samedi 10 octobre 2009

Absence

Faut que je vous dise: j’ai connu Bashung. Moi, je l’ai connu, croisé. Lui ne m’a pas vu. Il habitait tout près de chez mes parents. Je voyais ce type, très spécial, hurluberlu, décalé, extravagant, baroque, déjà très Bashung. Il n’avait que cinq ans de plus que moi mais, vraiment, une autre planète. Quand, plus tard, j’en ai entendu parler en tant que Bashung, j’étais heureux pour lui. J’aimais sa capacité à rester lui-même et aussi son talent admirable. J’ai connu d’autres gens aujourd'hui célèbres. Un assez grand nombre. Certains me paraissent ne même pas mériter considération. Ils ont mal tourné. Bashung, pas. Je me sentais très lié à ce type, comme ça, un lien qui venait du passé, qui ne s’était pas brisé. Là, clac. Définitif. Il me manque. Propos assez peu rationnel. Comment peut-il me manquer? J’ai encore de lui ce que j’en ai jamais eu: ses chansons. C’est égal. Je me remets mal de son absence. C’est comme une part de moi qui aurait rompu les amarres. Quelque chose comme un deuil de soi-même.

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