mardi 5 mai 2009

Aveux

Je me suis retrouvée là parce que mon patron m’y avait envoyée. J’avais dû passer une de leurs combinaisons vertes et mettre un casque. J’avais l’air d’un tas. Quand je l’ai vu, ce grand type black, si beau, j’ai eu honte. Vous comprenez, honte. J’ai été immédiatement saisie par sa beauté sauvage de fauve indomptable. Et puis j’ai tout de suite phantasmé. Vous savez ce qu’on raconte sur les noirs. Honte, sur toute la ligne. Et lui, il l’a très bien vu, le trouble qu’il m’inspirait, il l’a tout de suite senti. Il s’en est servi. J’étais prise. Je n’ai pas pu refuser le rendez-vous et je n’ai pas pu faire autrement que m’y rendre. Et là, contre lui, la honte a tout dominé, tout emporté. Je ne voulais plus le voir, son sexe, avoir l’air de vérifier, vous voyez? Vous avez idée de ce qu’est l’humiliation quand elle vous est inspirée par vous-même? J’ai été submergée. Je l’ai tué. C’était lui ou moi. Vous allez m’en coller pour vingt ans, monsieur le juge. Je les mérite. Je n’ai aucune excuse. Mais si j’avais cédé, dites-moi, j’en prenais pour combien?

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