dimanche 31 mai 2009

Lire...

- Le père: qu’est-ce qu’elle t’a encore raconté, la maîtresse?
- La mère: que le petit est pas comme il faut, qu’il sait pas bien lire, qu’on aura du mal avec lui plus tard.
- Le père: il sait pas lire, tu parles!.. Et à quoi ça sert, de savoir lire? Il va pas lire La Princesse de Clèves, c’est sûr, et alors? Ça va pas lui manquer.
- La mère: oui, d’accord, mais il aura du mal plus tard à trouver un travail, il aura pas un bon travail, il sera pas heureux. Il en bavera comme nous.
- Le père: il fera comme moi, il se fera tout seul, il trouvera tout seul son boulot, il trimera et puis il y arrivera, comme moi, mon père, son père avant lui.
- La mère: J’espère que tu as raison.
- Le père: Bien sûr que j’ai raison.

Trois jours plus tard, le père emmène son enfant à l’école. La grille est fermée.

- Le père: c’est quoi ces conneries? Pourquoi c’est encore pas ouvert? Ils font encore grève, ces cons-là? Tas de fainéants.
- Le fils: il y avait un mot dans le cahier. Tu l’as pas lu?

samedi 30 mai 2009

Le couloir et le labyrinthe...

La vision que nous avons de l’existence est majoritairement celle d’un labyrinthe. Une entrée, une sortie et, entre les deux, un dédale plus ou moins complexe, fait souvent d’impasses, de pièges, d’embûches. Parfois, au détour d’un chemin, certains rencontrent un raccourci vers la sortie. La différence d’avec un labyrinthe réel, c’est qu’il n’existe aucun exemple d’homme qui n’ait pas trouvé la sortie. Personnellement, je perçois l’existence plutôt comme un couloir. La différence, c’est qu’à chaque instant, j’ai la vision de la sortie vers laquelle je chemine. Je pourrais, à tout instant, prendre à gauche, à droite, m’égarer, rencontrer ce qu’on croit être un hasard, choisir, exercer, soi-disant, ce que d’autres prennent pour une liberté, que je ne vois que comme une distraction. Car l’important, pour moi, pour les autres, c’est le pas. Au long d’une droite, dans les courbes d’un labyrinthe, le pas. Le rythme lent du pas qui est la vie.

vendredi 29 mai 2009

Bravo l'artiste

Frédéric Lefebvre, je l’adore. Il y a des gens, comme ça, qui sont tellement trop...., trop ce que vous voudrez, qu’on est content de les avoir connus. Un vrai régal. Il n’en manque pas une. Le gentil petit taureau voit du rouge partout. Un peu sans nuance, le bougre: pour lui, rouge, ça commence à rose pâle. C’est vrai, ce que je vous dis. Réfléchissez-y trois secondes. C’est une aubaine, ce type. Même dans nos rêves les plus fous, on n’oserait pas en inventer un aussi caricatural. Un spectacle absolument réjouissant. Le type sublime. Le superlatif de la bêtise. Et cet air content de lui.... On le pousse en avant, on lui souffle des énormités et lui, benêt, il les répète. Sans se rendre compte de l’ampleur de ce qu’il vient de lâcher. Vraiment, puisqu’on doit les supporter, je préférerais qu’ils aient la classe d’être tous aussi magnifiques. Merci, Monsieur Lefebvre.

jeudi 28 mai 2009

Tentative d'être au monde.....

“Carte muette” a dit la petite machine. Encore heureux, j’ai immédiatement éructé. La marchande, elle, elle ne m’a pas compris tout de suite. Pardon? Non (vous remarquerez, on commence souvent et très stupidement ses phrases par un “non” tout à fait hors de propos), j’ai dit, simplement, heureusement qu’elles causent pas en plus... Vous imaginez? Tu t’achètes encore du pinard, poivrot? Encore une crème pour remonter tes seins? Tu crois que ça va marcher, pov’ conne? Ça, mon pote, je vais le dire à ta femme... Pas de quoi être fier. Bon, disons que ça m’est ontologique, je crois que si ma carte parlait, elle serait grossière. C’est pas obligatoire. Mais ça n’enlève rien!... Vous imaginez l’horreur?.... En plus, honte, c’est une machine stupide, un terminal idiot, qui me met la puce à l’oreille. En employant le vocable “muette”. Pas du tout adapté. L’indice de l’indigence intellectuelle du type qui a créé le logiciel. Pas capable d’inventer, de trouver, un autre mot. Si elles parlaient, hein? Pas que des inconvénients. Elles l’auraient traité de minus. La marchande avait l’air ahuri qu’ont tous les gens à qui je tente de causer badin. Les yeux comme des soucoupes, la stupeur, tout. J’ai rangé ma carte. Bonne journée, m’ame Michu!....

mercredi 27 mai 2009

Espoir

Par qui voulez-vous remplacer un arbitre corrompu? Un sportif drogué? Un politicien faisandé? Par un arbitre autrement corrompu? (il n’y a que ça!..), un sportif drogué non encore détecté? (il n’y en a pas d’autres: avez-vous tenté de jouer au tennis cinq heures durant?), un politicien qui défend votre point de vue, aussi pourri, mais qui vous correspond? Il paraît qu’on ne se remet pas d’avoir lu Nietzsche, de l’avoir compris. Foutaises. Ceux qui chantent que Nietzsche est un visionnaire sont simplement en accord avec sa vision. Vérité? Absolu? Quand oublierons-nous vraiment ces conneries?

Nous ne sommes pas raisonnables, quand même. Ils vous le disent eux-mêmes, depuis longtemps: “les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent” (Henri Queuille, 1884-1970, homme politique français de la quatrième République).

