samedi 29 août 2009

Taureau

Il n’y a rien à faire, on se fait toujours avoir au coup du chiffon rouge. On fonce. Pour ne pas y aller, il faudrait être d’un autre bois. On se soigne, pourtant. On a quand même tendance à foncer de moins en moins. Mais on a de beaux restes. J’en connais à qui on ne la fait pas. Souvent, après-coup, ils vous disent simplement: pourquoi tu y es encore allé? Facile. Pas facile, par contre, de planter une corne au premier passage, dans une cuisse, un bas-ventre, un mollet. La plupart du temps, on rate le pantin. Aux arènes, l’arlequin redonne une chance à la bête. Courageux, faut reconnaître. Bon, d’accord, il a très faim et c’est ça ou la rue, mais quand même. Dans la vie, le clown qui vous provoque ne vous laisse que rarement deux chances. Et si vous le ratez, qui a l’air ballot? Et l’autre, généralement modeste, fanfaronne. Il faudrait parvenir à ne pas y accorder trop d’importance. En général, on n’est pas aidé. A peine le coup porté, on voit dans la foule un tas de petits clowns qui se disent qu’il n’est pas si difficile de vous ridiculiser.

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