jeudi 2 juillet 2009

Neurasthénie

L’ennui... Ah!.. L’ennui... Une plaie, non? Je regarde s’agiter le monde et je me dis que l’ennui doit finalement être la pire chose qui puisse leur arriver. Ils courent, rient, se démènent frénétiquement, comme s’ils avaient le loup aux fesses. Ce loup, c’est l’ennui. Le silence sidéral dans lequel on entend le tic tac de l’horloge, qui dit oui, qui dit non, qui dit je vous attends. Il paraît que vivre serait le contraire de s’ennuyer. C’est absolument faux. L’inverse. La vie, c’est justement ce bien qu’on ressent dans les moments de vide. Le reste n’est que distraction. Je donnerais tout, parfois, pour un quart d’heure d’ennui. Mieux, tiens!.. Si je devais quelque jour, un jour où je ne serais pas mû par mon incommensurable paresse, me mettre à écrire un traité d’éducation, à la manière des Antiques, ou de Rousseau, je baserais ce traité sur l’ennui. Ennui obligatoire plusieurs heures par jour. Parce que c’est à ces moments que, face à soi-même, on construit sa richesse intérieure, celle qui évite la peur de se retrouver seul, le plus souvent face à rien. A rien d’autre que ses angoisses animales qu’on s’empresse, évidemment, de fuir dans l’agitation.

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