lundi 7 septembre 2009

La vie d'à côté....

Passer à côté de sa vie... C’est une phrase terrible si l’on y songe. Les gens qui me confient tout à trac qu’ils ont le sentiment de passer à côté de leur vie provoquent toujours chez moi une affreuse culpabilité, une compassion ultra empathique, une panique, du genre: et si moi aussi... C’est un mode de raisonnement imparable. On ne peut pas nier qu’on aurait pu en avoir une autre.... Rien ne dit qu’elle aurait été meilleure et rien non plus qu’elle eût pu être pire. Passer à côté de sa vie, c’est supposer qu’une vie préexiste, pour quoi on est fait, et qu’il nous reste la lourde tâche de la trouver. C’est la porte ouverte au déterminé. C’est la tentation d’un destin. Et qui dit destin ouvre la voie au grand ordinateur. Penser qu’on passe à côté de sa vie, c’est, en un sens, croire. D’ailleurs, assez souvent, les gens qui vous disent que vous passez à côté de votre vie, qu’ils passent à côté de la leur, vous parleront de foi. De foi en vous, la plupart du temps, mais aussi de foi en votre étoile, votre bonne fée, de foi, quoi. Penser qu’on peut passer à côté de sa vie, c’est, en un sens, mystique. Il faut être ce qu’on veut être, disait Nietzsche. Pas ce qu’on est, à quoi l’on n’a pas accès, ce qu’on veut être. Cette formule s’applique-t-elle lorsque ce qu’on veut c’est être un autre?

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