lundi 30 novembre 2009

Mister Barack, please...

Je suppose que vous connaissez mes “sympathies” pour la cause des Palestiniens... Les guillemets, c’est pour notifier que mon engagement a des limites. Par exemple, l’antisémitisme de certains pro-Palestiniens. Je me suis exprimé sur ce sujet dans un livre (C’est ici: http://www.petitpave.fr/editeur-petit-pave-ouvrage-detail.php?livre=229). A mon sens, l’agression israélienne contre les Palestiniens, souvent nommée à tort “conflit”, puisque conflit suppose similarité de moyens, ce qui n’est absolument pas le cas, cette agression, donc, est, en grande partie, responsable du bordel mondial actuel. Plus exactement, c’est notre absence de volonté de régler le problème qui en est la cause. Al Quaïda, Afghanistan, Irak, Inde-Pakistan, Indonésie, tous ces “événements” prennent leur source dans l’indifférence que nous montrons, nous autres, occidentaux, envers le sort des Palestiniens... Barack, cher président des Etats-Unis, si vous avez été mis là où vous êtes, si vous suscitez tant d’espoir, c’est parce que le monde vous a jugé apte à régler ce problème... Je vous en conjure... Même s’il peut sembler qu’il est presque trop tard, un brin de courage...

dimanche 29 novembre 2009

Et moi?!!...

Pendant la crise, la guerre continue.. à Tarnac... Les réfractaires ont intérêt à bien se tenir.... La flicaille peut débarquer à tout moment, tout casser, menacer des enfants d’une arme, pour “cueillir” de mauvais citoyens responsables de massacres abominables, comme, par exemple, empêcher la circulation d’un TGV.... Je suis triste.. Je fais tout ce que je peux, insultes gratuites, mises en cause illégales, tout, et ils viennent même pas me chercher... Je suis dans la peau d’Agécanonichou... Je veux me battre, je veux me battre!!!...

samedi 28 novembre 2009

Souvenir en absinthe

Il y avait la cuiller,
sortie du grenier,
il y avait le sucre,
notre envie frivole
de retrouver le goût
du breuvage venimeux,
d’y revoir
et Verlaine et Rimbaud
et Van Gogh et Lautrec
de sombrer dans l’éther
artificiel,
de cotoyer leur génie,
de voir leurs démons,
mais nous n’avons trouvé
la salutaire bouteille
et de vert il n’y eut
que celui de tes yeux.

vendredi 27 novembre 2009

Identité nationale....

Lors d’un voyage au Portugal, en 1999, je fus surpris de trouver, aux rayons fruits et légumes des supermarchés, des gants individuels jetables que les gens utilisaient de manière tout à fait naturelle, pour se servir, évitant ainsi toute éventuelle contamination par échange de contact. Au Portugal!.. en 1999... J’adore les Portugais, je n’ai jamais rien eu contre eux, mais je pense qu’on peut affirmer que, pour des bons Français, bien blancs, bien gras, bien de chez nous, le Portugal, il y a dix ans, c’était encore un pays du tiers monde, non?.... Et bien ils avaient résolu, eux, un problème qui, chez nous, en 2009, ne l’est toujours pas. Surtout en ces temps de virus A.... Et les hypermarchés, là-bas, c’est Carrefour, Lidl, Leclerc, hein.. Les mêmes.. Pourquoi on est encore si sales? Et pourquoi on se croit aussi forts?... Vive la France et les pommes de terre frites!!!...

jeudi 26 novembre 2009

Volutes

Je fume,
tu en grilles une,
il ou elle clope,
nous nous droguons,
vous consommez de l’herbe à Nicot,
elles ou ils pétunent...

Et alors?.....

mercredi 25 novembre 2009

Croyons...

La nouvelle pub radio de CNP-assurances est ainsi libellée: “pour vous permettre de croire, CNP-assurances met tout en oeuvre..” .. Normalement, si vos oreilles sont ouvertes, vous entendez ce qu’on attend de vous.. Croire... Croire en quoi? Croire... Ce que vous voudrez... Pourtant, croire est contraire à la raison. Raison qui, pourtant, est sollicitée par l’assureur, puisqu’il vous propose de vous garantir contre les risques de l’existence. A moins que ces risques soient totalement fictifs et phantasmés, que, justement, l’usage de la raison aboutisse à ne pas s’assurer. Il est important, pour lui, finalement, que vous croyiez. C’est vendeur. Alors, pour la croissance, s’il vous plaît, continuez de croire...

