dimanche 23 août 2009

Petit personnel

Le lobby des restaurateurs a gagné sa réduction de la TVA à 5,5. Avec des arguments qui frôlent le nauséabond, ce qui ne me donne guère l’envie de me rendre dans leurs établissements. Nous aurons au moins appris, qu’en sus du monde paysan de la FNSEA, des fabricants d’automobiles, des pétroliers, des nucléaristes, les restaurateurs sont au nombre de ceux dont le poids politique modifie parfois les orientations gouvernementales. Depuis, vous l’aurez remarqué, nous déchantons. Cette baisse censée se répercuter sur les prix n’a eu que peu d’effets. Le pire est pour le personnel. On nous avait promis des hausses de salaires, des embauches, des réductions de temps de travail. Rien de tout ça. Le discours patronal reste que ce métier est un métier dur, qu’il demande beaucoup, que si l’on veut y réussir, on doit se “remuer” et faire preuve d’un courage exceptionnel. La question que je me pose est: qu’allons-nous chercher, exactement, au restaurant? Pourquoi allons-nous dîner, parfois très ordinairement, dans ces établissements? Et ma réponse: du petit personnel. Les bourgeois, au sens primaire de ce mot, n’ont plus de petit personnel. D’ailleurs, il n’y a plus de petit personnel, vous savez bien. L’un des seuls lieux où l’on en trouve encore, c’est au resto. On lève le petit doigt et hop, oui monsieur? Et pour Monsieur ce sera? Vous avez remarqué le nombre de gens qui gueulent contre le personnel au restaurant. Pas une fois où je n’ai pas vu un client enragé contre le service. Alors, non, le sort des travailleurs de la restauration ne va pas s’améliorer. Ils resteront de semi-esclaves au service du client. C’est constitutif de leur situation. Ils sont là pour ça. Et il n’est rien d’étonnant au fait qu’ils soient payés des clopinettes. On devrait même pas les payer. Il m’a été donné de fréquenter un établissement de formation aux métiers de la restauration. Vous n’avez pas idée de la dose de soumission qu’on y exige des élèves. Savoir faire ET savoir être, on dit. En résumé: oui not’ Monsieur, oui not’ bon maître. Tout le discours actuel autour de l’amélioration des conditions de travail dans les restaurants n’est que pure hypocrisie.

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