Puisqu’on est parti dans les citations, une autre, l’air de rien tout à fait en rapport : “Il faut imaginer Sisyphe heureux” (A. Camus, Le mythe de Sisyphe). Heureux,... heureux? Au sens d’absolument heureux? Mais pas du tout... Heureux comme nous sommes heureux, au sens où nous sommes capables de nous adapter à tout. Autre citation, qui va vous plaire (moi, j’abhorre l’auteur, mais.. ): “il savait par expérience que la bête humaine s’accommode de n’importe quel nid, du moment qu’elle peut le remplir de sa chaleur, de son odeur, de ses habitudes” (Simenon, Cécile est morte, 1942). La vision du monde qu’ont les gens de ma sorte? Allez!.. On parle d’autre chose?

mardi 26 mai 2009

L'âne et la chèvre (fable)

Un âne, éduqué, bien vêtu,
tout à fait propre, s’en allait,
à vélo, oreilles au vent,
à la foire locale
pour y acquérir une friandise
apte à calmer sa gourmandise.
Quelle ne fut pas sa surprise,
une fois son vélo posé,
de découvrir,
derrière son étal préféré,
non point l’habituelle ânesse
souriante, certes,
mais par trop épaisse
pour être désirée,
mais une chèvre,
tout à fait séduisante,
au regard langoureux,
au pelage fort seyant,
aux galbes affolants.
Commander une sucrerie,
lorsqu’on le fait par signe,
n’est pas si difficile.
Mais parler d’amour!...
L’âne rumine, s’embrase,
finit par s’emporter
et sa bouche n’émet,
d’évidence, que des sons
peu harmonieux.
La foire s’émeut,
la chèvre tremble, appelle:
on expulse le bruyant,
on le chasse.
Il proteste:
son intention n’était
que de séduire.
Qu’on soit éduqué,
dressé, qu’on sache ou non
faire du vélo,
lorsqu’on est un âne,
on ne saurait que braire.

lundi 25 mai 2009

Quel talent!...

Quand on se nomme Franz Olivier Giesbert, ancien du Nouvel Obs, ancien du Figaro, bientôt ancien du Point (je rêve..), normalement, on devrait être conscient du fait que, avec un tel pédigree parisiano-social, le fait de poser n’importe quelle merde sur le bureau d’un éditeur, si tant est qu’on ne le pose pas sur commande (je pense que c’est la cas...), conscient, donc, du fait que la qualité littéraire de ce qu’on vient de livrer compte autant que le nombre de satellites de la dernière étoile découverte au fin fond de l’univers grâce aux progrès incroyables de la technologie terrestre, quelque chose de proche du néant. Je ne dis pas que Franz-O (ch'est comme cha qu'on dchit) n’a pas de talent. Je dis que ce n’est pas la raison pour laquelle on va parler de son livre. Et, si j’étais lui, mais je ne serai jamais lui, ne serait-ce que parce que je ne parviendrai jamais à oublier que je n’ai pas de talent, si j’étais lui, je la jouerais profil bas. Et bien non. Franz-O, lui, nous la fait style vous avez vu, hein, quel talent!... Les cons, vraiment, décidément, ils sont tous à leur place, là où nous ne serons jamais, en haut de l’échelle.... Si on met le feu en bas, ils sont foutus... Vous voulez encore monter? Plutôt allumer le bûcher? Comme vous voudrez.

Retour

Je confirme, on revient d'outre je sais pas quoi.....

dimanche 24 mai 2009

Harmonie

Le voisin de l’un de mes amis est un homme pas comme les autres. Handicapé, non. Mais son cerveau n’est manifestement pas tout à fait semblable au notre. Un peu lent, un peu distrait. De ce fait, il ne conduit pas, il ne travaille pas, il n’est pas marié, une pauvre vie, une vie que, nous, nous trouvons pauvre. Il quitte sa maison à pied tous les matins, s’en va faire, à pied, de sobres courses, peu de viande, peu d’extras, faute de moyens. Pour la même raison, il ne fume pas, il boit peu. Le contraire parfait de moi, assis à mon clavier tout au long du jour, ne me déplaçant qu’en auto, fumant, buvant plus que de raison et mangeant gras. Chaque fois que je rends visite à mon ami, je le croise qui s’en va trottinant vers le commerce le plus proche. Il a l’air heureux, il sourit. Il va vivre très vieux. Pour qui ce monde est-il fait vraiment? Ou, plutôt, qui est le mieux adapté à ce monde-ci?

samedi 23 mai 2009

Scandale

Lars Von Trier nous fait un beau scandale. Modérons: cannois, le scandale! Vous vous rendez compte? Des scènes de sexe explicites? Avec Charlotte. J’ai même entendu quelqu’un la plaindre. Pauvre Charlotte, qu’est-elle allée faire là-dedans? C’est répugnant, il paraît. Dans le même temps, notre Jojo national éclate dans un film au titre prometteur: Vengeance. Évidemment, dans ce film, on voit à peu près trois morts chaque minute. Je crains, même si je n’en ai pas toujours l’air, le côté “donneur de leçon”. Mais là, vraiment, l’occasion est trop belle. Enfonçons un peu les portes ouvertes. Que peut-on faire de pire? Tuer, évidemment. De mieux? L’amour, sans aucun doute. Serait-ce d’une manière très “spéciale”, le critère étant que vous êtes ou non volontaire. Drôle de chose, quand même. C’est sous notre nez, là, on ne peut pas nier. Le puritanisme est vivace, sacrément vivace. Tellement encré en nous qu’on ne réagit même pas. Moi, désolé, mon avis, je ne nie pas, je préfère voir du cul que du meurtre. Depuis longtemps, je bassine mon entourage avec une petite rengaine: le cul est révolutionnaire!... Ça n’a peut-être jamais été aussi vrai. En plus, vengeance, franchement? Est-ce qu’on peut faire moins humain, moins intelligent, que la vengeance? Ça fait des siècles que philosophes et écrivains nous rebattent les oreilles avec le fait que, la justice, c’est à peu près ce qu’on a fait de mieux, nous autres, humains, une très importante raison de ne pas tout à fait désespérer de l’Homme. Parce qu’elle impose la distance d’avec le présumé coupable, cherche les raisons de son comportement, en fait autre chose qu’un monstre hideux, le ramène parmi les Hommes, impose un recul, par le temps, la délocalisation, les débats sur la loi... Des siècles. Dont l’aboutissement fut, en 1981, en France, l’abolition de la peine de mort. L’a... bo... li... tion... de la peine de mort. Avec la guillotine, un flingue, ce que vous voudrez. L’abolition... Le cinéma va-t-il réussir à annihiler tout ces efforts?

