mercredi 2 septembre 2009
paléocontemplation
Cette année, beaucoup de libellules volettent dans le jardin. C’est un spectacle réjouissant. Ces petites bêtes graciles, leurs ailes diaphanes, leur vol aléatoire, leurs yeux multicolores, tout en elles est plaisir pour le regard. Il paraît que leur existence est menacée. Comme beaucoup d’autres. C’est pourquoi je me suis particulièrement réjoui, cet été, de les voir peupler mon bout de nature. Elles sont sur Terre depuis environ trois cents millions d’années. Contre à peine un pour nous..... Trois cents millions d’années d’évolution qui virevoltent autour de vous dans le soleil, se posent, vous regardent de toutes leurs facettes..... Parfois, la vie, hein!...
mardi 1 septembre 2009
Ça commençait bien....
Il paraît que je suis un bon amant. Ce n’est évidemment pas moi qui le dis. Mais qu’est-ce qu’un bon amant? Je reste parfaitement circonspect devant cette question. Qu’est-ce qu’un bon amant? Peut-être un sur la ligne Casanova: “j’ai la faiblesse de croire que soixante quinze pour cent du plaisir que je reçois vient du plaisir que je donne”. Le pire, dans cette phrase, c’est le mot “faiblesse”. Ça, c’est une réponse littéraire. Vous me direz, hein, de ma part, rien d’étonnant. La vie? Quelle vie? Y’a pas que les livres? Ce que je sais, c’est que j’ai une trouille bleue, maladive, chaque fois que je dois me lancer dans un acte sexuel. Un truc à vous tordre les tripes, à vous foutre la chiasse. Ça, ce serait une réponse plus organique. Scatologique, un brin. La trouille, c’est peut-être ça qui fait les bons amants. A mon âge on pourrait se dire que j’ai passé le temps de faire dans mon froc. Nibe!.... Intact!... Ça se calme un jour ce genre de truc? On est obligé d’en chier, comme ça, jusqu’au bout?
lundi 31 août 2009
Vie de nuit
Nuit. Yeux ouverts. Grand ouverts. Se lever? Quelque chose à faire encore? Un travail, une page? Sûrement. Mais cette nuit, non. Profiter. Yeux ouverts. Sans un geste, s’ouvrir. Les bruits, les pensées, laisser venir. Prendre. Insomnie? Non. Besoin. Nécessité d’être là, rien qu’être là, au monde, en vie. Dormir? Pas le temps. Plus tard. Yeux ouverts. Emplir ses poumons. Petit filet d’air. Lentement. Respirer tant qu’il en est encore temps.
dimanche 30 août 2009
Des tocs et des manies
D’abord, il est parti faire la vaisselle. Une très longue vaisselle. Ensuite, revenu, il a entrepris de l’essuyer. Un essuyage extrêmement minutieux et répétitif. Après quoi, ayant rangé les ustensiles, il s’est attelé au nettoyage de la table. Une fois, deux, trois, la moindre tache, et encore, comme s’il en restait toujours une. Là, il a pris une lingette et puis s’est méticuleusement lavé les mains, chaque doigt, l’un après l’autre et puis a recommencé. Après ça, un long quart d’heure, il s’est mis en tête de balayer le tapis de sol de la tente avec une balayette. Aucune chance, dans un camping sableux, d’avoir un tapis de sol immaculé. Il a recommencé. Encore et encore. Pour finir, il a repris une lingette et a recommencé le petit ballet des doigts, l’un après l’autre, encore, encore, et encore. Toc. Jusqu’à cet instant je n’avais jamais entendu parler d’un homme atteint de ce trouble. Erreur. Pas vraiment un toc irrépressible mais un toc. Pas de doute. Pendant ce temps-là, une autre voisine a ouvert sa voiture avec sa télécommande. Clac!.. A pris une chose dans le coffre. A refermé l’auto. Clac.... Est revenue dix minutes plus tard. A de nouveau ouvert. Clac!.. A reposé l’objet, en a pris un autre. A refermé le coffre. A refait claquer les fermetures automatiques. Clac!.... est revenue sept minutes plus tard, a rouvert l’auto.. Clac!.. A reposé l’objet. En a pris un autre. A refermé. Clac!... Et ainsi de suite, au moins dix fois... Ouvrir, fermer à clé, ouvrir, fermer à clé... Qui est normal?
samedi 29 août 2009
Taureau
Il n’y a rien à faire, on se fait toujours avoir au coup du chiffon rouge. On fonce. Pour ne pas y aller, il faudrait être d’un autre bois. On se soigne, pourtant. On a quand même tendance à foncer de moins en moins. Mais on a de beaux restes. J’en connais à qui on ne la fait pas. Souvent, après-coup, ils vous disent simplement: pourquoi tu y es encore allé? Facile. Pas facile, par contre, de planter une corne au premier passage, dans une cuisse, un bas-ventre, un mollet. La plupart du temps, on rate le pantin. Aux arènes, l’arlequin redonne une chance à la bête. Courageux, faut reconnaître. Bon, d’accord, il a très faim et c’est ça ou la rue, mais quand même. Dans la vie, le clown qui vous provoque ne vous laisse que rarement deux chances. Et si vous le ratez, qui a l’air ballot? Et l’autre, généralement modeste, fanfaronne. Il faudrait parvenir à ne pas y accorder trop d’importance. En général, on n’est pas aidé. A peine le coup porté, on voit dans la foule un tas de petits clowns qui se disent qu’il n’est pas si difficile de vous ridiculiser.
vendredi 28 août 2009
En rang les nouveaux!
