samedi 31 octobre 2009

Croissance

Bon, on a tous nos côtés noirs. J’ai un enfant en bas âge et figurez-vous que je le laisse regarder la télé. Pas n’importe quoi à la télé mais, quand même, la télé. En général, les critères, c’est d’éviter la violence et la pub. Hier, j’ai jeté un oeil, en passant. Ecran de pub. J’ai ronchonné. Le petit blond m’a répondu que c’était captivant. De la pub pour les jouets de Noël. J’ai jeté un oeil vague. Il avait raison. Le 30 Octobre, la télé commence le bourrage de crâne pour Noël... Je suppose que, dans un mois, on aura droit à la pub pour les grandes vacances. Et puis, en janvier, pour les fournitures de rentrée.. D’accord, c’est bon pour la croissance d’acheter dès maintenant des merdes en plastiques made in China pour nos bambins. Et puis des maillots de bain made in Turquie... Ça crée des empwas... Mais, quand même, le 30 Octobre... On n’est pas un peu sur la tête, là?

vendredi 30 octobre 2009

Permanence

Il faut que tout change pour que rien ne change, écrivit, à peu près, Lampedusa. Il était question de la perte de pouvoir de l’aristocratie sicilienne. Aujourd’hui, même rengaine. La rupture annoncée par le prince, version moderne du changement, ne fait que voiler le fait que l’argent et le pouvoir restent bien dans les mêmes mains. Tout change, tout change, et rien ne change. Infiniment se voir roulé dans la farine, à l’envers, à l’endroit, chante Noir Désir.

jeudi 29 octobre 2009

Préhistorique

En lisant Avant Adam, de J. London, j’y ai trouvé une drôle de sensation. Cette impression que, finalement, se mettre à la place de nos ancêtres préhistorique n’était pas hors de portée. Peut-être partagé-je avec London une faculté mentale spéciale, ou bien, peut-être, est-ce ici une faculté ordinaire. A vous de voir. J’ai ressenti très clairement cela un soir ordinaire où, m’endormant, je sentis le vertige qui prend lorsqu’on s’approche du bord du lit, quand, cherchant le sommeil, on gesticule à la recherche de la meilleure position. Ce soir-là, je me suis dit qu’il se pourrait qu’on soit tous restés sensibles à la menace vitale qu’ont pu connaître nos lointains aïeux, qui, dormant dans les arbres, devaient veiller à ne jamais choir, sous peine de se blesser ou bien de tomber dans les griffes de leurs prédateurs. Un résidu de cerveau primaire.

mercredi 28 octobre 2009

Prétexte

Les séances de dédicace, c’est toujours pareil. Ça commence par une période Beauvoiro-Sartrio-Florienne d’observation de mes contemporains. Ensuite, je me mets au boulot. Je relis, je corrige. Ensuite, j’ai un peu la bougeotte. Je vais prendre un café, fumer une clope, je reviens et puis, entre les quelques ceux qui s’arrêtent, je me remets au boulot. Et puis, de nouveau, le gratouillis dans les guibolles. Bouger. Ça se termine toujours de la même manière. Vers la fin, il n’y a plus qu’un seul centre d’intérêt: le cul des filles qui passent. Et c’est très rare quand un beau cul passe. La littérature, mes fesses!....

mardi 27 octobre 2009

D'Ormesson

Jean d’Ormesson est encore parmi nous. C’est une circonstance qui ne crée, chez moi, aucun chagrin, et dont je le congratule. Je viens de capter l’une de ses phrases. Jean a le sens de la formule. Je cite: “j’espère que mon oeuvre me dépassera”... Sur le thème de l’oeuvre plus grande que l’auteur, en général assez médiocre, disons humain. Jean a mis la barre très haut. Je comprends qu’il soit inquiet sur l’oeuvre. L’homme est tellement brillant que, bien entendu, c’est assez difficile de le dépasser par l’écrit. Un tel réel, ça ne s’invente pas. De lui, je retiens l’incroyable outrecuidance du jeune homme qui, interrogé par son père, éminent personnage de l’intelligentsia française, sur son avenir, une question assez ordinaire, que vas-tu faire de toi?, du genre, lui avait répondu: rien!.... La fin pointe le bout de son nez. Jean, restez ce que vous fûtes avec talent. Ne reniez pas aujourd’hui votre éclat, que vous avez voulu, en nous racontant l’histoire de la pérennité. Ce que vous vouliez faire, vous l’avez fait avec talent, un talent immense. Vous n’êtes rien. Mais vous l’êtes magnifiquement. Ne le regrettez pas au seuil de la mort. Ce serait indécent.

