jeudi 3 décembre 2009

Du coeur?.. Mon oeil!...

Les restos du coeur ont rouvert. Dans le contexte actuel, la fréquentation est attendue à la hausse. En France, en 2009, on peut de moins en moins se nourrir... un pays formidable. Je sais très bien que, lorsqu’on est dans la panade, toutes ces initiatives ne se discutent pas. On fait la queue sans état d’âme. Et, si j’étais dans le besoin, je suis certain que j’irais moi aussi. Pourtant, je voudrais dire que les restos du coeur, c’est le type même de la fausse bonne idée. D’abord, parce qu’il s’agit de charité. La charité est un mode d’action conservateur, dans le sens où elle ne remet pas en cause l’ordre établi. Ce qui m’amène, deuxièmement, au fait que les “restos” fonctionnent comme un tampon social. L’association prend en charge le problème des plus démunis, ce qui évite tous remous et, en un sens, toute velléité de changer notre société pour remédier à la cause du désastre. Troisièmement, c’est une mysthification. Dans ce pays où l’on prône sans cesse la réduction de l’impôt, la charité n’est rien d’autre qu’un impôt volontaire. Les “restos” remplissent un rôle qui devrait être celui de l’état. Mais le problème se complique lorsque l’on songe qu’une partie des dons est remboursée, sous forme de réduction d’impôts, aux contribuables. C’est donc bien l’état qui paye une partie de ce service aux plus démunis, sous la forme d’un manque à gagner. C’est à dire: nous!... De fait, c’est nous, en dernier ressort, qui assurons, en grande partie, la survie des crève-la-faim. Ce que, bien entendu, je trouve tout à fait justifié. Quelqu’un a-t-il une explication logique au fait que ce n’est pas l’état qui assure ce service?

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