Le facteur est amoureux
Et le courrier, lui
n’arrivera plus
A quoi bon tous ces mots
de ruine, de chagrin
de soucis, de misère,
à quoi bon?
le facteur est amoureux
et ne veut plus distribuer
que les lettres
qui nous parlent
d’aimer.
samedi 26 septembre 2009
vendredi 25 septembre 2009
Nez de clown...
On dit souvent d’une chose décalée qu’elle est poétique. Pour le poète, c’est le monde tel qu’il va qui l’est. Les crises financières, les bombes atomiques, les massacres, les yachts, les Rolex, les quatre quatre, les i quelque chose, les ordinateurs, tout un tas de choses qui n’ont que peu à voir avec la réalité qui est sienne. Le genre de sentiment qu’inspire, en face d’une massue, l’idée que des Hommes, il y a cent mille ans, devaient se débrouiller avec ça pour assommer des mammouths. Tous nos joujoux ne sont rien d’autre que des massues modernes. A l’obsolescence condamnées. Mais que serait-ce, alors, cet univers qu’habite le poète? Celui où nous serions dépouillés de tout et où ne resterait que ce qui nous unit au passé, à l’avenir, l’éternel humain. Poétiques, c’est effectivement nous qui le sommes. Au bord du dérisoire, pas loin du ridicule.
jeudi 24 septembre 2009
Ailleurs
Je suis un incroyable ursidé. Pas polaire. Ma banquise personnelle ne fond pas au soleil. Des bois, l’ours, brun sombre, du genre irracible. Imaginez que je ne dis même pas bonjour aux gens que je croise. Ceux que je connais, hein!.. Je vous parle pas des autres!... Les gens disent de moi, par derrière, des insanités. En général à mes proches. A moi, ils n’oseraient pas. Que je suis hautain, pas poli, mal léché, mufle, très mal élévé, pignouf, imbu de moi-même. Je plaide non coupable. Absorbé, je suis. Simplement absorbé. Ailleurs. Un endroit où les gens ne se froissent pas quand on ne leur dit pas bonjour, après avoir mouché son nez seulement, le bonjour, où l’on n’est pas tenu de parler de la pluie et du beau temps si l’on n’a rien d’intéressant à dire. Un endroit que je crois un peu plus vrai que la réalité. Un rêve!..
mercredi 23 septembre 2009
Plume au vent
Le Mont Blanc et la plume,
L’Everest et le vent,
Le ramage, le plumage,
Le mondain et le gueux,
Le tintamarre et le silence,
Le disert et le taiseux,
Le mot et la chose,
La raison, la folie,
Le léger et le pesant,
Où conciliables?
Si ce n’est en nous...
L’Everest et le vent,
Le ramage, le plumage,
Le mondain et le gueux,
Le tintamarre et le silence,
Le disert et le taiseux,
Le mot et la chose,
La raison, la folie,
Le léger et le pesant,
Où conciliables?
Si ce n’est en nous...
mardi 22 septembre 2009
Amicalement
Tiens, aujourd’hui, je vais me faire des amis. Mais d’une drôle de manière, vous allez voir. Pendant la campagne électorale qui a conduit à l’élection de notre Naboléon, on a vu se rallier à lui un tas de gens très en vue, parmi lesquels, entre autres, Macias, Hanin et Glucksmann. Tout le monde a pu admirer la très charmante valse-hésitation du sieur Finkielkraut. Après l’élection s’est ajouté à cette liste le nom de Kouchner. Secret de polichinelle, nous savons tous que la raison de leur ralliement a quelque chose à voir avec la sécurité d’Israël et le changement prévisible de la politique française au Moyen Orient. Naboléon est l’ami d’Israël. Rupture, donc, avec la politique précédente, symbolisée par un Chirac héros national en Palestine. Je l’ai moi-même constaté. Vous aurez compris que je suis un dangereux antisémite. On ne parle pas de ces choses. Pas, en tous cas, sans risquer de se faire catégoriser brutalement dans le clan des sales racistes anti juifs. Ceux qui me lisent régulièrement pourront mesurer l’absurdité de cette allégation. Et que tous les adeptes du complot “judéo-maçonnique” aillent dans le même temps se faire voir!... Je ne suis l’ami ni des pro ni des anti-sémites (voir lien ici). Il n’est même pas ici question de racisme. Simplement, seulement, de manière affligeante, d’un réflexe de clan, comparable à ceux des petits chefs de bande qui préfèrent les habitants de tel quartier que ceux de tel autre, sous le prétexte qu’ils ne sont pas comme eux. On est au degré zéro de la pensée humaine. Au passage, remarque, c’est toujours aux “Beurs” des “banlieues” qu’on reproche d’importer en France le conflit (pour faire vite, conflit, puisque c’est objectivement une agression unilatérale) israélo-palestinien. Je viens de me faire un sacré paquet d’amis. Je vous l’avais dit. Mais.. je n’ai pas fini... Il n’y en a qu’un qui n’a pas viré sa cuti, dites donc. Je veux dire l’un des “en vue”. Le grand garçon à la chemise blanche. BHL. D’accord, Bernard Henri, n’est pas blanc bleu, grand bourgeois, népotique, société du spectacle, médiocre philosophe, tout un tas de défauts. Il a bien mérité toutes les tartes qu’il a reçues. N’empêche, moi, on m’a toujours dit de dire quand c’est bien. Et là, le BHL, faut reconnaître, la classe. Un certain sens de l’honneur... Je vais pas me rallier à un nabot autoritaire, même si... Je trouve que c’est pas mal... Assez chevaleresque.... Je salue... Je reconnais une certaine prestance... Là, normalement, j’ai fini de me faire des amis pour aujourd’hui.
