Pablo.

samedi 5 septembre 2009

Muet

Je serais triste. Pourtant, je n’ai pas les yeux tristes, je n’ai pas le coeur triste, je n’ai pas de tristesse. Ce que je n’aime pas, c’est la distraction, l’obligation de se réjouir, de rire. Vous trouvez vraiment qu’il y a de quoi rire? Je n’aime pas non plus parler pour ne rien dire. Taciturne est le mot. Les gens croient généralement que taciturne est un synonyme de triste. Il ne signifie rien d’autre que silencieux. Comme silencieux, je reconnais, je me pose là. Enfin, je l’ouvre, des fois, mais c’est toujours pour jeter des pavés dans des mares ou mettre les pieds dans des plats. D’où il est souvent conclu que je suis triste. Sinistre. Taciturne, je suis. Simplement taciturne. Vous connaissez la chanson de Brassens?

Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant

Taciturne, c’est un mot qui se marie parfaitement avec la beauté et la contemplation.

vendredi 4 septembre 2009

Qahwa

Café. Ça viendrait du monde arabe. Le conditionnel pour dire par là que je n’en sais pas beaucoup plus. L’origine, c’est “qahwa”... Un nom arabe. Il semblerait que le kawa ait profité de la prohibition de l’alcool par l’Islam. Aujourd’hui, c’est le produit le plus échangé sur la planète. On s’enfile du kawa. Moi, je suis un accro. Trente et plus par jour. Et je dors... J’irais même jusqu’à affirmer que je ne dormirais pas si je n’avais pas ma dose. J’ai besoin de ce truc qui fait rouler les méninges. Du carburant, ça s’appelle. A quoi carburent les autres? Des fois, lorsqu’un humain se comporte plutôt comme un légume ou une moule, je me dis que je fais pas mal d’en ingurgiter autant. Je crois que le café rend intelligent.

jeudi 3 septembre 2009

Entre chien en loup

Je suis un type du soir. Je pourrais dire crépusculaire, si crépusculaire ne signifiait pas, en arrière plan, que je suis proche de ma fin. Je ne l’entends pas dans ce sens, même si je n’en ai jamais été aussi proche, de la fin. J’aime l’embrasement du ciel que provoque le soleil vers la fin du jour. En ce sens-là, je suis crépusculaire. Je ressens très fortement cette idée que c’est vers la fin que je parviendrai à enfin illuminer mon ciel. La sagesse, on dit. Foutaises. On n’est pas plus sage le soir que le matin. Vouloir embraser le ciel n’est pas le signe d’une très grande sagesse. Je suis un type du soir, de la fin du jour, du bilan, de l’apaisement qui naît dans la certitude du retour au noir et au silence.

mercredi 2 septembre 2009

paléocontemplation

Cette année, beaucoup de libellules volettent dans le jardin. C’est un spectacle réjouissant. Ces petites bêtes graciles, leurs ailes diaphanes, leur vol aléatoire, leurs yeux multicolores, tout en elles est plaisir pour le regard. Il paraît que leur existence est menacée. Comme beaucoup d’autres. C’est pourquoi je me suis particulièrement réjoui, cet été, de les voir peupler mon bout de nature. Elles sont sur Terre depuis environ trois cents millions d’années. Contre à peine un pour nous..... Trois cents millions d’années d’évolution qui virevoltent autour de vous dans le soleil, se posent, vous regardent de toutes leurs facettes..... Parfois, la vie, hein!...

mardi 1 septembre 2009

Ça commençait bien....

Il paraît que je suis un bon amant. Ce n’est évidemment pas moi qui le dis. Mais qu’est-ce qu’un bon amant? Je reste parfaitement circonspect devant cette question. Qu’est-ce qu’un bon amant? Peut-être un sur la ligne Casanova: “j’ai la faiblesse de croire que soixante quinze pour cent du plaisir que je reçois vient du plaisir que je donne”. Le pire, dans cette phrase, c’est le mot “faiblesse”. Ça, c’est une réponse littéraire. Vous me direz, hein, de ma part, rien d’étonnant. La vie? Quelle vie? Y’a pas que les livres? Ce que je sais, c’est que j’ai une trouille bleue, maladive, chaque fois que je dois me lancer dans un acte sexuel. Un truc à vous tordre les tripes, à vous foutre la chiasse. Ça, ce serait une réponse plus organique. Scatologique, un brin. La trouille, c’est peut-être ça qui fait les bons amants. A mon âge on pourrait se dire que j’ai passé le temps de faire dans mon froc. Nibe!.... Intact!... Ça se calme un jour ce genre de truc? On est obligé d’en chier, comme ça, jusqu’au bout?