La rentrée, c’est une échéance. Qu’on le veuille ou non, on se retrouve quand même à rassembler son énergie, à faire le point, à chercher le courage et les motivations pour repartir. Et, inévitablement, tombe la question du “à quoi ça sert tout ça?” Et si on laissait tout tomber, qu’on allait cueillir des fleurs, se baguenauder nez au vent? Si on ne repartait pas, tiens!.. Tout jeter aux orties et... vivre.... Tant pis pour l’oeuvre, m’en fout l’avenir. D’ailleurs, je n’ai pas d’avenir. Vous voyez, des idées bien joyeuses. Et puis, une fois encore, on retrouve le souffle, le désir, la joie de mettre des mots partout, d’en couvrir tous les supports, de les jeter à la face de gens qui n’en ont pas grand chose à faire. On se projette de nouveau au delà du lendemain matin. A quoi ça sert? Toujours à rien. Mais on décide de ne plus se poser la question jusqu’à l’an prochain...
jeudi 27 août 2009
De l'expression "Rendre son tablier"
Je viens d’entendre sur France Inter une entrevue avec François Bégaudeau à propos de son livre «Vers la douceur» (éditions Verticales). Je sais, j’écoute trop la radio. D’un autre côté, si je l’écoute pas, hein!..., où je vais trouver la matière à des courts journaliers?..... Ça commençait bien. Le Bégaudeau a entammé par une allusion au «surhomme» de Nietzsche. J’ai évidemment tendu l’oreille. Manque de bol, juste quelques minutes plus tard, le voilà qui nous parle de mur et qui explique que certains humains voient le mur et d’autres pas et que, les malins, c’est ceux qui font tout pour l’éviter. Là, j’avoue, je rends mon tablier. Si vous m’avez lu, vous savez que, pour moi, le mur.... J’ai jamais vu de mur, dans ce sens-là, dans ma vie. Tout passe sans heurts, sans choc... Pof... Franchi, le soi-disant mur. A part le mur, au sens symbolique, je me suis demandé: qu’est-ce qu’un humain peut bien voir comme mur? Bon, on fait court: la mort. D’accord? Le surhomme, au sens nietzschéen, pour moi, c’est celui qui voit arriver le tragique, la mort, mais qui peut quand même vivre..... Pas l’éviter.... On peut pas l’éviter... J’ai pas dû comprendre Bégaudeau.... Encore un!.. J’ai l’habitude.... Dans la même émission, Jacques Higelin a débarqué avec sa petite phrase à lui: «on devrait pas perdre le contact avec l’enfant qui est en nous».... Là, je rends vraiment mon tablier......
mercredi 26 août 2009
Du pareil au même
On n’est pas très beau
on n’est pas très malin,
des fois bien pire que ça,
on ne sait rien de l’avenir,
si ce n’est la toute fin
qui nous tord si fort les tripes,
on est perdu,
souvent minable,
on s’est coupé les ailes,
on ne rêve plus,
petite vie, petit train train,
et, pourtant,
on ne cesse de se reproduire.
On doit bien s’aimer un peu.
on n’est pas très malin,
des fois bien pire que ça,
on ne sait rien de l’avenir,
si ce n’est la toute fin
qui nous tord si fort les tripes,
on est perdu,
souvent minable,
on s’est coupé les ailes,
on ne rêve plus,
petite vie, petit train train,
et, pourtant,
on ne cesse de se reproduire.
On doit bien s’aimer un peu.
mardi 25 août 2009
Bachelot tue
C’est un peu infantile mais je me suis fait un petit plaisir. Après moult bricolages, j’ai réussi à remplacer l’étiquette “Fumer Tue” trônant sur mon paquet de tabac par une autre, de ma fabrication, où j’ai inscrit: “Bachelot Tue”. Avec la réforme de la santé dont elle est chargée, je suis certain que mon avertissement va s’avérer. On va mourir en France, en 2009 et après, faute de soin, faute de place, faute de personnel, faute de crédits. Mais vous êtes sûrement rassurés de savoir que vous n’aurez pas la grippe A. Je crois que quelqu’un devrait se lancer dans le macabre compte des décès que nous devrons à la chère Roselyne. Ce décompte devrait rapidement être édifiant. Mais si vous mourez, c’est bien entendu parce que vous fumez.
lundi 24 août 2009
E dans l'eau
O, œil dans l’eau
S carbille
P cadille
C cédille
Ça change tout
t’es partie
foutu l’camp
par le train
c’est fini
il pleuvait
dans tes yeux.
S carbille
P cadille
C cédille
Ça change tout
t’es partie
foutu l’camp
par le train
c’est fini
il pleuvait
dans tes yeux.
dimanche 23 août 2009
Petit personnel
Le lobby des restaurateurs a gagné sa réduction de la TVA à 5,5. Avec des arguments qui frôlent le nauséabond, ce qui ne me donne guère l’envie de me rendre dans leurs établissements. Nous aurons au moins appris, qu’en sus du monde paysan de la FNSEA, des fabricants d’automobiles, des pétroliers, des nucléaristes, les restaurateurs sont au nombre de ceux dont le poids politique modifie parfois les orientations gouvernementales. Depuis, vous l’aurez remarqué, nous déchantons. Cette baisse censée se répercuter sur les prix n’a eu que peu d’effets. Le pire est pour le personnel. On nous avait promis des hausses de salaires, des embauches, des réductions de temps de travail. Rien de tout ça. Le discours patronal reste que ce métier est un métier dur, qu’il demande beaucoup, que si l’on veut y réussir, on doit se “remuer” et faire preuve d’un courage exceptionnel. La question que je me pose est: qu’allons-nous chercher, exactement, au restaurant? Pourquoi allons-nous dîner, parfois très ordinairement, dans ces établissements? Et ma réponse: du petit personnel. Les bourgeois, au sens primaire de ce mot, n’ont plus de petit personnel. D’ailleurs, il n’y a plus de petit personnel, vous savez bien. L’un des seuls lieux où l’on en trouve encore, c’est au resto. On lève le petit doigt et hop, oui monsieur? Et pour Monsieur ce sera? Vous avez remarqué le nombre de gens qui gueulent contre le personnel au restaurant. Pas une fois où je n’ai pas vu un client enragé contre le service. Alors, non, le sort des travailleurs de la restauration ne va pas s’améliorer. Ils resteront de semi-esclaves au service du client. C’est constitutif de leur situation. Ils sont là pour ça. Et il n’est rien d’étonnant au fait qu’ils soient payés des clopinettes. On devrait même pas les payer. Il m’a été donné de fréquenter un établissement de formation aux métiers de la restauration. Vous n’avez pas idée de la dose de soumission qu’on y exige des élèves. Savoir faire ET savoir être, on dit. En résumé: oui not’ Monsieur, oui not’ bon maître. Tout le discours actuel autour de l’amélioration des conditions de travail dans les restaurants n’est que pure hypocrisie.
samedi 22 août 2009
Lettre à la femme que je n’ai jamais trouvée.