lundi 21 septembre 2009
Tartuffe
Dans un lycée de France, un proviseur est parti en guerre contre.... la mini-jupe!.... Une époque formidable!... Rien de bien neuf. Les vieux grattons comme moi ont déjà connu ça, les pères “la pudeur”, la soi-disante dissolution des moeurs... Un peu étonnant, tout de même, le retour si rapide aux valeurs morales cul serré... Vive la France!... Un détail, dans la formulation du journaliste, tout de même, une formule absolument révoltante, je cite: “les habitudes vestimentaires des ados, qui concernent tous les parents qui craignent que leurs filles ne se fassent agresser”.... Là, on est dans du révoltant. Ainsi donc, ainsi donc, le vilain débat sur le voile et la burka aurait semé ses vilaines graines dans les esprits. Si les femmes musulmanes se doivent d’être voilées (entre voilées et violées, il n’y a qu’une lettre, au passage!...) , je vous le rappelle, c’est pour les protéger de la concupiscence des mâles. En se voilant, elles sont censées se préserver des agressions des hommes, considérés comme incapables de retenir leurs élans pulsifs. Ainsi donc, ainsi donc, voilà la société française entrée, elle aussi, dans ce sale débat. Les machos sont considérés comme légitimes lorsqu’ils agressent une jeune fille un peu trop court vêtu? Qui a dit que les droits de la femme étaient remis en question depuis un certain temps? Ce genre d’insinuation est proprement scandaleux. Cette préoccupation pour la longueur des jupes mais, surtout, le commentaire sur les conséquences, le genre “elles l’ont bien cherché”, ça, vraiment, c’est indigne et positivement consternant. Mes soeurs, à moi, au secours!...
dimanche 20 septembre 2009
Rouge affiche
Guédiguian nous fait son affiche rouge. Rien d’étonnant. Au passage, si vous ne connaissez pas les vers d’Aragon, courez-y tout de suite, c’est bien plus captivant que ma prose. Manouchian, Guédiguian, je vais pas vous faire un dessin. Je ne veux pas croire que l’intérêt de Guédiguian pour Manouchian soit fortuit. C’était un étranger. Stigmatisé pour son appartenance à un autre pays. Ce n’était pas l’époque des charters mais celle du crime et des camps. Manouchian en est mort. Aujourd’hui, on le renverrait. On perdrait un homme exceptionnel. C’est Mozart qu’on assassine, disait Cesbron.... Ce qui me fait sourire, c’est que je soupçonne que ce message pourrait bien être adressé à un autre personnage d’origine arménienne, mais en moins rouge. Je veux parler de Devedjian, ci-devant membre du gouvernement, ex d’occident, un groupe un tantinet fascisant.. Un rien, hein!... Ne sombrons pas dans la caricature (rire!..)... Devedjian, qui soutient la chasse aux étrangers. Si j’avais eu le choix, moi, j’aurais plutôt gardé Manouchian... Je n’ai pas eu le choix... Mais, surtout, je n’aurais pas considéré ce choix. L’envisager, c’est bon pour Besson, Hortefeux, Sarkozy et... Devedjian. Nous, on n’est pas de ce monde-là. On les aurait gardés tous les deux. C’est la différence entre eux et nous. Nous, on est du côté de l’altruisme, eux de l’exclusion. Ils n’hésitent jamais à faire ce qui, nous, nous répugne.
samedi 19 septembre 2009
Sonné....
Ah bah là.. Je m’attendais pas mais ça tombe tout rôti du ciel, dites donc!... Alexandre Lacroix, il s’appelle... “Quand j’étais nietzschéen” est le titre de son livre. La thèse: Nietzsche est dangereux pour les ados. Un alcool violent, une chose à ne pas mettre entre toutes les mains, une "drogue dure" (sic). Son intervention sur France-Cul doit être téléchargeable sur le site (les nouveaux chemins de la connaissance - les dix dernières minutes). C’était le 18/09... Je vous invite à écouter ça... C’est absolument édifiant. Edifiant au sens primaire... Celui d’enseignant. Sur le cul, j’en suis. D’un coup, je comprends tous les grincements qu’engendrent les références constantes, chez moi, à ce philosophe que je considère comme ultime.... Mon désarroi est tel que j’en arriverais presque à bredouiller des excuses... Désolé, je n’avais pas compris à quel point le grand moustachu pouvait être dangereux. C’est dedans, pourtant... Ce que je ne parvenais pas à saisir, c’est l’impact sur les esprits de mes contemporains. Cette fois, c’est fait.... J’en suis tout chanstiqué... Qu’un écrivain, estampillé, hein!..., huit livres, rédacteur en chef de philosophie magazine, puisse propager ce genre de jugement sur Nietzsche, là, honte!.., je n’avais jamais envisagé que ça puisse être possible....
vendredi 18 septembre 2009
Calypso
Il y a des gens, comme Harry Belafonte, qu’on ne connaît que peu, mais qui sont pourtant des incontournables de leur art. Lui, c’est la chanson. Même si vous croyez ne pas le connaître, je vous fous mon billet que vous l’avez dans l’oreille. Ce type a une voix absolument magique. Le roi du calypso, on dit. Un rythme qui vous attrape là. Rien à faire, irrésistible. En plus, un visage étonnamment rayonnant. Si vous n’avez jamais entendu ça, ce qui m’épaterait, si vous l’avez oublié, ce qui est plus probable, je vous invite vraiment à retourner y voir.
