dimanche 21 juin 2009

12 ans, des seins...

La famille est arrivée groupée. La sortie du dimanche. Si on doit absolument sortir le dimanche, remarquez, aller dans un salon du livre n’est pas ce qu’on peut faire de pire. D’abord, je ne l’avais pas remarquée. Ce n’est qu’une fois parvenue à ma hauteur que je l’ai aperçue. Quoi? Douze ans? L’ado, appareil dentaire, les yeux par terre, le genre très à l’aise dans sa peau. Mais, détail affreux, une poitrine absolument démesurée et, qui plus est, exposée par la faute d’un débardeur très très minimal. Je m’y connais assez peu en poitrine. Dans les 100. Des seins magnifiques, évidemment, douze ans. Pas une ride, gonflés, superbes. Mais douze ans. Si j’avais été le père de cette enfant, je ne l’aurais pas autorisée à porter ce truc. Ne me prenez surtout pas pour un cul serré. Cohn Bendit est mon copain et la seule limite que j’entrevois aux relations sexuelles est basée sur la volonté des deux partenaires. Non, là, j’aurais interdit pour lui éviter ça. Les yeux par terre, c’était évidemment le désespoir de n’être que ça. De susciter la concupiscence, les regards salaces et tous orientés de tous les mâles présents, absolument tous, la réduction de sa personne à deux melons. J’aurais interdit pour lui éviter de ne devenir à jamais que ça: deux seins. Très beaux, c’est certain. Mais une enfant de douze ans ne peut être réduite à ses deux appendices. J’ai vu son avenir. J’ai vu toute la tristesse de son sort, tout le ratage que signifie cette apparence et le fait de n’être que cette apparence. J’aurais aimé lui parler de livres, en la regardant dans les yeux et rien que dans les yeux. Papa semblait très fier. Maman, qui n’avait que deux oeufs au plat, devait aussi ressentir cette fierté perverse. Et toi, les yeux par terre. Mademoiselle, je n’ai rien pu pour toi et j’en ai beaucoup de regrets.

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