J’ai remonté mille ans
le cours de l’Alesson,
j’ai griffé mes mains
brûlé mes pieds,
meurtri mon corps,
égratigné ma peau,
pataugé, marché encore,
manqué me noyer,
failli périr dans des sols mouvants,
déchiré mes vêtements
et mon paletot
j’ai starvé to death,
j’ai vu les géants
végétaux et séculaires
que tu m’avais décrits en rêve,
j’ai entendu gémir le monde,
j’ai vu se lever tous les soleils,
j’ai craint la nuit,
Tremblé, grelotté,
et puis marché encore
sans jamais atteindre
la source des eaux
mais, pire que tout,
sans jamais te trouver.
le cours de l’Alesson,
j’ai griffé mes mains
brûlé mes pieds,
meurtri mon corps,
égratigné ma peau,
pataugé, marché encore,
manqué me noyer,
failli périr dans des sols mouvants,
déchiré mes vêtements
et mon paletot
j’ai starvé to death,
j’ai vu les géants
végétaux et séculaires
que tu m’avais décrits en rêve,
j’ai entendu gémir le monde,
j’ai vu se lever tous les soleils,
j’ai craint la nuit,
Tremblé, grelotté,
et puis marché encore
sans jamais atteindre
la source des eaux
mais, pire que tout,
sans jamais te trouver.
vendredi 21 août 2009
Végétal
Les végétariens me font généralement sourire. Ceux, surtout, qui vous expliquent qu’ils ne peuvent manger de la viande à cause de la proximité qu’ils ressentent avec le règne animal. Se rendent-ils compte qu’ils se qualifient eux-mêmes de bestioles? Avec tout le renoncement à l’intelligence que signifie cette confusion? Mais ce qui me fait le plus rire, c’est d’envisager leur tête le jour où on leur apprendra, ce qui pourrait venir, qu’une salade a un système nerveux embryonnaire qui l’autorise à ressentir la douleur ou d’autres émotions. Je me souviens, dans les années 70, de quelques publications très argumentées sur l’évanouissement des plantes, par exemple. Ce jour-là, cesseront-ils d’en consommer, se ravalant, cette fois, à l’état de légumes?
jeudi 20 août 2009
Géants
Pour qui aime parler front contre front avec les géants, certains diraient se gargariser, la montagne, c’est un endroit qui force le respect. Deux, trois mille mètres au dessus de vous, majestueuse, impériale, impassible, immuable. Une force terrible. Encore plus impressionnant l’été, je trouve, à cause de l’absence de neige, qui a tendance à tout aplatir. Là, les titans, ils vous regardent de toute leur hauteur, vous toisent, vous écrasent presque. La montagne, beaucoup de philosophes en ont parlé, en ont fait un symbole de l’élévation de l’esprit, de la solitude inhérente à la hauteur. Devant ça, on comprend vraiment pourquoi.
mercredi 19 août 2009
Rêverie
Un maillot de bain blanc sur une peau chocolatée de soleil, c’est irrésistible. Un deux pièces, en plus, un peu dentelé. On en croquerait. Encore pire si la jeune fille a les formes parfaitement féminines du violoncelle. On en croquerait si la donzelle n’avait pas 16 ans. Seize ans, vous me direz, c’est l’âge de se faire croquer. Par moi, non. Je pourrais objectivement être son grand-père. Il y en a que ça n’arrête pas, on dit. Moi, si. On ne fait pas des choses comme ça. On a tous nos limites, pas vrai? Vous en croqueriez, vous? Moi, décidément, non. Je me contente d’un regard, du rêve d’en croquer quand même un tout petit morceau et puis je me contente d’un plaisir familier: la contemplation.
mardi 18 août 2009
Rentrée
Et bien je suis heureux de vous l’apprendre: il existe en France des endroits où l’on perd totalement le contact avec la toile. Oubliés l’ordinateur et les mails, envolés les soucis, adieu monde virtuel. Et on en revient, dites donc. En pleine forme, tout. Me voici donc de nouveau au clavier.... Je repars... Je ne sais si je parviendrai à tenir la gageure du quotidien... Je vous livre demain le premier nouveau court de rentrée.... Merci à vous d’être là.
vendredi 24 juillet 2009
Qu'on se le dise
Le moraliste, si, si, j’y insiste, un petit côté moraliste, quand même, j’avoue, pardon..., le moraliste, donc, prend des vacances... Incroyable, non? Des vacances.. Fatigué? Ben non, évidemment... Mais loin... Trop loin pour toucher facilement la toile... Si j’ai l’occasion, je vous promets, je mets tout ce que j’aurai accumulé en ligne... Revenez de temps à autre... Dans tous les cas, reprise des “courts” le 15 Août.... Bonnes vacances...
jeudi 23 juillet 2009
Lettre de la femme qui ne m’a jamais trouvé.
J’ai remonté mille ans
le cours de l’Alesson,
j’ai griffé mes mains
brûlé mes pieds,
meurtri mon corps,
égratigné ma peau,
pataugé, marché encore,
déchiré ma robe
et mon paletot
j’ai vu les géants
végétaux et séculaires
que tu m’avais décrits en rêve,
j’ai entendu gémir le monde,
j’ai vu se lever tous les soleils,
j’ai craint la nuit,
Tremblé, grelotté,
et puis marché encore
sans jamais atteindre
la source des eaux
mais, surtout,
sans jamais te rencontrer.
le cours de l’Alesson,
j’ai griffé mes mains
brûlé mes pieds,
meurtri mon corps,
égratigné ma peau,
pataugé, marché encore,
déchiré ma robe
et mon paletot
j’ai vu les géants
végétaux et séculaires
que tu m’avais décrits en rêve,
j’ai entendu gémir le monde,
j’ai vu se lever tous les soleils,
j’ai craint la nuit,
Tremblé, grelotté,
et puis marché encore
sans jamais atteindre
la source des eaux
mais, surtout,
sans jamais te rencontrer.