lundi 26 octobre 2009

Complot

Ce matin, pas moyen d’accéder à mon blog. Panne. Très vite, comme la panne durait, je me suis mis à divaguer sur le registre parano. Et si on m’avait censuré? j’avais pu déplaire à quelque grand, quelque prince, qui m’aurait ... dans le nez.. Une dent.. Qui m’aurait une dent!... Non, en fait, je n’ai pas déliré. J’ai simplement divagué et imaginé que je pourrais prendre la mouche, protester, parce que ce que j’écris ici est tellement important, violent, réfractaire, virulent, indispensable, en un mot, que j’aurais pu être l’objet d’une censure du prince. J’ai pensé ça parce que, au bout de quelques heures, je me suis décidé à chercher une explication à la panne. Et j’ai trouvé. Un serveur où les blogueurs interviennent en direct, dans l’instant, avec leus tripes, sans recul... Et tous, ou presque, hurlaient à la censure de leur blog à eux. Internet, c’est la possibilité de l’instantanéité. La panne, c’est le robinet qui se ferme, la baignoire bouchée qui déborde instantanément. J’ai bien ri. Je ne sais pas si ce blog a une tenue quelconque et si ce que j’y mets est essentiel. Ce que j’ai constaté, c’est que, en tous cas, la plupart de ceux qui mettent en ligne le pensent de leur production.

dimanche 25 octobre 2009

Dedans

J’ai marché dans la merde. Des deux pieds. Ça tombait bien, je me souvenais plus lequel porte malheur. Maman me l’a pourtant seriné toute mon enfance. Mais, dans ma mémoire, pas trace. Vous savez? Chacun sa merde!... Marcher dans la merde, depuis que je suis là, sur terre, j’ai pas arrêté. Des fois, la merde avait forme humaine. Il paraît que j’ai pas mon pareil pour écraser les gens. Des gens bien merdeux, fragiles, comme dirait Rimbaud, des qui croient en la fragilité, des qui savent sûrement de quel pied.... Ce matin, j’ai marché dans la merde. J’arrive même pas à intégrer le fait que ça sent mauvais... Ça sent mauvais, c’est une parole de merde. Il n’y a que les merdes qui arrivent à penser qu’elles sentent mauvais.


PS: HUMOUR!....

samedi 24 octobre 2009

Souvenir en mauve

Il y avait les violettes,
s’épanouissant,
dans le jardin de février,
bouquet odorant
saint valentiné
mais le plus étonnant des mauves
fleurissait sous ton oeil,
souvenir d’un soir de tempête
où j’avais moi-même pris
quelques coups sévères
éparpillant sur tout mon corps
des taches violacées
moins visibles,
bien moins seyantes,
que celle qui marquait
ton visage adoré,
trace violine d’une rixe
partie, un soir de bar,
du regard d’un autre,
insupportable,
sur ton minois,
sous ta robe parme.

