mardi 29 septembre 2009

Crime

Tu es là, à terre, désarticulée, presque ridicule, dans la marre de ton sang, sans plus aucun charme. Au bout de mon bras pend le vieux fusil de chasse acheté par préméditation au vide-grenier annuel. C’est fini. Ta vie s’est arrêtée, la mienne a basculé. Je suis bien plus bas que toi, au fond, qui en as terminé avec toute cette merde. Moi, je comprends seulement maintenant, à l’instant, l’étendue du désastre. Demain, je serai en prison, demain, je m’apercevrai que c’est moi également que je viens de tuer. Je me souviens du point de départ de ce chemin de ruine. Ce jour où l’idée m’a traversé l’esprit, ce jour où je me suis dit, c’était il y a au moins cinq ans: le mieux, ce serait qu’elle meure.

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