mercredi 22 juillet 2009
Ra
Voir se lever le soleil, rare. Pour ça, faut s’être couché un peu tôt et se faire choper par un bruit bizarre en pleine nuit. Je ne suis pas insomniaque pour la bonne raison que, dès que j’ouvre un œil après trois heures du matin, je me lève. On a toujours un truc à finir... Là, c’était le cas. Trois heures douze. Et à cinq et demi, la petite lueur à l’orient... Ce matin, il va se lever encore. Il y aura peut-être un matin où il n’arrivera pas. Un truc tout à fait ordinaire, sempiternel, on l’espère, absolument sans originalité. Et pourtant, chaque fois, c’est un spectacle absolument ahurissant. Si je m’écoutais, je me mettrais en lotus jusqu’à ce que le premier rayon vienne éclairer ma peau. Mais non, j’ai un truc à finir.
mardi 21 juillet 2009
Vide
The emptyness you caught. Une phrase d’une chanson de Susheela Raman (What silence said - Music for crocodiles). Quand je l’entends, elle ne quitte plus mon esprit. Un truc du genre obsessionnel, vous voyez? Le vide que vous avez attrapé. La dernière fois, elle m’a ramené aux paroles d’une chanson. En fait, d’un poème d’Aragon mis en musique pas Brassens. Il n’y a pas d’amour heureux, ça dit. “Et quand il croit serrer son bonheur il le broie”. La même notion. On ferme les mains, on referme les bras et, dedans, rien.... Le vide... Emptyness. On n’attrape jamais rien quand on croit tenir ce qu’on cherche. Rien que le vide. On ne court qu’après du vide. Il n’est rien qu’on puisse attraper sauf ........ le vide ou le silence.
lundi 20 juillet 2009
Sinistre... Ne serait-ce pas gauche en latin?
Je suis un type sinistre. Au moment de faire les valises, chacun prévoit ses lectures de l’été. En général un gros pavé ou deux, bien légers, pas prise de tête, du loisir, quoi. Pour lire au soleil, sur la plage, le soir, dans la tiédeur du début de soirée. Bon, moi, la plage... Et le soleil, encore moins. Si je devais emmener un livre à la plage, il faudrait que ce soit un format géant, pour qu’il me protège du père Ra. Je lis pas à la plage. A la plage, quand j’y vais, je contemple. C’est moi, le type en T-Shirt qui fouille tout du regard, c’est moi. Dans ma valise, j’ai mis mes lectures en retard. En suspens, plutôt. J’ai lu ce qui m’intéressait, en sautant des pages, vite fait. Il me reste à les lire vraiment. Pour en finir avec Dieu, de Richard Dawkins, Le réel et son double, de Rosset, un petit Sénèque, à relire, Le crépuscule des idoles, que je vais reparcourir au hasard, L’insurrection qui vient, du Comité Invisible, deux Jules de Gaultier que je n’ai pas entièrement finis, un Palante, et Freud et Nietzsche, de Assoun, un bouquin absolument indispensable. Ma douce a jeté un œil. C’est avec ça que tu comptes te détendre, a-t-elle moué? C’est quoi se détendre, j’ai répondu. Je n’ai rien eu en retour qu’un haussement d’épaules. Sinistre.
dimanche 19 juillet 2009
Annonce
Sur la porte vitrée de la Mairie de ma cité étaient placardées, l'autre jour, en plus des administratives, quatre affichettes tracées à la main, au feutre, d'une écriture égale, sur fond jaune.
La première disait: les enfants de Poitiers sont bien arrivés.
La seconde disait: les enfants de Samoëns sont bien arrivés.
La troisième disait: les enfants de Dinard sont bien arrivés.
La quatrième, elle, était ainsi libéllée: aucun des enfants de la colonie de Royan n'a survécu à l'accident du car.
La première disait: les enfants de Poitiers sont bien arrivés.
La seconde disait: les enfants de Samoëns sont bien arrivés.
La troisième disait: les enfants de Dinard sont bien arrivés.
La quatrième, elle, était ainsi libéllée: aucun des enfants de la colonie de Royan n'a survécu à l'accident du car.
samedi 18 juillet 2009
Promenade
L’important est-ce le but ou bien le chemin? Beaucoup de gens vous diront que réussir sa vie est uniquement avoir bien cheminé. Que peu importe le but. Le but, remarquez, c’est un mot à double sens. Ce qu’on cherche à atteindre, d’une part, mais aussi ce à quoi on arrive, qui pré-existe et vers quoi l’on tend sans toujours vouloir le savoir. La mort, évidemment. Et si la mort est le but de chaque vie, ce n’en est pas le but espéré... Alors, valoriser le chemin, ne serait-ce pas vouloir oublier le but? Une distraction? Des tas de gens vous diront que cheminer rend heureux. Le bonheur, hein? Si l’on considère que le bonheur n’est qu’une chimère, une croyance, une chose qu’on recherche sans jamais pouvoir la trouver, il est compréhensible que ceux qui “croient” au bonheur préfèrent le chemin... Evidemment. Pourrait-on pour autant en conclure que ceux qui nous rebattent les oreilles avec l’importance du chemin sont des chercheurs de bonheur? D’impossibles trouveurs de bonheur? Ou bien qu’il existe d’autres gens qui, en dehors de toute autre tare possible, n’auraient pas celle-ci et ne se figureraient pas qu’ils vont trouver “le” bonheur? Ceux-là ne se seraient-ils pas fixé un autre but volontaire que la mort inéluctable? Marchez, marchez, promenez-vous, surtout, et soyez-en heureux.....
vendredi 17 juillet 2009
Sentimental....
L’amour, l’amour!.... Qui aime-t-on vraiment lorsqu’on aime? L’autre? Soi-même en tant qu’être aimant, valorisé par l’amour qu’il donne? Et lorsque l’amour finit, en général par une guerre, ne peut-on considérer que cette fin n’est que la prise de conscience du fait qu’on n’a jamais aimé? Aime-t-on jamais vraiment? Est-on seulement capable d’aimer? La comédie de l’amour ne serait-elle pas une simple fable qu’on se raconte tant qu’il est possible de se la raconter et qui aboutit inévitablement à un réveil douloureux face à un partenaire qui, lui, souvent, est encore dans l’illusion de l’amour? L’amour, l’amour... Méprise volatile qui s’envole toujours, un jour ou l’autre, en fumée... Un bien beau fantôme....
jeudi 16 juillet 2009
Bzzz....