mardi 24 novembre 2009

BEAU

Il n’y a pas de distinction en art, dites donc... De nombreux philosophes nous ont expliqué que la logique ne peut s’appliquer en matière esthétique, certes, mais ce n’est pas pour autant qu’on échappe à la classification beau/laid. Un classement non logique, donc, qu’on pourrait croire personnel, individuel, puisque ne dépendant que de critères subjectifs. Pourtant, un certain trouble naît dès que l’on s’adresse à un groupe humain pour lui demander de classer en beau/laid. Trouble qui vient du fait que, peu ou prou, à quelques exceptions près, nous avons globalement les mêmes goûts. Le beau existe. Les philosophes, encore eux, se sont tous plus ou moins cassés les dents sur la définition de ce que serait ce “beau”. Il existe, c’est un fait, mais qu’est-ce que c’est? Et ne pouvoir le définir ne l’abolit pas. Qu’il varie, c’est certain, au travers des âges, en fonction de la localisation, certes, mais, néanmoins, il existe un “beau” que nous partageons tous, qui fait que certains “objets” nous apparaissent comme universellement beaux. Devant une oeuvre, quelle qu’elle soit, nous nous retrouvons donc démunis. Est-ce beau? La dernière chose à faire est de demander leur avis aux autres. Car, dans ce cas, on prend le risque de définr un “beau” officiel, parfois très éloigné du “beau”. On peut aussi tenter le j’aime/j’aime pas. Ce qui peut passer pour une tentative de ne pas répondre, de s’abstraire du débat. Car j’aime/j’aime pas n’empêche en rien l’objet contemplé d’être soit beau soit laid. On peut aimer le laid. Il n’empêche que c’en est. La seule solution qui nous est offerte, c’est évidemment de nous prononcer. Au risque de l’erreur. Mais également au risque de trouver beau un objet qui sera effectivement reconnu comme beau. C’est le cumul des ressentis qui en décide. Mais la décision ne se peut que si chacun d’entre nous se prononce. Le beau se dégage de l’ensemble mais ne prééxiste pas au choix. Il est donc absolument faux qu’il n’y ait pas de classification en matière d’art. Elle nous est propre mais une catégorisation se dégage de l’ensemble de ces avis individuels, qui nous échappe totalement, et qui définit bel et bien un “beau”.


PS:
Je ne suis pas atteint de sénilité précoce.. si je republie ce texte c'est que l'un de mes contradicteurs ne parvient pas, probablement à cause d'un "bug", à poster son commentaire.. et que, par un masochisme maladif, donc, je me charge de le poster moi-même...

le voici:

Ce texte de Pascal fait suite, d’une certaine manière, à un entretien paru dernièrement sur le blog du Magazine des livres (http://www.magazinedeslivres.com/page7/page35/page35.html) entre Marc Villemain et Bartleby, entretien qui avait généré un long débat sur le blog du Grognard (http://legrognard.hautetfort.com/archive/2009/11/13/litterature-et-internet.html). Il importait que je reprécise ce contexte qui va aussi éclairer le commentaire que je vais développer ci-dessous.

Lorsque j’avais essayé d’expliquer, sur le blog du Grognard que l’essentiel, pour moi, n’était pas de savoir si les livres que je lisais étaient meilleurs ou moins bons que ceux de mon voisin, j’ai vu s’élever des réactions outrées et virulentes aussi surprenantes que troublantes. Sur quel bouton avais-je appuyé pour déclencher chez mes interlocuteurs ce refus absolu de discuter leur point de vue ?

Le texte que Pascal propose ici m’apporte finalement l’éclairage qui me manquait : je croyais être dans un débat d’idées et je me trouvais en réalité sur un terrain d’opposition entre « croyants » et « athées ». Terrain sur lequel j’avais d’autant moins imaginé me retrouver que mes interlocuteurs affichaient généralement par ailleurs clairement leur athéisme… en matière de religion !

Mais le texte de Pascal est clair finalement. Qu’est-ce que le « Beau » : c’est quelque chose que l’on « sait », que l'on « sent », mais que l’on ne peut pas expliquer. C’est universel et les hommes le portent dans leurs cœurs. Le « Beau », c’est ce « trouble » qui fait que les hommes se retrouvent autour d’un goût commun… Bon… Vous remplacez « Beau » par « Dieu » et ça marche aussi bien. Sauf que ce type d’explication qui fait pouffer (ou fulminer) Pascal l’athée lorsqu’on lui parle de Dieu, lui convient très bien en matière d’art... Bon, ainsi soit-il... Il n’y a que la foi qui sauve dit-on, et s’il est d’accord pour se contenter de cela, grand bien lui fasse. Il trouvera de toute façon sur son chemin nombre d’autres fidèles avec lesquels il pourra communier en paix... Moi, je reste athée... et pas seulement en matière de religions.

Je ne m’étendrai donc pas sur les autres contradictions du texte de Pascal puisque nous ne sommes de toute manière pas dans le domaine de la logique mais dans celui de la foi qui, tout le monde le sait, peut déplacer des montagnes en cas de besoin. Notons juste le jeu amusant avec le principe démocratique : d’un côté on défend que nous avons tous fondamentalement les mêmes goûts et que le « Beau », d’une certaine manière, se dégage forcément de l’ensemble des avis individuels, mais quand la majorité de ces avis individuels choisit de trouver « Beau » Gavalda ou Delerm et de laisser croupir dans l’ombre tel ou tel livre de qualité « supérieure », d’un seul coup la belle harmonie mystique ne fonctionne plus... Curieux.