Tout à fait fortuitement, mais je suis assez peu enclin, je l’avoue, à considérer que quoi que ce soit puisse être fortuit, je tiens à rappeler que J. Hallyday est l’un des plus fervents soutiens de notre président actuel.

vendredi 22 mai 2009

Le poète

S’il n’a pas les pieds sur terre
c’est que sa tête est un ballon
c’est cette absence de montgolfière
qui nous impose les bas-fonds.


Il est gros d’un autre monde
jusques aux yeux enceint
de ses eaux , l’hécatombe,
de son ventre, demain!...


Quand viendront les six pieds sous terre
quand auront crevé les ballons
alors nous serons un peu plus frères
enfin nous lui ressemblerons.

jeudi 21 mai 2009

Fil...

J’ai connu un ouvrier de chez Renault qui avait apprivoisé une araignée. Il paraît qu’elles vivent très longtemps, si elles ne rencontrent pas d’humain hostile. Tous les matins, ce gars-là arrivait au boulot avec des mouches dans une boîte d’allumettes. Les boîtes d’allumettes, c’est sur le déclin. Objet en voie de disparition. Y a-t-il des associations qui luttent pour la sauvegarde de la boîte d’allumettes? L’araignée sortait le bout de son nez. Elle était dans un trou du mur, à gauche de sa machine. Elle venait dire bonjour. Elle montait sur sa main, attrapait la mouche et s’en retournait. Autant de fois par jour qu’il avait coincé de mouches la veille au soir. Ce type faisait une différence entre les araignées et les mouches. On a tous nos limites. Ce mec, je sais très bien ce qu’il ressentait. Lui, moi, on est d’une génération pour qui le travail vient vraiment du mot torture. Pour y aller avec un semblant d’allant, chaque matin, il nous faut une bonne raison. J’ai découvert ça quand je me suis acheté une moto. J’allais au boulot en sifflotant, rien que pour le plaisir du tour en moto. Et je tenais tout le jour à cause du plaisir du retour. Lui, c’était son araignée. Des années, ça a duré. Je vous mens pas. Les araignées, ça vit vraiment des années. Et puis un jour, sans prévenir, l’équipe d’entretien a fait de la peinture, que ce soit propre. La propreté!... Y’aurait à dire. Un matin, plus de trou, plus d’araignée. Ce qu’elle était devenue? Partie? Emmurée? Un coup de semelle? Mystère et boule de gomme. Le gars, il l’a pris en-dedans. Vous vous imaginez vous plaindre de la perte de votre chère araignée? En dedans. Il a séché. Sans son amie, le sens de tout devenait proche du rien. Il est mort en quelques mois, d’une saloperie de maladie. La vie, on dit, ça tient à un fil.

mercredi 20 mai 2009

Roue libre...

Je vais aller faire un tour au vert. Tantôt vert, tantôt bleu, avec des embruns... En théorie, les bits, les octets, les ondes, en qui j'ai une confiance très limitée, devraient se charger de vous donner quand même des nouvelles.... Des nouvelles d'outre je sais pas quoi. J'espère pas strictement à la Chateaubriant. A bientôt......

Chair de ma chair

L’envie de jeter son enfant par la fenêtre, à bout, parce qu’il vous les brise menu menu depuis le matin et que, là, vraiment, vous ne voyez plus d’autre solution, cette envie, il paraît qu’on l’a tous eue. Il y aurait quelque chose d’universel, là-dedans, un machin qu’on partage tous, tous les parents. Je ne suis pas sûr que ce sentiment ait été théorisé. Et pas sûr non plus qu’il ne l’a pas été. Quand ça vous prend, c’est presque instantanément irrépressible. D’une force!... Et ça laisse très démuni. On n’a presque pas le temps d’y penser, de prendre la distance nécessaire. On sent qu’on pourrait le faire. Il n’y a qu’une solution: s’en aller et attendre que ça passe, en souhaitant que le monstre ait la présence d’esprit de ne pas en remettre une couche tout de suite. Pas de bol, souvent, c’est exactement ce qu’il fait. Si on est deux à ce moment-là, vous remarquerez que l’autre parent semble le sentir. Très souvent, il envoie le moutard sur les roses: laisse ton père tranquille, fous la paix à ta mère un instant. On sent qu’on pourrait le faire et, pourtant, on ne le fait que très rarement. Pourtant, je suis sûr que les occurrences sont très nombreuses. En fait, on ne le fait pas. C’est pas qu’ils ne méritent pas, ces petits cons. Vous savez ce qu’on dit. Petit con deviendra grand con. Pas une grosse perte, en fait. Mais non. On ne le fait pas. Comme si, en fait, on se menaçait soi-même. Que le dialogue n’était pas entre le chieur et vous mais entre vous et vous. Ce serait vous qui auriez envie de sauter, que ça ne m’épaterait qu’à moitié. C’est pour ça qu’on ne le fait pas. On ne saute pas par la fenêtre parce qu’une gamète à peine évoluée fait chier. On est forcément mieux que ça.

mardi 19 mai 2009

Joli mois de mai....