Qu’y a-t-il de plus con qu’une mouche? Moi, j’ai rien contre les mouches, à priori. Je serais plutôt d’accord pour une coexistence pacifique. Mais rien à faire!... Si vous avez décidé de faire la sieste dans un univers ouvert, vlan, ça ne peut pas louper, une mouche vient se poser sur votre visage. Pas sur votre pull ou votre pantalon, non!.. Sur votre peau, là où elle est le plus sensible, vous voyez? Le nez, les yeux, les lèvres... Et rien à faire.. Même s’il n’y en a qu’une, ça ne peut pas rater, elle va venir vous bzitter dans les oreilles, vous chatouiller les muqueuses. Une seule solution: l’éradication. Et systématique, hein!.. Si vous en oubliez une seule, c’en est fini du repos. Vous croyez qu’elles comprendraient, ces nouilles, qu’en vous fichant rien qu’un moment la paix, elles sauveraient leur peau? Maccache!.. Bernique.. Vous n’avez d’autre choix que de les éliminer toutes, systématiquement, en renonçant, malgré vous, à vos visions d’une cohabitation pacifiée avec le règne animal...
mercredi 15 juillet 2009
Misanthrope
Une chose me turlupine, que, bien sûr, je vais m’empresser de vous faire partager..., à propos du Misanthrope de Molière. Je vous l‘avoue, je n’arrive pas à le trouver antipathique. Pas intégralement, évident, mais, tout de même, une certaine tendresse pour ce type qui refuse le vernis de la vie mondaine. Ce qui me révulse, par contre, c’est l’image qu’on en donne. Un sale type, en gros, plein de rancœur, jaloux, envieux, atrabilaire. C’est Molière qui le dit, atrabilaire. Je ne suis pas certain qu’il faille le prendre pour argent comptant. Plutôt comme un doute, une hésitation, un penchant mal assumé. Ce dont je suis certain, par contre, c’est que la réduction d’Alceste à cette image est totalement erronée. Et pire que tout l’avenir qu’a imaginé Jacques Rampal à la situation dans son “Célimène et le Cardinal”, de 92. Je ne dis pas que la pièce est nulle. Chapeau!... Ecrire une suite à Molière, en vers, total respect. Mais l’idée de fond, le fait d’en faire un cardinal... Pourquoi Alceste doit-il devenir cardinal? Pourquoi pas libre penseur ou anarchiste, révolutionnaire ou philosophe. Il n’en manque pas, des philosophes, qui détestent le genre humain. Pour des raisons pas toujours avouables. Ce qui ne les empêche nullement de participer au progrès de la connaissance de soi... Pourquoi fallait-il que ce fût un cardinal? Pour des raisons morales? Ainsi donc, ainsi donc, on aurait considéré, Rampal aurait pensé, dès 1992, que le seul lieu de la rigueur morale serait l’église? Ce qui aurait préparé la voie au fameux “l’instituteur ne remplacera jamais le prêtre”? Vous voyez, hein, le passé!.. Molière, déjà, au pif, nous prévoit Sarko... Et on voudrait que je sois normal... (J. Brel, Bruxelles...)
Ce que je peux vous dire, c’est que si je n’étais pas le flemmard congénital que je suis, je pourrais me mettre à la rédaction d’une autre version de la suite, bien plus cinglante pour la “chère” Célimène, du genre Julien Coupat et Célimène, en alexandrins, si vous y tenez, histoire de remettre un peu les pendules à l’heure sur la futilité des femmes soi-disant libérées et sur la moralité supposée des gens d’église.
Ce que je peux vous dire, c’est que si je n’étais pas le flemmard congénital que je suis, je pourrais me mettre à la rédaction d’une autre version de la suite, bien plus cinglante pour la “chère” Célimène, du genre Julien Coupat et Célimène, en alexandrins, si vous y tenez, histoire de remettre un peu les pendules à l’heure sur la futilité des femmes soi-disant libérées et sur la moralité supposée des gens d’église.
mardi 14 juillet 2009
Liberté, égalité, fratenité
Hier, c’était pas mon jour. Le matin, je prends mon auto, ce que je ne fais jamais, et crac, contrôle radar:
- Vous avez été contrôlé à 32 km/h au lieu de 30. Quatre points, 150€ d’amende...
Au milieu de la matinée, je vais prendre une bière avec Pierrot au bar du coin. On sort fumer sur le trottoir, nos verres en main, bien obligés, et une fliquesse passe:
- Vous avez une boisson en mains, vous êtes donc au bar.. Il est interdit de fumer dans les bars: 75€ d’amende...
- Mais m’dame..
- Résistance? Rébellion? Outrage?
On a pris nos amendes. Le midi, une collègue, gironde, m’invite à la cafétéria du coin. Je prends une salade. Pas très faim. Et un quart de rouge. La caissière proteste:
- Vous n’avez pas assez à manger pour prendre du vin. Le vin, c’est avec le plat, pas avec les salades.
- Mais, m’dame, je conduis pas avant six heures.. Un quart de rouge...
- Vous la prenez, la salade, ou bien non?
Je l’ai pas prise. Je me suis tapé un casse dalle au bar tout seul. Et j’ai attendu d’avoir fini pour aller fumer. Le soir, en rentrant, je tombe sur une échauffourée entre la BAC et des jeunes du coin. Ils barrent la route. Je descends voir. Et vlan, me voilà couché sur le capot, les bracelets, le car, une petite caresse ou deux à la matraque. La nuit, j’y ai passé. Je suis convoqué au tribunal pour outrage à agent de la force publique. Et j’ai dû ensuite aller chercher ma bagnole à la fourrière. 220€.
Vous avez du mal à croire cette histoire? Vous pensez que je vous fais mon petit “matin brun”? Et bien vous avez tort. Toutes ces anecdotes sont réelles. Je n’ai fait que les réunir sur la tête d’un seul personnage.