jeudi 17 septembre 2009
Du débat ne naît aucune lumière
C’est ahurissant à quel point on en arrive toujours à se faire embarquer dans la logique des autres. C’est particulièrement vrai à la radio et à la télé. Je regarde pas la télé. Du moins, pas ce genre de truc à la télé. La radio, c’est d’accord, je l’écoute trop. Pas un débat qui ne se termine dans la potage, l’incompréhension, la vindicte, uniquement parce les animateurs ont le don d’opposer, très souvent, une mauvaise foi à une autre. Plus exactement, en général, une mauvaise foi à un discours argumenté, ce qui fait immanquablement passer ce dernier pour de la mauvaise foi. C’est Ferrat qui disait, dans une chanson, que , comme en apothéose, on en finirait bien par réunir sur un plateau un ancien déporté et un ancien nazi. C’est imparable. Le but des médias semble bien être de discréditer absolument systématiquement toute parole non conforme. Tout se vaut est leur devise. Depuis mon siège, je me demande parfois pourquoi, malgré mon immense talent, je ne suis jamais l’invité des médias. La réponse: dans ce genre de situation, j’enverrais allègrement tout le monde se faire foutre. On ne fait plus des choses comme ça!....
mercredi 16 septembre 2009
Insultes gratuites
Richard Berry, vous aimez? Je ne saurais expliciter exactement pourquoi mais ce type me glace. J’ai entendu dire que, dans le métier, on le considère comme un sale con. Je suis désolé pour cette grossièreté. Mais je crains qu’elle ne soit obligatoire. Je ne connais pas d’équivalent à sale con. Sale type est incomplet, con insuffisant, connard aussi grossier et tout aussi insatisfaisant. Je le crains, il n’y a vraiment que sale con qui convienne. C’est une formule d’une clarté inégalable. Moi, je n’ai pas la carte et je ne connais pas Berry. Pourtant, je souscris, comme ça, de prime abord: ce type est sûrement un sale con, ça se voit..... Vous croyez qu’on peut se fier aveuglément à ses premières impressions?
mardi 15 septembre 2009
Myself...
Qui aimeriez-vous être? Pascal Pratz!..., mais c’est impossible!... Cette phrase de Romain Gary, qui vient de me sauter à l’oreille, me va comme un gant. Je veux être moi. Là, je suis conforme à mes convictions nietzschéennes, je veux être, mais moi, là, c’est foutu. Qui est moi? Objection aussi conforme aux écrits de Nietzsche qu’à ceux de Freud, en plus!... Moi, je ne sais pas qui c’est. On n’arrête pas de se mordre la queue ici. Outre que, d’un point de vue érotique, se mordre la queue peut avoir des avantages, je dois reconnaître que ce n’est en rien glorieux. Ça tourne en rond. La question du jour est donc: l’affirmation nietzschéenne selon laquelle je dois être qui je veux être est-elle toujours valable si ce que je veux être c’est moi, ce moi à quoi je n’aurai jamais accès?
lundi 14 septembre 2009
Singe, rat, buffle, chèvre,...
Vous connaissez l’astrologie chinoise? C’est assez rigolo. Ces grands caractères, année par année.... A priori, on ne voit pas pourquoi le caractère des personnes dépendrait de leur année de naissance, ni, non plus, pourquoi cette catégorisation s’opérerait sur un cycle de douze ans. Pourquoi douze, pas seize, vingt, mille? ... Bon, c’est une astrologie, quoi. A priori, rien de raisonnable. Je vous invite pourtant à risquer votre raison et à parcourir les descriptions (trouvables un peu partout) de chaque signe. Vous y verrez l’habileté des rédacteurs à saupoudrer chaque caractère de bien et de mal, ce qui rend chacun assez équivalent à tous les autres... Du Yin, du Yang, du pour, du contre, le jeu de “pierre, feuille, ciseaux”. Tous équivalents sauf un. Le dragon. Le signe roi!.... Vous savez quoi? Je suis dragon, dites donc. Le piège de l’astrologie chinoise, pour moi, c’est que j’y suis le roi. Et vous, votre piège?

PS: oubli.. J'avais une photo sympa pour illustrer le Yin et le Yang.. Je vous la livre, même avec retard

PS: oubli.. J'avais une photo sympa pour illustrer le Yin et le Yang.. Je vous la livre, même avec retard
dimanche 13 septembre 2009
Shakespeare
Lûtes-vous Shakespeare? Evidemment. Si vous aviez parcouru mon dernier livre, vous auriez pu répondre non, à quoi j’aurais pu rétorquer: veinards!.... Mais vous ne me lûtes pas et, par contre, Shakespeare, oui. Et vous avez pu constater ou bien avez-vous entendu parler, évidemment, de l’ampleur du génie de cet auteur, de l’improbable étendue de son vocabulaire, de son talent pour l’intrigue, de son sens aigu des ressorts humains, de sa poésie, de sa truculence, de sa folie, en un mot de l’énigme que recouvre son nom tant son talent est grand. Ce matin, France Cul m’a donné l’occasion d’ouïr des extraits de l’une de ses pièces. Je crois que c’est encore “pire“ à l’audition. Un tel plaisir jubilatoire, c’est presque inconcevable.
samedi 12 septembre 2009
Les 3 rois
Je ne vous ai pas souvent fait le coup de la citation depuis le début de ce blog.... Je vais réparer. C’est une chanson de Gérard Delahaye, un vieux truc, qui, ces temps-ci me trotte dans la tête....
La ballade des trois Rois
Trois rois sont passés sur la route
Trois lunes les accompagnaient
Trois rois sont passés sur la route
Le bleu du ciel était violet
Ils ont disparu dans les arbres
Trois feuilles les accompagnaient
Ils ont disparu dans les arbres
Au son des cors et des cornets
Ils se sont perdus dans la mer
Trois rois très beaux sont annoncés
Ils se sont perdus dans la mer
Annoncez à sa majesté
Que cherchez-vous ici Messires
Dans cette cité de soleil
Que cherchez-vous ici Messires
Qu’océan ni vagues n’effrayent
Cherchons Seigneur la vérité
De l’Homme et de sa destiné
Cherchons Seigneur la vérité
Nous l’avons cherchée chez les fées
Nous l’avons cherchée chez les Elfes
Au corps si beaux au coeurs si purs
Nous l’avons cherchée chez les Elfes
Elles nous ont ri à la figure
Chez les nains nous mena la quête
Qui dansent en rond sous les sapins
Chez les nains nous mena la quête
Ils n’ont montré que du dédain
Après de terribles épreuves
Au pays des serpents qui muent
Après de terribles épreuves
Des géants nous avons vaincus
Nous avons mangé leurs viscères
Comme il est dit dans le bréviaire
Nous avons mangé leurs viscères
Aucun de nous n’a vu plus clair
Au seuil de la désespérance
Nous avons songé Majesté
Au seuil de la désespérance
Que vous pourriez nous diriger
Le Roi fit venir une forge
Enclume avec le forgeron
Le Roi fit venir une forge
Et lui parla front contre front
L’homme a forgé une journée
Etincelles et éclairs volaient
L’homme a forgé une journée
Au matin l’oeuvre est achevé
Trois Rois sont passés sur la route
Triste et grise était leur allure
Trois Rois sont passés sur la route
Chacun une clé sans serrure...