Notre cher St Nicolas - Père Fouettard - Père Noël ( rayer la mention inutile.. Le mieux, ce serait de rayer le monsieur lui-même, je trouve...) fait pourtant tout ce qu’il peut mais, rien à faire, vous ne voulez pas descendre dans la rue. Il laisse filer le chômage, il envoie ses flics partout, il saccage le service public, la justice, il refuse d’augmenter les revenus, rien à faire. Il se comporte aussi mal qu’il peut, il vous provoque, rien! On occupe la Sorbone, c’est pourtant on ne peut plus symbolique, ça ne déclenche rien. Vous êtes durs de la feuille. Faut que je vous dise, notre Président est un frustré de 1968. Pas des événements, mais non. De la manif du 30 mai. Un défilé de soutien au Général. Un monde fou. Rien que des réacs. Il voulait en être. Mais, comme il était encore classe biberon, maman a dit non. D’après ce que j’en comprends, maman n’est pas du genre à qui l’on résiste. De la poigne. Depuis, le petit Nicolas (cette terminologie est une insulte à Sempé et Gosciny), il ne rêve que de ça: son mai 68 à lui. Il fait tout ce qu’il peut, et vous!..

Remarquez, si ça se trouve , vous le savez très bien que ce serait le plus grand plaisir de sa vie. Et c’est pour ça, pour l’emmerder, que vous n’y allez pas. Je ne peux pas vous en vouloir. C’est audible. Dommage, quand même. Parce que je vous jure, en 68, qu’est-ce qu’on s’est marré.

lundi 18 mai 2009

La mathématique

Ah! Les maths!.. Normalement, le moitié d’entre vous a déjà diminué son attention de moitié... Pour ceux qui restent, donc, les trois quarts,... Ben oui!.. on écoute le maître, la moitié de la moitié plus la moitié, ça fait trois sur quatre. Je vous ai déjà eus... La moitié qui continue d’écouter et la moitié qui écoute à moitié, ça ne fait pas trois sur quatre. Ils y sont quand même tous. On n’additionne pas des choux et des carottes.. On vous apprend quoi à l’école?... Ceux qui sont encore là doivent entrevoir que les maths, décidément, c’est d’un poétique!... Allez, on ne se bat pas.. S’ils ne veulent pas, hein!..., on ne peut pas les obliger.... On est en démocratie. Ça, ça leur causerait. Une autre forme de poésie. Mais ils ne veulent pas voir... On va pas les interner pour ça!... Les Maths, vous voyez bien!... La notion du jour, sortez vos cahiers, c’est PPCM et PGCD. Un petit truc, l‘air de pas grand chose. Un truc autour de ce qui rapproche les nombres et de ce qui les différencie... Rien!.. Sauf que, si vous remplacez, idée, le mot “nombre” par le mot “homme”, là, tout à coup, ça interpelle... Vous voyez, hein? Ce que vous avez oublié, c’est que les maths sont une production de l’esprit, une utopie, un rêve. N’écoutez pas ceux qui vous racontent que c’est un modèle du monde, que ça touche au concret. L’univers se fout des maths terrestres. Demain, il aura encore changé, bougé, muté. Les maths, dans dix ans, vous raconteront ce qui vient de se passer sous vos yeux. Votre version, poétique, subjective, aura, d’ici là, voie au chapitre. Profitez!... Le PPCM, ça signifie: Plus Petit Commun Multiple. Poétique, non? Vous êtes vraiment rétifs!... En gros, le premier nombre, dans la suite infinie des nombres, qui est un multiple des nombres que vous avez sélectionnés. En général, les pédagogues vous donneront des exemples sur deux, trois nombres. Paf!... vous saisissez l’esprit. Le problème qu’ils vous cachent, c’est que, si vous tripotez sur des nombres tendant vers l’ infinité, vous voyez, celui-là, plus l’autre, encore un, une infinité, sans fin, le PPCM, lui, il fuit, dans le même temps, vers l’infini... Poétique, je vous dis!.... Quant au PGCD, c’est une notion qu’on peut qualifier d’inverse. Ne concluez pas. J’ai déjà dit: poétique. Disons, ce que notre esprit, limité, a réussi à produire, de manière très indigente, comme “notion” à peu près opposée, complémentaire, en fait, de la notion de PPCM. PGCD: Plus Grand Commun Diviseur. C’est le nombre que tous partagent. Celui qu’on retrouve en tous les autres. Je sens que vous avez besoin d’un exemple: en 4 et en 6, ce serait 2... Vu? Sauf que, pareil, si vous cherchez le PGCD entre une infinité de nombres, vous avez intérêt à avoir une bonne calculatrice. Le temps, simplement le temps du calcul, devient écrasant...

Vous m’avez vu venir? Nous sommes plus de six milliards sur Terre. Chacun d’entre nous est de plus en plus atomisé.... Quelle est notre idée PPCM, quel est notre concept PGCD? Je vous l’avais dit!.. Les Maths!... Quelle poésie!...

dimanche 17 mai 2009

Orage

De sombres nuées planaient sur ma raison.
Icare, Icare, en quoi
me serais-je exposé au rayonnement?
Et de quel soleil violacé
me serais-je approché?
Le silence et le vide
de la plaine dévastée
où erre ma rêverie
ont fini par m’atteindre.
Marche arrière? Renoncer?
Plutôt reprendre des forces.
Dans quelque bras,
dans l’acceptation,
dans la vie un peu oubliée,
celle de mes organes,
celle qui me transporte
où je dois aller.
Demain, demain...
Reprendre le chemin.

samedi 16 mai 2009

Vroum...bis

Les VRAAAMMMMM!!!!! commenta VROUUUMMMMMM!!!! teurs de VROOOOMMMM!!!! courses de VRIIIIIMMMMM, VROOOOOOO!!! voitures ont VRAAAOOOMMMM!!!!!! un discours VRRRIIIIII, VRRRREEEEE !!!! haché. Pourquoi ils ferment pas la fenêtre, tout bêtement?