Il y a 220 ans aujourd’hui, nos aïeux prenaient la Bastille....
- Vous avez été contrôlé à 32 km/h au lieu de 30. Quatre points, 150€ d’amende...
Au milieu de la matinée, je vais prendre une bière avec Pierrot au bar du coin. On sort fumer sur le trottoir, nos verres en main, bien obligés, et une fliquesse passe:
- Vous avez une boisson en mains, vous êtes donc au bar.. Il est interdit de fumer dans les bars: 75€ d’amende...
- Mais m’dame..
- Résistance? Rébellion? Outrage?
On a pris nos amendes. Le midi, une collègue, gironde, m’invite à la cafétéria du coin. Je prends une salade. Pas très faim. Et un quart de rouge. La caissière proteste:
- Vous n’avez pas assez à manger pour prendre du vin. Le vin, c’est avec le plat, pas avec les salades.
- Mais, m’dame, je conduis pas avant six heures.. Un quart de rouge...
- Vous la prenez, la salade, ou bien non?
Je l’ai pas prise. Je me suis tapé un casse dalle au bar tout seul. Et j’ai attendu d’avoir fini pour aller fumer. Le soir, en rentrant, je tombe sur une échauffourée entre la BAC et des jeunes du coin. Ils barrent la route. Je descends voir. Et vlan, me voilà couché sur le capot, les bracelets, le car, une petite caresse ou deux à la matraque. La nuit, j’y ai passé. Je suis convoqué au tribunal pour outrage à agent de la force publique. Et j’ai dû ensuite aller chercher ma bagnole à la fourrière. 220€.
Vous avez du mal à croire cette histoire? Vous pensez que je vous fais mon petit “matin brun”? Et bien vous avez tort. Toutes ces anecdotes sont réelles. Je n’ai fait que les réunir sur la tête d’un seul personnage.
Il y a 220 ans aujourd’hui, nos aïeux prenaient la Bastille....
lundi 13 juillet 2009
Clair génie
Génie.. Génie clair, à la Nougaro, génie sombre, face sombre du génie, génie machiavélique, génie malfaisant, génie de la lampe, génie de la nature, génie militaire, mécanique, civil, génie de la Bastille, petit génie, génie créateur, génie des alpages, éclair de génie, génie littéraire, génie de la forêt, sans oublier génie sans bouillir... Pourquoi je vous parle de génie, moi? Ça doit pas être marrant tous les jours d’être un génie, vous croyez pas? On doit se sentir seul. En vouloir un peu au genre humain d’être si con. Ou alors se tenir les côtes sans arrêt devant tant de bêtise et de médiocrité. A mon avis, des fois l’un, des fois l’autre. Suivant l’humeur. Ça doit vraiment pas être drôle. A ne pas souhaiter à son pire ennemi. Pourtant, il me semble que les gens, en général, se figurent que ce serait fabuleux d’en être un. Moi, j’avoue, génie clair, ça me plairait bien. Ça sent la sérénité. Sûrement qu’on n’a pas idée du supplice.
dimanche 12 juillet 2009
Borné?....
Univers fini, univers borné.. C’est absolument ahurissant, la différence entre ces deux termes. La Terre, par exemple, finie: la Terre est la Terre, une boule aux dimensions restreintes, mais n’est pas un univers borné. Je peux m’y promener à l’infini sans rencontrer d’obstacle qui m’interdirait de continuer ma promenade. Je peux parcourir à sa surface des milliards de kilomètres sans jamais être arrêté... Sauf par des humains, évidemment. Mais ce n’est pas une nouvelle: les humains sont bornés. L’univers, pareil. A priori, il existe une limite, une frontière qui en fait un univers fini mais non borné. Je peux me promener des siècles, je ne trouverai jamais la limite. Et l’infini, alors? C’est quoi l’infini? Si je peux me promener à l’infini dans un univers fini, avouez, ça donne une drôle d’idée de l’infini. Un infini non associé à l’éloignement, très proche, sous notre nez, très relatif.... Bon, ben c’est pas tout ça, j’ai la soupe sur le feu... Je vous laisse...
samedi 11 juillet 2009
Inné, acquis...
Depuis très longtemps, maintenant, je vais répétant à l’envi une petite phrase qui n’est pas QUE provocatrice: on naît de droite et on devient, parfois, de gauche. On commence par quoi? Droite, gauche? Allez!... Je ne connais pas de meilleure définition que celle de Deleuze dans son abécédaire. Je ne vous la refais pas.. Débrouillez-vous!... Elle repose sur une sensation, une sensibilité. Rien de très cartésien. C’est peut-être ce qui me plaît le plus en elle. Si quelqu’un a une vraie définition de droite ou gauche, je suis preneur!.... On naît: si vous avez des enfants, observez-les, particulièrement dans leurs rapports aux autres... Manifeste. Parfois: évident, certains deviennent de gauche et d’autres, les plus nombreux, restent de droite. En plus, on redevient de droite, en général, avec l’âge... On devient: la question, il me semble, c’est: qu’est-ce qui fait qu’on deviendrait de “gauche”? MA réponse: la culture. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, qu’avec l’âge, la culture s’amenuisant, la faute à TF1, on peut revenir à droite. LA culture, évidemment. Quelle culture? Pourquoi la culture? .. Allez, je vais encore vous abandonner....
vendredi 10 juillet 2009
Star...
J’ai reçu dans ma bal une demande absolument boulversifiante. Un lecteur me demande une photo dédicacée... Sur le cul, j’en suis... Un écrivain, ce n’est pas un physique, une image. Son vecteur, c’est le mot. Toute sa vie repose sur l’abstraction, le recul que signifie ce geste d’écrire sans qu’on sache qui.... Beau, pas beau, vieux, jeune, fille, garçon, aucun sens. On lit, on s’imagine, on divague.... Une photo dédicacée!.. Je l’ai envoyée.. Tellement perdu que je ne savais que faire d’autre.. Expliquer? Ha!... ha!.. expliquer quoi à un type qui veut une photo de vous parce qu’il aime ce que vous écrivez?.... Un ami m’a dit que j’avais eu tort.. Si ça se trouve, avec ma photo, il va m’ensorceler... Vous voyez, c’est tellement hors du champ de la compréhension qu’on en arrive à des pensées sur l’occultisme...
jeudi 9 juillet 2009
Tilt...
