mardi 9 juin 2009

Tibet

Nous, je veux dire nous au sens de Français, d’Européens, d’Occidentaux, nous avons choisi, une fois pour toutes entre le Dalaï, censé représenter la liberté du peuple tibétain et les Chinois, qui les ont envahis. Si vous voulez me faire dire que c’est pas bien d’envahir son voisin, je vous le dis, d’accord: c’est pas bien d’envahir son voisin. On a tout de suite progressé, non? C’est pas bien. On est content. Les Chinois, qui sont, comme vous savez, des gens malins, c’est leur réputation, eux, ils font valoir le fait que, quand ils sont entrés au Tibet, dans les années cinquante, ils ont mis fin à une société féodale arriérée et “libéré” le peuple d’un quasi esclavage, d’une théocratie moyenâgeuse. Ça, c’est beaucoup plus malin qu’il n’y paraît. Pour la raison que nous sommes, de ce côté-ci du monde, les inventeurs du concept de droit d’ingérence. Une idée qu’on doit à notre cher french doctor. Les Chinois, cyniques, nous mettent en face des limites de notre conception. De quel droit intervenez-vous, si ce n’est pour évincer des régimes jugés autoritaires? De quel droit les remplacer par ce que vous nommez “démocratie”? Normalement, là, si on comprenait bien ce qu’ils sous-entendent, je crois qu’on resterait assez secs. Droit d’ingérence ou pas? De plus, ce que nous avons choisi pour remplacer la “dictature” chinoise, c’est le Dalaï Lama, représentant de dieu sur terre, carrément, féodal, théocrate, intégriste, et ses amis... Pas de quoi être fier. Avec rien qu’un peu de sérieux, ce que nous devrions admettre, c’est que, pour le peuple tibétain, l’un ne vaut pas beaucoup mieux que l’autre. Pourtant, je vous le rappelle, nous avons choisi.... En attendant, les Chinois se tiennent les côtes. Comment leur faire croire que nous n’agissons pas sur une ligne de deux poids deux mesures?

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