Le boucher BBBBRRRRRRR aussi, il a BRRRRRRRRR un discours BBBBRRRRRRRR haché BBBBRRRRRRRR!.... Quand il en fait.

Le le Bè bè bèg gue au au aussi i i il ha ha ha il hache. Mais c’est pas beau de se moquer.

Quoi, le bûcheron? Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.

vendredi 15 mai 2009

Stupéfiant

Le sport, moi, vous savez bien. Enfin, je dis ça aux habitués. Y’a quelqu’un? Bon, le sport, disons, résumé, que je hais. Aucun intérêt. Je sais, je suis un pauv’ doudou. Je n’ai pas saisi l’univers extraordinaire du sport. Je vais mourir comme ça, dans une ignorance crasse des joies de l’existence. Bref!... Le sport. Ah, oui!.. Le petit prodige du tennis. Gasquet, il s’appelle. Vous savez pas, m’ame Michu? Il se drogue. Quelle horreur!!!... Il se drogue? Même pas la peine d’y penser. Au trou. Salaud, fumier, ordure. Les jeunes, ça pense qu’à tout salir. Les sportifs, c’est des exemples. Des exemples!!!!!... Des exemples de quoi?...
Penser?... Tiens!... Si on y pensait. Bon, un moment, il faut d’abord que je sorte de mes livres, de mes pensées “élevées”... Des conneries!.... Ça sert à quoi, hein, de penser. Le monde change pas pour autant. Ça se saurait si penser servait à quelque chose. Bon, trop tard, je suis sorti de mes études, mes chères études. Se droguer? Horreur? Gémonies? Procès? Bagne? Ben là, je suis désolé... Non, je vois pas. Chirac prend de la coke, non? Il faut que le sport soit propre? Chiche!.... La vache, chérie, ça y est, ils ont compris. Tu vois!... Non, elle, elle souscrit pas. Elle me prépare une tisane. Pauv’ doudou. Tu comprendras décidément jamais rien à rien. Remonte dans ta tour d’ivoire, allez, c’est pas grave, tu peux pas comprendre. C’est marrant, je dis, en remontant l’escalier. Je croyais avoir saisi quelque chose, quand même. Mais non, allez, retourne à Pascal, Kant et Nietzsche, c’est ta partie.

jeudi 14 mai 2009

Bonnet d'âne

Avant,... d’accord, c’était avant, c’est fini, payé, balayé, mais je connais mieux avant que demain. Si vous y tenez, je peux vous causer de demain. De comment je vois ça. Mais avant, vous avez intérêt à passer chez le pharmacien et lui demander du tranxène. Je vais pas vous faire ça. Je crois qu’il vaut mieux pour tout le monde que je vous parle d’avant. Avant, donc, on utilisait des formules du genre : tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de causer, réfléchis avant de causer, on levait le doigt avant de l’ouvrir, tout ça. Bref, on faisait attention à ce qu’on disait. Pas que des avantages, je dis pas ça. Ça avait une tendance à vous coincer sévère, à vous complexer, à vous pousser à l’autocensure, toutes choses pas forcément sympathiques. Et je vous raconte pas, quand vous disiez une ânerie, la volée de bois vert, les moqueries, le lynchage, parfois. On était très prudent quand on l’ouvrait. Mais aujourd’hui, c’est fini tout ça. On l’ouvre à toute occasion, on s’autorise tout, n’importe quand, on se fout totalement du jugement des autres, on se trouve très intelligent, qu’on a des choses forcément passionnantes à dire, décomplexés, on est. La droite est décomplexée. Elle s’en flatte. Moi, je trouve qu’il n’y a rien de pire qu’un con décomplexé. On devrait ressortir les bonnets d’âne, les coins les mains sur la tête, la vexation et les hou!... Mais pour les grands... Tout simplement. Décomplexés... et ils s’en vantent! Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît, disait Audiard.

mercredi 13 mai 2009

Bobo

La médecine chinoise fait phantasmer. Les médecins chinois seraient les meilleurs du monde. Enfin, je vous dis ça, modérons. Dans certains milieux. L’idée c’est qu’ils n’utiliseraient pas, comme nous, de médicaments, de techniques agressives. Ils seraient mûs par un respect total pour le corps. Et puis les plantes, les massages, l’acupuncture, toutes choses assez exotiques et frappées au coin du traditionnel. Comme la recherche d’un paradis originel perdu. Je suis sceptique. Dès que vous dites bof à l’un des adeptes, vlan, le déchaînement. Ayatollah de la science, intégriste de la civilisation occidentale, tous les “ismes” y passent. Vous n’avez rien compris, vous n’êtes qu’un con qui ne comprend rien à rien. Le problème c’est que je ne vais pas chez le docteur. Ici, en Chine, je n’y vais pas. Le seul doute que j’ai, c’est que la médecine chinoise me paraît assez similaire aux “miracles” de Lourdes. Il y a des “miracles” à Lourdes. Des guérisons spontanées, vraiment!... Bon, dieu, on oublie, y’en a pas. Alors quoi? Ben, moi, ce que j’en pense, c’est que les gens se guérissent eux-mêmes. Leur cerveau fait ça. Ils ne savent pas le faire tout seuls, il leur faut un coup de main. La grotte, le médecin chinois, ce que vous voudrez. Un coup de main. Et ça, je crois que les médecins chinois l’ont très bien compris.