Même contradiction en ce qui concerne la notion de valeur. Les croyants de l’art « savent » qu’il y a de bons livres et de mauvais livres. Ils donnent même quelques noms pour étayer leurs propos, mais quand on leur demande d’être logiques et de proposer un classement exhaustif, ils se récrient : c’est impossible : un tel classement n’est pas faisable (sous-entendu : seul le Dieu « Beauté » pourrait le faire ?) Car soit chaque livre a une valeur propre et universellement admise et, comme tout ce qui a une valeur ils doivent pouvoir être classés de la valeur la plus haute à la plus basse (ou inversement), soit ils n'ont pas de « valeur » absolue et supérieure et on cesse de laisser planer cette idée qu'il y a « en soi » des livres supérieurs aux autres.

Tous ce débat (du Magazine des livres à ce blog ce passant par celui du Grognard) n’aura néanmoins pas été inutile pour moi et j’en sors conforté dans l’idée que l’athéisme que beaucoup revendiquent aujourd’hui n’est trop souvent qu’un moyen de masquer ses propres croyances.

Allez en paix, mes frères !

Stéphane (le vrai Stéphane...)


Et ma réponse, qui, elle, ne peut être publiée en commentaire parce qu’elle excède 4096 caractères.. Pourquoi 4096?...

Voilà un texte qui demande, pour le moins, de l'ordre et du temps... tant le galimatias est épais... De la longueur, aussi, probablement, et je m'en excuse...

On retrouve ici une figure rhétorique chère à Stéphane.. Je dis bien rhétorique et non dialectique... La différence? Et bien elle est extrêmement simple. En dialectique, tous les arguments sont audibles.. en rhétorique, un point de vue prévaut, que l'on pourrait nommer "vérité" et qui, bien entendu, n'est jamais défendu par l'auteur mais sous-jacent à ses propos, à sa réflexion... JE connais la "vérité" et, les autres, non... Cette figure, ici utilisée, est de porter à son extrême le moindre argument et d'aller chercher entre les lignes ce qui ne s'y trouve pas. Toujours pousser à l'absolu ( quelle image peut bien ressembler à celle de l'absolu?..) ... les arguments adverses. Par exemple, vous assener que, choisir entre bon livre et mauvais livre est la racine de tous les fascismes... Mais si, réfléchissez.. Choisir, c'est ségréguer.. Si un livre vous paraît bon, c'est qu'en vous existe le germe qui vous conduira à distinguer, tout à fait pareillement, entre les Hommes "bons " et les Hommes "mauvais".. m'enfin!... (interjection lagaffienne qui me paraît tout à fait à niveau..)...

De même, sommer ses interlocuteurs de définir clairement les bases de leur jugement.... Si le "bon" ou le "beau" existent, alors, j'en veux la définition exacte.... Ce qui pour,le coup, tu as raison, pourrait aboutir à une discrimination crimilnelle.. Mais justement, nous nous refusons à répondre à cette quête qui t'est propre... On ne peut définir le "beau"... En quoi la définition du "beau" t'est-elle nécessaire? T'es-tu seulement demandé au nom de quoi tu tenais à en connaître une? Quelle est la nature exacte de ce saut qualitatif que tu opères entre tout et le supposé "beau"? Que mets-tu exactement, toi-même, derrière cette distinction que tu poses toi-même.. Et personne d'autre que toi... En quoi le "beau" te dérange-t-il? N'y a-t-il pas de miroirs dans ton univers?

Mon niveau n'est pas celui-là... J'en suis fort mari si cela déplaît.. J'en ferais appel à Aragon et une toute petite phrase du poème "les poètes", qui, je le sais, isolée de son contexte, ne signifie pas du tout ce que Aragon avait manifestement voulu en faire... "L'Homme crie où son fer le ronge..."... Depuis un long moment, maintenant, j'ai compris que les gens, moi, sûrement, puisque j'en suis un, de gen, vous envoient toujours à la figure les problèmes qu'ils se posent à eux-mêmes.... De quoi je conclus, bien sûr à l'emporte-pièce, que Stéphane, qui m'envoie à la face mon athéisme sélectif, me semble lui-même assez tripoté par la question divine... Une question dérivée, à la "Camus"...Il n'est pas séant, pour un "intellectuel", d'en référer à dieu. Il faut absolument une figure alternative. Que l'on pourrait chercher, par exemple, dans les textes anciens.... Pas la bible, évidemment, ce serait trop visible... Il faut du "révolté", du "tragique", du "révolutionnaire"... On pourrait mettre tout ça dans un coffret, par exemple....
Evidemment, titrer un texte "BEAU", après un débat qui se situait primairement ailleurs sur la toile, et attirer Stéphane dans mes filets, c'était facile.... On pourrait peut-être ajouter Machiavel au "coffret"...


Là où tu l'as positivement dans l'oignon, mon garçon, c'est que, quoi que tu en penses, d'un bout à l'autre de la terre, Stéphane, pas Stéphane, Pascal, pas Pascal, rhétorique ou dialectique, Nietzsche ou pas, un coucher de soleil sur la mer, c'est beau, un filet de sueur entre les seins d'une femme, c'est beau, une peinture japonnaise, Malraux, pas Malraux, dieu, pas dieu, c'est beau....

"Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit, si vous aviez eu un peu de lettres et d'esprit, mais , d'esprit , oh!.., le plus lamentable des êtres, vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres, vous n'avez que les quatre qui forment le mot "beau"..." C'est d'Edmond Rostand in " Cyrano de Bergerac", qui, je te le signale, était un athée historique....

PP

Isidore

Le 24/11/1870, mourait Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, à l’âge de 24 ans. C’est court. C’est également très surprenant de la part d’un si jeune homme d’avoir écrit les chants de Maldoror. Je ne m’aventurerai pas à qualifier ce livre autrement que par le mot “génial”. Son influence fut, en tous cas, immense. André Breton, par exemple, en disait: «C'est au comte de Lautréamont qu'incombe peut-être la plus grande part de l'état de choses poétique actuel : entendez la révolution surréaliste!…». Lautréamont, quant à lui, tout à fait conscient de son talent, en disait: «Moi, je fais servir mon génie à peindre les délices de la cruauté». Si vous n’avez pas lu ça, vous êtes de fichus veinards... Vous allez pouvoir le découvrir.

lundi 23 novembre 2009

.. et dangereuse.. bis

La violence faite aux femmes est un sujet essentiel. Toutes sortes de violence. Au hasard du web, je suis tombé sur ça:

http://femmebaillonnee.blogspot.com/

Je vous conseille un coup d’oeil...

Profonde et dangereuse.

L’écologie profonde, vous connaissez? C’est un mot euphémique pour désigner un totalitarisme. Celui de la nature, que nous autres, les humains, serions censés détruire méchamment. Le contraire d’un humanisme, si vous voyez. Pour ceux qui en sont atteints, l’écologie profonde mène toujours à la même conclusion: c’est l’Homme qui est de trop sur Terre. Ou bien, plus modérément, c’est le cas de certains, c’est l’Homme qu’on doit contraindre autoritairement à une conduite compatible avec une nature considérée comme immuable et comme devant perdurer dans son état d’origine à jamais. Le genre d’écologie que pratiquait Hitler, si vous voulez. La pureté. Les écologues profonds sont des gens extrêmement dangereux. Et, en ces temps où ça chauffe, je vous assure qu’on en entend beaucoup bêler. Pourtant, personne ne semble le remarquer.

dimanche 22 novembre 2009

Beau

Il n’y a pas de distinction en art, dites donc... De nombreux philosophes nous ont expliqué que la logique ne peut s’appliquer en matière esthétique, certes, mais ce n’est pas pour autant qu’on échappe à la classification beau/laid. Un classement non logique, donc, qu’on pourrait croire personnel, individuel, puisque ne dépendant que de critères subjectifs. Pourtant, un certain trouble naît dès que l’on s’adresse à un groupe humain pour lui demander de classer en beau/laid. Trouble qui vient du fait que, peu ou prou, à quelques exceptions près, nous avons globalement les mêmes goûts. Le beau existe. Les philosophes, encore eux, se sont tous plus ou moins cassés les dents sur la définition de ce que serait ce “beau”. Il existe, c’est un fait, mais qu’est-ce que c’est? Et ne pouvoir le définir ne l’abolit pas. Qu’il varie, c’est certain, au travers des âges, en fonction de la localisation, certes, mais, néanmoins, il existe un “beau” que nous partageons tous, qui fait que certains “objets” nous apparaissent comme universellement beaux. Devant une oeuvre, quelle qu’elle soit, nous nous retrouvons donc démunis. Est-ce beau? La dernière chose à faire est de demander leur avis aux autres. Car, dans ce cas, on prend le risque de définir un “beau” officiel, parfois très éloigné du “beau”. On peut aussi tenter le j’aime/j’aime pas. Ce qui peut passer pour une tentative de ne pas répondre, de s’abstraire du débat. Car j’aime/j’aime pas n’empêche en rien l’objet contemplé d’être soit beau soit laid. On peut aimer le laid. Il n’empêche que c’en est. La seule solution qui nous est offerte, c’est évidemment de nous prononcer. Au risque de l’erreur. Mais également au risque de trouver beau un objet qui sera effectivement reconnu comme beau. C’est le cumul des ressentis qui en décide. Mais la décision ne se peut que si chacun d’entre nous se prononce. Le beau se dégage de l’ensemble mais ne prééxiste pas au choix. Il est donc absolument faux qu’il n’y ait pas de classification en matière d’art. Elle nous est propre mais une catégorisation se dégage de l’ensemble de ces avis individuels, qui nous échappe totalement, et qui définit bel et bien un “beau”.

samedi 21 novembre 2009

Cancre mais célèbre

Napoléon, maintenant... Charles Napoléon, son descendant direct, fait la tournée des popotes pour nous présenter son livre "Napoléon mon aïeul, cet inconnu" (XO éditions)... En fait, le nabot, on ne le connait pas.. c’est la thèse.. Un mec vachement sympa, en vrai, très “humain”, à qui l’on doit tant de choses... Très moderne, aussi. Bon, un peu illetré, un brin autoritaire sur les bords, caractériel, revanchard, teigneux.... Mais on va pas s‘arrêter à des détails... Une phrase de l’animateur m’a laissé sur le cul, je cite: il faisait des fautes d’orthographe, ça rassure. Le sous entendu, je suppose, c’est que tous les cancres peuvent dormir tranquille: leur nullité crasse ne les empêchera pas de devenir l’un des pires dictateurs que le monde ait connu.

