mardi 26 mai 2009

L'âne et la chèvre (fable)

Un âne, éduqué, bien vêtu,
tout à fait propre, s’en allait,
à vélo, oreilles au vent,
à la foire locale
pour y acquérir une friandise
apte à calmer sa gourmandise.
Quelle ne fut pas sa surprise,
une fois son vélo posé,
de découvrir,
derrière son étal préféré,
non point l’habituelle ânesse
souriante, certes,
mais par trop épaisse
pour être désirée,
mais une chèvre,
tout à fait séduisante,
au regard langoureux,
au pelage fort seyant,
aux galbes affolants.
Commander une sucrerie,
lorsqu’on le fait par signe,
n’est pas si difficile.
Mais parler d’amour!...
L’âne rumine, s’embrase,
finit par s’emporter
et sa bouche n’émet,
d’évidence, que des sons
peu harmonieux.
La foire s’émeut,
la chèvre tremble, appelle:
on expulse le bruyant,
on le chasse.
Il proteste:
son intention n’était
que de séduire.
Qu’on soit éduqué,
dressé, qu’on sache ou non
faire du vélo,
lorsqu’on est un âne,
on ne saurait que braire.

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