mardi 12 mai 2009

Trou du cul

Je suis un type grossier. Les trous du cul, les enculés, merde, connard, pouffiasse, je vais pas vous faire un lexique complet, tous ces mots ont en ma bouche un nid amical, sous ma plume un allier, plus, un amoureux. Évidemment, je passe pour un vulgaire absolument infréquentable, en plus d’un pas poli. Les gens comme il faut se pincent le nez. J’en connais même qui ne peuvent concevoir que je me pique de faire partie de la caste des littérateurs avec un langage aussi peu châtié. Comme Mozart, vous savez, qui faisait dire aux musiciens officiels: comment une telle musique peut-elle sortir d’un tel porc? Bon, je dis pas que je suis Mozart, c’est un exemple. Vulgaire, déjà, c’est beaucoup, je vais pas ajouter la grosse tête. Sauf que vulgaire, justement, je ne suis pas. Grossier, je suis. Je vous refais pas la diatribe sur la différence, vous connaissez ça par coeur. Je suis grossier. Ce qui est vulgaire, c’est notre président, avec ses instincts de base, ses désirs de pacotille, son esbroufe. Ça, ma bonne dame, c’est vulgaire. Il est grossier, en plus, c’est vrai. Personne n’est parfait. Moi, je ne crains pas plus les gros mots que les petits. Ce que je crains, ce sont les moyens, de mots, les sans éclat, les insipides, les cul-serré, les manche à balai dans le cul. La vie a des hauts, la vie a des bas. Les montagnes russes, c’est, la vie. Un feu d’artifice. La belle bleue, la belle verte, Boum!... Le langage policé, c’est emmerdant comme le paradis, la ligne toute tracée, l’absence de couleur, de sensations fortes. Si je ne crains pas les mots gros, c’est que je n’ai pas peur qu’ils me compromettent. J’ai de quoi montrer que je tiens la route quand même. Pas comme Mozart, encore un fois. Je prétends pas que lire mes livres aux vaches leur ferait donner plus de lait. Quoique, faudrait essayer avant de conclure. Non, pas un génie. Un qui a de quoi. Et tous ces trous du cul qui les craignent, les gros mots, eux, ils sont simplement pas sûrs du tout de pouvoir éviter que, s’ils les employaient, on les prenne enfin pour ce qu’ils sont.

lundi 11 mai 2009

Je ne veux voir qu'une seule tête, ... et mal faite....

Un truc se répand, qui me laisse absolument sidéré. Vous savez, sans un mot qui sort de la bouche. C’est l’aberration selon laquelle l’école doit former à un métier... Tout le monde chante en coeur que l’école, la fac maintenant, doivent former à un métier. C’est proprement hallucinant. Ben non, l’école n’a aucune vocation à former à un métier. L’école, c’est le lieu de la polyvalence, de la culture générale, de la diversité, de la formation de l’esprit aux mécanismes complexes de la pensée, de l’apprentissage des outils de la compréhension, de l’originalité, de la contestation des normes, de l’apprentissage de la citoyenneté, mais pas d’un métier. Quel métier, d’ailleurs? N’entend-on dire sans arrêt que nos enfants devront changer de métier plusieurs fois dans leur vie? Et un esprit bien formé n’est-il pas capable de s’adapter très rapidement à n’importe quelle situation? En plus, tous les dirigeants d’entreprise, tous les salariés, vous diront qu’ils se sont formés sur le tas. C’est le tas qui forme à un métier, pas l’école.

La mode, c’est de se former au monde de l’entreprise. Comme si l’entreprise était une chose immuable à quoi l’être humain devrait se former, se conformer. Tous les gens qui connaissent le monde de l’entreprise savent qu’elles souffrent avant tout de la pesanteur des habitudes, des schémas établis, de leur lourdeur devant le changement. Si l’on forme les esprits à l’entreprise, c’est l’entreprise même qu’on condamne à l’obsolescence. Par reproduction du même. Des fois, je crois rêver quand j’entends toutes ces fadaises. Mais, hélas, je crains qu’on ne rêve pas. Le monde de l’argent n’est pas très rêveur. C’est Goering, je crois, un grand démocrate, qui avait dit: le peuple a uniquement besoin de savoir compter jusqu’à cent et signer son nom.

dimanche 10 mai 2009

Se cacher derrière son petit doigt

Les procès d’intention ont très mauvaise réputation. Vous me faites un procès d’intention!.. Sous entendu c’est très vilain de m’attribuer des pensées que je n’ai pas. Très vilain. Bon d’accord, en vérité, vous avez raison, ces idées, je les ai effectivement. Mais je vous dénie le droit de les révéler. On ne doit pas faire de procès d’intention. Un exemple? Vous allez privatiser la fac!... Non!.. Non.. C’est un procès d’intention... C’est formellement interdit!... Bon, d’accord, sous couvert de réforme, je vais faire financer la fac par l’industriel le plus proche en échange du fait que cette fac ne formera plus les étudiants qu’aux métiers utiles à cet industriel, comme les avions à Toulouse, par exemple. Mais ce n’est pas privatiser. D’abord, le propos de ma réforme, c’est de diminuer les coûts.. Et je vous fiche mon billet qu’une fois la réforme accomplie, l’Université sera beaucoup moins en déficit. Je ne vous demande pas de vous intéresser à votre petit problème de privatisation ou pas.. Je vous parle de coût. M’accuser de vouloir privatiser, c’est un procès d’intention!

