dimanche 26 avril 2009

Maman

Faites un film sur la mort de votre maman, deux, trois, si vous êtes inconsolable, comme Almodovar, et je vous fous mon billet que tous les commentateurs parleront du caractère universel de votre oeuvre, à cause du fait que la perte de sa maman concerne chacun d’entre nous. C’est vrai, on n’imagine pas quelqu’un qui se réjouisse de la mort de sa mère. Si? Ah! Vous croyez? Si elle vous a tyrannisé toute sa vie, vous croyez? Si c’est une grosse truie stupide, inculte, d’extrême droite, qui a toujours voulu que vous lui disiez que vous l’aimez, vous croyez? Si elle meurt en faisant l’amour avec un autre homme que votre père? C’est vrai que ça peut faire sourire.

Nous avons une notion absolument pervertie de l’universel. Ce qui est universel, c’est que chaque enfant entretient avec sa mère des rapports extrêmement complexes, souvent dans l’excès, d’amour ou de haine. Et que ça n’est pas bien plus malin de s’effondrer de chagrin à cinquante ans parce qu’on a perdu «maman» qu’il ne l’est de crier victoire quand la terre se referme sur elle. Non, je suis désolé, le chagrin ressenti par un fils quand il perd sa maman au delà de trente ans est un enfantillage, une clownerie, c’est presque risible. Et ça n’a rien d’universel.

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