vendredi 23 octobre 2009

Charité

Le diocèse de Lyon demande, par esprit de charité, à tous ses employés, c’est à dire les prêtres, qui sont des salariés, ne l’oublions pas, de reverser un mois de salaire au profit des plus pauvres. J’ai idée, comme ça, que les curés ne sont pas parmi les plus riches. C’est quand même à eux de s’y coller. Pour l’exemple, évidemment, puisque, quand on a, aussi peu que cela soit, on a toujours plus que ceux qui n’ont rien. On amorce la pompe à charité. Politiquement, très discutable. L’idée, c’est bien entendu de nous imprégner de l’idée que nous serions des privilégiés. Le sabre et le goupillon, on disait, avant. C’était dans l’antiquité. Dans le même temps, la Parisot pleurniche. Songez!.. La réforme de la taxe professionnelle risque de se traduire par une augmentation des charges pour les entreprises. C’est très mauvais... pour vous, bien sûr. Si on surtaxe les entreprises, elles vont délocaliser. Et c’est vous qui l’aurez dans le baba. C’est pas une histoire d’argent, hein, c’est pour vous.... Ben moi, j’ai une idée. La dame Parisot et ses acolytes, j’en suis certain, sont tous de très bons chrétiens. Comme on ne va pas augmenter les charge, bien évidemment, et qu’on le fera au nom de la solidarité avec les plus faibles, je propose que les patrons, que l’argent n’intéresse pas du tout, s’engagent à verser un mois de salaire en faveur des plus pauvres. Ça c’est une idée, non? La com, tout.... L’image!.. Je vous raconte pas l’image qu’auraient les chefs d’entreprise. En plus, un mois de salaire, ça va même pas leur manquer. Pas comme les curés.

jeudi 22 octobre 2009

Apocalyptique....

Tremblez, Terriens!..., l’apocalypse est proche!.. Vos comportements obscènes ont mené notre royaume au bord du précipice!.... Nous n’avons plus le choix!.. Nous devons maintenant et dans l’instant changer et faire voeu de frugalité. Seul un comportement emprunt de sobriété et d’ascétisme peut nous sauver. Sinon, le ciel nous tombera sur la tête. La rédemption est à ce prix: nous devons cesser de salir notre mère nature (Si vous pouviez, au passage, arrêter de baiser et de vous reproduire, hein..). Prêche moyen-âgeux? Inquisition? Secte? Discours chamanique? Animiste?... Non, non.. Nicolas Hulot!... D’accord, je suis pénible avec dieu. Mais là, si vous ne voyez pas, vraiment, c’est que vous êtes aveugles et contents de l’être.

mercredi 21 octobre 2009

Lame

Dans un film qui, en dehors de ça, ne me semble guère compter, et dont, je le reconnais, j’ai oublié le titre, un pauvre type passe et repasse, un couteau en main, qu’il tient par la lame, en proposant à ses interlocuteurs, qu’il fatigue, évidemment, de tirer sur le manche et de lui ôter le couteau des mains, ce qui aurait pour effet, bien sûr, de lui déchiqueter la main. Il parie sur le cynisme de ses contemporains, dont il sait que, plutôt que le blesser, ils vont succomber à leur empathie et lui donner le billet qu’il a, seul, parié, plutôt que de verser son sang. Jusqu’au jour où l’un d’eux, plus mal luné, plus préoccupé, tire sur le dit manche et fait perdre au parieur impénitent, tout à la fois, sa main, son moyen d’existence et sa dignité. L’instant d’après, il va le regretter. Trop tard. Ainsi vont les rapports humains, dans la violence, l’inadvertance (un très bon livre), le hasard. Pour celui qui est humilié, la bascule. Pour celui qui humilie, l’usuel. Sauf que, si nous nous retournons une seconde seulement sur notre propre personne, nous savons très bien que nous pouvons être les deux. Nous le savons, ce qui nous incite plutôt, parce que cette idée est insupportable, à tirer sur les manches qu’à tenir des couteaux par la lame.

mardi 20 octobre 2009

Diogène

“Si tout le monde vivait comme ça, la vie serait impossible”... Je ne citerai pas l’auteur, c’est affligeant. La personne dont il est question se nomme Diogène. L’un des rares “philosophes” qui ait tenté de mettre en accord ses pensées et ses actes, ce qui lui a valu une constante disgrâce et une vie, disons, ”décalée”, qui l’a souventes fois exposé à la vindicte. Son propos et son attitude ont été reçus comme choquants. Le fond même de sa pensée était pourtant de remettre en cause la bien-pensance. En valorisant la sexualité par rapport à la guerre, par exemple. Mais nous avons toujours préféré la guerre. Et les choses ne sont pas bien différentes aujourd’hui. Pourtant, je suis persuadé que si tout le monde vivait “comme ça”, la vie pourrait être, justement, plus vivable.