Ce texte vient d’un disque intitulé “Le Printemps” qui date de 1978... On savait faire des chansons dans ce temps-là!... Vous ne connaissez pas Gérard Delahaye? Je vous conseille... Sur un autre disque, Le Grand Cerf Volant (1976), (on trouve tout ça en téléchargement, si, si!...) une chanson, en particulier: Le Soleil et la Mort.... Un texte absolument prodigieux....
La ballade des trois Rois
Trois rois sont passés sur la route
Trois lunes les accompagnaient
Trois rois sont passés sur la route
Le bleu du ciel était violet
Ils ont disparu dans les arbres
Trois feuilles les accompagnaient
Ils ont disparu dans les arbres
Au son des cors et des cornets
Ils se sont perdus dans la mer
Trois rois très beaux sont annoncés
Ils se sont perdus dans la mer
Annoncez à sa majesté
Que cherchez-vous ici Messires
Dans cette cité de soleil
Que cherchez-vous ici Messires
Qu’océan ni vagues n’effrayent
Cherchons Seigneur la vérité
De l’Homme et de sa destiné
Cherchons Seigneur la vérité
Nous l’avons cherchée chez les fées
Nous l’avons cherchée chez les Elfes
Au corps si beaux au coeurs si purs
Nous l’avons cherchée chez les Elfes
Elles nous ont ri à la figure
Chez les nains nous mena la quête
Qui dansent en rond sous les sapins
Chez les nains nous mena la quête
Ils n’ont montré que du dédain
Après de terribles épreuves
Au pays des serpents qui muent
Après de terribles épreuves
Des géants nous avons vaincus
Nous avons mangé leurs viscères
Comme il est dit dans le bréviaire
Nous avons mangé leurs viscères
Aucun de nous n’a vu plus clair
Au seuil de la désespérance
Nous avons songé Majesté
Au seuil de la désespérance
Que vous pourriez nous diriger
Le Roi fit venir une forge
Enclume avec le forgeron
Le Roi fit venir une forge
Et lui parla front contre front
L’homme a forgé une journée
Etincelles et éclairs volaient
L’homme a forgé une journée
Au matin l’oeuvre est achevé
Trois Rois sont passés sur la route
Triste et grise était leur allure
Trois Rois sont passés sur la route
Chacun une clé sans serrure...
Ce texte vient d’un disque intitulé “Le Printemps” qui date de 1978... On savait faire des chansons dans ce temps-là!... Vous ne connaissez pas Gérard Delahaye? Je vous conseille... Sur un autre disque, Le Grand Cerf Volant (1976), (on trouve tout ça en téléchargement, si, si!...) une chanson, en particulier: Le Soleil et la Mort.... Un texte absolument prodigieux....
vendredi 11 septembre 2009
Perdu? Retrouvé?
Qu’est-ce qui se passe au juste avec Proust? J’ai chez moi le Librio intégral de la Recherche... Chaque fois que je l’ouvre, à n’importe quelle page, j’ai un mal de chien à le quitter. Je trouve ça positivement génial. Pourtant, je connais des foules de gens qui affirment que c’est à chier. Ceux qui ne l’ont pas lu, peut-être, pas “relu” comme on doit dire. Qu’est-ce qu’on a contre Marcel? Le fait qu’il était socialiste? Homosexuel? Snob? Ses rapports avec sa maman? Que c’était le meilleur? Qu’il n’a pas été très heureux? C’est un mystère pour moi ce dédain dont on se drape sitôt qu’il est question de lui. Quelqu’un saurait-il me dire ce qu’on a contre Proust?
jeudi 10 septembre 2009
Debout les morts!....
Bon!.. Ben!... je voudrais pas dire mais.. Qu’est-ce que vous foutez? Vous attendez quoi? Vous voyez pas, là, les immigrés, la répression, les taxes, les mensonges, les replâtrages, la mauvaise foi, les “people”, le foot, enfin, tout, quoi.. Vous voyez pas? Je vous crois pas... Vous attendez qu’on s’y colle, c’est ça?.... Il vous faut un “leader”.. Vous en êtes là? ... Allez, je vais rester là-dessus.. Vous ne savez faire que là où on vous dit de faire, d’accord!.... Parce que si, d’aventure, je me mettais à penser que votre absence de réaction n’a d’autre sens que votre acceptation béate, j’y trouverais sûrement les raisons de vous détester... Je ne vais pas en arriver à vous avouer que je vous déteste, quand même,... Vous n’allez pas m’y obliger?.... Ce serait faire de moi une personne comme vous, qui ne vous aime pas tellement..... Parce que, pour encaisser ça, vous ne devez pas tellement vous aimer, si l’on y pense.... Allez, un bon geste!....