Des fois, quand même, on est touché par quelque chose, une décantation, une évaporation du superflu, qui vous amène, d’un coup, l’idée. Celle qu’on a sous le pif depuis des lustres et qui, tout à coup, explose dans toute sa splendeur. Là, c’est sur l’existence de dieu ou non. Vous savez quoi? On s’en fout. La vraie question, ce n’est pas celle de l’existence de dieu. Cette question fait paravent depuis la nuit des temps.... Des tas de gens comme moi se sont cassés les dents sur cette question... Inutile. On s’en tape... La vraie question, c’est les conséquences du choix.. Il existe et vlan, religion, église.. Il n’est pas et tout ça n’est que mascarade, carnaval, pitrerie, guignol, parade, défilé, cirque, politique.. Je recommence: po... li... ti... que... Bon, je me suis mis à ça.. Un texte qui va tout expliquer, révéler, exposer. Ça ne servira absolument à rien pour l’instant... Dans l’avenir, si ça se trouve... Un petit caillou blanc sur le chemin “poucet” de la réflexion... Je vais le faire.... Je vous tiens au courant....
mercredi 8 juillet 2009
Maussade
Je ne sais si c’est l’été, une très mauvaise saison pour les gens maussades, ou bien l’ambiance, politique, en particulier, mais, allez, j’avoue, je ne suis pas d’un optimisme fou ces temps-ci. Et, comme la plupart de mes congénères, évidemment, je m’en prends à moi..... Nul... Forcément nul... A quoi ça sert tout ça, pas vrai? Écrire, pas écrire, mettre en ligne, publier.. pour quoi faire? Je ne suis pas le seul. Un tas de camarades sont touchés aussi. Ce qui plaiderait plutôt pour une réaction à la fureur du monde. A moins qu’il soit constitutif aux créateurs de détester l’été.
mardi 7 juillet 2009
Nuisible
Les paysans, certains, les chasseurs, les personnes en charge de l’entretien de nos espaces verts, partagent une notion à quoi je suis totalement étranger: le nuisible. L’herbe mauvaise, l’animal inutile ou perturbateur, vecteurs d’on ne sait quelle apocalypse, catastrophe, épidémie. Je vous le demande: que peut-il bien y avoir d’inutile dans la nature? Cette conception est porteuse de beaucoup de nuages noirs. Si l’on considère que la nature s’est trompée en inventant le rat, le renard, le requin, l’herbe folle, les fleurs inopinées, pourquoi pas considérer qu’elle s’est également trompée en autorisant la venue au monde des arabes, des noirs, des juifs, des paysans, des techniciens d’espaces verts, de mon voisin? Inutile!... Nuisible!... Il est encore fécond, le ventre, etc.. a dit l’autre... Le pire, c’est qu’il pond encore au quotidien....
lundi 6 juillet 2009
Dring
Comment réagissez-vous lorsque votre téléphone sonne? Joie, curiosité?.. Moi, c’est terreur.... Véritable. Le coeur à deux cents, la crispation, la tétanisation, presque.. Je suis un dangereux malade. Le fait qu’on s’introduise à l’improviste dans mon univers familier, serait-ce par l’intermédiaire d’une sonnerie, me ramène aux plus archaïques terreurs humaines. D’un coup. La plupart du temps, je ne réponds pas, surtout s’il y a quelqu’un d’autre en capacité de le faire dans mon entourage. Mon entourage qui se demande tout le temps comment je parviens à envoyer chier très malpoliment les fâcheux genre centre d’appel qui veulent me vendre des sous ou des réductions d’impôts. C’est en réalité très simple: je laisse aller le soulagement que me provoque le fait d’avoir décroché pour rien.
dimanche 5 juillet 2009
Refaire
Le snobisme culturel m’épuise. Je parle de ces gens qui préfèrent le “savoir” au “comprendre”, qui ont tout lu, sont en capacité de vous réciter par coeur une page de tous les livres de la terre et qui n’en font rien d’autre que de les réciter. Brillants, c’est certain. Mais, dites moi, à quoi ça sert? Je suis d’accord avec Djian lorsqu’il dit qu’il y a un certain confort à écrire toujours sur des histoires passées, à les revisiter, à donner son point de vue, alors que chacun connaît très bien la conclusion, plutôt que de se lancer dans l’inconnu de narrations novatrices, seraient-elles peu originales... Hélas, j’exècre absolument ce que Djian fait de sa propre proposition et je ne partage avec lui aucune autre idée. Personne n’est parfait. Pour autant, bien que souscrivant à l’injonction, je ne peux rêver de créer ex-nihilo. Et je suis tout à fait convaincu du fait que ce que je me prépare à écrire, avec la plus grande innocence, l’a déjà été, sous une autre forme. Est-ce pour autant que je dois absolument m’enseigner de tout ce qui a été écrit? En d’autres mots, si je lis d’abord tous les livres, cela m’interdira-t-il de ne faire que recommencer? Bien entendu non. Mieux, si, sur le coin de ma table, je ne fais que réécrire, par exemple, Les Misérables d’Hugo, cette pseudo-création en est-elle pour autant imméritoire? Réécrire Hugo, ce n’est pas si mal. D’autant plus si on ne l’a pas lu. En conséquence, si l’on se fixe comme horizon de tout lire, dans la mesure du possible, et que, de surcroît, on s’attelle, un peu déraisonnablement, à l’écriture, le mieux que l’on puisse faire, c’est de créer ses propres histoires, sans se contenter de reproduire, de refaire, mais en refaisant, en toute innocence, en donnant tout ce qu’on a, en oubliant qu’on a lu et en négligeant le fait que ce ne serait que reproduction.
samedi 4 juillet 2009
Morale..