lundi 19 octobre 2009

Danse

Il paraît qu’il y a des rythmes irrésistibles, des trucs qui vous font irrépressiblement bouger vos fesses, vous dandiner, qui provoquent en vous des réflexes ancestraux, vous amenant immanquablement à la danse. C’est le cas, par exemple, des musiques cubaines. C’est ce qu’on dit. Quand je vous dis que Cuba, hein!.. J’adore. J’adore écouter ces trucs le cul sur ma chaise, tout prendre au dedans, ne plus me mouvoir d’une once le temps que dure le morceau. Tout dans la tête. Il semble admis que danser est un ancestral rituel de lutte contre la mort. J’adore!... Si j’avais du génie, à ce genre de phrase, je réagirais à la manière du Mozart de Forman, par un rire grossier et indécent, du moins en société. Je n’ai pas le génie de Mozart. Ce qui ne m’interdit guère de rire sous cape. Lutter contre la mort!.... Danse, mon canari....

dimanche 18 octobre 2009

Une petite tour d'ivoire ou bien s'en va....

La tour d’ivoire n’est pas un choix. Elle n’est que l’aboutissement final d’une démarche. La seule issue, à la manière du taureau qui n’entre dans l’arène que pour échapper au toril. Au contraire d’une idée trop répandue, ce n’est pas l’artiste qui prend la décision de s’isoler mais bien son entourage qui le contraint à ne plus être au monde. Un entêtement qui est la fois sa force et sa souffrance. Continuer et envisager alors la perspective de l’isolement ou bien renoncer et perdre à ses propres yeux toute valeur. On s’étonne après cela que nombre de parcours artistiques se terminent dans l’alcool ou la mort.

samedi 17 octobre 2009

Gavroche

Etre un vilain petit galapiat, nez morveux, insulte à la bouche, rage au ventre, respect modeste des règles, n’est pas la plus aisée des choses. Si, en bon garnement, on ignore tout de la volonté de puissance, on y est néanmoins soumis, avec, hélas, assez peu d’arguments que son caractère qui, d’évidence, passe forcément pour mauvais, et ses muscles. Le rejet est le quotidien, alors que le désir fondamental est l’inclusion. Ainsi sont faits les rapports humains, d’une violence inouïe, jamais consciemment perpétrée par ses auteurs, toujours ressentie durement par ses victimes. Le galopin est probablement l’un des noeuds du problème actuel de nos sociétés. Je pense à Prévert, à Hugo. Sans notre incroyable morgue guerrière, de galapiat, il n’y aurait point. Qu’avons-nous à défendre qui serait plus légitime que lui?

vendredi 16 octobre 2009

Bleu Brel

“Et tous ces hommes qui sont nos frères, tellement qu’on n’est pas étonné, que, par amour, ils nous lacèrent...” J. Brel. Le bleu, le dernier, l’album testament. Jaurès, Jojo.. Pour les adeptes du sentiment, du ressenti, une bombe!... Restent quelques phrases, dont celle-ci. Quelle lucidité, non? Celle d’un homme qui va mourir. La question qui nous taraude. Enfin, moi. Vous, je ne sais pas. Du moins, je ne sais pas si vous savez. Vous y aurez droit néanmoins, sur le tard, la plupart du temps. Et moi, je serai comment, au moment où elle s’approche? Je vais craquer? Pas? Je vais me lever et l’attendre debout? Je vais être lamentable? Comme tous les autres? Cette question est sûrement la seule. Celle qui fait qu’on est tellement tolérant avec nos frères, qui, par amour, nous lacèrent....

jeudi 15 octobre 2009

Souvenir en bleu

Bien sûr l’azur,
Presque noir,
dans cet été,
écrasé de soleil,
Mais, avant tout,
Les myosotis,
que nos corps enlacés
bousculaient, renversaient,
et, dans ce concert de bleu,
votre sous-vêtement
si léger, minimal,
d’un joli ton pervenche,
dernier rempart,
jeté au vent,
devenu invisible,
bleu entre les bleus,
citadelle abandonnée,
et le plaisir,
aveuglant,
d’un lumineux
rayon céruléen.