mercredi 9 septembre 2009
09/09/09..... 09 heures 09
Zéro neuf zéro neuf zéro neuf. Ça me tire toujours un sourire quand le calendrier s’amuse. Et puis, très vite, je ne peux pas m’empêcher de penser au sens que recouvre la date à laquelle nous nous situons. La naissance de l’autre, celui qui ne nous concerne que nous, le temps qui passe malgré ça, sans ça, sans cette référence, tout ça, quoi, l’occidentalisme qu’il y a là-dedans, notre incroyable morgue, la primauté de notre “tradition” sur les autres, qui nous autorise à penser qu’on est “vraiment” le zéro neuf zéro neuf zéro neuf alors qu’on est, en fait, perdus dans un temps infini et sans référence..... Je suis désolé...
mardi 8 septembre 2009
Abdication
Le concert avait été l’un des meilleurs que tu n’aies jamais fait. Tout allait pour le mieux et il ne te restait qu’à finir la dernière chanson. C’est là que tu m’as jeté un regard. J’ai vu dans tes yeux une chose que je n’y avais jamais vue. Un vide abyssal. Tu as tout arrêté. Tu as posé ta guitare et puis tu as quitté la scène, laissant une salle médusée. S’il s’était agi de surprendre, le coup aurait été parfait. Tu es passée à côté de moi, sans un mot. Toute la nuit, je t’ai attendue et quand tu es revenue chez nous au matin, c’était toujours sans un mot. Tu as fait ta valise, rapidement, et tu es partie. Je ne saurai jamais ce qui t’est arrivé, ce qui a passé dans ta tête, par quelle vacuité tu as été touchée ce soir-là. Nous ne nous sommes jamais revus et, à ce que j’en sais, tu n’es jamais remontée sur une scène.
lundi 7 septembre 2009
La vie d'à côté....
Passer à côté de sa vie... C’est une phrase terrible si l’on y songe. Les gens qui me confient tout à trac qu’ils ont le sentiment de passer à côté de leur vie provoquent toujours chez moi une affreuse culpabilité, une compassion ultra empathique, une panique, du genre: et si moi aussi... C’est un mode de raisonnement imparable. On ne peut pas nier qu’on aurait pu en avoir une autre.... Rien ne dit qu’elle aurait été meilleure et rien non plus qu’elle eût pu être pire. Passer à côté de sa vie, c’est supposer qu’une vie préexiste, pour quoi on est fait, et qu’il nous reste la lourde tâche de la trouver. C’est la porte ouverte au déterminé. C’est la tentation d’un destin. Et qui dit destin ouvre la voie au grand ordinateur. Penser qu’on passe à côté de sa vie, c’est, en un sens, croire. D’ailleurs, assez souvent, les gens qui vous disent que vous passez à côté de votre vie, qu’ils passent à côté de la leur, vous parleront de foi. De foi en vous, la plupart du temps, mais aussi de foi en votre étoile, votre bonne fée, de foi, quoi. Penser qu’on peut passer à côté de sa vie, c’est, en un sens, mystique. Il faut être ce qu’on veut être, disait Nietzsche. Pas ce qu’on est, à quoi l’on n’a pas accès, ce qu’on veut être. Cette formule s’applique-t-elle lorsque ce qu’on veut c’est être un autre?
dimanche 6 septembre 2009
Pablo
J’avoue que j’ai vécu... C’est Neruda qui a écrit ça. Enfin, écrit, on le suppose, puisque la parution du livre est posthume. Peut-être y a-t-il aussi peu de rapport entre les écrits de Neruda dans son oeuvre posthume et l’auteur qu’entre ce qu’a publié de Nietzsche, soi-disant, sa chère soeur Elisabeth, et la réalité de l’oeuvre. Mais bon. Là n’est pas le propos. Ce blog s’intitule “mon canto general” et c’est évidemment en hommage à Neruda. Bien piètre hommage, j’en conviens. En ces temps de rentrée, je suis pris d’une crise d’examen personnel et j’emploie le terme “j’avoue” à toutes les sauces. J’avoue ce que vous voulez. Le mieux, pour rester dans la ligne fixée, c’est quand même d’avouer, une bonne fois pour toutes, que, oui, j’ai vécu. Et merci à Pablo.
samedi 5 septembre 2009
Muet
Je serais triste. Pourtant, je n’ai pas les yeux tristes, je n’ai pas le coeur triste, je n’ai pas de tristesse. Ce que je n’aime pas, c’est la distraction, l’obligation de se réjouir, de rire. Vous trouvez vraiment qu’il y a de quoi rire? Je n’aime pas non plus parler pour ne rien dire. Taciturne est le mot. Les gens croient généralement que taciturne est un synonyme de triste. Il ne signifie rien d’autre que silencieux. Comme silencieux, je reconnais, je me pose là. Enfin, je l’ouvre, des fois, mais c’est toujours pour jeter des pavés dans des mares ou mettre les pieds dans des plats. D’où il est souvent conclu que je suis triste. Sinistre. Taciturne, je suis. Simplement taciturne. Vous connaissez la chanson de Brassens?
Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Taciturne, c’est un mot qui se marie parfaitement avec la beauté et la contemplation.
Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Taciturne, c’est un mot qui se marie parfaitement avec la beauté et la contemplation.
vendredi 4 septembre 2009
Qahwa
Café. Ça viendrait du monde arabe. Le conditionnel pour dire par là que je n’en sais pas beaucoup plus. L’origine, c’est “qahwa”... Un nom arabe. Il semblerait que le kawa ait profité de la prohibition de l’alcool par l’Islam. Aujourd’hui, c’est le produit le plus échangé sur la planète. On s’enfile du kawa. Moi, je suis un accro. Trente et plus par jour. Et je dors... J’irais même jusqu’à affirmer que je ne dormirais pas si je n’avais pas ma dose. J’ai besoin de ce truc qui fait rouler les méninges. Du carburant, ça s’appelle. A quoi carburent les autres? Des fois, lorsqu’un humain se comporte plutôt comme un légume ou une moule, je me dis que je fais pas mal d’en ingurgiter autant. Je crois que le café rend intelligent.