vendredi 20 novembre 2009

Chagrin

Kriss est morte. Kriss Graffiti, elle se faisait appeler. C’était une grande voix de la radio. Kriss était ma copine. On avait partagé beaucoup de choses durant les quarante dernières années. Ne serait-ce, d’abord, que ses origines boulonnaises et les miennes. Corinne Gorse, elle s’appelait. Elle était la fille de Georges Gorse, résistant et gaulliste historique, maire de Boulogne Billancourt jusqu’en 1991. Un personnage très ambigu. Elle, qui était également d’une ambiguïté indéniable, on la connaissait pour son ton très décalé à la radio, notamment sur FIP, dont elle fut l’une des initiatrices, dans les années 70. On pouvait aussi l’entendre, au passage, dans une chanson de Maxime Le Forestier, Coïncidences, en 1983. Depuis, elle animait régulièrement des émissions sur France Inter, une fois sur FR3. On s’est croisé, recroisé, vu, de loin en loin, mais, toujours, on était resté en contact. Je savais son mal. Je savais qu’elle ne s’en sortait pas. La nouvelle de sa mort vient de tomber. C’était une fille extraordinaire. Je l’aimais. Je suis triste.

jeudi 19 novembre 2009

M.A.P.

Sans vouloir absolument réveiller la hargne de certains, et sans, non plus, vouloir absolument m’exposer au risque de me faire qualifier de radoteur, je trouve qu’il est temps de rappeler un vieux truc de l’âge de pierre, un vieux slogan soixante-huitard, peu amène pour la démocratie, mais qui, décidément, s’avère être d’une actualité cuisante: la dictature, c’est: ferme ta gueule! La démocratie c’est: cause toujours!...

mercredi 18 novembre 2009

Animus, anima.

Je n’ai pas tout suivi mais il semble que la considération que nous avons pour les animaux subisse en ce moment une évolution assez remarquable. Pour aller vite, disons que la frontière que nous avons longtemps établie entre l’Homme et le reste du genre animal serait en train de se déliter doucement mais sûrement. Il ne s’agit plus d’anthropomorphisme, d’attribuer aux animaux des pensées qui seraient nôtres, mais bel et bien de démontrer, manifestement assez incontestablement, que nos amis à pattes sont tout autant capables que nous de souffrance, de stress, de sentiments, d’imagination, et même de compassion. Il se pourrait même que certains d’entre eux ressentent la terreur de la mort, voire qu’ils pratiquent des rites mortuaires, pour les plus “évolués”... Bref, la frontière très nette jusqu’ici admise entre eux et nous s’abolit. Son utilité principale était de nous permettre de les considérer comme de la chair à steack.... Il faut bien bouffer. La perspective envisageable à ces théories récentes serait donc que nous cessions un jour ou l’autre de les consommer mais, surtout, de les élever dans cet unique but et dans des conditions de vie déplorables. Nous ne pouvons que nous en réjouir... Mais je ne désespère jamais du genre humain, comme vous savez. Et ce que j’entrevois comme conséquence ultime, ce pourrait bien être, si les animaux finissent par être reconnus comme nos égaux devant la vie, non pas que nous cessions de les consommer mais que nous nous mettions, puisqu’alors toute vie aurait même valeur, à consommer des humains.

mardi 17 novembre 2009

Souvenir en pourpre

Votre visage apoplectique
éclaboussait l’écran.
Le voyant, on imaginait
la robe grenat
de quelque vin de Bordeaux,
le violet subtil d’une sauce
accompagnant une viande
saignante et écarlate.
Votre face cramoisie
donnait surtout à penser
que vous ne verriez plus longtemps
la magie amarante
de la vie.

lundi 16 novembre 2009

Incompétence

Le principe de Peter, vous avez entendu parler? «Tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence». Par exemple, un excellent comptable sera toujours amené, un jour ou l’autre, à se voir proposer le poste de responsable de la compta, pour lequel il n’aura pas forcément de talent et, si cela ne suffit pas, celui de DRH, par exemple, dans lequel il se révélera enfin dans sa nullité la plus complète. Ce qui aura deux types de conséquences: ou bien il fera un carnage dans le recrutement de l’entreprise ou bien il se fera évincer. Et, bien entendu, remplacer par un ancien de la boîte, tout aussi incompétent que lui à ce poste. C’est imparable! La construction hiérarchique de nos sociétés conduit toujours au seuil d’incompétence. Et, donc, on peut en conclure, même si c’est assez schématique, que les responsables de tout poil sont toujours soit dans l’incompétence soit à quelques marches de l’atteindre. Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça...

dimanche 15 novembre 2009

la vie comme elle va..