Quelqu’un pourrait-il me dire au nom de quoi ceux qui boivent devraient arrêter de boire, ceux qui fument de fumer, ceux qui se droguent de se droguer? C’est mal? La réponse, c’est ça? C’est mal.... Aïe, Aïe, Aïe... Mal, bien? A part Bush, il y a encore quelqu’un qui croit que le bien et le mal sont des valeurs absolues? On va éviter le débat, là, d’accord? Bon alors, à part ça? C’est pas bon pour la santé?... Euh!..., que je sache, mon corps est à moi, comme le vôtre, le sien, et celui qui veut le détruire est, normalement, libre de le faire, non? Même si on ne trouve pas ça malin. Malin, tiens, d’ailleurs, ça nous ramène à bien, mal, dieu, diable... Vous voyez, hein? Bon, alors?... Quoi d’autre? Ça coûte à la société? Vous ne prétendez pas sérieusement tenir cette ligne au delà de cinq minutes, j’espère. Et l’amiante, les pesticides, les OGM, le CO2, les antidépresseurs, le hamburger, les colorants artificiels, le sucre, le coca, les bonbons, les produits de beauté, la fraude, les mafias, tout ça, toutes ces choses qui sont estampillées “normales”, ça coûte combien à la société? Bon, autre chose? C’est dangereux pour les autres? On est reparti: et les armes, le moteur diesel dont Peugeot est le leader mondial, la voiture, les déchets nucléaires, les expositions intempestives aux rayonnements, c’est pas dangereux pour les autres? Ça se resserre, là, normalement... On pourrait, dernier sursaut, arguer du fait que c’est bon pour eux. Triste!.. On ne serait pas encore vacciné contre le bonheur des gens malgré, voire contre eux-mêmes? Ça sert à quoi les livres?... Il reste quoi? On va simplifier.. Il ne reste rien d’autre qu’un jugement moral... Et pas une morale très sympathique... Si on foutait autant la paix à ceux qui se droguent, d’une manière ou d’une autre, qu’à ceux qui sont absolument accros au foot ou au loto? C’est quand, le jour où la morale indécente du plus grand nombre sera enfin dénoncée pour ce qu’elle est: un totalitarisme mou?
vendredi 3 juillet 2009
Pilule bleue
V, vi, via .. Ah!.... Viagra: nom commercial (marque déposée) du sildénafil, médicament prescrit dans le traitement de l'impuissance. C’est dans le dico, dites donc!.. Larousse!... Ça, c’est un sujet. En ces temps de restauration des “valeurs” masculines, suivez mon regard (pas trop haut le regard, vous allez le louper..), ces temps de “machisme” affirmé et, par voie de conséquence, d’oppression pour le sexe féminin, le grand retour de la “ménagère” qui va rester à la maison pour élever les gosses, ça fera toujours ça de chômage en moins, par ces temps plus que troubles pour la condition féminine, le fait qu’on mette sur le marché la petite pilule bleue censée vous redonner une “trique” de vingt ans est on ne peut plus symptomatique. Les relations sexuelles? Ben.... C’est une pénétration, évidemment. Pauvres de nous!... A ce qu’on en dit, beaucoup de gens qui n’en ont absolument pas besoin s’en enfilent à qui mieux mieux, histoire “d’assurer”. Préparez-vous, mesdemoiselles et mesdames, vous allez vous faire défoncer. Comme au bon vieux temps, celui d’avant la révolution sexuelle, celle qui a mis le plaisir féminin sur le devant de la scène. Terminé, tout ça, les caresses, la langue.. Au placard. Maintenant, ce sera: tiens, chienne!.. T’adore ça, hein, salope!.... Je suis désolé.. Dire qu’on ne s’attendait pas à celle-là est un euphémisme. On aurait sincèrement juré que ça ne reviendrait plus, la réduction de l’homme à son pénis tendu.... Un monde formidable....
jeudi 2 juillet 2009
Neurasthénie
L’ennui... Ah!.. L’ennui... Une plaie, non? Je regarde s’agiter le monde et je me dis que l’ennui doit finalement être la pire chose qui puisse leur arriver. Ils courent, rient, se démènent frénétiquement, comme s’ils avaient le loup aux fesses. Ce loup, c’est l’ennui. Le silence sidéral dans lequel on entend le tic tac de l’horloge, qui dit oui, qui dit non, qui dit je vous attends. Il paraît que vivre serait le contraire de s’ennuyer. C’est absolument faux. L’inverse. La vie, c’est justement ce bien qu’on ressent dans les moments de vide. Le reste n’est que distraction. Je donnerais tout, parfois, pour un quart d’heure d’ennui. Mieux, tiens!.. Si je devais quelque jour, un jour où je ne serais pas mû par mon incommensurable paresse, me mettre à écrire un traité d’éducation, à la manière des Antiques, ou de Rousseau, je baserais ce traité sur l’ennui. Ennui obligatoire plusieurs heures par jour. Parce que c’est à ces moments que, face à soi-même, on construit sa richesse intérieure, celle qui évite la peur de se retrouver seul, le plus souvent face à rien. A rien d’autre que ses angoisses animales qu’on s’empresse, évidemment, de fuir dans l’agitation.
mercredi 1 juillet 2009
I can't get no....
Les relations sexuelles, c’est toujours problématique. Je connais une flopée de garçons qui se plaignent constamment de ne pas baiser assez. Je connais quelques filles, c’est plus rare, qui disent ouvertement être en manque. Bref, dans un couple, en célibataire, ce manifeste besoin se pose toujours comme un problème, un manque, une chose souvent conflictuelle. Et je ne vous parle pas de ce qu’on en raconte. Jamais satisfaisant. Trop rapide, pas assez, pas assez tendre, pas assez phantasmatique, pas apaisant, trop routinier, frustrant, sale, emmerdant, chiant, obsessionnel, ennuyeux, jamais quand il faut. On le fait tous, hein, du moins, on devrait, et, pourtant, ce truc, c’est jamais bien. A croire qu’on rêve de le faire mais que ce rêve ne peut pas se concrétiser. Plus qu’un phantasme. Un phantasme, en travaillant un peu, on peut le réaliser. Là, non. Comme si c’était définitivement hors de notre portée d’avoir des relations sexuelles épanouissantes. Un peu comme l’éternité. Ce qu’on n’y trouve pas, ne serait-ce pas l’éternité?
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