jeudi 3 septembre 2009
Entre chien en loup
Je suis un type du soir. Je pourrais dire crépusculaire, si crépusculaire ne signifiait pas, en arrière plan, que je suis proche de ma fin. Je ne l’entends pas dans ce sens, même si je n’en ai jamais été aussi proche, de la fin. J’aime l’embrasement du ciel que provoque le soleil vers la fin du jour. En ce sens-là, je suis crépusculaire. Je ressens très fortement cette idée que c’est vers la fin que je parviendrai à enfin illuminer mon ciel. La sagesse, on dit. Foutaises. On n’est pas plus sage le soir que le matin. Vouloir embraser le ciel n’est pas le signe d’une très grande sagesse. Je suis un type du soir, de la fin du jour, du bilan, de l’apaisement qui naît dans la certitude du retour au noir et au silence.
mercredi 2 septembre 2009
paléocontemplation
Cette année, beaucoup de libellules volettent dans le jardin. C’est un spectacle réjouissant. Ces petites bêtes graciles, leurs ailes diaphanes, leur vol aléatoire, leurs yeux multicolores, tout en elles est plaisir pour le regard. Il paraît que leur existence est menacée. Comme beaucoup d’autres. C’est pourquoi je me suis particulièrement réjoui, cet été, de les voir peupler mon bout de nature. Elles sont sur Terre depuis environ trois cents millions d’années. Contre à peine un pour nous..... Trois cents millions d’années d’évolution qui virevoltent autour de vous dans le soleil, se posent, vous regardent de toutes leurs facettes..... Parfois, la vie, hein!...
mardi 1 septembre 2009
Ça commençait bien....
Il paraît que je suis un bon amant. Ce n’est évidemment pas moi qui le dis. Mais qu’est-ce qu’un bon amant? Je reste parfaitement circonspect devant cette question. Qu’est-ce qu’un bon amant? Peut-être un sur la ligne Casanova: “j’ai la faiblesse de croire que soixante quinze pour cent du plaisir que je reçois vient du plaisir que je donne”. Le pire, dans cette phrase, c’est le mot “faiblesse”. Ça, c’est une réponse littéraire. Vous me direz, hein, de ma part, rien d’étonnant. La vie? Quelle vie? Y’a pas que les livres? Ce que je sais, c’est que j’ai une trouille bleue, maladive, chaque fois que je dois me lancer dans un acte sexuel. Un truc à vous tordre les tripes, à vous foutre la chiasse. Ça, ce serait une réponse plus organique. Scatologique, un brin. La trouille, c’est peut-être ça qui fait les bons amants. A mon âge on pourrait se dire que j’ai passé le temps de faire dans mon froc. Nibe!.... Intact!... Ça se calme un jour ce genre de truc? On est obligé d’en chier, comme ça, jusqu’au bout?
lundi 31 août 2009
Vie de nuit
Nuit. Yeux ouverts. Grand ouverts. Se lever? Quelque chose à faire encore? Un travail, une page? Sûrement. Mais cette nuit, non. Profiter. Yeux ouverts. Sans un geste, s’ouvrir. Les bruits, les pensées, laisser venir. Prendre. Insomnie? Non. Besoin. Nécessité d’être là, rien qu’être là, au monde, en vie. Dormir? Pas le temps. Plus tard. Yeux ouverts. Emplir ses poumons. Petit filet d’air. Lentement. Respirer tant qu’il en est encore temps.
dimanche 30 août 2009
Des tocs et des manies
D’abord, il est parti faire la vaisselle. Une très longue vaisselle. Ensuite, revenu, il a entrepris de l’essuyer. Un essuyage extrêmement minutieux et répétitif. Après quoi, ayant rangé les ustensiles, il s’est attelé au nettoyage de la table. Une fois, deux, trois, la moindre tache, et encore, comme s’il en restait toujours une. Là, il a pris une lingette et puis s’est méticuleusement lavé les mains, chaque doigt, l’un après l’autre et puis a recommencé. Après ça, un long quart d’heure, il s’est mis en tête de balayer le tapis de sol de la tente avec une balayette. Aucune chance, dans un camping sableux, d’avoir un tapis de sol immaculé. Il a recommencé. Encore et encore. Pour finir, il a repris une lingette et a recommencé le petit ballet des doigts, l’un après l’autre, encore, encore, et encore. Toc. Jusqu’à cet instant je n’avais jamais entendu parler d’un homme atteint de ce trouble. Erreur. Pas vraiment un toc irrépressible mais un toc. Pas de doute. Pendant ce temps-là, une autre voisine a ouvert sa voiture avec sa télécommande. Clac!.. A pris une chose dans le coffre. A refermé l’auto. Clac.... Est revenue dix minutes plus tard. A de nouveau ouvert. Clac!.. A reposé l’objet, en a pris un autre. A refermé le coffre. A refait claquer les fermetures automatiques. Clac!.... est revenue sept minutes plus tard, a rouvert l’auto.. Clac!.. A reposé l’objet. En a pris un autre. A refermé. Clac!... Et ainsi de suite, au moins dix fois... Ouvrir, fermer à clé, ouvrir, fermer à clé... Qui est normal?
samedi 29 août 2009
Taureau
Il n’y a rien à faire, on se fait toujours avoir au coup du chiffon rouge. On fonce. Pour ne pas y aller, il faudrait être d’un autre bois. On se soigne, pourtant. On a quand même tendance à foncer de moins en moins. Mais on a de beaux restes. J’en connais à qui on ne la fait pas. Souvent, après-coup, ils vous disent simplement: pourquoi tu y es encore allé? Facile. Pas facile, par contre, de planter une corne au premier passage, dans une cuisse, un bas-ventre, un mollet. La plupart du temps, on rate le pantin. Aux arènes, l’arlequin redonne une chance à la bête. Courageux, faut reconnaître. Bon, d’accord, il a très faim et c’est ça ou la rue, mais quand même. Dans la vie, le clown qui vous provoque ne vous laisse que rarement deux chances. Et si vous le ratez, qui a l’air ballot? Et l’autre, généralement modeste, fanfaronne. Il faudrait parvenir à ne pas y accorder trop d’importance. En général, on n’est pas aidé. A peine le coup porté, on voit dans la foule un tas de petits clowns qui se disent qu’il n’est pas si difficile de vous ridiculiser.
vendredi 28 août 2009
En rang les nouveaux!