Catastrophe à Pékin, vingt morts. Carnage aux États-Unis, quinze morts, accident, trois morts, grippe A, trente morts, chiffres annuels des tués sur la route, houlà!..., le sida en Afrique, je vous dis pas, des clandestins naufragés, cinquante disparus, suicide en entreprise, encore un.. Meurtre à Trifoullis.. Atroce... Execution capitale au Texas... et maintenant?.... LE SPORT!.. Marseille, Paris, Bordeaux, vélo, tennis, basket, courses automobiles, youpi... Les chevaux, allez!... La bourse, faut bien, hein!... Et, pour finir, la météo... Ça va mieux après ça, non?.... C’était le bulletin d’info....

samedi 14 novembre 2009

Logique comptable

Tout mettre en chiffres est la préoccupation constante de nos économistes. Par exemple, la pauvreté aurait augmenté de 2,3% en un an en France. Evidemment, parler pour cent est bien plus facile que parler humains. Ce qu’ils n’intègrent pas, les besogneux du chiffre, c’est que, pour les gens, on est pauvre ou pas, chômeur ou pas. C’est du cent pour cent. Pareillement, on a un cancer ou non, cent pour cent, même si, en France, il n’y a que quinze pour cent de la population qui en est atteint. Cette manière de congeler le sous-entendu humain ressenti pour ne parler que nombre, c’est une chose que nos sociétés occidentales partagent avec le stalinisme ou le maoïsme, ces horreurs absolues en politique. Ce que nous leur reprochons, principalement, c’est l’écrasement sans scrupules des humains et leur traitement ravalé à l’état de pions dans la résolution d’un problème ou l’application d’une solution globale. Pas de place pour l’individualité. La logique mathématique actuelle est en tous points semblable aux carnages totalitaires dénoncés par tous les bien pensants de ce côté-ci du monde.

vendredi 13 novembre 2009

Ire

Bon, d’accord, j’ai sale caractère. Je m’enrage facilement et je suis très souvent à prendre avec des pincettes, voire à pas prendre du tout. Ceci dit, on n’a qu’à me laisser. Des gens disent que cette colère latente est la preuve de mon désamour de la vie. Que je ferais pas mal de me calmer et de prendre les choses telles qu’elles viennent. C’est un contresens. C’est justement parce que j’aime la vie que je m’encolère. La colère ne me paraît pas très éloignée d’une certaine conception de la joie de vivre. La colère, c’est en demander plus. Par conséquent, savoir ce qu’on a. Pas demander toujours plus. Plus, simplement. Savoir que, étant donné ce qu’elle est, la vie pourrait être, justement, encore plus belle.... J’entends dire que nous aurions besoin de tas de subterfuges pour recouvrer le sens de la joie d’exister. Qui la marche, qui le yoga, qui la sagesse, qui Nietzche, qui l’écriture. ... Le paradoxe de ces démarches, c’est que, puisqu’elles proposent de retrouver le sens “véritable” de l’existence, c’est bien qu’elles présupposent que nous l’aurions perdu. Et l’indice de cette distance, ne serait-ce pas, justement, l’absence de colère? Ma colère, c’est, pour moi, précisément, l’indice que ma joie de vivre est intacte et vivace.

Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon courroux... coucou (P. Desproges)

jeudi 12 novembre 2009

PS

J'en avais ras le bol de voir ma tronche à chaque fois que je me rendais sur mon site... Je change...

PP

Souvenir en vert

La grève était déserte
Partout y régnait le vert
de l’algue maléfique,
comme venue d’ailleurs,
chevelure martienne
et pourtant si terrestre.
Le journal avait parlé
de la mort du cheval,
intoxiqué,
et je pensais à la jument verte,
à Marcel Aymé,
à sa lucidité froide.
Algue verte,
poison maintenant habituel,
conséquence de nos actes.
Dans le cochon tout est bon.

mercredi 11 novembre 2009

Mauer 3

Le faux mur de légos est tombé le 09/11/2009.... Tous les puissants de la planète ont applaudi. Forcément, ils célébraient la victoire de leur monde sur l’autre... Un autre pas acceptable, il faut reconnaître... Ce qui ne dit rien sur le nôtre... Dans ce mur, deux briques avaient été signées par Nelson Mandela.... Là, l’amalgame me paraît être à son paroxysme.... La participation active de Nelson Mandela ne peut se justifier qu’au nom d’un principe universellement reconnu: la liberté. Sous toutes ses formes, donc. Or, Nelson Mandela ne fut libéré qu’en 1990... Et l'on ne peut oublier le fait que, jusqu’en 91, une immense part des opposants au régime soviétique, aux régimes de l’Est, sont partis s’installer en.. Afrique du Sud... Pourquoi? Parce que, là-bas, leur qualité de “blanc” leur donnait droit à des privilèges, en particulier celui d’opprimer les “noirs”, au nom de l’apartheid.... Nelson Mandela est aujourd’hui un vieil homme dont la mémoire, manifestement, montre quelques lacunes.... Mais je ne suis qu’un vieux réac rouge...