mercredi 14 octobre 2009

Sagacité

La répartition aléatoire de l’intelligence sur Terre est l’une des injustices les plus insupportables de l’existence. Comment j’en suis arrivé là? Ben, évidemment, on est en plein dedans.... J’ai l’air de me poser en “plus intelligent”... Pourtant, je crois que nous sommes tous aptes à reconnaître que, par exemple, nous sommes les plus mal placés pour savoir que l’auto dans laquelle nous circulons n’a qu’un phare ou bien que l’un de ses pneus est dégonflé. Mieux: ce n’est pas parce que le propriétaire de l’autre auto ne s’est pas aperçu, lui-même, qu’aucun de ses feux ne s’allume, que cela le rend inapte à remarquer que les vôtres dysfonctionnent. Le problème posé par l’intelligence est fractal. Par là, je veux dire qu’il n’est pas très différent suivant qu’on le pose au niveau global ou au niveau individuel. Il n’y a que très peu d’intelligence dans l’humain. Très peu dans chacun comme très peu dans l’ensemble.. Autant, en fait, statistiquement... N’allez pas croire que cette règle souffre d’exceptions.. Il n’y a que très peu d’intelligence dans mon voisin et guère plus dans Voltaire, Hugo, Einstein... Simplement, ceux-là ont une part d’intelligence visible, évidente, une part que nos sociétés valorisent et admirent mais guère plus que dans l’oreille d’un mécanicien qui sait de quoi le moteur d’une auto souffre à la première audition. L’Homme n’est pas fait pour reconnaître l’intelligence. L’odeur de l’urine, des phéromones, le goût, le son, la terreur, l’agressivité, etc... nous sont des sensations familières. L’intelligence nous est étrangère... Tant, que ses manifestations sont souvent perçues comme ineptes. Je pense, par exemple, à Nietzsche, dont je crois qu’il fait exception, avec quelques autres, peu d’autres, au sens où il était pure intelligence. Ce qui lui vaut un discrédit incommensurable.... et un mépris inextinguible... On ne retient que la folie et la dangerosité... Comme si l’intelligence était perçue comme fondamentalement dangereuse. En fait, elle n’est vue, ressentie, que comme un danger. Uniquement à cause du fait que nous n’en sommes, généralement, que peu dotés, que nous le savons, et que nous craignons son pouvoir sur nos esprits, que nous savons faibles.

mardi 13 octobre 2009

Vert espérance

Les prévisions pessimistes de tous ceux qui nous avertissent sur l’avenir de la planète ont quelque chose de l’esprit chrétien. Ne serait-ce que la référence à l’apocalypse. Ce qui est le plus patent, c’est le terme même d’avenir pour la planète. Pour cette planète, la Terre, cinq milliards d’années, l’existence de l’espèce humaine, deux cents mille, ne représente que 0,004% de sa vie. L’existence de la vie à sa surface, assez mal connue, ne navigue guère au delà du ridicule. Ainsi, il est évident que ce n’est pas la planète qu’il est proposé de sauver mais bel et bien la vie et, particulièrement, sa forme humaine, ce dont l’univers n’a absolument rien à faire, pas plus que de l’existence ou non de notre étoile.... Pour le temps universel, la vie terrestre n’est qu’un avatar, une péripétie, rien.... , le soleil, une poussière. Ce débat est évidemment humano-centré, ce qui est l’indice de la persistance d’une foi absolument hors de propos: notre centralité dans l’existence de l’univers. Au fond, nous ne sommes pas vraiment sortis du débat proposé par Copernic et Galilée, d’un univers centré ou non sur la Terre. Nous sommes les versions modernes de l’obscurantisme de demain.. D’après demain, peut-être. Les soubresauts actuels me donnent à penser que nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