La rentrée, c’est une échéance. Qu’on le veuille ou non, on se retrouve quand même à rassembler son énergie, à faire le point, à chercher le courage et les motivations pour repartir. Et, inévitablement, tombe la question du “à quoi ça sert tout ça?” Et si on laissait tout tomber, qu’on allait cueillir des fleurs, se baguenauder nez au vent? Si on ne repartait pas, tiens!.. Tout jeter aux orties et... vivre.... Tant pis pour l’oeuvre, m’en fout l’avenir. D’ailleurs, je n’ai pas d’avenir. Vous voyez, des idées bien joyeuses. Et puis, une fois encore, on retrouve le souffle, le désir, la joie de mettre des mots partout, d’en couvrir tous les supports, de les jeter à la face de gens qui n’en ont pas grand chose à faire. On se projette de nouveau au delà du lendemain matin. A quoi ça sert? Toujours à rien. Mais on décide de ne plus se poser la question jusqu’à l’an prochain...
jeudi 27 août 2009
De l'expression "Rendre son tablier"
Je viens d’entendre sur France Inter une entrevue avec François Bégaudeau à propos de son livre «Vers la douceur» (éditions Verticales). Je sais, j’écoute trop la radio. D’un autre côté, si je l’écoute pas, hein!..., où je vais trouver la matière à des courts journaliers?..... Ça commençait bien. Le Bégaudeau a entammé par une allusion au «surhomme» de Nietzsche. J’ai évidemment tendu l’oreille. Manque de bol, juste quelques minutes plus tard, le voilà qui nous parle de mur et qui explique que certains humains voient le mur et d’autres pas et que, les malins, c’est ceux qui font tout pour l’éviter. Là, j’avoue, je rends mon tablier. Si vous m’avez lu, vous savez que, pour moi, le mur.... J’ai jamais vu de mur, dans ce sens-là, dans ma vie. Tout passe sans heurts, sans choc... Pof... Franchi, le soi-disant mur. A part le mur, au sens symbolique, je me suis demandé: qu’est-ce qu’un humain peut bien voir comme mur? Bon, on fait court: la mort. D’accord? Le surhomme, au sens nietzschéen, pour moi, c’est celui qui voit arriver le tragique, la mort, mais qui peut quand même vivre..... Pas l’éviter.... On peut pas l’éviter... J’ai pas dû comprendre Bégaudeau.... Encore un!.. J’ai l’habitude.... Dans la même émission, Jacques Higelin a débarqué avec sa petite phrase à lui: «on devrait pas perdre le contact avec l’enfant qui est en nous».... Là, je rends vraiment mon tablier......
mercredi 26 août 2009
Du pareil au même
On n’est pas très beau
on n’est pas très malin,
des fois bien pire que ça,
on ne sait rien de l’avenir,
si ce n’est la toute fin
qui nous tord si fort les tripes,
on est perdu,
souvent minable,
on s’est coupé les ailes,
on ne rêve plus,
petite vie, petit train train,
et, pourtant,
on ne cesse de se reproduire.
On doit bien s’aimer un peu.
on n’est pas très malin,
des fois bien pire que ça,
on ne sait rien de l’avenir,
si ce n’est la toute fin
qui nous tord si fort les tripes,
on est perdu,
souvent minable,
on s’est coupé les ailes,
on ne rêve plus,
petite vie, petit train train,
et, pourtant,
on ne cesse de se reproduire.
On doit bien s’aimer un peu.
mardi 25 août 2009
Bachelot tue
C’est un peu infantile mais je me suis fait un petit plaisir. Après moult bricolages, j’ai réussi à remplacer l’étiquette “Fumer Tue” trônant sur mon paquet de tabac par une autre, de ma fabrication, où j’ai inscrit: “Bachelot Tue”. Avec la réforme de la santé dont elle est chargée, je suis certain que mon avertissement va s’avérer. On va mourir en France, en 2009 et après, faute de soin, faute de place, faute de personnel, faute de crédits. Mais vous êtes sûrement rassurés de savoir que vous n’aurez pas la grippe A. Je crois que quelqu’un devrait se lancer dans le macabre compte des décès que nous devrons à la chère Roselyne. Ce décompte devrait rapidement être édifiant. Mais si vous mourez, c’est bien entendu parce que vous fumez.
lundi 24 août 2009
E dans l'eau
O, œil dans l’eau
S carbille
P cadille
C cédille
Ça change tout
t’es partie
foutu l’camp
par le train
c’est fini
il pleuvait
dans tes yeux.