mardi 10 novembre 2009

Mauer 2

Le mur est tombé, donc. Je m’en réjouis, salue la liberté que suppose cet événement pour ceux qu’il a libérés, et ne le regrette pas, contrairement à ce qu’on a pu m’en dire. Mais le pataquès médiatique autour de la victoire du bon côté, le nôtre, aura eu au moins un mérite: les langues se sont déliées. Beaucoup de témoignages ont tourné autour de la religion, du fait qu’avant la chute du mur, elle était très mal vue, voire interdite, de l’autre côté. Et que maintenant qu’il est tombé, on a enfin le droit d’aller jouer la grenouille de bénitier à sa guise à l’Est. Il n’est pas dans mes intentions d’interdire à qui que ce soit de croire. Mais si l’on ajoute à tous ces témoignages le fait que, pour beaucoup, l’artisan principal de la chute fut un certain pape, que beaucoup des nouveaux gouvernements est-européens sont cul et chemise avec l’église, je trouve que l’on peut se poser une question: la liberté, serait-ce, pour une part, le droit de croire en dieu? Belle liberté, en vérité.... Mais je ne suis qu’un vieux réac rouge...

lundi 9 novembre 2009

La fin de l'ethnologue

Claude Levi-Strauss est mort.... Au cas où vous ne l’auriez pas su, la France vient de perdre son plus grand penseur de tous les temps. C’est, du moins, ce qu’en disent tous les commentateurs unanimes. De lui, je retiendrais, sans aucune objectivité, la polémique avec Sartre.. dont l’ensemble des commentateurs, les mêmes, estiment qu’elle lui fut favorable. Deux citations, pourtant, qui, à mon sens, démontrent que l’histoire de la pensée n’a pas encore forcément jugé:

- "Le problème de Dieu ne s’est jamais posé pour moi, même depuis l’enfance. Ce n’est pas le mot qui me fait peur. J’ai le sentiment très profond qu’il ne peut exister un hiatus complet entre la pensée et la vie. Je ne verrais aucun inconvénient à appeler Dieu une sorte de pensée diffuse dont on concevrait qu'elle soit répandue dans tout l’univers et qui se manifesterait à des degrés différents chez les animaux supérieurs et inférieurs, dans les plantes même, jusqu’aux plus modestes. Mais la notion et la représentation d’un Dieu personnel me manquent et me manqueront toujours, sans doute, jusqu’à la mort".

- "Non vraiment la religion ne m’intéresse pas. Et si je devais avoir des préoccupations de ce côté-là, mes sympathies iraient plutôt vers certaines religions extrême-orientales".

Anthropologie ne rime pas obligatoirement avec absence de croyances.... Vous me direz, pour penser en termes de “paradis perdu”, il faut d’abord croire au paradis....

dimanche 8 novembre 2009

Hausse..

A ma droite, l’alerte unanime pour la planète en danger, les films, les mesurettes gouvernementales, le discours politicien de plus en plus verdoyant, les injonctions à changer nos comportement, les exhortations à enfin penser à l’avenir, les menaces et amendes diverses pour les vilains garnements qui n’auraient toujours pas compris qu’on va “dans le mur” (j’adore dans le mur.. quel mur?) et à ma gauche, la hausse de 20% des ventes des automobiles en octobre 2009 par rapport à 2008. Une très bonne nouvelle qui colle un sourire béat à tout le monde, économistes, politiques, et nous, évidemment, hé!.., on s’est payé une auto neuve !!!!... ( Vous, hein!..moi, pas!.. pas les moyens!!!)... La foire aux tartuffes continue!... Comme je l’ai déjà prédit, eh oui, je me lance parfois, moi-même, dans la prédiction, et tant mieux si je me trompe, le réchauffement climatique, on l’aura.... en plein.

samedi 7 novembre 2009

Le mur...

Le mur va tomber le 9... Vous êtes prêts? Il serait temps. C’était il y a vingt ans.... Un bien, un mal? Vingt ans après, je trouve que ça n’est même plus la question. L’intérêt, c’est ce qui s’en dit aujourd’hui. Les réacs se réjouissent outrancièrement de la fin d’un monde, sur le ton: on vous l’avait bien dit!.. Les nostals, réacs d’en face, font valoir que la vie à l’Est n’est pas bien plus marrante aujourd’hui qu’hier, parlent d’autres murs qui sont encore bien debout, les médias se font une fête inouïe de cet événement HISTO(Té?)rique, on reparle de Staline, du vilain pas beau communisme, quelques rares rendent hommage à Gorby, celui par qui c’est arrivé, celui qui devrait être porté au nues, si l’on y pense, qui a voulu ça, n’a pas envoyé les troupes, s’est comporté en Grand de ce monde, et qu’on oublie... Et puis il y a la réclame, le commerce autour de l’événement, les films, les souvenirs... La croissance par l’événement historique... La planète tourne, quoi... Bref, vingt ans après, je ne sais pas si le mur est tombé, ce que ça a vraiment changé. Ce que je sais, c’est que, dans les têtes, il n’a pas l’air vraiment par terre.

vendredi 6 novembre 2009

A jamais en dehors...