lundi 12 octobre 2009

200 ème jour: je râle toujours

Scrupules, dignité, mots désuets. Vous savez, ramener le portefeuille trouvé, ne pas prendre ce qui traîne, ne pas voler parce que ce n’est pas correct. Ce genre de niaiseries. Maintenant, on considère ça comme des niaiseries. Longtemps, j’ai été élu municipal et j’ai donné mon temps pour la gestion de la ville, sans en tirer jamais aucun avantage. On ne pique pas dans la caisse. N’importe quelle caisse. Nous étions quelques uns dans le même cas. Vous voyez, d’honnêtes Hommes, dignes, comme on dit. Dans le même temps, j’étais écrivain. Jamais je n’aurais utilisé mes accointances, les lieux culturels de ma cité, pour la promotion de mes livres. Pas de mélange des genres. Ne pas profiter de ma situation d’élu pour vendre du papier. C’était pour moi naturel. Répandu, certes non. Mais naturel. Je suis bien bête. Des événements récents m’ont démontré que je ne suis qu’un idiot de village. Les scrupules que j’ai montrés, d’autres ne s’en encombrent guère et ma désillusion tient avant tout à la qualité des personnes aujourd’hui prises la main dans le sac, à la qualité humaine que j’avais crue leur, à leur absolu manque de dignité réelle. Les promesses n’engagent décidément que ceux qui les écoutent.

dimanche 11 octobre 2009

Souvenir en pastel

Miranda, mon étrangère,
Je me souvenais de vous,
Que j’avais déjà rêvée,
Qui venez à nouveau
De m’apparaître,
En songe me surprenant,
Toujours dans votre robe légère,
Qui s’évapore au vent
Toujours sublime,
Toujours m’aguichant,
Toujours si désirable
Toujours juvénile,
Bien plus que moi, hélas,
Qui, depuis votre dernier voyage
Ai perdu tant de vigueur,
Ajoutant aux tourments passés
Celui de l’impossibilité.

samedi 10 octobre 2009

Absence

Faut que je vous dise: j’ai connu Bashung. Moi, je l’ai connu, croisé. Lui ne m’a pas vu. Il habitait tout près de chez mes parents. Je voyais ce type, très spécial, hurluberlu, décalé, extravagant, baroque, déjà très Bashung. Il n’avait que cinq ans de plus que moi mais, vraiment, une autre planète. Quand, plus tard, j’en ai entendu parler en tant que Bashung, j’étais heureux pour lui. J’aimais sa capacité à rester lui-même et aussi son talent admirable. J’ai connu d’autres gens aujourd'hui célèbres. Un assez grand nombre. Certains me paraissent ne même pas mériter considération. Ils ont mal tourné. Bashung, pas. Je me sentais très lié à ce type, comme ça, un lien qui venait du passé, qui ne s’était pas brisé. Là, clac. Définitif. Il me manque. Propos assez peu rationnel. Comment peut-il me manquer? J’ai encore de lui ce que j’en ai jamais eu: ses chansons. C’est égal. Je me remets mal de son absence. C’est comme une part de moi qui aurait rompu les amarres. Quelque chose comme un deuil de soi-même.

vendredi 9 octobre 2009

Felicitations

Il semblait impossible de salir encore le nom de Mitterrand. François s’était attelé avec zèle à cette tâche difficile. Vichy, francisque, adultère, mensonge sur la maladie, renoncements, manipulations, écoutes, basse police, élimination des adversaires..... Il faut dire, il avait mis le paquet. Et bien à coeur vaillant rien d’impossible. Le petit Frédéric voit son oeuvre couronnée de succès. Ralliement, pas mal, déjà, et là, coup sur coup, l’affaire Polanski et le tourisme sexuel. Chapeau!....

