lundi 11 mai 2009

Je ne veux voir qu'une seule tête, ... et mal faite....

Un truc se répand, qui me laisse absolument sidéré. Vous savez, sans un mot qui sort de la bouche. C’est l’aberration selon laquelle l’école doit former à un métier... Tout le monde chante en coeur que l’école, la fac maintenant, doivent former à un métier. C’est proprement hallucinant. Ben non, l’école n’a aucune vocation à former à un métier. L’école, c’est le lieu de la polyvalence, de la culture générale, de la diversité, de la formation de l’esprit aux mécanismes complexes de la pensée, de l’apprentissage des outils de la compréhension, de l’originalité, de la contestation des normes, de l’apprentissage de la citoyenneté, mais pas d’un métier. Quel métier, d’ailleurs? N’entend-on dire sans arrêt que nos enfants devront changer de métier plusieurs fois dans leur vie? Et un esprit bien formé n’est-il pas capable de s’adapter très rapidement à n’importe quelle situation? En plus, tous les dirigeants d’entreprise, tous les salariés, vous diront qu’ils se sont formés sur le tas. C’est le tas qui forme à un métier, pas l’école.

La mode, c’est de se former au monde de l’entreprise. Comme si l’entreprise était une chose immuable à quoi l’être humain devrait se former, se conformer. Tous les gens qui connaissent le monde de l’entreprise savent qu’elles souffrent avant tout de la pesanteur des habitudes, des schémas établis, de leur lourdeur devant le changement. Si l’on forme les esprits à l’entreprise, c’est l’entreprise même qu’on condamne à l’obsolescence. Par reproduction du même. Des fois, je crois rêver quand j’entends toutes ces fadaises. Mais, hélas, je crains qu’on ne rêve pas. Le monde de l’argent n’est pas très rêveur. C’est Goering, je crois, un grand démocrate, qui avait dit: le peuple a uniquement besoin de savoir compter jusqu’à cent et signer son nom.

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