S carbille
P cadille
C cédille
Ça change tout
t’es partie
foutu l’camp
par le train
c’est fini
il pleuvait
dans tes yeux.
dimanche 23 août 2009
Petit personnel
Le lobby des restaurateurs a gagné sa réduction de la TVA à 5,5. Avec des arguments qui frôlent le nauséabond, ce qui ne me donne guère l’envie de me rendre dans leurs établissements. Nous aurons au moins appris, qu’en sus du monde paysan de la FNSEA, des fabricants d’automobiles, des pétroliers, des nucléaristes, les restaurateurs sont au nombre de ceux dont le poids politique modifie parfois les orientations gouvernementales. Depuis, vous l’aurez remarqué, nous déchantons. Cette baisse censée se répercuter sur les prix n’a eu que peu d’effets. Le pire est pour le personnel. On nous avait promis des hausses de salaires, des embauches, des réductions de temps de travail. Rien de tout ça. Le discours patronal reste que ce métier est un métier dur, qu’il demande beaucoup, que si l’on veut y réussir, on doit se “remuer” et faire preuve d’un courage exceptionnel. La question que je me pose est: qu’allons-nous chercher, exactement, au restaurant? Pourquoi allons-nous dîner, parfois très ordinairement, dans ces établissements? Et ma réponse: du petit personnel. Les bourgeois, au sens primaire de ce mot, n’ont plus de petit personnel. D’ailleurs, il n’y a plus de petit personnel, vous savez bien. L’un des seuls lieux où l’on en trouve encore, c’est au resto. On lève le petit doigt et hop, oui monsieur? Et pour Monsieur ce sera? Vous avez remarqué le nombre de gens qui gueulent contre le personnel au restaurant. Pas une fois où je n’ai pas vu un client enragé contre le service. Alors, non, le sort des travailleurs de la restauration ne va pas s’améliorer. Ils resteront de semi-esclaves au service du client. C’est constitutif de leur situation. Ils sont là pour ça. Et il n’est rien d’étonnant au fait qu’ils soient payés des clopinettes. On devrait même pas les payer. Il m’a été donné de fréquenter un établissement de formation aux métiers de la restauration. Vous n’avez pas idée de la dose de soumission qu’on y exige des élèves. Savoir faire ET savoir être, on dit. En résumé: oui not’ Monsieur, oui not’ bon maître. Tout le discours actuel autour de l’amélioration des conditions de travail dans les restaurants n’est que pure hypocrisie.
samedi 22 août 2009
Lettre à la femme que je n’ai jamais trouvée.
J’ai remonté mille ans
le cours de l’Alesson,
j’ai griffé mes mains
brûlé mes pieds,
meurtri mon corps,
égratigné ma peau,
pataugé, marché encore,
manqué me noyer,
failli périr dans des sols mouvants,
déchiré mes vêtements
et mon paletot
j’ai starvé to death,
j’ai vu les géants
végétaux et séculaires
que tu m’avais décrits en rêve,
j’ai entendu gémir le monde,
j’ai vu se lever tous les soleils,
j’ai craint la nuit,
Tremblé, grelotté,
et puis marché encore
sans jamais atteindre
la source des eaux
mais, pire que tout,
sans jamais te trouver.
le cours de l’Alesson,
j’ai griffé mes mains
brûlé mes pieds,
meurtri mon corps,
égratigné ma peau,
pataugé, marché encore,
manqué me noyer,
failli périr dans des sols mouvants,
déchiré mes vêtements
et mon paletot
j’ai starvé to death,
j’ai vu les géants
végétaux et séculaires
que tu m’avais décrits en rêve,
j’ai entendu gémir le monde,
j’ai vu se lever tous les soleils,
j’ai craint la nuit,
Tremblé, grelotté,
et puis marché encore
sans jamais atteindre
la source des eaux
mais, pire que tout,
sans jamais te trouver.
vendredi 21 août 2009
Végétal
Les végétariens me font généralement sourire. Ceux, surtout, qui vous expliquent qu’ils ne peuvent manger de la viande à cause de la proximité qu’ils ressentent avec le règne animal. Se rendent-ils compte qu’ils se qualifient eux-mêmes de bestioles? Avec tout le renoncement à l’intelligence que signifie cette confusion? Mais ce qui me fait le plus rire, c’est d’envisager leur tête le jour où on leur apprendra, ce qui pourrait venir, qu’une salade a un système nerveux embryonnaire qui l’autorise à ressentir la douleur ou d’autres émotions. Je me souviens, dans les années 70, de quelques publications très argumentées sur l’évanouissement des plantes, par exemple. Ce jour-là, cesseront-ils d’en consommer, se ravalant, cette fois, à l’état de légumes?
jeudi 20 août 2009
Géants
Pour qui aime parler front contre front avec les géants, certains diraient se gargariser, la montagne, c’est un endroit qui force le respect. Deux, trois mille mètres au dessus de vous, majestueuse, impériale, impassible, immuable. Une force terrible. Encore plus impressionnant l’été, je trouve, à cause de l’absence de neige, qui a tendance à tout aplatir. Là, les titans, ils vous regardent de toute leur hauteur, vous toisent, vous écrasent presque. La montagne, beaucoup de philosophes en ont parlé, en ont fait un symbole de l’élévation de l’esprit, de la solitude inhérente à la hauteur. Devant ça, on comprend vraiment pourquoi.
mercredi 19 août 2009
Rêverie
Un maillot de bain blanc sur une peau chocolatée de soleil, c’est irrésistible. Un deux pièces, en plus, un peu dentelé. On en croquerait. Encore pire si la jeune fille a les formes parfaitement féminines du violoncelle. On en croquerait si la donzelle n’avait pas 16 ans. Seize ans, vous me direz, c’est l’âge de se faire croquer. Par moi, non. Je pourrais objectivement être son grand-père. Il y en a que ça n’arrête pas, on dit. Moi, si. On ne fait pas des choses comme ça. On a tous nos limites, pas vrai? Vous en croqueriez, vous? Moi, décidément, non. Je me contente d’un regard, du rêve d’en croquer quand même un tout petit morceau et puis je me contente d’un plaisir familier: la contemplation.
mardi 18 août 2009
Rentrée
Et bien je suis heureux de vous l’apprendre: il existe en France des endroits où l’on perd totalement le contact avec la toile. Oubliés l’ordinateur et les mails, envolés les soucis, adieu monde virtuel. Et on en revient, dites donc. En pleine forme, tout. Me voici donc de nouveau au clavier.... Je repars... Je ne sais si je parviendrai à tenir la gageure du quotidien... Je vous livre demain le premier nouveau court de rentrée.... Merci à vous d’être là.
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