Je serais plutôt pour les procès d’intention.

samedi 9 mai 2009

Sang bleu

Sur terre, il y a des gens ordinaires et d’autres, nettement au dessus des précédents. Le pape, le dalaï, les rois, les tyrans, les dictateurs, les présidents, de plus en plus, les stars, un tas de types, comme ça, qui ne sont rien d’autre qu’un amas de cellules, exactement comme nous, dont on sait que leur sang n’est ni bleu, ni vert, mais rouge, comme le notre, qui sont nés comme nous dans les douleurs d’une femme, qui ont bu un lait maternel assez semblable au notre, qui pissent, chient, dorment, baisent (tous, même ceux qui l’interdisent), s’enrhument, ont des cancers, exactement comme nous autres mais qui se croient exceptionnels, à part, indispensables, supérieurs. Un tas de foutaises qui ne reposent absolument sur rien sauf une chose : nous sommes d’accord pour nous situer en dessous.

vendredi 8 mai 2009

Sophistiquée

Une femme sophistiquée. Rien que le terme, c’est déjà un voyage. Ce matin, ma rencontre était de taille moyenne, mince, blonde. La coupe de cheveux parfaite, carré mi-long, le bon rouge sur les lèvres, le jean’s impeccable, la longueur juste ce qu’il faut, les escarpins sublimes, la bonne hauteur de talons, la veste courte très chic, la bonne dimension exactement, ceintrée ce qu’il faut pour mettre la poitrine en valeur, s’arrêtant juste au dessus de la taille, parfaite. Parfaite, d’un bout à l’autre. De près, on voyait plus le maquillage. Intégral. Pas que les yeux, non, le fond de teint, le blush, les cils, le trait de crayon, les sourcils ultra fins. On le voyait mais, faut reconnaître, impeccable. Sophistiquée. Le dico dit : se dit d’un genre artificiel de beauté. Artificiel, c’est ça. Cette fille passe plusieurs heures à se préparer tous les matins. Après, elle devrait s’enfermer dans une vitrine. Il y aurait du monde pour venir l’admirer.

jeudi 7 mai 2009

Le fond, la forme....

Ça vous arrive de ne pas comprendre un truc parce que vous ne cherchez pas où il faut? Moi, sans arrêt. Je crois être doté d’un esprit plutôt vif, je dis je crois, je n’affirme rien, et, tout le temps, je me sens débordé. Les autres, ils me parlent chinois. Longtemps, j’ai cru que j’étais inculte, trop en tous cas pour jouer dans la cour des grands, vous savez, ce syndrome du type qui n’est pas né où il faut, dans le bon milieu, la bonne culture. Je m’en prenais à moi-même. Comme beaucoup d’autres gens. On s’en prend souvent à soi. Tous les gens qui boivent, se droguent, roulent vite, jouent avec la mort, j’en passe, sont des gens qui s’en veulent. Parce qu’ils ont l’esprit vif? Pas sûr. Y’a plein d’autres raisons. Depuis un petit moment, pourtant, je vois des éclaircies. Je pige que les beaux discours, la culture, c’est souvent que du paraître, qu’on est, que je suis, bloqué, en fait, par des discours convenus, du par-coeur, du rôdé, du récité, et que ces beaux messieurs tout enculturés, si leur terrain de jeu est, lui-même, très impressionnant, n’ont sur ces sujets que des conversations très stéréotypées, creuses, sans arrière-monde, sans portée. Que du genre : et vous, m’ame Michu, la santé? Fait beau ce matin, non? Tant qu’on a la santé... Ça impressionne, évidemment, compte tenu des sujets abordés, dieu, la mort, le sens, tout ça. Mais leur discours, rien, vide. J’ai perdu mon temps. Le pouvoir, drôle de truc, qui dépend autant de celui qui croit l’avoir que de celui qui croit le vouloir. Vous avez déjà songé à être vraiment original? Que celui qui l’a déjà tenté me jette le premier mot...

Une blague pour finir: dans École Normale, il y a le mot école....

mercredi 6 mai 2009

Rabat joie

Le pont des Arts est un très vieux pont parisien, pas le plus vieux, d’accord, mais un qui en a vu, des événements, qui l’a vue couler, la flotte, sous lui, celle qui fait le temps, vous savez. Je suppose que pour l’étonner, il faut en faire. Ce pont est devenu le lieu, aux beaux jours, de rassemblements spontanés autour de l’un des plus beaux panoramas de Paris. On y faisait la fête, une fête bariolée, pluriculturelle, multinationale. Une jolie goguette, simple, pleine de joie. Se réjouir? Quelle horreur. Depuis le premier mai, l’alcool est interdit sur le pont de 16h à 7h du matin. C’est pour votre sécurité. Vous comprenez? Pour vous protéger contre vous-mêmes, vos égarements, votre folie. On dit quoi? On dit merci papa. Non, on dit pas ça? Allez vous faire voir, voilà, ce qu’on dit. Mort aux cons et vive la liberté...., on devrait dire.

mardi 5 mai 2009

Aveux

Je me suis retrouvée là parce que mon patron m’y avait envoyée. J’avais dû passer une de leurs combinaisons vertes et mettre un casque. J’avais l’air d’un tas. Quand je l’ai vu, ce grand type black, si beau, j’ai eu honte. Vous comprenez, honte. J’ai été immédiatement saisie par sa beauté sauvage de fauve indomptable. Et puis j’ai tout de suite phantasmé. Vous savez ce qu’on raconte sur les noirs. Honte, sur toute la ligne. Et lui, il l’a très bien vu, le trouble qu’il m’inspirait, il l’a tout de suite senti. Il s’en est servi. J’étais prise. Je n’ai pas pu refuser le rendez-vous et je n’ai pas pu faire autrement que m’y rendre. Et là, contre lui, la honte a tout dominé, tout emporté. Je ne voulais plus le voir, son sexe, avoir l’air de vérifier, vous voyez? Vous avez idée de ce qu’est l’humiliation quand elle vous est inspirée par vous-même? J’ai été submergée. Je l’ai tué. C’était lui ou moi. Vous allez m’en coller pour vingt ans, monsieur le juge. Je les mérite. Je n’ai aucune excuse. Mais si j’avais cédé, dites-moi, j’en prenais pour combien?

lundi 4 mai 2009

Le fric, c'est chic...

