mardi 27 octobre 2009

D'Ormesson

Jean d’Ormesson est encore parmi nous. C’est une circonstance qui ne crée, chez moi, aucun chagrin, et dont je le congratule. Je viens de capter l’une de ses phrases. Jean a le sens de la formule. Je cite: “j’espère que mon oeuvre me dépassera”... Sur le thème de l’oeuvre plus grande que l’auteur, en général assez médiocre, disons humain. Jean a mis la barre très haut. Je comprends qu’il soit inquiet sur l’oeuvre. L’homme est tellement brillant que, bien entendu, c’est assez difficile de le dépasser par l’écrit. Un tel réel, ça ne s’invente pas. De lui, je retiens l’incroyable outrecuidance du jeune homme qui, interrogé par son père, éminent personnage de l’intelligentsia française, sur son avenir, une question assez ordinaire, que vas-tu faire de toi?, du genre, lui avait répondu: rien!.... La fin pointe le bout de son nez. Jean, restez ce que vous fûtes avec talent. Ne reniez pas aujourd’hui votre éclat, que vous avez voulu, en nous racontant l’histoire de la pérennité. Ce que vous vouliez faire, vous l’avez fait avec talent, un talent immense. Vous n’êtes rien. Mais vous l’êtes magnifiquement. Ne le regrettez pas au seuil de la mort. Ce serait indécent.

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