jeudi 8 octobre 2009

Souvenir en rouge

Je me souviens de cette robe rouge. Rouge chaperon, rouge baiser, de vos lèvres, du sang. Je ne me souviens plus quel rouge. Eclatant. Profond et brillant. Je me souviens du bruit que faisait le tissu lorsque vous bougiez. Je me souviens qu’elle laissait voir vos seins. Pas une robe d’enfant. Une femme l’habitait. Une femme très désirable. A moins que ce ne fût le lieu, l’atmosphère, l’heure, le vent, qui vous ait rendue si attirante. Je me souviens que je voulais voir cette robe tomber sur vos pieds. Je voulais cet instant d’impudeur, d’intimité, de promesse. Je me souviens de vous avoir vues passer, vous et votre robe. Je me souviens de la tristesse qui fut la mienne lorsque je compris que vous n’alliez pas vous arrêter pour moi, qu’elle n’allait pas tomber, que je n’en saurais jamais plus, que je n’en verrais pas plus. Je me souviens de cette robe mais mes yeux n’ont rien gardé, rien du tout, de vous, qui la promeniez avec grâce.

mercredi 7 octobre 2009

Cuba

Je fais souvent un rêve absolument hors de raison mais dont je ne peux, pourtant, me départir.... Je me verrais bien vivre à La Havane, Cuba... Je crois que c’est Hemingway, la source... Pourquoi Hemingway? Parce qu’il était de gauche.. C’est rare un écrivain états-unien de gauche. La gauche, ça ne fait pas partie du mythe américain. On s’imagine qu’il n’y a pas de gauche, là-bas. Ce n’était pas l’avis de Mac Carthy... Hemingway, le côté corrida et safari, je déteste, mais Cuba, l’écrivain, le suicide, la guerre d’Espagne.. Grand mythe.. Je me verrais bien vivre à Cuba... Malgré ce qu’on raconte de Cuba, je suis sûr que c’est un pays séduisant au-delà du raisonnable.

mardi 6 octobre 2009

Respect ?....

J’aimerais comprendre au nom de quoi nous semblons absolument tous, à l’exception de quelques rares, convaincus, résolument certains, naturellement persuadés, que les rapports humains seraient impossibles sans une certaine dose de mensonge, une part irréductible de tartufferie?... En quoi la vérité serait-elle impossible à assumer? Et de quelle vérité est-il question? Si l’on considère que dire le vrai n’est jamais autre chose que dire sa part de vérité, au nom de quoi cette affirmation peut-elle prendre un caractère impérieux, devenir LA vérité, sous le prétexte qu’elle serait dévoilée. Il est toujours possible à l’interlocuteur de se préserver de la part de violence qu’elle comporterait par le fait qu’elle n’est que la vérité d’un individu. Tout le monde vous dira, en manière de récitation apprise par coeur, que chacun voit midi à sa fenêtre.... Pourquoi, donc, ne pas la dire? Qu’est-ce que cette idée commune de notre temps selon laquelle chacun d’entre nous se doit de s’auto-censurer et de ne communiquer que sur des bases fausses, forcément fausses, modérées par des considérations de respect pour le mensonge d’autrui?

lundi 5 octobre 2009

Selon Garp, selon elle, selon moi....

Le monde selon elle:
- Salut, il fait beau , hein?
- T’as vu ça, la chance... L’été indien..
- Du coup, je me suis acheté une tenue légère.. C’est bon pour le moral..
- T’as raison... Si on se fait pas plaisir, qui d’autre le fera? Et le boulot, alors?
- La merde... Ça sent la restructuration... Du coup, plus le droit à l’erreur. Par dessus la tête, le boulot, mais pas le choix... Je bosse comme un dingue..
- On s’emmerderait, si on n’avait rien à faire...
- T’as raison, en un sens.. l’inaction, mortel!..
- On se plaint mais je suis pas sûr que ce soit bien raisonnable... On ferait comment, autrement?
- C’est vrai qu’on n’est jamais content..

Le monde selon moi:
- Salut, il fait beau , hein?
- ........
- Du coup, je me suis acheté une tenue légère.. C’est bon pour le moral..
- ..........
- T’es pas bavard, aujourd’hui. Des problèmes?
- ..........
- Bien!... T’es mal luné, quoi.....
- ..............
- Ah!.. Salut, Martin.. Fais beau, hein? ......(retour ligne 1 du texte précédent..)