Les rupins sont des gens formidables. Avec leur pognon, ils se payent des diamants, de l’or, des montres, des bagnoles longues d’ici à demain, des tas de trucs comme ça. Je voudrais juste faire remarquer que, vu d’un point très éloigné de notre univers, ce comportement ne peut pas manquer de sembler étrange. Les diams et l’or, c’est que du caillou, les bagnoles, les montres, de la ferraille. Quel drôle de comportement, ces animaux-là, ils diraient sûrement, les petits hommes verts. Ce qu’il considèrent comme le plus précieux, c’est des choses tout à fait inutiles à leur survie. Etrange. Déroutant. Moi, avec ce fric, je me payerais des côtes de boeuf, plus d’une par an, comme maintenant, des bons légumes, bio et tout, des chaussures très confortables, m’en fous de la marque, je changerais de lunettes tous les quinze jours, des trucs comme ça. Et je m’enverrais pas des montres grosses comme des réveils ou des bagnoles immaniables. Et je crois que je m’arrêterais là. Un costard, ça coûte 150 euros, pas cinq mille. Des beaux, hein, pas mal du tout. Le truc, l’entourloupe suprême, c’est que c’est moi qui passe pour un idiot. Pour ces types-là, faut être un crétin congénital pour ne pas vouloir ce qu’ils ont. Un renversement total des valeurs, vous voyez. Et à vue de nez, comme ça, ça n’a pas l’air de vouloir changer. Sur la tête!....

dimanche 3 mai 2009

Le mâle

Restaurant, bord de mer, soleil, printemps. Mon paletot aussi semblait idéal. Voisins médiocres. Il est resté debout, en attendant qu’elle prenne place, vieille France, dérisoire, et elle, au lieu de s’en moquer, elle s’excuse de le faire attendre. On fait vraiment son malheur tout seul. Tout soudain, la grosse limousine allemande noire stoppe net, en crissant. Le conducteur, casquette, blond, hirsute, plutôt jeune, hurle des mots, vraisemblablement à l’adresse de gens attablés qu’il connaît. Il se gare vaguement, saute du véhicule et court les rejoindre. La patronne semble inquiète. C’est vrai que le client a l’air d’être un sacré client. Il s’assoit. A côté de lui, la table à côté, une jeune fille fait signe. La patronne la rejoint, cause, puis revient dans le restaurant en pestant: «l’addition. Ça n’a pas loupé, elle s’en va. Elle a raison. Moi, je m’en irais». La jeune fille s’est levée. Je ne l’avais pas vue avant. Robe légère, ni belle ni moche mais une poitrine obèse. Je n’y connais rien en taille mais, à vue de nez, comme ça, 110. Et tout dehors. Là, je comprends que le gugus en BM, en fait, il s’est arrêté pour se foutre à côté d’elle uniquement, attiré par la mamelle. Et, elle, elle choisit de s’en aller. On ne peut rien contre les cons. Ils finissent toujours par avoir raison. Elle paye, elle sort et, lui, rien qu’un instant après, se lève également. Elle n’est pas sortie d’affaire.

En France, en 2009, une jeune femme à grosse poitrine, critère absolument involontaire, ne peut vivre librement ses instants de loisir, un dimanche, au bord de la mer. Je suppose que ça n’étonne personne. Pays de merde!..... Il s’est mis à faire moche.

samedi 2 mai 2009

110 D

Quel rapport entre une poitrine et l’intelligence? Des seins, gros ou petits, avouez, ce n’est pas malin. Et ça ne réclame aucune intelligence d’avoir ou non des mamelles opulentes. Le contraire, plutôt. Je ne sais si vous souscrirez mais je trouve que les gros poumons sont souvent l’apanage de filles plutôt simples. Je sais pourquoi. Je crois savoir. Si vous avez des montagnes à la place des seins, votre relation au monde est basée sur le charme évident, pour la plupart des garçons, de ce signe extérieur, ce qui n’encourage pas vraiment à se placer sur le champ de l’esprit pour plaire. Et l’esprit, c’est comme les piles, ça ne s’use que si l’on s’en sert. Vous n’êtes pas obligés de me croire. Je suis partial, j’aime les seins petits. En tous cas, malgré ce qui précède, je vois un point commun entre les neurones et les seins: la poitrine, c’est comme l’intelligence, ce n’est pas parce qu’on en a beaucoup qu’on est obligé de l’étaler.

vendredi 1 mai 2009

Lexique

Ecoute-s’il-pleut, cabaret des oiseaux, sot l’y laisse, amour en cage. Vous préférez peureux, chardon, médaillon, physalis? C’est encore trop? Trouillard, plante, bout d’poulet, fleur? Encore un effort? Mec, qui pique, viande, beau. Les chiens peuvent comprendre jusqu’à 400 mots. Ça les empêche pas d’être vivants. Pas plus que nous, pas moins. Cé se kon di. Ge sé pa vou, mé moi, je sen que sa va pa allé bien loin not’ truc. Simpl, tro simpl. On va finir chien. Ouah! ouah! ouah!....