Je n’aurai jamais le Concourt. Les cimetières sont pleins de gens qui n’ont pas eu le Goncourt. Un peu moins pleins de ceux qui écrivaient et ne l’ont cependant pas eu. La liste même des lauréats de ce prix attribué tous les ans depuis 1903 (sauf en 1914) est pleine d’illustres inconnus. Si je suis triste à l’idée de ne jamais l’avoir? Les prix littéraires, vous remarquerez, c’est comme beaucoup de choses. Il n’y a que quand on ne les a pas qu’on les dénigre. Sauf quelques rares irréductibles. Pour l’avoir, de toute façon, faudrait déjà être édité chez Galligrasseuil.. Rien que ça, déjà, pas un pélot de chance... J’sais pas quoi dire. Faudrait être né? Avoir du talent? Un joli minois? J’sais pas. De la chance, peut-être. Restons vague. Enfin, je l’aurai pas, quoi. Si je suis triste? Pour une seule chose. Ça doit pas être si mal de vivre bien de son art. Rien qu’une fois...

jeudi 5 novembre 2009

G.P.L.

Je circule chaque jour dans une auto alimentée au G.P.L.. Pour ma planète et les poumons de mes contemporains, c’est mieux. Les miens également. Certains disent que le seul avantage du G.P.L., c’est qu’il permet de circuler moins cher, ce qui n’est pas faux. Le moins cher des carburants. Dans ces conditions, difficile de vous faire croire que je le fais pour l’intérêt général. Je dois bien être aussi radin que d’autres. Pourtant, vous n’avez pas idée de la dose d’emmerdements que suppose ce choix. Pas de G.P.L. partout, temps de remplissage astronomique, ennuis mécaniques fréquents, pas de roue de secours (il ne fait pas bon crever!..), bref, un tas de désavantages qui ne m’ôtent pas pour autant le sourire. Finalement, le meilleur argument en faveur de ma générosité, ce qui fait que je ne peux pas entièrement faire cela pour moi seul, c’est bien que c’est tellement emmerdant qu’aucun faux-semblant ne résisterait aux inconvénients de ce choix.....

mercredi 4 novembre 2009

Si j'aurais cru...

J’entends souvent dire une phrase pour moi absconse et paradoxale: je ne crois pas en dieu mais j’aurais aimé croire, avoir ce recours. C’est croire, ça, non? Je me trompe? Croire que si on croyait.... Accorder à la croyance une vertu. C’est pour le moins montrer quelque complaisance envers la croyance. La poser comme une chose, au fond, inaccessible. C’est s’inscrire dans le domaine de la raison et néanmoins prendre le parti de dire que la raison a ses limites. Que ces limites, c’est l’impossibilité de croire. Pourtant, croire n’est pas être libre. Pas plus que cela n’est raisonnable. Paradoxale et absconse.

mardi 3 novembre 2009

Souvenir en jaune

Dans les champs,
c’étaient les tournesols,
jaune orangé,
et, dans mon esprit,
l’oreille coupée,
omniprésente,
Auvers, hara kiri,
le mal de vivre,
l’homme maudit,
l’alcool, vin jaune,
et, bien au dessus de ma tête,
le disque mordoré,
le témoin éternel
de nos fragilités,
pauvres poussières,
grains de safran.

lundi 2 novembre 2009

Fais pas ci, fais pas ça....

Tu devrais pas fumer. Attache ta ceinture. Mange pas si gras. Tu roules trop vite. Tu bois trop. Rase-toi!... Tu ingurgites trop de viande. Tu fais tout trop vite. Ton compte en banque!.. T’as pas appelé tes parents. Tes cheveux sont trop longs. Tu te couches trop tard. Tu t’es lavé les mains?... Tu gueules trop. Mange des légumes. Cinq par jour. Tu travailles trop. T’as fait quoi aujourd’hui, encore? T’en as pas marre de rester là à rien foutre? Attache ta ceinture. Ça pue dans ton bureau. C’est pas ça qui va nous rapporter de quoi manger. Vous z’en faites pas les gars, vous z’en faites pas les gars, moi aussi on m’a dit ça....

dimanche 1 novembre 2009

Chirac en prison!....

Chirac, en prison, Chirac, en prison!.... Je ne sais pas s’il faut se réjouir ou pleurer. On l’a eu, d’accord. Avec tant de retard que, encore une fois, nous allons devoir affronter l’image forcément émouvante d’un vieillard impotent à qui l’on demande des comptes. La même image que celle de son cher ami Papon. La France va immanquablement se mobiliser derrière son ancien président chéri. Si on demande des comptes aux vieux, évidemment, on se voit tous immédiatement derrière la barre. Ce n’est pas qu’il soit innocent. C’est qu’on a tous la conscience jaune au coin de l’oeil. Mais ce qui ne porte pas à rire, c’est que l’opinion dit déjà qu’il n’était pas si mal, que, comparé à l’actuel, quand même, il était moins pire. On fera quoi avec notre prince des nabots après ses mandats si on fout celui-là derrière des barreaux? Le croc de boucher? Je vous rassure, Chirac va s’en tirer sans bobo.