Avec ça, il faut avoir un talent de chien pour faire un couple qui dure........

dimanche 4 octobre 2009

G 20? Combien?

Ça coûte combien un G 20? Tout compris, hein? Des millions? Des milliards? Et en bilan carbone, ça donne quoi, tous ces déplacements? Il paraît qu’on y cause avenir de la planète. Comme démonstration, c’est assez lamentable, non? A quoi ça sert? Nos géants planétaires s’y affrontent, à coups de surenchères, à coups de rodomontades (A l’ONU, le nôtre est monté sur une estrade pour ne pas apparaître trop petit... Minable...), à coups de poings sur la table... Pour quel résultat? Une déclaration dégoulinante de bonnes intentions et à part ça? Je ne parviens pas à croire que tout ce cirque n’a aucune utilité.... Alors? Communication?, manipulation? L’occasion pour eux d’un bon gueuleton? Il y a là-dessous quelque chose.. Mais quoi?

samedi 3 octobre 2009

B B

Aujourd’hui, une bonne blague.... Brigitte Bardot, dans les années soixante, c’était l’image de la France. T’as vu la gueule qu’elle a, la France, aujourd’hui? Une blague à rire jaune. Je ne reconnais pas mon pays, qui a été celui de la tolérance, de l’ouverture, de l’intelligence, de la douceur de vivre. Aujourd’hui, il a bien la sale gueule de cette vieille peau, ses idées, son inculture, sa vulgarité. Qu’est-ce qui nous est arrivé?

vendredi 2 octobre 2009

Insupportable avenir

Tout ce qui repose sur l’Homme comporte une part d’aléatoire. Nous savons être aussi sublimes que nous pouvons être méprisables. Le problème n’est pas essentiellement pour nous l’appréhension de cette problématique. Je pense que nous savons tous que, par nature, nous sommes effectivement le con de tous les cons qui nous entourent. Le problème que tentent de résoudre, avec la dernière énergie, nos sociétés modernes, c’est celui de l’aléatoire. Dans nos esprits cadrés, formatés, rationnels, l’aléatoire n’a aucune place. Tout doit pouvoir se mettre sous forme de tableau, de statistique, de chiffres et de pour cent. Notre peur viscérale de l’inconnu, du supputable, est universellement admise. L’avenir doit nous appartenir. Dans ce contexte, l’Homme devient évidemment l’ennemi. Il n’y a donc aucune surprise dans le fait que nous évoluions, inexorablement, vers la suppression de l’humain dans notre vie quotidienne. Nous avons beau crier sur tous les toits que l’homme doit présider, que c’est son intérêt propre de faire une place primordiale à l’individu, tout, dans les faits, reste, restera, à jamais, tant que nous conserverons cette logique, propice à l’exclusion de l’individu en tant qu’il représente l’imprévisible. Tout est là, de la religion à la politique, aux prévisions, aux accords sur notre futur. Parce que nous sommes absolument incapables d’envisager un avenir ouvert, précarisé, nous n’avons d’autre solution que de réprimer quiconque aurait d’autres idées que celles qui sont couramment admises par la majorité, pétrifiée de peur, qui ne sait résoudre ses propres problèmes d’angoisse devant le futur.

jeudi 1 octobre 2009

Dernier soleil

Il est un matin
Dont je n’aurais pas aimé
Dont je n’aimerais pas
Que la vie me le donne à vivre
Celui où, s’il s’était trouvé,
Si cela se trouve,
On devrait me fusiller
Pour quelque acte de bravoure,
Pour avoir résisté.
Je suis certain que,
le jour apparaissant,
J’oublierais pourquoi
Je dois mourir,
Je ne trouverais aucune raison
A cet acte odieux,
A cette fin programmée,
Mon corps refuserait
Ce que ma raison, peut-être,
Pourrait connaître
Affronter ce désert,
Ce moment hors du temps,
Je ne suis pas assuré
Que j’en aurais été capable
Que je saurais le vivre
Comme le dernier moment de vie.
Et ce matin-là,
Le soleil,
A jamais sans pitié,
Se lèverait quand même.