vendredi 13 novembre 2009

Ire

Bon, d’accord, j’ai sale caractère. Je m’enrage facilement et je suis très souvent à prendre avec des pincettes, voire à pas prendre du tout. Ceci dit, on n’a qu’à me laisser. Des gens disent que cette colère latente est la preuve de mon désamour de la vie. Que je ferais pas mal de me calmer et de prendre les choses telles qu’elles viennent. C’est un contresens. C’est justement parce que j’aime la vie que je m’encolère. La colère ne me paraît pas très éloignée d’une certaine conception de la joie de vivre. La colère, c’est en demander plus. Par conséquent, savoir ce qu’on a. Pas demander toujours plus. Plus, simplement. Savoir que, étant donné ce qu’elle est, la vie pourrait être, justement, encore plus belle.... J’entends dire que nous aurions besoin de tas de subterfuges pour recouvrer le sens de la joie d’exister. Qui la marche, qui le yoga, qui la sagesse, qui Nietzche, qui l’écriture. ... Le paradoxe de ces démarches, c’est que, puisqu’elles proposent de retrouver le sens “véritable” de l’existence, c’est bien qu’elles présupposent que nous l’aurions perdu. Et l’indice de cette distance, ne serait-ce pas, justement, l’absence de colère? Ma colère, c’est, pour moi, précisément, l’indice que ma joie de vivre est intacte et vivace.

Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon courroux... coucou (P. Desproges)

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