mercredi 15 juillet 2009

Misanthrope

Une chose me turlupine, que, bien sûr, je vais m’empresser de vous faire partager..., à propos du Misanthrope de Molière. Je vous l‘avoue, je n’arrive pas à le trouver antipathique. Pas intégralement, évident, mais, tout de même, une certaine tendresse pour ce type qui refuse le vernis de la vie mondaine. Ce qui me révulse, par contre, c’est l’image qu’on en donne. Un sale type, en gros, plein de rancœur, jaloux, envieux, atrabilaire. C’est Molière qui le dit, atrabilaire. Je ne suis pas certain qu’il faille le prendre pour argent comptant. Plutôt comme un doute, une hésitation, un penchant mal assumé. Ce dont je suis certain, par contre, c’est que la réduction d’Alceste à cette image est totalement erronée. Et pire que tout l’avenir qu’a imaginé Jacques Rampal à la situation dans son “Célimène et le Cardinal”, de 92. Je ne dis pas que la pièce est nulle. Chapeau!... Ecrire une suite à Molière, en vers, total respect. Mais l’idée de fond, le fait d’en faire un cardinal... Pourquoi Alceste doit-il devenir cardinal? Pourquoi pas libre penseur ou anarchiste, révolutionnaire ou philosophe. Il n’en manque pas, des philosophes, qui détestent le genre humain. Pour des raisons pas toujours avouables. Ce qui ne les empêche nullement de participer au progrès de la connaissance de soi... Pourquoi fallait-il que ce fût un cardinal? Pour des raisons morales? Ainsi donc, ainsi donc, on aurait considéré, Rampal aurait pensé, dès 1992, que le seul lieu de la rigueur morale serait l’église? Ce qui aurait préparé la voie au fameux “l’instituteur ne remplacera jamais le prêtre”? Vous voyez, hein, le passé!.. Molière, déjà, au pif, nous prévoit Sarko... Et on voudrait que je sois normal... (J. Brel, Bruxelles...)

Ce que je peux vous dire, c’est que si je n’étais pas le flemmard congénital que je suis, je pourrais me mettre à la rédaction d’une autre version de la suite, bien plus cinglante pour la “chère” Célimène, du genre Julien Coupat et Célimène, en alexandrins, si vous y tenez, histoire de remettre un peu les pendules à l’heure sur la futilité des femmes soi-disant libérées et sur la moralité supposée des gens d’église.

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