dimanche 22 novembre 2009

Beau

Il n’y a pas de distinction en art, dites donc... De nombreux philosophes nous ont expliqué que la logique ne peut s’appliquer en matière esthétique, certes, mais ce n’est pas pour autant qu’on échappe à la classification beau/laid. Un classement non logique, donc, qu’on pourrait croire personnel, individuel, puisque ne dépendant que de critères subjectifs. Pourtant, un certain trouble naît dès que l’on s’adresse à un groupe humain pour lui demander de classer en beau/laid. Trouble qui vient du fait que, peu ou prou, à quelques exceptions près, nous avons globalement les mêmes goûts. Le beau existe. Les philosophes, encore eux, se sont tous plus ou moins cassés les dents sur la définition de ce que serait ce “beau”. Il existe, c’est un fait, mais qu’est-ce que c’est? Et ne pouvoir le définir ne l’abolit pas. Qu’il varie, c’est certain, au travers des âges, en fonction de la localisation, certes, mais, néanmoins, il existe un “beau” que nous partageons tous, qui fait que certains “objets” nous apparaissent comme universellement beaux. Devant une oeuvre, quelle qu’elle soit, nous nous retrouvons donc démunis. Est-ce beau? La dernière chose à faire est de demander leur avis aux autres. Car, dans ce cas, on prend le risque de définir un “beau” officiel, parfois très éloigné du “beau”. On peut aussi tenter le j’aime/j’aime pas. Ce qui peut passer pour une tentative de ne pas répondre, de s’abstraire du débat. Car j’aime/j’aime pas n’empêche en rien l’objet contemplé d’être soit beau soit laid. On peut aimer le laid. Il n’empêche que c’en est. La seule solution qui nous est offerte, c’est évidemment de nous prononcer. Au risque de l’erreur. Mais également au risque de trouver beau un objet qui sera effectivement reconnu comme beau. C’est le cumul des ressentis qui en décide. Mais la décision ne se peut que si chacun d’entre nous se prononce. Le beau se dégage de l’ensemble mais ne prééxiste pas au choix. Il est donc absolument faux qu’il n’y ait pas de classification en matière d’art. Elle nous est propre mais une catégorisation se dégage de l’ensemble de ces avis individuels, qui nous échappe totalement, et qui définit bel et bien un “beau”.

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